Disclaimer : Personnages à JK Rowling. Si, si, je vous jure ! Idée de moi, tout de même. Petits commentaires comme toujours en fin de chapitre !


Il l'observait. Dès que l'occasion se présentait. Comme toujours. De loin, parce que, lorsqu'il le faisait de loin, elle ne lui lançait pas ce regard neutre, ce regard qui lui faisait encore plus mal que celui qu'elle lui lançait lorsqu'il l'énervait en lui parlant.

Ce regard neutre qui prouvait qu'elle ne ressentait rien pour lui. Ce regard neutre qui lui disait qu'il n'était que le camarade. Que celui qui était là, qu'elle croisait tous les jours.

Appuyé contre une étagère de la bibliothèque, feignant être en train de chercher un livre alors qu'il ne faisait rien d'autre que l'épier, il se demandait si c'était un moment parfait pour s'approcher d'elle, la frôler, lui dire un mot gentil.

Il allait se lancer, vraiment, il était prêt à le faire, et puis, au dernier moment, il se rappela que chacune de ses tentatives était vouée à l'échec. Celle de la veille était encore bien présente dans son esprit…

Il fouilla dans son sac, à la recherche d'une feuille pour lui envoyer un mot, une nouvelle technique qu'il avait mise au point – et qu'il n'avait pas encore eu le loisir de mettre en pratique. Il trouva une feuille sur laquelle était dessinée, comme toujours, un vif d'or et ses lettres. LE. Si seulement, un jour, elles devenaient LP…

Mais ça, il avait bien compris que c'était pas pour tout de suite. Peut-être un jour. Il n'en savait rien. Ce dont il était sûr, c'est qu'il agissait comme un crétin et que, malgré tous les sermons qu'il se passait après chacune de ses tentatives infructueuses, il n'arrivait pas à être rationnel lorsqu'il était à ses côtés. Jamais. Elle avait cette capacité, celle de le faire devenir stupide quelle que soit la situation.

Il soupira en soulevant les affaires de son sac, toujours à la recherche d'un bout de parchemin. Il ne savait pas s'il était vraiment amoureux – ses amis ne l'avaient pas franchement aidé à se forger une réponse à cette question pourtant préoccupante – mais ce dont il était sûr, c'est qu'elle ne le faisait pas agir comme le faisaient les autres filles. Et, qu'en plus de cela, elle ne se gênait pas pour le remettre à sa place. Et qu'il pensait à elle très, très souvent.

Il trouva enfin un bout de parchemin dans un état potable. Il n'y avait pas de taches d'encre, il n'y avait pas de gribouillages stupides dessus, il n'y avait pas de bouts déchirés.

Sincèrement, comment se faisait-il que ce bout de parchemin soit en aussi bon état ?

Là n'était pas la question. Il leva la tête, et, d'un coup, son cœur rata un battement. Il la voyait sourire. Elle le regardait, lui, et elle souriait. Elle pouvait le regarder et sourire.

Mais rapidement, son regard s'assombrit. Parce que non, malgré ce qu'il avait cru, ce n'était pas lui qu'elle regardait, mais une autre personne. Il le comprit quand, en levant légèrement la main pour la saluer, elle ne changea pas d'un pouce son expression. Elle resta stoïque, avec le même sourire, sans le regarder vraiment.

Elle regardait l'autre. Il n'arrivait pas à comprendre. Il avait beau se dire qu'elle était gentille avec tout le monde, qu'elle aidait toute personne dans le besoin, il n'arrivait pas à comprendre comme elle, la douceur incarnée, puisse se retrouver dans la bibliothèque de Poudlard et sourire au type qui détestait toutes les personnes qui, comme elle, étaient d'origine Moldue. Non, il ne pouvait pas comprendre cela.

Parfois, il se demandait s'ils étaient vraiment amis, ou si elle ne faisait qu'être polie avec lui. Dans les couloirs, ils ne se parlaient pas. Au détour d'un rayonnage, ils se parlaient normalement. Il les avait surpris quelques fois. Il se demandait ce qui pouvait bien se passer dans la tête de Lily Evans pour lui parler, à lui. Il se demandait pourquoi lui, aussi, lui parlait. Cela n'allait-il pas à l'encontre de ce qu'il pensait, de ce qu'il faisait ? Cela n'était-il pas contraire à ses agissements quotidiens ?

Mais on ne pouvait douter. De sa place de choix, James Potter voyait tout.

Il voyait Severus Rogue avoir un presque sourire. Il voyait Lily Evans ramener une chaise d'un coup de baguette de la table d'à côté pour qu'il puisse s'asseoir avec elle. Il voyait le Serpentard prendre place à la table, il le voyait sortir son manuel de Potions, et entamer une conversation qui semblait amicale avec la rousse, qui sourit un peu plus, ramena une jambe sous elle pour être installée plus confortablement, et commença à parler rapidement avec le nouveau venu.

Lequel continua la discussion le plus naturellement qui soit, comme s'il était normal pour lui de traîner avec une Gryffondor. Une Née-Moldue, qui plus est.

Il mit du temps à s'en rendre compte. Beaucoup de temps, même. Il finit tout de même par sentir ses ongles, enfoncés dans la paume de sa main, et il comprit qu'il était crispé comme il ne devrait pas être permis de le faire. Il comprit que la jalousie le rongeait de l'intérieur, parce qu'il lui semblait que c'était lui qui méritait cette place de choix. Il était en train de songer aux pires tortures qu'il pourrait infliger à cet imbécile pour ne pas avoir conscience de la chance qu'il avait d'être là-bas.

Il sentit sa main frôler sa baguette. Il la saisit fermement, et songea à ce qui était le mieux, dans cette situation, pour lui montrer toute la haine qu'il éprouvait envers lui. Il y réfléchissait. Il imaginait les pires choses. Les pires humiliations. Il allait le faire. Parce que ce type ne mesurait pas la chance qu'il avait, il en était persuadé. Parce qu'il était jaloux à en crever. Et parce que ça le démangeait sérieusement.

Mais un rire plus fort qu'un autre le fit s'arrêter. Lily Evans rougissait légèrement de s'être laissée emportée. Mais lui, il ne lui en voulait pas, au contraire. Il trouvait que ce rire était magnifique, et qu'il ne pouvait pas lui enlever ce moment de bonheur.

Alors il tourna dans le premier rayonnage qu'il trouva, il lâcha sa baguette, et il se rappela qu'il avait bientôt un entraînement de Quidditch. Il se dit que voler tout seul, un moment, l'aiderait à se calmer.

En sortant de la bibliothèque, il dut toutefois se rendre à l'évidence. Il ne savait pas exactement ce que c'était, d'aimer, mais il était sûr d'aimer Lily. Sans en comprendre toutes les nuances, toutes les conséquences, toutes les répercussions.

Mais il était amoureux.


Je voulais faire quelque chose de court, et voilà. C'est un two-shot, déjà, sachez-le. La prochaine partie viendra la semaine prochaine. La question est : qui sera capable de deviner en quoi consistera la seconde partie ?!

C'est assez différent de ce que j'écris d'habitude, je trouve je crois que c'est pour cela que je le publie immédiatement après l'avoir écrit.

(JE SAIS. Je devrais être en train de bosser ou, quitte à écrire, à poursuivre mes FF… mais non. Voilà. Tant pis si je prends du retard, donc).

À samedi prochain pour ceux qui auront apprécié !