Belote. Rebelote. Ca s'enchaîne, encore et encore.
Coup sur coup. Blessure sur blessure.
Mort sur mort.
Quelque part, ça doit être écrit, que ça doit se passer comme ça.
Ecrit noir sur blanc.
La meute se réduit. L'amitié se meurt. Le bonheur se désagrège.
L'épée tranche. La fille souffre. Le sang coule.
Rouge sur corps.
Et tout d'un coup, la Terre s'arrête de tourner. La belle s'arrête de combattre.
La petite rousse se met à pleurer.
Larmes sur peau.
Personne ne l'a vu venir. Ce putain de coup de sabre.
Personne ne s'attendait à ce que l'étincelle du sabre rutilant éteigne celle des yeux de la chasseuse.
Faut dire que ces pauvres gosses ne se sont jamais attendu à rien de tout ça.
Surprise sur surprise.
Le noir démon s'évapore dans la nuit. Le beau saisit la belle.
Les secondes sont comptées. C'est le dernier instant, le dernier moment.
« Tu dois le dire à mon père. » Et de son hochement de tête, le beau accepte.
Promesse sur lit de mort.
Nous ne vieillirons pas ensemble. Nous ne nous reverrons plus sur Terre, comme disait Apollinaire.
La dernière seconde s'écoule. Les yeux se ferment.
Papa arrive. Le monde s'écroule. De ses reflets d'Argent, la lune caresse le corps de la belle.
Lumière sur douleur.
Et le pire, c'est qu'un jour, il faudra se relever, un jour, il faudra revenir au combat.
Mais ça n'est pas pour tout de suite. Ce soir, on pleure. Ce soir, la belle chasseuse meurt.
Noir sur le monde.
