Bien le bonjour à tous ! Bienvenue dans mon recueil de 100 OS sur des couples qui sont soit totalement improbables soit trop peu vus à mon goût. Et au lieu d'attendre que d'autres auteurs y pensent à ma place, je me suis dit : autant le faire moi-même. Donc voilà !

Je vous laisse deviner le pairing, mais je n'ai encore jamais rien lu sur eux... Donc, je croise les doigts pour que ça vous plaise ! Ah, il y a une scène assez "chaude" donc âmes sensibles s'abstenir !

Et évidemment, je ne suis pas Oda... heureusement pour ces chers petits personnages adorés.

Bonne lecture !

Petite idiote

Un soufflement erratique se fit entendre dans la pièce en même temps que le bruissement d'un matelas. C'est avec un soupir de contentement qu'elle se laissa poser sur le lit pendant que son amant la positionnait confortablement, d'un geste aussi précis que brusque.

Ses yeux fermés l'empêchaient de le voir et pourtant, elle pouvait pratiquement le discerner. De son regard perçant, il la jaugeait avant de fondre sur elle, aussi rapide qu'un rapace, pour mordiller la peau de son cou.

Les lèvres rapidement suivies de dents qu'elle sentit venir titiller sa clavicule lui donnèrent raison. Un sourire traversa son visage pâle. Dans ce genre de moment, elle se plaisait à croire qu'elle le connaissait, ne serait-ce qu'un peu. Qu'il n'était pas juste un obscur inconnu visitant parfois son lit, quand il était de passage et qu'elle n'était pas trop occupée par ses fonctions.

De toute manière, même si elle s'était trouvée morte de fatigue, elle se serait quand même donnée à lui. Parce qu'elle ne lui refusait rien, et ne le ferait jamais. D'une certaine façon, elle avait choisit de se soumettre à lui, de tout lui donner, même les choses les plus inavouables...

La main glaciale se faufila sous la chemise qu'elle portait, et elle frissona en sentant le contact de la paume sur son ventre où, paradoxalement, une chaleur diffuse se propageait de plus en plus.

Comment tout cela avait-il commencé, déjà ? Ah oui... Elle l'admirait. Pauvre petite marine fanatique de sabres, elle vouait un culte à cet homme, passé maître dans cet art. Son adoration remontait à l'enfance où, avec des yeux brillant d'excitation, elle lisait ses exploits dans la presse, posait des questions aux experts qu'elle trouvait.

Il était le meilleur, le chef, le mentor, le plus grand. Nul ne l'égalait. Et elle, petite enfant rêveuse, aspirant à la gloire et à la puissance n'avait pu que ressentir une admiration flirtant avec la vénération devant cette perfection.

Parce qu'il était fort, charismatique, avait obtenu légitimiment son titre. Mais par-dessus tout, il avait cette qualité qu'elle aurait tant voulu avoir, sans jamais rien pouvoir y faire.

Il était né homme.

Comme pour le lui rappeler, il la plaqua brutalement contre lui, avec une sauvagerie bestiale purement masculine. Gémissant, elle passa ses bras autour de son cou et caressa sa chevelure noire, envoyant valdinguer son chapeau par la même occasion. Ce geste de demoiselle en détresse, elle aurait aimé pouvoir s'en passer, mais la violence de son dégoût l'empêchait de se contrôler totalement, et elle se raccrochait à ce qu'elle pouvait. Cet homme, en l'occurence.

Au dojo, nombreux étaient les enfants à la railler, prétendant que jamais une "gonzesse" ne pourrait devenir épéiste. Mais c'était son rêve et même avec la plus grande volonté du monde, elle n'aurait pu y renoncer. Alors elle n'avait pu que continuer à s'entraîner avec acharnement la journée et pleurant le soir en constatant que sa poitrine se développait.

Comme elle aurait voulu posséder ce torse plat et musclé sur lequel elle passait actuellement ses mains, retraçant les abdominaux striés de cicatrices, vestiges d'années de combats durement menés ! Elle l'avait murmuré, dit, affirmé, hurlé à la face de ce monde machiste qui ne voulait pas l'écouter : son rêve le plus cher aurait été d'être un garçon.

Mais elle n'y pouvait rien. Elle avait une voix douce et chantante, des formes voluptueuses, une peau douce, un instinct maternel et une sensibilité naturelle. Lui non.

Lui possédait cette voix rauque et hachée, ce corps musclé et carré, cette peau rugueuse, cette indifférence pour les enfants et cette force innée qu'elle aurait tant voulu posséder.

Petite enfant naïve qu'elle avait été, elle s'était souvent dit qu'elle serait comme lui, mieux, qu'elle le remplacerait. Puis elle avait grandit, et la dure loi du monde s'était imposée à elle. Elle avait comprit.

A défaut de pouvoir être lui, elle serait avec lui.

Ca n'avait pas été calculé, elle n'avait pas prévu de finir dans son étreinte. Mais elle avait cherché à le voir en apprenant que le QG de la marine l'avait convoqué. Soucieuse de ne pas l'ennuyer, elle avait été très brève en lui témoignant son admiration et confiant qu'elle espérait un jour arriver à son niveau.

Quelle n'avait pas été sa surprise quand il lui avait proposé de croiser le fer ! Un sourire nostalgique prit place sur ses lèvres et elle rouvrit les yeux tandis qu'il la débarrassait de sa chemise devenue trop encombrante.

Il l'avait battue à plates coutures. Elle n'avait même pas tenu dix secondes, et comble de l'humiliation, il n'avait eu qu'à user de son petit couteau, celui qu'il portait toujours à son cou. D'ailleurs, ce couteau avait fait l'objet de la seule unique demande qu'elle ne lui ait jamais faite : qu'il le garde durant leurs entrevues.

Ce jour-là, elle avait longuement pleuré, de rage, d'impuissance, d'amertume. Mais pour la seconde fois, il l'avait surprise en lui disant de s'entraîner plus.

Petite bretteuse acharnée qu'elle avait été, chacune de ses défaites avait été ponctuée d'une remarque sur son sexe. "Comme si une gonzesse pouvait me battre." "Elle m'a bien fait marrer, la minette." "De quoi pouvait-on s'attendre de la part d'une nana ?"

Lui non. A aucun moment il ne l'avait traitée en faible femme. Il lui avait parlé comme il l'aurait fait à n'importe quel épéiste. C'est pour ça qu'elle avait craqué. Elle ne savait plus comment ils en étaient venus à partager un moment comme celui-ci, dans l'intimité d'une chambre "empruntée" à un marine. Le fait était que désormais, il leur arrivait de se retrouver et de partager un instant ensemble.

Oh, elle n'était pas suffisamment naïve pour s'imaginer qu'elle était la seule. Des "points d'attache" comme elle, il devait en avoir des dizaines, sur bien d'autres îles dont elle n'avait jamais entendu le nom. Elle savait également ce qu'elle représentait pour lui : une distraction. Un moyen de se soulager après ses voyages en mer.

Son pantalon fut envoyé à l'autre bout de la pièce, rejoignant ses autres vêtements qui l'attendaient sagement par terre. Elle haleta quand une main se posa sur son sein droit et s'amusa avec son téton durci.

Au moins pouvait-elle s'estimer heureuse : s'il venait plusieurs fois la voir, la choisissant elle plutôt que l'une des nombreuses autres femmes qui auraient été prêtes à se jeter dans ses bras, c'est qu'au moins, elle ne se débrouillait pas trop mal. C'était faible, mais ça avait le mérite de regonfler son orgueil.

Alors qu'il baissait sa culotte, elle se posa la question, comme à chaque fois : et lui, que représente-t-il pour moi ?

Elle n'était pas amoureuse. Ce qu'elle ressentait pour lui s'apparentait à de l'adoration, mais pas à de l'amour. Ou du moins, à un degré inférieur à celui habituellement défini. Elle ne pouvait pas nier qu'il y avait quelque chose, mais c'était si faible, si ténu qu'elle se demandait parfois si ce n'était pas un pur produit de son imagination.

Il s'introduit en elle, et en même temps que les sensations étourdissantes qu'il lui procurait, la réponse se répercuta dans sa boîte crânienne. Il était celui qui la faisait se sentir femme.

Petite enfant meurtrie, elle avait passé son temps à s'entraîner pour devenir aussi forte qu'un homme, aussi puissante, aussi précise, aussi dure qu'un homme. Elle avait cherché à devenir un homme.

Petite marine pleine de volonté, elle avait occulté sa féminité, cachant ses formes sous des chemises larges pour se faire respecter, coupant ses cheveux pour garder la tête haute, laissant ses talons au placard pour rester fière. Pour que ses pairs ne voient pas en elle la femme mais la combattante, pour qu'ils ne cherchent pas à la protéger mais à lui ressembler. Et elle avait réussit, grimpant les échelons non pas pour son joli minois mais pour ses compétences.

Dans tout ça, elle avait oublié que malgré tous ses efforts, elle resterait une femme. Et lui le lui rappelait, dans une délicieuse torture.

Guerrière acharnée le jour, putain à la tombée de la nuit.

Et c'est dans les bras de celui auquel elle voulait prouver par-dessus tout qu'elle était aussi forte qu'un homme qu'elle se montrait femme. Auprès de lui, tous ses aspects féminins se révélaient sans qu'elle ne se gente gênée. Elle pouvait se montrer mutine, sexy, aguicheuse ou tendre sans qu'il ne la juge.

Petite flamme ardente, elle ne se sentait jamais aussi libre que dans cette étreinte qui lui vaudrait la prison si elle venait à être connue.

La jouissance arriva, l'assomant presque par cette déferlante de sensations toutes plus exaltantes les unes que les autres. Un moment de flottement passa, avant qu'il ne brise cette étreinte à laquelle elle donnait tant d'importance en sachant que lui n'y voyait qu'un passe-temps.

Dans un silence habituel, il se redressa et se rhabilla, avec cette prestance qui le caractérisait tant. Comme toujours, elle le regarda faire en silence. Mais cette fois-ci, elle tortilla nerveusement une mèche de cheveux.

Ils étaient plus longs qu'à l'accoutumée. Elle avait prit la décision de les laisser pousser. Au fond, elle avait toujours voulu connaître la sensation des mèches qui fouettaient les épaules ou le dos. De même, il lui arrivait de plus en plus souvent de porter des talons -bien que raisonnables- et durant ses jours de repos, elle laissait parfois tomber la chemise pour un top coloré.

Elle avait obtenu la reconnaissance pour sa force en tant que combattante. Ca l'avait aidé à admettre cette cruelle réalité : elle ne serait jamais un homme. Elle était une femme, et avait le droit de se comporter comme tel tout en respectant ses rêves. Les étreintes qu'il lui offrait y étaient pour beaucoup.

Elle serait une femme avec la force et la volonté d'un homme.

Il quitta la pièce en silence, la laissant seule et nue au milieu des draps froissés qui laissaient paraître son corps féminin. Sitôt qu'il eut fermé la porte, une larme dévala sa joue, cristalline et pure.

Petite idiote, elle qui avait voulu toute sa vie passer pour un homme aux yeux des autres désirait désormais se sentir femme dans le regard d'un homme. Parce que s'il était celui qui faisait ressortir sa féminité, il restait le seul à ne pas la considérer ainsi. Cruelle ironie, quand on savait qu'il était le seul à avoir contemplé ce corps sculptural dans son intégralité.

Et elle, petite fille naïve qui n'a cessé de rêver, petite idiote prisonnière de ses illusions, ne voulait désormais qu'une seule et unique chose : qu'il avoue qu'elle possédait la volonté d'un homme... tout en admettant son statut de femme.

Fin.

Alors alors ? Qu'en pensez-vous ? J'espère que ça vous a plu, et que le pairing ne vous a pas trop surpris...

Bref, j'ai deux messages à faire passer :

1-J'ai grosso modo une liste de couples à passer à la moulinette, mais pas 100, alors si vous avez des suggestions, n'hésitez pas ! J'accepte les couples soit originaux, soit peu vus. Pour le yaoï, je ne sais pas trop si j'accepterai, parce que je n'en ai jamais écrit, donc je verrai bien... Et si vous avez un couple méga-original-de-la-mort-qui-tue, et que vous voulez garder la surprise pour les autres lecteurs, envoyez-moi votre idée par MP, je ne mords pas (en tout cas, ça ne m'est jamais arrivé)

2-Ca n'a rien à voir, mais je cherche un OS depuis pas mal de temps dont je ne me rappelle pas le titre, je ne sais même pas s'il est dans un recueil, mais il me semble que oui... En gros, Luffy se bat contre Smoker, et celui-ci croit qu'Hancock est enceinte de Luffy alors il se prépare mentalement à élever le gosse comme l'avait fait Garp pour Roger... C'est humoristique et génial, alors j'aimerais bien le retrouver, si quelqu'un peut m'aider...

Voilà, pour le rythme de parution, je ne sais pas trop mais je ferai au mieux !

Indice pour le prochain couple : tout le monde est d'accord pour dire qu'ils sont amoureux l'un de l'autre, et pourtant personne n'écrit sur eux...