Chers lecteurs et lectrices :)
Je suis très heureuse de vous retrouver (ou de vous découvrir) avec cette nouvelle histoire. Je tente quelque chose de nouveau, c'est un projet assez ambitieux et je dois avouer que je ne sais pas à quel rythme il avancera mais je ferai de mon mieux.
Avant de commencer, un point important : cette histoire se base sur le principe du voyage dans le temps, donc, voici la règle sur laquelle je me suis appuyée pour la cohérence. Le simple fait de faire un retour dans le temps crée une réalité parallèle et l'impossibilité de revenir dans sa réalité d'origine. Il n'y a pas de retour possible. Changer les événements du passé crée un nouveau futur dont on ne peut connaître les tenants et aboutissants.
Maintenant, je vous laisse avec ce court prologue, en espérant que vous aimerez...
Harry Potter, le monde et les personnages appartiennent à J.K Rowling. L'idée est à moi.
Bonne lecture !
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La sorcière s'arrêta devant l'entrée de l'orphelinat moldu, légèrement angoissée. Le bâtiment était fait de briques rendues noires par la suie et la fumée de charbon, le portail en métal était tordu et rouillé les lieux étaient sombres, austères, respirant le malheur et le désespoir. Comment pouvait-on même songer à élever des enfants là-dedans ? C'était impensable. Soudainement apeurée, elle glissa un regard à son mari, debout à ses côtés, et mêla ses doigts aux siens dans une tentative dérisoire de se rassurer, de se dire qu'ils avaient fait le bon choix en acceptant de venir ici. Grand et fin, l'homme dégageait pourtant une aura de sérénité puissante qui parvenait toujours à la rassurer. Il était drôle, la plupart du temps, parfois aussi légèrement insouciant et c'était cela qui l'avait séduite en premier lieu. Il avait su la faire rire dans un contexte de guerre ouverte où elle avait perdu deux frères, il avait compris qu'elle n'avait pas besoin d'être protégée comme une princesse mais épaulée pour aller au combat comme une guerrière. Elle ne le savait pas, mais c'était son aspect de combattante qui avait charmé son mari. Ils étaient forts ensembles, mais capables d'agir séparément. Pourtant, à cet instant précis, elle savait qu'elle aurait reculé sans sa main autour de la sienne et son sourire apaisant. Elle reporta son regard sur le bâtiment qui leur faisait face, gris et lugubre, et retint un nouveau frisson. Ils avaient accepté cette mission, ils devaient la mener à bien malgré tous les bouleversements que cela engendrerait forcément. Il y avait un risque important pour qu'ils ne soient même plus mariés quand ils reviendraient, que leurs enfants n'existent plus, n'aient jamais existé, mais ils avaient accepté en connaissance de cause, ils étaient prêts à faire face aux conséquences si cela pouvait sauver leur monde. Ils avancèrent alors d'un pas déterminé quoique tremblant et la femme appuya sur la sonnette. Ainsi commençait leur nouvelle vie.
La femme qui ouvrit la porte, du reste aussi noire que l'ensemble de l'édifice, avait l'air d'avoir trop de choses à gérer et trop peu de temps pour le faire. Son visage était prématurément ridé, ses cheveux noirs étaient parcourus de mèches grises et blanches et ses épaules voutées sous le poids d'une trop grande responsabilité. Elle observa ses visiteurs : un homme plutôt grand, roux, à l'air avenant malgré des traits tirés, et probablement sa femme, rousse également, qui semblait prête à affronter le mode entier alors que ses yeux brillaient du genre de fatigue que rien ne pouvait apaiser. Ils étaient étrangement assortis et bizarres, mais elle décida de leur ouvrir la porte et de s'enquérir du but de leur visite. Même si cela pouvait paraitre évident pour un couple venant visiter un orphelinat, la femme savait que beaucoup venaient plutôt pour abandonner un enfant qu'en adopter un, surtout en cette période. L'hiver n'avait jamais été faste pour les orphelins.
Les trois adultes s'installèrent dans un petit salon délabré. Le papier peint se décollait des murs humides et le poêle à bois posé au milieu de la pièce ne suffisait visiblement pas à chasser le froid de l'hiver. Ce mois de janvier 1927 était particulièrement rigoureux. La directrice de l'orphelinat leur proposa une tasse de thé et s'installa face à eux dans un fauteuil défoncé qui avait un jour été rose, mais dont la couleur dominante s'apparentait plus à présent à un gris sale, tout comme le reste des meubles. Dans cet endroit, même les gens semblaient gris et la joie était sans doute un mot inconnu. Les deux sorciers se regardèrent, cherchant un peu de courage supplémentaire chez l'autre, puis se lancèrent.
« Nous venons adopter un enfant.
La femme rousse avait parlé d'une voix ferme bien qu'un peu aigüe, et la directrice la regarda comme si elle avait annoncé que le Père Noël était réel, qu'il allait passer dans la soirée et qu'en plus il amènerait du bois de chauffage.
« Et bien, c'est une excellente nouvelle, répondit-elle avec un sourire fatigué. Avez-vous déposé une demande auprès des services sociaux ?
S'il n'y avait pas eu les enfants autour, l'homme aurait sans doute opté pour un sortilège de confusion afin d'aller plus vite. Malheureusement pour lui, il ne pouvait sortir sa baguette ainsi devant autant de moldus et devait prendre son mal en patience.
« Nous n'avons pas vraiment le temps, murmura la sorcière avec douceur. Nous aimerions repartir ce soir avec l'enfant.
« C'est que … la procédure est un peu plus compliquée que ça, marmonna la femme aux habits aussi gris que son fauteuil avant de les fixer d'un regard vitreux. Nous pouvons surement nous arranger …
Le sorcier darda un regard interrogateur sur sa femme, qui se contenta d'un léger haussement d'épaule. Elle avait toujours été douée en sortilèges informulés et ils ne pouvaient pas se permettre de perdre trop de temps ici. La femme grise se leva, marcha lentement jusqu'à un vieux secrétaire en bois autrefois verni et en sorti une pile de dossiers. Les enfants, probablement. Ceux qui étaient encore considérés comme « adoptables », ni trop jeunes, ni trop vieux. La sorcière serra les dents. Venir ici se révélait plus compliqué que prévu sentimentalement mais ils ne pouvaient pas adopter tous les enfants.
« Nous sommes là pour Tom Jedusor.
