Titre : De Babel à Hawaï

Auteur : camille_miko

Fandom : Hawaii Five-0

Challenge : Février-Mars 2012

Prompt choisi : 9) L'amant de la pleine lune/i de Michele Hauf

Jamais cette femme ne sera à lui... Frustré, Michael Lindsay regarde Jane, si douce, si sensuelle. Sans doute, la plus belle de ses conquêtes ou de ses victimes. Derrière son look d'ange déchu, Michael Lindsay, rock star adulée des foules, cache, en effet, une créature avide de sang. Un vampire qui dans chacun de ses baisers tente désespérément d'étancher son inextinguible soif. Et voilà que pour la première fois de son existence, une femme lui est interdite. Car Michael a découvert le secret de Jane : elle est fille de sorcière et, en raison d'un sort jeté par ses ancêtres, une seule goutte de son sang peut le tuer. Ce qu'il ignore en revanche, c'est que pour continuer à vivre éternellement, Jane doit sacrifier un vampire, un soir de pleine lune...

Résumé : Steve McGarrett est la véritable rock-star de la police à Hawaii. Seulement, il ignore que Danny est capable aussi du pire.

Rating : PG

Pairing/Personnages : Steve/Danny + Kono + Chin + Hesse + Grace

Disclaimer : Patamoi, hormis l'histoire !

Notes éventuelles : Déjà je tiens à déclarer mon amour éternel à Azh', ma fantastique bêta. Sans elle, ce texte serait certes bourré de fautes, mais aussi inexistant. En effet, elle a été là pour m'aider à trouver une adaptation (presque intégrale) du prompt quand j'ai totalement bloqué, mais aussi pour tous les petits détails, tous les petits éléments qui ont fait que de cinq cents mots… C'est devenu un peu plus consistant. Sans elle, tout cela ne serait pas là. Et un merci aux filles de Muse-random pour m'avoir aidé à trouver le titre.


Si vous souhaitez suivre mes mises à jour, ailleurs que sur FF Net , vous pouvez trouver l'adresse de mon Twitter et celle de mon archive dans mon profil.


Depuis son départ d'Hawaii, Steve n'avait pas eu souvent l'occasion de voir son autorité être remise en cause. Il avait rapidement gravi les échelons de la Navy et, devenir SEAL, puis Lieutenant Commander au sein de son unité avaient été des suites logiques de son travail acharné. Pour autant, Steve ne dédaignait les médailles et le repos bien mérité. Encore plus haut dans la liste de ce qu'il appréciait, il y avait l'aura d'un membre de la Navy. C'était un véritable plaisir que d'arriver en permission, en tenue officielle, de voir les habitués des retours. Dans tous les ports, il y avait toujours un bar, une boîte, un restau où certains venaient vivre leur fantasme de coucher avec un matelot. Et Steve était plus que ravi de les aider à l'assouvir.

Simplement… en devenant réserviste, il n'avait jamais pensé que cela puisse ne plus marcher. C'était une évidence pour lui depuis presque quinze ans, de se nourrir comme cela sans aucun problème. Ce n'était plus le cas. Pour être exact, il ne manquait pas de propositions, mais la personne qu'il aimerait avoir dans son lit ne semblait pas intéressée. Il avait depuis longtemps compris que la qualité de ses repas dépendait en partie de son intérêt pour la personne. Ses coups de cœur étaient généralement délicieux, un véritable festin. Malheureusement, son repas n'était pas enclin à se laisser approcher, et il n'arrivait pas à savoir pourquoi.


Danny avait cru devenir dingue en arrivant à Hawaii. Les gens semblaient adorer le fait d'être à moitié nu. Cela était parfaitement normal à leurs yeux. C'était impossible chez lui. Cela ne se faisait pas. Après plusieurs mois dans cet enfer moite, il avait fini par rencontrer la plaie d'Hawaii. Steven J. McGarrett. La seule personne capable de manquer de dynamiter l'île en quelques secondes, juste pour le plaisir de voir un joli boum. Puis… Il y avait l'autre problème.

Celui qui donnait envie à Danny de taper sur Steve, quoi qu'il fasse –et bien que ce ne soit pas dans sa nature. Il était un fichu succube ! Un de ces animaux qui n'hésitait pas à être violent, à séduire les humains pour user du péché de luxure avec eux. Il était un putain de succube ! Pourtant, alors que ce n'était un simple animal incapable de se contrôler, il ne semblait pas toucher les humains autour de lui. Il n'avait jamais affecté Chin ou Kono, alors qu'ils étaient deux cibles de choix. Deux cibles tellement simple à atteindre et à contaminer pour lui. Il n'en faisait rien. Si Danny n'était pas ce qu'il était, il pourrait parfaitement croire que Steve était normal, issu d'une espèce naturellement bonne, pas de cette espèce dégénérée faite de luxure et de sexualité. Pourtant, Danny savait parfaitement qu'un prédateur restait un prédateur. Il ne devenait jamais un gentil petit agneau, converti à l'herbe verte du pré du voisin. Il continuait à chasser les femmes isolés, les petits en détresse et toujours, il les dévorait sans aucun respect pour qui ils étaient. Un animal restait un animal quoi qu'il se passe et Steve, même s'il était flic, même s'il n'avait jamais rien fait à leurs deux coéquipiers, restait un animal dangereux qu'il ne pouvait pas laisser agir à sa guise. Il ne pouvait pas le laisser voler la vie de pauvres gens qu'il aurait séduits avec son odieuse odeur. Elle était sucrée à l'écœurement, une sorte d'odeur de bonbon, attirant, régressif. Ce truc était odieux pour ceux de l'espèce de Danny, elle était à les rendre malade.

Alors, Danny s'était mis à le surveiller pour sauver des victimes de sa perversion. Il avait commencé par accepter d'aller boire une bière le soir avec lui. Puis, il y avait eu les matchs à la télévision. En fait, il n'arrivait pas à comprendre pourquoi le succube le voulait tellement à ses côtés. Il avait exigé que Danny soit dans son équipe, pire, son coéquipier direct. Il semblait tout faire pour qu'il soit dans son entourage, alors que leurs deux espèces ne se supportaient pas. Il devait bien le sentir qu'il n'avait ni l'odeur des humains, ni la sienne, dégoûtante. Il avait cette odeur propre typique de son espèce. Une odeur d'air pur. Il comprenait d'autant moins que ce fichu animal le veuille à ce point dans son entourage proche, alors que leurs deux espèces se détestaient depuis la création du monde. Les siens avaient toujours eu en horreur ces choses luxurieuses qu'étaient les succubes. Elles étaient sales de sexe. Steve avait comme unique avantage l'aptitude à être propre quand il voyait Danny et ne surtout pas émettre son odeur infecte.

Certaines fois, le blond se demandait si la mère du succube n'était pas comme Rachel, une humaine. Cela pourrait expliquer qu'il n'utilise pas sa puanteur face à chaque humain. Il l'avait vu décliner des propositions de la part d'humaines. Il était évident qu'il ne ressortait pas le soir après le départ de Danny pour se nourrir. La maison ne puait pas de cette odeur qu'ils émettaient tous lors de leurs repas.


Ce fut lors de la première visite de Mary, que Steve se rendit compte d'une chose. Il n'aimait pas chasser avec sa sœur. Elle se servait toujours légèrement de ses pouvoirs pour le faire. Oh, bien sûr pas assez pour faire perdre leur libre-arbitre aux humains, mais juste ce qu'il fallait pour qu'ils soient excités, si elle leur plaisait. Durant ses années dans la Navy, il n'avait jamais eu à s'en servir et il peinait à voir pourquoi le faire maintenant. Les succubes étaient généralement plutôt séduisants et cela suffisait bien. Il n'y avait pas besoin de plus pour un coup d'une nuit, à Hawaii.

Ce dont il ne s'était jamais rendu compte, c'est qu'il utilisait son odeur en présence de Danny et que celle-ci ne lui faisait absolument rien. Ils étaient proches de l'aberration. En effet, même si le blond était fermement hétérosexuel, cela aurait dû le perturber. C'était ainsi que les choses marchaient. Normalement. Seulement, rien n'était simple avec ce fichu New-Jersiais. Non, là où il avait un peu honte, c'était qu'outre le fait que sa sœur avait dû lui faire remarquer qu'il essayait d'attirer Danny, elle avait aussi dû lui dire qu'il le faisait avec une odeur… absolument désastreuse. Elle lui avait dit, pour être exact, qu'il puait l'air marin. Sans grande délicatesse, elle lui avait dit que cela devait venir de sa manie de ne jamais utiliser son don, qu'il devait être rouillé, peut-être abîmé, et que l'odeur devait être suite à ses trop longues heures en mer. Elle avait peut-être raison. Pour l'instant, cela n'avait pas un véritable impact, mais… Qu'en serait-il dans quarante ou cinquante ans, quand il n'aurait plus la sensualité de son espèce ? Il aurait certainement beaucoup de mal à se nourrir… S'il arrivait à cet âge-ci. Entre son retour potentiel parmi les Navy SEAL, lorsqu'il aurait attrapé Victor Hesse et les risques inhérents à la vie de policier, il avait de fortes chances de ne pas arriver à cette période délicate.

Il avait toujours entendu dire ses parents que se nourrir sur les humains sans aucun respect était la pire chose à faire. Alors, ils leur avaient appris à maîtriser leurs aptitudes, leurs pouvoirs. Pas simplement pour des questions de bien ou de mal, mais aussi parce que le monde changeait et que si les traditions hawaiiennes parlaient de succubes comme eux, cela devenait un monde qui disparaissait. Ils ne pourraient bientôt plus se permettre d'être aussi facilement repérable et il fallait que Steve et Mary apprennent à se reposer sur autre chose que leur pouvoir.

Il n'aimait pas penser aux humains comme à un simple repas. Il avait rencontré d'autres succubes quand il était à Norfolk. C'était assez perturbant de voir qu'ils les méprisaient ouvertement, comme s'ils n'étaient pas aussi importants que les succubes. Certaines fois, il avait le sentiment que les succubes regardaient les humains, comme ceux-ci regardaient leur salade ou un bon steak frites. C'est vrai que les humains les nourrissaient mais… Ce n'étaient pas de leur faute. Il avait toujours fait le nécessaire pour que ce ne soit pas juste ses propres besoins qui s'exprimaient à cet instant, mais aussi une envie de la part des humains. Ce n'était pas le cas de tous. Très tôt dans l'Intelligence Navale, il avait compris que certaines relations sexuelles aux consentements douteux étaient le fait de succubes, qui usaient de leur pouvoir sur des humains non consentants.


Danny poussa un soupir. La partie humaine de Grace était plus importante que ce qu'il pensait. Cela allait la tuer, s'il ne faisait rien. Seulement, il avait besoin de presque un litre et demi du sang d'un succube. De Steve. La partie humaine de sa fille cherchait à extraire de son corps toute sa différence. Très ironiquement, son humanité semblait se rendre compte que cela était un danger pour elle. Malheureusement, si tout devait être purifié, elle en mourrait. Simplement, Danny n'avait pas droit à l'erreur. Il ne pouvait pas simplement trancher la gorge de Steve, faire boire son sang à Grace et recommencer avec un autre si cela ne marchait pas.

Tout en son coéquipier indiquait qu'il était un succube, mais il n'avait jamais eu cette odeur dégoûtante typique sur lui. Il sentait même plutôt bon. Danny en était venu à se demander s'il était bel et bien un succube ou juste un humain qui avait toutes les caractéristiques du succube, sans en être un. Puis, il avait rencontré Mary, la sœur de Steve et le doute n'avait plus été envisageable. Les deux avaient bien une ascendance succube, mais… Mary n'avait presque pas d'odeur. Le seul moment où elle avait réellement été présente, était lorsqu'elle était revenue de boite. Il savait que dans les foules, dans des situations où les humains étaient eux-mêmes excités, les succubes dégageaient naturellement cette odeur comme une réponse inconsciente de leur corps. Il en venait à se demander si leurs deux parents étaient des succubes ou même s'ils le savaient. Si le premier cas s'avérait, donner le sang de Steve à Grace pourrait la tuer. Il devait impérativement en référer au Concile. Eux devraient être capable de remonter la généalogie des McGarrett pour s'assurer de savoir si les deux enfants n'étaient pas des métis et plus encore, la raison qui faisait que tous deux semblaient tout ignorer des façons de faire des leurs.

Danny devait reconnaître que cela le soulagerait quelque part. Steve n'était pas un mauvais bougre, si on exceptait ses excès de fureur envers les suspects et le fait qu'il soit un succube. Il ne méritait pas de mourir comme la majorité de son espèce. Il faisait même des efforts par rapport aux suspects. Il essayait depuis quelque temps de ne ni les tenir au-dessus du vide, ni les jeter dans une cage à requins. Le résultat n'était pas flagrant, mais il devait reconnaître qu'il avait senti une légère inflexion dans le nombre de menace de plainte pour mise en danger de la vie d'autrui.

Il ne savait pas trop quoi en penser. Quelque part, il espérait que Steve ne soit pas un succube pur. C'était une espèce de prédateur et jamais il ne pourrait avoir une vraie relation d'amitié avec ça. D'un autre côté, si ce n'était pas le cas, il n'avait aucun autre candidat volontaire ou non pour sauver Grace. Il ne savait pas réellement quoi faire de tout cela. C'était absolument dingue comme situation. Rien de ce qu'il avait pu apprendre parmi les siens ne l'avaient préparé à cela. Il n'y avait déjà pas grand chose qui l'avait soutenu lors de la confrontation avec l'idée du divorce et de risquer de perdre son petit ange… Les humains n'avaient pas du tout la même approche qu'eux de la vie, du mariage ou de la sexualité. Les succubes les tiraient vers le bas comme d'autres espèces, quand les siens et d'autres essayaient de faire le contraire. C'était une bataille sans fin. L'humain aimait chuter, malgré la preuve que cela n'était en rien une attitude profitable. C'était un problème sans solution. Tout ce qu'ils pouvaient faire était de couper quelques têtes à l'occasion, pour faire en sorte qu'au moins ceux-ci ne viennent pas s'en prendre aux humains. Il avait clamé dès son arrivé que Rachel, Stan, Kono, Chin et Kamekona étaient sous sa protection directe. Personne ne devrait venir s'en prendre à eux ou sinon, ce serait se mettre tout le camps du bien à dos. Il n'y avait pas une seule créature qui aurait le courage de faire cela. C'était dans les règles tacites.

Il n'avait rien fait pour Steve. Il ne savait pas à quoi s'en tenir avec lui. Il était un succube –enfin, il en était convaincu à l'époque et il le supposait fortement maintenant- et jamais quelqu'un de son espèce n'aurait protégé un de ces animaux. Pourtant… Maintenant, c'était un peu sacrifier l'un des siens. Il n'était pas si mal… S'il se rélévait n'être qu'un humain ne ressemblant à un succube, il le ferait lui aussi. Il devait l'imposer comme étant l'un des siens. S'il n'était pas complètement succube… Il n'en savait rien. Il ne lui était jamais venu à l'idée un jour de protéger un ennemi. Avait-il des lois parmi les siens contre cela ? Etait-ce interdit ? Il lui faudrait chercher, si par hasard, tel était le cas. Sinon, il ne voulait pas trop avoir à y penser. Il risquait fortement de tuer un… ami ? Le mot était étrange sur ses propres lèvres. Il ne le voyait pas comme un ami, réellement. Il n'aurait jamais utilisé ce mot face aux siens. Il n'aurait pas dû le dire en dehors de sa surveillance, mais il l'utilisait quelque part, en pensant à cela. C'était effrayant. Un succube ne pouvait pas pervertir l'un des siens. C'était ainsi. Leur odeur était pestilentielle pour sa race et les démons étaient malades à l'idée d'émettre une autre odeur que ce truc sucré et poisseux. C'était réellement désagréable.

Rien ne marchait comme cela aurait dû être. Grace n'aurait pas dû avoir une telle part humaine. Elle n'aurait jamais dû avoir son corps qui se battait en elle. Steve n'aurait pas dû être un membre de sa race, tout en sentant bon, en ignorant comment se servir de ses pouvoirs. Il aurait dû être le monstre qu'était le reste de son espèce. Le Concile n'aurait jamais dû le laisser aller parmi les humains. Tout ceci était dingue et il ne savait plus quoi faire. A force de vivre avec les humains, il commençait à penser comme eux et il perdait ses automatismes, ce qu'on lui avait enseigné avant qu'il ne puisse vivre par lui-même. Il avait affirmé à ses Supérieurs qu'il enseignerait lui-même les choses à sa fille, qu'il n'était pas nécessaire de l'ôter à sa famille pour la placer à la Cure pendant son éducation. L'autoriseraient-ils à continuer à la garder s'ils se rendaient compte qu'il perdait peu à peu la foi et la croyance des leurs ? Rien ne le disait. Ils étaient impitoyable avec ceux qui trahissaient leur confiance. Il se souvenait parfaitement de l'exécution de son frère Matthew. Il avait essayé de frayer parmi les vampires. Le Concile ne lui avait pas pardonné. Ils n'avaient pas écouté ce qu'il avait à leur dire. Cela avait été simple et exécutif. Un exécuteur des basses œuvres du Concile était venu, l'avait traqué et quand il l'avait trouvé, il lui avait tranché la gorge sans la moindre hésitation. Le Concile ne les avait pas même prévenus, mais ils avaient tous senti sa mort. Il n'y avait pas le moindre doute.

Que se passerait-il si le Concile se rendait compte qu'il espérât que le succube soit métis ?

A suivre...


N'hésitez pas à reviewer, cela fait toujours plaisir !