Bonjour tout le monde! Une nouvelle fic en français! Je suis retournée dans les fandoms français ces derniers jours, et j'ai été extrêmement frustrée par une fic qui avait vraiment du potentiel, mais que l'auteur avait abandonnée après treize chapitres, alors j'ai failli lui demander de la reprendre, et en fin de compte, je me suis dit que je n'arriverai pas à le faire vu qu'il y avait pas mal de points sur lesquels mon Harry aurait été différent, donc j'ai décidé d'en écrire une moi-même...
L'intrigue est relativement clichée, je vous l'accorde, mais bon... Qu'est-ce qui fait les clichés sinon qu'on les aime?
Ce sera sans doute une histoire courte, sûrement pas plus de cinq chapitres, mais ils seront assez longs, je pense, pour le moment, je n'ai écrit que celui-ci.
Donc... dites-moi ce que vous en pensez!
REVIEW?
Titre: Mensonges
Auteur: Tango Dancer
Couple: HP/LV(TJ)
Résumé: Harry reçoit une lettre. Son monde bascule: toute sa vie n'est que mensonges. Il quitte les Dursleys, change de camp, et rejoint sa véritable famille pour abattre le véritable Seigneur des Ténèbres, celui qui se cache sous le masque de la Lumière. Light!Bashing, Good!Dark Side, HP/LV!
Avertissements: UA. Certains personnages sont changés, des événements ont lieu qui ne sont pas dans les livres, et les livres 6 et 7 ne sont pas arrivés.
Dumbledore, Ron, Hermione, le camp de la Lumière en général vont s'en prendre plein la figure, à quelques exceptions près.
Homophobes, passez votre chemin, j'ai horreur de l'intolérance, et ceci est une fic dont le couple principal est homosexuel. Voilà.
Et ne m'envoyez pas de reviews pour m'enfoncer, ça ne servira à rien du tout à part vous attirer une réponse cinglante. J'accepte volontiers les critiques constructives et respectueuses, en revanche.
Mon chéri,
Si tu reçois cette lettre, c'est que Peter nous a trahis et James et moi sommes morts. Nous sommes sous le sortilège de Fidelitas depuis déjà deux mois, et je voulais qu'au cas où nous mourrions, tu aies un moyen d'apprendre la vérité une fois que tu serais en mesure de comprendre.
Pour être franche avec toi, je n'ai aucune idée de la meilleure manière pour t'annoncer ce que j'ai à te dire, alors je vais aller droit au but.
Harry, mon chéri, James et moi ne sommes pas tes parents.
La nuit du 31 juillet 1980, j'ai mis au monde Harry James Potter, oui, mais il était mort-né. Harry n'a jamais vu la lumière du jour. Deux jours après, Albus est venu nous trouver avec un enfant. Il nous a dit qu'il était le fils d'une famille de mangemorts, et nous a demandé de l'adopter, de manière à ce qu'il ne devienne jamais un serviteur du Seigneur des Ténèbres. D'après lui, cet enfant avait un tel potentiel magique qu'il aurait pratiquement assuré la victoire à Voldemort.
J'étais très mal, Harry. J'avais perdu mon enfant, j'étais dépressive, James n'allait pas beaucoup mieux. Nous avons accepté.
Tu dois savoir, mon chéri, que nous ignorions totalement que tes parents biologiques étaient toujours vivants. Nous ignorions également qui tu étais, et que tu avais en réalité été kidnappé. Je n'ai commencé à avoir des soupçons qu'après avoir surpris une conversation par hasard. Lucius et Narcissa Malfoy étaient dans le bureau d'Amélia Bones un jour que j'allais voir James, et j'ai surpris une partie de ce qu'ils disaient. C'était très clair, et j'en suis ressortie bouleversée.
Mais lorsque je suis allée voir Dumbledore à ce sujet pour demander des explications, il a refusé de me les donner, est même allé jusqu'à nous faire chanter, James et moi, pour que nous te gardions et ne disions rien à personne.
Harry, tu n'es pas notre fils. Ton vrai nom est Gabriel Alexander Malfoy, fils de Lucius et Narcissa Malfoy.
J'imagine que tu dois être choqué, bouleversé, même. Pardonne-moi. Pardonne-nous. Nous avons essayé, vraiment, mais Dumbledore est trop fort. Je t'en supplie, mon chéri, sois prudent face à lui. Il n'a rien du grand-père bienveillant pour lequel il se fait passer. En réalité, son âme est encore plus corrompue que celle de Voldemort.
Quoi que tu fasses, quoi que tu décides, nous voulons seulement que tu saches une chose: même si tu n'es pas de notre sang, nous t'aimons comme si étais notre enfant, et tu seras toujours notre bébé chéri. Nous sommes très fiers de toi.
Tes parents sinon par le sang, du moins par le cœur,
Lily et James Potter
La feuille de papier toucha le sol avec un léger froissement, mais rien de plus. Le silence dans la pièce était assourdissant. Le jeune homme debout dans la pièce, petit et frêle, le teint maladif, le regard fixe, resta immobile, cloué sur place, incapable de faire quoi que ce soit. Incapable de réagir.
Toute sa vie...
Toute sa vie partie en fumée, envolée, scellée du sceau du mensonge. Manipulée.
Par un vieux fou.
Il resta ainsi pétrifié de stupeur et de rage, de honte et d'horreur, de terreur et de chagrin pendant un temps à la fois très long et très court, et fut tiré de ses pensées par un bruit aigu et très agaçant. En tournant la tête, il s'aperçut que c'était le vieux réveil de Dudley, qui indiquait minuit.
Bon anniversaire Harry...
Il avait à peine fini son souhait intérieur qu'une douleur fulgurante s'embrasa dans son corps, et il se cambra en arrière avec un gémissement sourd d'animal blessé. Ses jambes se dérobèrent sous lui et il s'effondra lourdement sur le sol avant de se mettre à convulser, incapable d'empêcher les cris de s'échapper de sa gorge déjà sèche, incapable de se hisser sur son lit, incapable de faire quoi que ce soit à part se rouler en boule et attendre que la souffrance passe, attendre que tout passe.
Un temps indéfini s'écoula durant lequel son oncle enfonça pratiquement la porte pour lui enfoncer un bâillon dans la bouche avant de retourner se coucher. Mais Harry ne s'en aperçut même pas. Il avait trop mal, il était trop fatigué. Tout ce qu'il voulait... c'était dormir. S'endormir une bonne fois pour toutes, et ne plus jamais se réveiller.
Salazar savait qu'il l'avait mérité.
o-O-o
-Lucius. Dit Narcissa d'une voix blanche.
L'aristocrate se tourna vers sa femme, les sourcils légèrement froncés, inquiet. Elle était pâle comme une morte, ses yeux bleu nuit rivés sur quelque chose dans le Chemin de Traverse.
-Narcissa chérie, vous allez bien? S'enquit-il en lui effleurant le dos de la main du bout des doigts.
Elle ne le regarda même pas.
-Lucius... Regardez.
Suivant son regard, il arriva sur l'embouchure d'une petite ruelle, et ne put retenir une exclamation étouffée. Là se tenait un jeune homme blond, les cheveux mi-longs artistiquement ébouriffés, les traits fins et distingués, le visage froid, les yeux vert d'eau. Il était enveloppé d'une longue cape argentée dégradée jusqu'à être presque noire autour des chevilles, et observait les allées et venues avec une certaine méfiance.
-Gabriel... Murmura la femme, les yeux écarquillés.
Comme si il l'avait entendue, la tête du jeune homme pivota vers eux. Ses yeux verts d'eau se rivèrent sur eux l'espace d'un moment et s'élargirent, mais lorsque Narcissa fit un mouvement dans sa direction, il se détourna brusquement et s'en fut d'un pas rapide, disparaissant dans les ombres.
-Non...
Ce n'était qu'un infime murmure, mais l'expression glaciale de la Dame Malfoy s'évanouit l'espace d'un instant pour dévoiler des traits tordus par un désespoir déchirant, les yeux bleu nuit brillants de larmes contenues et la bouche entrouverte alors qu'elle haletait, retenant à grand-peine un cri de désespoir. Lucius lui prit la main, entremêla leurs doigts, et serra doucement mais fermement.
-Je suis là... Souffla-t-il. Ne vous en faites pas, ma chérie, nous retrouverons ce jeune homme, et si c'est bien lui...
Tout en parlant, il l'avait entraînée dans l'ombre d'une ruelle, et l'avait entourée de ses bras, la serrant contre son torse pour la réconforter. La perte de Gabriel avait été traumatique pour son épouse, et Narcissa avait bien failli ne jamais s'en remettre. Seule la naissance de Draco, un an et demi plus tard, lui avait permis de sortir de sa dépression, au prix de douloureux efforts et de flots de larmes intarissables.
Et voilà qu'aujourd'hui, presque dix-sept ans plus tard, ils apercevaient un jeune homme portant les traits caractéristiques des Malfoy, les cheveux très blonds, la peau blanche et les pommettes hautes, avec le maintien d'un Sang-Pur, conjugués aux célèbres yeux vert d'eau d'Orion Black... Qui était-il, d'où venait-il, que faisait-il ici, où était-il passé toutes ces années, était-ce vraiment lui? Tant de questions se bousculaient dans sa tête que le Patriarche de la famille Malfoy se sentait légèrement étourdi. Il resserra son étreinte autour des épaules frêles de sa femme en un geste inconscient de réconfort, et attendit patiemment qu'elle se calme, avant de frôler son front de ses lèvres, et de faire un pas en arrière.
-Venez, Narcissa chérie. Dit-il en lui offrant son bras. Nous avons rendez-vous avec Draco dans cinq minutes, il ne faudrait pas être en retard.
Prenant une profonde inspiration, elle leva les yeux vers lui, et, tout doucement, le masque de froideur et d'indifférence se replaça sur ses traits sublimes alors qu'elle se redressait de toute sa taille, prête à assumer son rôle de femme du monde aux yeux du public. Elle glissa son bras sous le sien, et lui adressa un faible sourire, lisant aisément l'inquiétude dans ses prunelles gris acier.
Quelques minutes plus tard, le couple émergeait de leur cachette, et reprenaient leur déambulation dans le Chemin de Traverse, le visage dénué de toute émotion et le dos droit.
o-O-o
A quelques pas de là, dissimulé dans l'ombre d'une porte, un jeune homme enfoncé dans les plis d'une élégante cape argentée observait le couple.
La tête haute, le regard fier, la démarche royale, les vêtements d'excellente facture... ils avaient tout des sorciers de haute naissance qu'ils étaient. Lui en revanche...
Son regard s'assombrit alors qu'un pli teintait son front de tristesse.
Lui n'était rien, un paysan, un insecte comparé à ces gens. Peut-être était-il de leur sang et de leur lignée, mais c'était tout. Il était puissant, certes, et adroit, mais il avait porté un nom différent des années durant, refusé l'amitié de leur fils, son frère, professé sa haine de leurs croyances et rejeté tout ce qui avait un rapport avec eux et leur maître. Il appartenait au camp opposé, avait contribué à la chute de Lord Voldemort, contrecarrait ses plans depuis plus de seize ans, avait fait envoyer son propre père en prison.
Jamais ils ne l'accepteraient s'ils apprenaient son ancienne identité, et c'était quelque chose sur quoi il refusait catégoriquement de leur mentir s'il décidait de se révéler à eux. Secouant légèrement la tête, il s'assura d'un regard à son poignet que les talismans étaient en place et les charmes protecteurs fonctionnels avant de tourner les talons et prendre la direction de Gringotts.
Le gobelin auquel il s'adressa ouvrit de grands yeux en voyant son visage sous le capuchon, et s'empressa de le conduire dans une salle privée, où il put enfin retirer son manteau, qu'il drapa soigneusement sur le dossier de sa chaise.
-Monsieur Malfoy. Je dois avouer ma curiosité quant à votre localisation ces dix-sept dernières années.
Deux yeux vert d'eau le scrutèrent intensément, avant que leur propriétaire prenne la parole d'une voix mesurée.
-J'imagine que cette pièce est sécurisée?
-Bien sûr, monsieur. Rien de ce qui se passe ici ne quittera l'enceinte de ses murs, quoi qu'il arrive.
Un silence.
-Bien. J'étais Harry James Potter.
La créature, Gripsec, il s'en souvenait vaguement comme étant le gobelin qui l'avait accueilli lors de son premier passage à la banque, s'étrangla de surprise, mais reprit vite contenance.
-Je vois... Qu'avez-vous l'intention de faire?
Le jeune homme détourna les yeux.
-A vrai dire, je ne sais pas encore. Je crains que mes... parents ne soient pas très bien disposés à mon égard, et je refuse de leur mentir s'il devaient m'accueillir sous leur toit. Il y aussi le problème de la guerre, et de mon allégeance à la Lumière en tant que Harry James Potter, alors que les révélations de Lily Potter m'orientent vers les Ténèbres.
Il eut un très léger soupir, et se massa brièvement l'arête du nez entre le pouce et l'index.
-Tout cette affaire est légèrement... déconcertante.
Gripsec eut un rictus plein de dents.
-Eh bien, je suggère que nous commencions par un rituel d'héritage afin de vous permettre de récupérer ce qui vous revient de droit, étant donné que vous avez en fait dix-sept ans et êtes en conséquence majeur.
Gabriel reporta son attention sur lui, et acquiesça lentement.
-Très bien. Que dois-je faire?
Le gobelin claqua des doigts, et une liasse de documents apparut devant lui, rassemblés en deux dossiers différents. Il les ouvrit, et en tira deux documents, qu'il fit glisser sur la table jusque devant le jeune sorcier.
-Voici ce que vous possédez. Lily et James Potter, comme vous pouvez le constater, ont fait de vous leur unique héritier, de même que Lord Black. Vous êtes à présent Seigneur des Très Nobles et Anciennes Maisons des Potter et Black. Les chevalières sont ici.
Il posa deux petites boîte en bois ornées d'un écusson sur la table, et fit signe à Gabriel de les ouvrir, ce qu'il fit. Celle des Potter était un lourd anneau d'or, une chevalière relativement banale excepté le liseré rouge carmin qui l'ornait, mais celle des Black, par contre, était faite d'onyx, entièrement noire à l'exception d'une coulée d'argent sur le bord. Lentement, avec révérence, il saisit la chevalière en or, et la glissa à son petit doigt, avant de faire de même pour la noire. Les deux bijoux brillèrent doucement l'espace d'un instant, puis changèrent de forme jusqu'à ne plus être que de simples anneaux fins collés l'un à l'autre.
Gabriel les observa l'espace de quelques secondes, puis hocha la tête en signe de satisfaction, puis s'empara des papiers et les lut attentivement. Lorsqu'il eut terminé, il pointa du doigt une ligne.
-Qu'est-ce que cela signifie?
Gripsec retourna le parchemin pour lire de quoi il s'agissait.
-Eh bien, vous êtes le sponsor de l'Ordre du Phénix, semble-t-il, et avez fait preuve d'une immense générosité à l'égard de vos amis peu fortunés...
Il s'interrompit lorsque l'air se fit pesant. La température chuta de plusieurs degrés, et le regard du jeune Malfoy se fit positivement glacial.
-Et puis-je savoir qui s'est permis d'ordonner ces transferts?
-Votre tuteur nous a fait parvenir une procuration écrite et signée de votre main...
-Certainement pas.
-Je vous demande pardon?
-J'ai dit « certainement pas », pour la bonne raison qu'avant de venir ici, je n'avais pas connaissance de posséder quoi que ce soit à part le coffre que j'utilise pour acheter mes fournitures scolaires.
-Mais il ne s'agit que d'un compte mineur ouvert automatiquement par le Seigneur d'une famille pour leurs enfants! S'écria le gobelin, atterré.
-Exactement. Je ne savais pas du tout que les Potter avaient d'autres coffres, et je peux vous assurer que je n'ai jamais écrit ou signé de procuration pour donner des millions à tous ces gens, et l'Ordre du Phénix encore moins! Quant à Albus Dumbledore, je pense que son salaire de directeur de Poudlard, président du Magenmagot, grand Manitou de la Confédération Internationale des sorciers et j'en passe est largement suffisant pour remplir son compte de Sang-Pur sans doute déjà plus que plein! Ceci est une escroquerie, et j'exige que l'on me rende tout ce que l'on m'a volé!
Un parchemin vierge apparut sur le bureau devant Gripsec, qui saisit une plume et commença à écrire.
-Nous disons donc... Arthur et Molly Weasley: 20 millions de gallions. Ronald Weasley: 10 millions. Ginny Weasley: 15 millions et une promesse de mariage...
-Pardon?
-Votre tuteur a signé une promesse de mariage entre vous et Ginevra Molly Weasley.
-Elle est nulle. Je n'étais pas au courant, n'éprouve pas le moindre sentiment pour cette fille, et suis persuadé qu'elle ne vise que mon or. Annulez le contrat, mais faites en sorte que ce soit suffisamment discret pour que personne ne s'en aperçoive.
Gripsec eut un rictus moqueur.
-De toutes manières, Seigneur Potter, le contrat n'était pas valable, car il engageait Harry James Potter, pas Gabriel Alexander Malfoy.
Gabriel inclina la tête.
-Parfait. Continuez.
-Hermione Granger: 10 millions de gallions en or et bijoux et une collection de livres inestimables. Albus Dumbledore: 100 millions en or, deux manoirs, et 15 artefacts de valeur, sans oublier les fonds versés à l'Ordre du Phénix, 20 millions. Vernon Dursley: 500 000 gallions pour votre éducation.
Gabriel ricana en entendant le dernier mot. Education? Manipulation et maltraitance, oui!
-Rapatriez tout cela avec des intérêts, voulez-vous? Discrètement, bien sûr, il ne faut pas encore qu'ils se doutent de quelque chose...
-Je pense avoir une solution, monsieur Malfoy.
-Je vous écoute.
-Nous pouvons faire en sorte de bloquer la somme volée et les intérêts sur leur compte sans qu'ils s'en rendent compte. De cette façon, le contenu des coffres sera divisé en deux: l'argent originel, et le montant volé. Ainsi, lorsqu'ils paieront quelqu'un, la somme sera prélevée sur leurs propres fonds et non les vôtres. Quant aux livres et artefacts, les premiers seront illisibles, et les seconds fonctionneront de manière à raconter n'importe quoi.
Gabriel approuva du chef.
-Très bien. Sauriez-vous par hasard si Granger a déjà pu lire mes ouvrages?
Le gobelin secoua la tête.
-Je ne crois pas. Il me semble que vos parents et ancêtres avaient tous protégé ces livres d'une série d'enchantements conçus précisément pour éviter que quiconque n'est pas de leur sang ou de leur lignée puisse les ouvrir. Vous seul, en tant que leur héritier, pourrez vous en servir.
-Bien.
Il attendit patiemment que le gobelin ait fini de tout mettre en place, avant de reprendre la parole.
-Je voudrais transférer 2 millions de gallions dans le coffre de Darren Frost, et, si c'est possible, prendre connaissance des finances de la famille Malfoy.
-Les Malfoy ont énormément souffert de la chasse aux Mangemorts. Dit le gobelin. Entre le bref emprisonnement de votre père il y a un peu plus d'un an, et les exactions du ministère...
Gabriel le coupa d'un signe de tête.
-Combien ont-ils perdu?
-Environ 20 millions. Répondit Gripsec en jetant un coup d'œil sur son papier.
-Transférez la même somme sur leur compte, bloquée pour leur usage personnel et non des problèmes gouvernementaux.
-Bien monsieur.
Gabriel réfléchit un moment.
-Si vous avez quelque chose comme une carte de crédit moldue, aussi, cela me serait fort utile. Fonctionnelle dans le monde magique, et moldu aussi, de préférence.
Quelques minutes plus tard, c'est l'un des célibataires les plus riches du monde qui quittait la banque Gringotts, carte de crédit en poche et chevalières au doigt. Le capuchon relevé pour dissimuler ses traits caractéristiques de la famille Malfoy, il alla acheter des ingrédients de potions, une baguette faite sur mesure et quelques vêtements, avant de repartir au 4, Privet Drive, se glissant sans difficultés dans la maison malgré la surveillance fort efficace de l'Ordre du Pigeon Cramé.
o-O-o
Le raid avait été parfaitement préparé. L'Ordre du Phénix avait finalement réussi à obtenir l'adresse du quartier général de Voldemort, et avaient construit un plan de bataille en conséquence. Les Mangemorts et leur Maître ne sauraient même pas ce qui leur était arrivé qu'ils seraient déjà derrière les barreaux ou six pieds sous terre.
Et c'était effectivement ce qu'il s'était passé. Ou presque.
o-O-o
Lord Voldemort était en pleine réunion avec ses partisans, et il devait avouer qu'il était assez satisfait. Il venait de marquer une douzaine de nouveaux partisans dont la plupart étaient les héritiers des plus grandes familles de Sang-Pur qui soient, c'est-à-dire les Malfoy, Zabini, Nott et Parkinson. Tous étaient loyaux et fidèles à la Cause, et il était particulièrement content d'avoir réussi à les attirer dans son camp. Ces jeunes gens, en sixième année à Poudlard, feraient des espions précieux, et lui donneraient des renseignements et des capacités d'approche des autres élèves qu'il n'aurait jamais eus autrement. Avec un rictus satisfait, il poursuivit son discours, mais s'interrompit lorsque le bâtiment trembla.
Une vérification rapide des barrières magiques lui apprit qu'ils étaient attaqués, et, s'efforçant de ne pas perdre son calme, il aboya une série d'ordres ayant pour but d'évacuer le plus vite possible tout en effaçant toutes traces de leur présence ici.
Quelques minutes plus tard, le combat faisait rage. Des rayons de lumière colorés fusaient de partout, et les cris de douleur se mêlaient aux hurlements guerriers, aux insultes et aux gémissements des blessés, tandis que le Seigneur des Ténèbres faisait un carnage, et ses partisans se défendaient du mieux qu'ils pouvaient contre la nuée de sorciers et sorcières qui s'infiltraient dans le manoir. Les trois Malfoy se battaient ensemble, non loin de lui, et il remarqua que les nouvelles recrues se couvraient aussi mutuellement, une stratégie intéressante qui ne manquait pas de faire beaucoup de dégâts parmi les rangs adverses.
Tout allait plutôt bien pour tout le monde: les Mangemorts se défendaient avec rage et ne perdaient pas trop de terrain, couvrant ceux qui avaient été assignés à l'évacuation des documents et preuves de leur présence, tandis que l'Ordre du Phénix et les Aurors avançaient lentement mais sûrement, tirant avantage de la retraite planifiée de leurs adversaires.
Et soudain, tout changea.
Dumbledore, qui avait été occupé à combattre Voldemort, réussit à le projeter contre le mur, changea brusquement de cible, et s'attaqua aux Malfoy. Trois rayons d'une couleur malsaine se ruèrent contre la famille de nobles, qui, trop occupés par leurs propres adversaires, eurent à peine le temps de se retourner et de lever leur baguette, mais les sorts étaient déjà trop proches pour leur permettre de se défendre...
Sans hésiter, Lucius poussa sa femme à terre et se plaça devant elle, mais alors qu'il tendait la main vers Draco pour faire de même, celui-ci lui attrapa le poignet et, d'une secousse, le déséquilibra, le jetant au sol près de son épouse, demeurant seul face aux trois rayons de lumière qui se ruaient sur lui.
Narcissa hurla, les traits déformés par la terreur, la main tendue vers son fils, tandis que Lucius tentait de le saisir à la cheville, mais c'était trop tard. Le jeune homme ferma les yeux.
Et il y eut une explosion.
Les trois sorts allèrent s'écraser au plafond tandis que Dumbledore faisait un vol plané en arrière avant de s'écraser au sol. Voldemort s'était relevé, mais ce n'est pas ce qui retint l'attention générale. Car devant les trois Malfoy se tenait quelqu'un, un inconnu enveloppé d'une longue cape argentée aux extrémités si sombres qu'elles en étaient presque noires, le pouvoir crépitant autour de lui alors que sa main tendue retombait le long de son corps. Le vieux directeur se redressa péniblement, et pointa sa baguette sur le nouveau-venu.
-Qui êtes-vous?
-Mon nom ne vous apprendrait rien. Fut la réponse, laconique.
-Vous faites obstruction à la loi, jeune homme, je vous conseille de...
-Fermez-la maintenant et je garderai peut-être mon calme.
Il fit quelques pas en avant, s'approchant avec nonchalance de Dumbledore.
-Je hais les gens comme vous du plus profond de mon âme, Albus Dumbledore. Vous êtes une nuisance, un parasite suceur de sang, impossible à décrocher. Vous êtes pire qu'un cafard. Et je vous écraserai comme un insecte même si c'est la dernière chose que je dois faire dans ma vie.
Le vieil homme fronça les sourcils.
-Voyons, mon garçon, je suis sûr qu'il doit y avoir une erreur... Je ne vous connais pas, et...
Un rire, froid, glaçant.
-Oh vous me connaissez, vieux fou, je vous l'assure. Mais votre règne arrive à son terme. Attaquer des femmes et des enfants... Comment peut-on tomber aussi bas! Cracha-t-il.
Il évita sans peine le premier sortilège, ainsi que la pluie de malédictions et de sorts qui suivit, et soudain, il bougeait, à une vitesse incroyable, et les sorts fusaient à toute allure tandis qu'il attaquait et se défendait avec hargne. Autour d'eux, les combats étaient terminés. L'Ordre du Phénix s'apprêtait à venir en aide à leur chef, et les Mangemorts s'étaient regroupés autour de Voldemort, derrière l'inconnu toujours masqué.
Le duel se poursuivit ainsi pendant quelques minutes, jusqu'à ce que soudain, en évitant un sort, l'homme se cambre en arrière, le capuchon de son manteau s'affaissant en arrière sur ses épaules. Les Malfoy ne purent retenir une exclamation, de même que le reste des partisans de Voldemort, qui ne put lui-même s'empêcher de hausser les sourcils de surprise.
Le nouveau-venu était assez grand, plus d'un mètre quatre-vingt cinq, et avait des cheveux très blonds artistiquement hérissés, une peau assez pâle mais sans avoir l'air maladif, et des yeux vert d'eau absolument magnifiques. Les pommettes hautes, les traits aristocratiques et fins, le corps athlétique vêtu de bottillons de combat en peau de dragon, d'un pantalon militaire noire et d'un haut moulant aux manches mi-longues qui soulignait sa musculature, il était magnifique, le noir contrastant avec ses cheveux clairs et sa peau laiteuse, tandis que des plaques militaires scintillaient doucement sur sa poitrine. Il portait des mitaines en cuir et des bracelets de force, sur lesquels des plaques argentées étaient ornées de flammes de différentes couleurs, et qui pulsaient doucement d'une lumière chaude.
-Malfoy! Hurla quelqu'un dans l'Ordre.
La tête de l'homme pivota d'un demi-centimètre, et il fronça le nez de l'air de quelqu'un qui a sous les yeux quelque chose de vraiment répugnant.
-Weasley. Je vois que pour une fois, tu t'es servi de ce qui te sert de cerveau. Fit-il d'un ton suintant de sarcasme.
-Les Malfoy n'ont qu'un seul fils. Fit doucement Rémus Lupin.
Ses yeux rencontrèrent brièvement deux orbes vert d'eau, avant ceux-ci se détournent et se rivent sur le regard dur du vieil homme. Les deux sorciers s'affrontèrent en silence, immobiles, puis subitement, le directeur reprit l'attaque, et l'Ordre se rua en avant. Mais ils furent stoppés lorsqu'un immense bouclier bleuté se dressa devant eux pour entourer les Mangemorts et leur leader.
-Le temps de la défaite a passé, Dumbledore. Demain, nous nous relèverons, et serons victorieux.
Gabriel leva les mains alors que les attaques contre son bouclier se multipliaient, et s'efforça de respirer régulièrement, espérant que le Seigneur des Ténèbres et ses partisans profiteraient de l'occasion pour s'enfuir, et s'enfuir vite. Des gouttes de sueur perlèrent à son front alors qu'il était doucement repoussé en arrière mais tenait bon, et s'arc-boutait contre son mur d'énergie pour tenir.
Il ne pouvait pas se permettre de regarder en arrière pour voir où en étaient les Mangemorts, sous peine d'être déconcentré et de perdre son sortilège, alors il se contenta de résister, et d'instiller toute sa force magique et physique, toute son endurance dans le bouclier.
-Manoir de Serpentard, Derbyshire.
Ce n'étaient que quelques mots murmurés, mais la sensation de picotement dans tout son corps lui apprit qu'il venait juste d'être inclus dans un sortilège de Fidelitas, et c'est tout ce qui lui importait: les Mangemorts avaient intérêt à être tous partis, car il ne pourrait tenir encore longtemps. Sans un mot, il hocha légèrement la tête, les dents serrées.
Il jeta un coup d'œil par-dessus son épaule, et vit qu'il était seul. Le soulagement l'envahit mais le déconcentra, au moment même où ses forces l'abandonnaient, et ses genoux se dérobèrent sous lui. Les sorts qui avaient été sur le point de s'écraser contre son bouclier le heurtèrent de plein fouet à la place, et son corps s'arqua alors même qu'il transplanait avec les coordonnées en tête. Il parvint à effacer sa signature magique du champ de bataille avant de retrouver la familière sensation d'être pressé de tous côtés jusqu'à ne plus pouvoir respirer, et s'effondra sans grâce lorsque ses pieds touchèrent le sol, au beau milieu d'une salle immense qui avait sans doute autrefois fait office de salle de bal.
Il y eut un concert d'exclamations alarmées, des cris, un tourbillon de visages, mais surtout, une douleur fulgurante, terrible, qui lui arracha un cri rauque.
La dernière chose qu'il entendit avant de s'évanouir fut son prénom, crié par la voix désespérée d'une femme. Sa mère.
-Gabriel!
o-O-o
Voldemort et ses troupes réapparurent sans encombres dans l'ancienne salle de bal du Manoir de Serpentard, et eurent tôt fait de s'organiser, les valides s'occupant des blessés, et le reste se regroupant autour du Seigneur des Ténèbres pour attendre l'arrivée de leur sauveur. Les Malfoy, en particulier, étaient extrêmement anxieux, et ne gardaient leur masque d'impassibilité qu'à grand-peine.
Les minutes s'écoulèrent, interminables, et soudain, il y eut un craquement et un flash de lumière, suivi de plusieurs bruits peu ragoûtants alors qu'un corps s'écrasait au sol devant le dais. Du sang éclaboussa la pierre tandis que chacun se tournait vers la source du bruit, et découvrait le jeune homme de tout à l'heure, ses cheveux blonds teintés de rouge, les vêtements déchirés et imbibés de sang, des plaies profondes partout sur le corps, et les membres tordus en des angles étranges. Les yeux fous, il se mordait la lèvre jusqu'au sang pour ne pas crier, mais ne put néanmoins retenir un cri lorsque son corps meurtri s'effondra.
Instantanément, tout le monde se précipita vers lui, et ils purent voir son regard courir sur leurs visages sans les reconnaître, les pupilles dilatées par la souffrance, avant que ses yeux roulent dans leurs orbites et qu'il perde connaissance.
-Gabriel! Cria Narcissa, incapable de se contenir, des larmes coulant sur ses joues.
Déjà, le Seigneur des Ténèbres se tournait vers son Maître des Potions, qui ne perdit pas de temps en formalités, et s'approcha à grands pas du jeune homme à terre, le nettoyant d'un coup de baguette magique avant de lui retirer ses vêtements tout en lui laissant son boxer. Il y eut des exclamations alors que les Mangemorts pouvaient enfin voir clairement ses traits, et Draco se pencha en avant, comme attiré par un aimant.
-Il ressemble tellement à Draco... Murmura Bellatrix.
-Sauf que Draco n'a pas tellement de cicatrices qu'on croirait que c'est un vétéran de guerre de plus de cinquante ans! Commenta Rodolphus d'un ton presque respectueux alors que Severus vidait fiole après fiole de potions dans la gorge de Gabriel, sans jamais cesser d'agiter sa baguette et de marmonner des incantations curatives.
Il y eut un silence tandis que l'enseignant finissait de remettre les os en place, de les ressouder, et de refermer les plaies béantes, et que leurs regards balayaient le corps couvert de cicatrices du garçon.
-Salazar... Souffla Théodore Nott, penché avec ses amis au-dessus du blessé. C'est incroyable. On dirait qu'il a été... poignardé.
Pris d'un doute, ils le retournèrent doucement, et des cris d'horreur s'élevèrent alors que Narcissa portait les mains à sa bouche, les yeux remplis de larmes, que Lucius serrait les poings, le regard dur, et Draco tournait au vert. Le dos du jeune homme était couvert de lacérations, de brûlures et autres mutilations plus atroces les unes que les autres, mais le pire, le pire...
C'était les lettres gravées dans la peau pâle, imprimées dans sa chair pour l'éternité, indélébiles. M.O.N.S.T.R.E entre ses omoplates.
A.B.O.M.I.N.A.T.I.O.N le long de sa colonne vertébrale.
Et le pentacle au creux de ses reins, symbole du diable, symbole des démons.
Quelqu'un vomit. Les Mangemorts de Première Classe se contentèrent de rester figés, le visage blême et les yeux durs.
-Mais où...?
-Je crois savoir où. Murmura Rogue en un soupir à peine audible.
Il passa une main lasse sur ses yeux, puis écarta une mèche de cheveux blonds du front du jeune homme, révélant une nouvelle cicatrice en forme de zigzag, très fine, pâle, à peine visible. Les Mangemorts eurent un mouvement de recul.
-Non!
Le Maître des Potions eut un hochement de tête las.
-J'ai bien peur que si. Il était, autant que je le sache, chez la sœur de Lily Potter et son époux. Je ne crois pas qu'il ait trop d'états d'âme à nous donner leur nom et leur adresse. Si vous le voulez toujours, cela va de soi.
Deux yeux bleu nuit s'étrécirent de colère à l'implication. Narcissa se redressa de toute sa hauteur.
-Comment oses-tu! Severus! Harry Potter ou non, Gabriel est mon enfant! Et ce n'est pas à cause des manipulations d'un vieux grigou assoiffé de pouvoir et de gloire que je vais le renier! Comment peux-tu insinuer que... que...
Elle en perdait ses mots d'indignation, la poitrine haletante, les poings serrés avec tant de force que ses jointures en blêmissaient, les lèvres pincées, les yeux lançant des éclairs de fureur.
-Calme-toi, Narcissa. Je n'insinuais rien de la sorte. Harry Potter, cependant, a été un poison dans notre existence à tous depuis sa naissance, et je sais que cette révélation aurait pu... causer des problèmes. Fit Severus d'une voix apaisante.
La femme se calma peu à peu, puis reprit sa place près du corps inconscient de son fils.
-Dumbledore l'a laissé chez des moldus? Comment se fait-il qu'il n'ait jamais appris comment ils le traitaient?
-Je crains, Narcissa, que le vieux fou n'ait été parfaitement au courant des conditions de vie de Po... Gabriel, en supposant même qu'il n'en ait pas été à l'origine.
-Mon Seigneur, vous voulez dire qu'il les aurait... qu'il aurait payé ces gens pour... pour faire cela! S'exclama Rabastan avec incrédulité, incapable de donner un nom aux atrocités commises sur le jeune homme, qu'il désignait d'une main.
-La seule manière de le savoir est de lui demander, et je crains qu'il ne soit pas réellement en état de nous répondre maintenant. Répondit Voldemort. Severus, emmène-le dans la chambre d'amis en face de la mienne. Si tu pouvais rester pour veiller sur lui au cas où, je pense que les Malfoy t'en seraient reconnaissants. Lucius, Narcissa, Draco, vous pouvez rester, bien entendu. Les autres, vous pouvez disposer.
Il y eut une cacophonie de « Oui, mon Seigneur » alors que les Mangemorts de moindre rang s'inclinaient profondément et quittaient les lieux, tandis que ceux de Première Classe s'inclinaient ou choisissaient de rester en fonction de leurs préférences et de leur état de santé.
Lucius, de son côté, prit son fils dans ses bras et suivit Severus jusqu'à la chambre indiquée par leur Seigneur, où il le déposa sur le grand lit avec douceur, l'habillant d'un pyjama de soie noire. Il laissa ses doigts caresser brièvement la joue maigre, puis se redressa et laissa la place à son épouse, qui lui déposa un baiser léger sur le front avant d'ajuster les couvertures sous son menton avec une douceur toute maternelle. Ils s'installèrent ensuite dans les fauteuils conjurés devant la cheminée, dans laquelle ronflait un feu vigoureux, et attendirent, attendirent que le jeune homme se réveille.
Alors? Qu'en pensez-vous?
Une p'tite review pour une pauvre auteure en mal d'affection? XD
REVIEW?
