Me revoilà avec une toute nouvelle histoire dans l'univers HP Post Poudlard. Celle-ci ne sera pas aussi longue que ma précédente ( Ouais et encore j'ai pas fini avec l'autre... ) Donc nous voilà propulsés dans le champ lexical de la merveilleuse ambiance médicale, je précise, pas taper, je n'ai aucune notion véritable en la matière, les seules séries médicales que je matte sont Scrubs et House donc je me renseigne pour éviter de faire d'énormes bourdes mais j'avais envie de raconter quelque chose qui sorte de l'ordinaire et me suis emportée sur un cursus qu'aurait pu suivre Hermione dans le monde moldu. Si parmi vous certains font parti du milieu médical, qu'ils se manifestent si vraiment j'écris des énormités mais ça reste du divertissement ( comme les séries quoi.)

Pour les repères temporels donc, tout cela se passe 10 ans après la guerre donc quelque part en 2008.

Disclaimer : Les personnages ne sont pas de moi, ils appartiennent à J.K. Rowling ainsi que tout l'univers autour du quel cette nouvelle tourne.

Avertissements : C'est RATED M, donc c'est pas pour rien, y aura du lemon.

Je ne révèle rien mais la notification du pairing est volontaire afin que vous puissiez tourner les talons si ce dernier ne vous convient pas. En attendant je vous souhaite une bonne lecture et j'espère que vous vous manifesterez en me laissant une petite reviews à chaque nouveau chapitre. Love.


Après la guerre, Hermione Weasley a choisi de consacrer sa vie à améliorer celle des moldus au sein d'un prestigieux service hospitalier au cœur de Londres. Dix ans ont passé et la voilà ancrée dans une routine étouffante avec son premier amour, Ron. Un jour de Novembre, son travail remarquable va prendre un tournant, éveillant alors les fantômes du passé.


-" Bonjour Weasley, ta visite du matin avec les internes comme d'habitude et ensuite tu commences avec un nouveau dans le service grands brûlés. Il souffre de brûlures chimiques très étranges et Stiff a besoin de ton avis sur la question, on a pas pu lui soutirer la moindre info et comme tu es douée en relations humaines on a pensé que tu devrais le voir entre quatre yeux après ton petit tour de la journée."

-" Plus de précisions s'il te plait Judith."

-" Il faut voir avec le docteur Stiff. Tout ce que je sais c'est qu'il a été transporté dans la nuit et qu'il a fallu le sédater... Une dose de cheval et ça l'a à peine calmé."

Hermione Weasley entamait sa cinquième année consécutive dans le même service du même hôpital au cœur de Londres. A la fin de la guerre, la jeune femme avait préféré terminer rapidement son diplôme d'aptitudes magiques avant de suivre ce qu'elle voulu être une brillante carrière dans la médecine moldue, essayant tant bien que mal de marcher dans les traces de ses parents, voire de les surpasser. Dès sa sortie de Poudlard, elle et Ron s'étaient précipités dans le mariage et lui était resté fidèle à ses racines de sang pur, optant pour une carrière d'auror au ministère.

Tous les matins elle arrivait sur les lieux où toute la misère du monde était concentrée. La maladie n'épargnait personne et elle était là dans le but simple de pouvoir rendre meilleure la stabilité de ses patients. Durant sa troisième année de médecine, elle avait choisi de se spécialiser au service des grands brûlés, le plus prestigieux de toute l'Angleterre et voyait défiler des personnes de tous horizons et de toute géographie confondue.

Comme l'aura habituelle autour d'elle, Hermione était respectée et reconnue par ses confrères comme étant l'une des jeunes médecins les plus prometteurs du pays. Beaucoup admiraient le talent inné et ponctuel de la jeune femme alors que d'autres enviaient délibérément sa position. Elle avait essuyé nombre de critiques et de rabaissement à cause de son genre féminin entre autre et fut heureuse que dans le contexte moldu, elle n'eut pas à devoir justifier ses capacités à cause de son patrimoine génétique. Son sang n'était plus un problème de discorde malgré les persistants sympathisants vieillissants de Voldemort qui tendaient de temps à autre à distribuer un peu de propagande à qui voulait bien l'entendre.

Elle faisait tourner nerveusement son alliance qui lui démangeait de temps à autres, spécialement le matin lorsqu'elle arrivait sur les lieux, avant de planifier correctement sa journée. Elle savait que c'était peine perdue car le milieu hospitalier était trop imprévisible et pourtant elle s'en sortait toujours haut la main et avait apprit à faire la part des choses dans son cœur généreux et compatissant.

La sorcière s'entendait avec la majorité des collègues et internes de son service et plus particulièrement avec Judith Dimish, une interne qui était entrée deux ans après elle et qui était généralement de garde la nuit puisque étant célibataire et sans enfants. C'était une femme très grande aux cheveux longs et blond scandinave, toujours une queue de cheval. Elle avait les yeux d'un vert feuille et un charme qui ne laissait personne sur son passage indifférent. Outre le fait d'être un bon médecin, elle était une brillante linguiste et avait étudié à Oxford, parlant presque couramment cinq langues différentes. Elle était selon Hermione, la plus douée de sa génération.

-" Hé bien on va voir si il est aussi récalcitrant avec moi." Elle adressa un clin d'oeil furtif à sa collègue avant de disparaitre vers ascenseur menant à l'étage adéquat.

Les internes l'attendaient déjà, café à la main prêts effectuer leur visite quotidienne des malades.

-" Bonjour à tous, j'espère que vous n'avez pas trop fait la fête ce weekend, on a du pain sur la planche." Annonça-t-elle avec un grand sourire circonstanciel à ses six étudiants qui arboraient une mine fatiguée.


Hermione se rendit comme il était prévu à la chambre 197. Un étrange stress se profilait à l'horizon. Elle prit une longue inspiration se préparant à une éventuelle véhémence de la part du patient et entra. Tout était calme. Les yeux rivés sur son porte document indiquant le profil de son nouveau patient, elle n'avait pas encore levé les yeux, habituée à ce genre de cas.

-" Bonjour je suis le docteur Weasley, spécialiste dans les brûlures graves. C'est moi qui vais m'occuper de vous jusqu'à votre sortie prévue dans un mois..." Elle marqua une pause de réflexion. " C'est un délai assez long." Lorsqu'elle leva finalement les yeux, elle trouva tout ce que sa fiche décrivait, un homme assez grand en blouse dont les mains, la gorge et le visage étaient entièrement recouverts de bandages.

Hermione remarqua d'autres brûlures antérieures à celles qui demeuraient fraîches, notamment sur l'avant bras gauche dont la peau grisonnait comme de l'encre effacée. Elle remonta le regard vers les interstices qui laissaient fuir les deux iris noirs qui la fixaient dans une expression figée de colère mélangée à la stupeur.

Mal à l'aise la jeune médecin se racla la gorge avant de reprendre.

-" Je... Je vais dicter ce qui est écrit sur la fiche que j'ai à votre sujet... Clignez des yeux si une information est erronée." Ne s'attendant à aucune réponse elle enchaina " Votre nom n'y figure pas et votre identité n'a pu être vérifiée quand vous êtes arrivé cette nuit... D'accord... Homme, quarantaine d'années, un mètre quatre-vingt-cinq, présentant multiples brûlures d'origine chimique sur le visage, la gorge et les mains. C'est votre voisin qui vous a conduit ici après avoir entendu une détonation provenant de votre... Votre sous-sol. Vous résidez à Soho au rez-de-chaussée d'un immeuble."

Le brûlé inspira comme d'exaspération et ne cligna pas une seule fois. Les affirmations qu'Hermione prodiguait semblaient exactes.

-" Bien... L'infirmière a changé votre bandage avant mon arrivée mais si vous le permettez j'ai besoin de regarder un peu plus précisément la nature de vos blessures." Alors qu'Hermione s'approchait, l'homme eut un mouvement de recul qui déstabilisa la jeune femme. Il semblait se forcer à se contenir. " Je vous promet de ne pas vous faire plus de mal. J'imagine que vous souffrez déjà bien assez, je n'en remettrais pas une couche supplémentaire, je vous le promet." Répéta-t-elle habituée à ce que ses patients paniquent avant un examen. Elle le vit lever les yeux au ciel et tenter de douloureusement tourner sa tête sur le côté mais en vain. " Pour aujourd'hui je vais juste regarder la main gauche." Annonça-t-elle. Un sentiment de libération se dessina dans les yeux noirs du quadragénaire mais au demeurant insondable.

Doucement et avec finesse, Hermione prit la main qui l'intriguait le plus afin d'aussi mieux observer la nature de la marque énorme et ancienne qui trônait sur l'avant bras. Elle défit le bandage précautionneusement révélant d'abord les doigts fondus et dont la chair collait au tissus, puis la paume et puis tout le reste jusqu'à la base du poignet. Le reste de la main était pratiquement dans le même état que les doigts. Le résultat était loin de la perfection esthétique mais de sa carrière médicale, la jeune femme était désormais habituée à voir ce genre d'horreur tous les jours.

Dans ces cas là, elle avait noté que l'égo était en général le plus meurtrit. Hommes et femmes venant de partout dans le pays avec de telles blessures se lamentaient, n'osant qu'à demi mot révéler que leur plastique était fanée, de longues semaines de convalescence pour au final récupérer un corps qui leur était totalement étranger et laid.

-" C'est pas très joli à voir..." Fit Hermione relevant ses yeux compatissants vers ceux de son nouveau patient. Il la fixait toujours de ses iris abyssaux démontrant une colère muette. Rapidement, elle détourna le regard et remit en place la gaze cicatrisante sur la main encore bouillante.


-" Tu n'as qu'à lui donner du Veritaserum."

-" Il ne peut pas parler."

-" Tu n'as qu'à utiliser la Légilimencie."

-" Mais enfin Ronald... Pour l'amour de..."

-" Et ensuite tu l'Oubliettes..."

-" Non ! Je ne travaille pas à Sainte Mangouste. Je ne peux pas utiliser la magie sur un de mes patients !"

-" Rien ne t'en empêche, ce n'est pas maqué dans le règlement de l'hôpital."

Elle lança ce qu'elle avait sous la main de plus près, à savoir un demi oignon espérant atteindre son idiot de mari.

-" Raté !" Elle sourit de sa bêtise

A vingt heures, à peine rentrée chez elle, Hermione préparait le diner, les pensées tournées vers un moyen de faire communiquer l'inconnu qui était arrivé la nuit précédente dans son service. Ron, affalé sur le canapé après une longue journée de travail écoutait à demis-mots ce que sa femme lui dictait, absorbé par la radio retransmettant en direct le match opposant les Falmouth Falcons aux Tutshill Tornados. A travers l'appartement Londonien une fumée de bonnes victuailles indiquait que le repas serait bientôt prêt.

-" Chéri s'il te plait, mets la table." Demanda Hermione. Ron grommela puis sortit sa baguette histoire d'en faire le moins possible. Les couverts se mirent en place en un petit balai gracieux puis, appâté par l'odeur de nourriture l'auror se leva, s'étirant comme un pantouflard ayant passé la journée en symbiose avec son fauteuil.

Ron ne changeait pas à l'exception que sa gloutonnerie lui avait fait pousser une petite bedaine encore peu perceptible derrière sa carrure mais les années passaient et il voyait son corps se transformer en celui d'un véritable adulte, peut-être prématurément.

Le couple dina en silence, écoutant les commentaires sportifs qualifiant le match de Quidditch à la radio. Hermione avala son repas lentement, perdue dans ses pensées et observant Ron se goinfrer comme à son habitude alors qu'il aurait presque fallu coller un bavoir sous son menton.

Il se leva et débarrassa autour de sa femme la laissant seule attablée avec sérénité et son sentiment de routine ancrée.

Plus tard après la fin du match, Hermione se leva et se dirigea vers la salle de bains pour s'octroyer un moment de détente sous la douche chaude réconfortante. Sa solitude ponctuelle fut ébranlée par son homme déshabillé implorant l'accès à la cabine de douche. Elle ignora son regard concupiscent et se glissa furtivement hors de l'eau entourant son corps d'une serviette chaude et moelleuse. Elle soupira ramassant le linge trainant à même le sol pour venir le mettre dans la panière prévue à cet effet et partit se brosser les dents. Ron ne traina pas sous la douche et vint encore nu et mouillé se placer derrière sa femme barbouillée de dentifrice mentholé. Le sorcier soucieux d'arriver à ses fins enlaça la taille de son épouse et déposa un léger baiser au creux de sa clavicule découverte et presque sèche.

-" Pas ce soir Ron, j'ai sommeil." Déjoua-t-elle marmonnant entre ses dents encore couvertes de dentifrice. Il fit la moue sachant qu'il ne devait sous aucun prétexte insister et parti d'un pas penaud vers la chambre.

Rincée, la femme resta un moment seule avec elle même contemplant son corps dans l'immense miroir moderne face à elle. Elle prit un coton et se démaquilla. Bien que portant un très léger fard, elle se devait tous les jours de faire et défaire un masque sur ses cicatrices très visibles et marquée par l'ancienneté mais ailleurs que sur son visage. Le passage du coton imbibé de crème, sur son avant bras gauche laissa apparaitre ce mot gravé dans la chair depuis une longue décennie maintenant : Mudblood.

Le rituel quotidien de la jeune femme l'avait presque hermétisé. Jamais elle n'avait pensé à faire disparaitre définitivement cette marque disgracieuse et impolie. Elle faisait partie de sa vie et était un bon moyen de se souvenir d'où elle venait, ce qu'elle représentait et le long combat qu'elle et ses amis avaient gagné. Être en vie et libre tout en portant ce symbole était une revanche qui avait terrassé tous ses opposants.

Satisfaite de sa toilette, elle suivit les pas de Ron qui ronflait déjà et se glissa de bonne heure sous la couette jusqu'à ce que le réveil sonne près de ses oreilles pour six heures du matin.