Disclaimer : Malheureusement, Doctor Who ne m'appartient pas, et cette histoire est la propriété de hana-to-mame. Je n'en suis que l'humble traductrice.

Petit mot de l'auteur : J'ai le plaisir de vous proposer ici une traduction de la fantastique fanfic "Out of Death" de hana-to-mame. Je suis très heureuse qu'elle m'ait permise de reprendre sa fanfic en français. Cette histoire est entièrement dédiée au couple Docteur/Maître, donc si vous n'aimez pas ce couple ou les slashs, vous pouvez toujours jeter un œil, mais je doute que cette fanfic vous plaise. Je m'excuse d'avance pour les fautes d'orthographes qui peuvent être encore présentes, mais je n'ai pas de béta ... D'ailleurs, si l'un d'entre-vous est intéressé, la place est à prendre ;) Sur ce, je n'ai qu'une seule chose à dire : Allons-y !


Le Docteur était attaché sur une chaise, incapable de parler. Après l'appel désespéré de Donna et un petit clin d'œil du Docteur, le Maître se résigna finalement à détacher la ceinture qui le bâillonnait, lui permettant ainsi de parler.

- Ah, c'est beaucoup mieux. Bonjour ! Sérieusement, tu pensais que j'abandonnerais ma meilleure amie sans mécanisme de défense ?

Tandis qu'il expliquait à Wilf ce qui venait d'arriver à Donna, il sentait sur lui le regard perplexe et énervé du Maître. Ce dernier s'adressa au Docteur d'une voix mauvaise, mais tellement sexy :

- Je veux que vous me disiez : Où se trouve votre TARDIS ?

- Vous pourriez être merveilleux, répondit le Docteur.

- Où est-il ?

- Vous êtes un génie. Vous êtes l'être le plus brillant que je connaisse, je vous jure que c'est vrai.

En entendant cela, le Maître inclina la tête en signe d'approbation. Le Docteur continua :

- Mais vous pourriez être tellement plus que ça. Vous pourriez être magnifique. Grâce à un esprit tel que le votre, nous pourrions voyager à travers les étoiles, ce serait un honneur. Il est inutile de vouloir posséder l'univers, il suffit de le regarder. Et d'avoir le privilège d'observer l'infinité du temps et de l'espace. Vous serez bien plus riche comme ça.

Pendant qu'il parlait, le Maître ne pouvait détacher ses yeux du Docteur, contemplatif.

- Je ne l'entendrais plus ? demanda-t-il. Ce bruit dans ma tête ?

- Je peux vous aider.

- Je ne sais pas ce que je deviendrais sans ce bruit.

Le Docteur prit un moment pour réfléchir à ce que son Némésis venait de dire.

- Et moi j'ignore ce que je deviendrais … dit-il, sans vous.

Le regard du Maître se perdit dans le vague, comme s'il se le demandait également.

- Ouais …

Wilf trouva finalement le courage de les interrompre :

- De quel bruit il parle ? Qu'est-ce que ça veut dire ?

Le Maître entreprit alors une description détaillée, agrémentée de flashbacks, de son « enfance » sur Gallifrey. De ce moment fatidique où les tambours avaient commencé à résonner dans sa tête.

C'est alors qu'il réalisa que chacune des personnes vivant sur Terre était à présent capable d'entendre ce qu'il entendait. Plus de 6 milliards de Maîtres dont le cerveau renfermait une série incessante de quatre battements. Il n'était plus le seul à être tourmenté par les tambours.

Il laissa échapper un rire démoniaque, lorsque soudain, une douleur fulgurante traversa son visage, et il tomba à genoux.

- Vous êtes toujours mourant, le prévint le Docteur. L'arche ne vous a pas guéri.

- Ce corps a été conçu dans la mort, il ne peut que dépérir, rétorqua le Maître. Mais qu'est-ce que vous m'avez dit ? Dans le terrain vague ? Vous avez dit que la fin du temps approchait.

- J'ai dit que quelque chose allait revenir, on m'a montré une prophétie. C'est pour ça que j'ai besoin de votre aide.

- Mais j'en fais peut-être parti ! Ca saute aux yeux ! Les roulements de tambours que j'entends me parviennent de très loin, de la fin du temps lui-même. Et à présent, ils ont été amplifié 6 milliards de fois ! Et en triangulant tous ces signaux, je devrais pouvoir en localiser la source ! Oh, Docteur, vous voyez à quoi votre prophétie faisait allusion ? MOIIIIII !

Et il gifla le Docteur avec rage.

- Où avez-vous caché le TARDIS ?

Le Docteur ne renonça pas aussi facilement.

- Non, arrêtez, je vous en prie. Réfléchissez !

Le Maître menaça alors le Docteur de faire abattre Wilf par l'un de ses soldats-Maître s'il ne lui avouait pas où il avait caché son TARDIS. C'est alors que le soldat frappa le Maître à l'aide de la crosse de son arme. Il se révéla être l'un des aliens à la tête verte pleine de piquants de l'équipe de sauvetage, comme l'avait deviné le Docteur. Ils n'étaient définitivement pas des cactus.

N'arrivant pas à délivrer le Docteur, contrairement à Wilf, l'alien prit la chaise du Docteur et la fit rouler, avec tous les Maîtres courant frénétiquement à leur poursuite. Ils s'échappèrent en rejoignant le vaisseau de sauvetage, mais même si le Maître ne pouvait les localiser, il savait qu'ils se trouvaient en orbite.

Le Maître commanda à tous ses semblables de se concentrer sur le signal, afin d'en trouver la source. Et tout d'un coup, non seulement ils entendaient les tambours, mais ils pouvaient également ressentir leur vibration.

Pendant ce temps, Wilf reçu un message d'une femme qui lui était inconnue, et essaya comme elle le lui avait conseillé, de donner son pistolet au Docteur. Sans succès.

Alors la voix du Maître se fit entendre :

- Une étoile est tombée du ciel … Vous ne voulez pas savoir d'où elle vient ? Parce qu'à présent, j'ai saisi le sens de tout ceci, Docteur. Ma vie vient de prendre tout son sens. Il s'agit de mon destin. L'étoile en question est un diamant. Et pas n'importe lequel : C'est une étoile à pointe blanche. J'ai travaillé d'arrache-pied toute la nuit afin de sanctifier cette offrande. Cette étoile est à moi, à présent. Je peux accroitre le signal et m'en servir comme d'un fanal. Vous comprenez maintenant ? Vous saisissez ? Continuer à observer, Docteur. Ce qui nous attend promet d'être … SPECTACULAIRE ! Terminé.

Sans vraiment répondre aux marmonnements d'incompréhension de Wilf, le Docteur exprima à voix haute la révélation qu'il venait d'avoir :

- Une étoile à pointe blanche ne peut venir que d'une planète : Gallifrey. Ce qui veut dire … que ce sont les Seigneurs du Temps. Les Seigneurs du Temps vont revenir !

La voix de Wilf reprit de l'assurance et s'éleva :

- Mais c'est une bonne chose, non ? Après tout, ce sont vos semblables !

Le Docteur prit l'arme à feu des mains de Wilf et sortit à toute vitesse. Il devait trouver un moyen d'arrêter le Maître avant qu'il ne soit trop tard.

Le Maître renforça le signal des Tambours grâce à l'étoile, et parvint à ouvrir un passage pour les Seigneurs du Temps.

- Revenez chez vous, leur dit le Maître.

- Le contact est établi !

Les Seigneurs du Temps traversèrent le passage, conduit par le Président. Et juste à ce moment là, le Docteur tomba à travers la verrière, le pistolet de Wilf à la main. Mais la douleur de la chute l'affaiblit trop pour qu'il puisse s'en servir.

Il commença alors à expliquer aux Seigneurs du Temps le plan du Maître, mais ce dernier décida de s'en charger lui-même. Il menaça le Président, mais celui-ci, en représailles, retransforma chaque Maître en terrien.

- A genoux, misérables humains, ordonna le Président.

- Je vous ai sauvé, lui rappela le Maître. Ne l'oubliez pas !

C'est alors qu'ils réalisèrent que ce n'était pas seulement les Seigneurs du Temps qui revenaient, mais également Gallifrey, Skaro, et tout ce qui était piégé à l'intérieur du verrou temporel. Le Maître supplia les Seigneurs du Temps, tentant de les convaincre qu'il était de leur coté, mais rien n'y fit. Ils ne voyaient en lui qu'un pion. Une aberration. Rien de plus.

Le monde entier céda à la panique tandis que l'immense ombre orangée de Gallifrey s'abattait sur la Terre. Un homme était coincé dans la chambre de confinement des radiations et, bien évidemment, Wilf fut celui qui vola à son secours en s'enfermant lui-même dans l'autre chambre de confinement.

- La guerre est devenue un enfer ! cria le Docteur. C'est ça que vous avez provoqué, c'est ça qui surplombe la Terre. L'enfer est au-dessus de nous !

- Mais c'est un monde qui me convient, répondit le Maître.

Ils apprirent alors que les Seigneurs du Temps voulaient déclencher la fin du temps, et faire leur ascension afin de devenir des êtres de pure énergie. Ils voulaient être libres de toutes contraintes.

Le Maître fut hors de lui en apprenant qu'ils l'avaient utilisé à cette fin. Sa « folie » était l'œuvre de sa propre espèce. Ils avaient fait de sa vie un cauchemar rythmé par les tambours.

Le Docteur entra alors en guerre avec sa conscience. Il savait qu'il devait utiliser le pistolet, à cet instant précis, il le sentait jusqu'au plus profond de son être. Mais qui méritait le plus de mourir ? Le Seigneur-Président ou le Maître ? Il hésita pendant un moment, allant et venant d'une cible à l'autre. Quand il prit enfin sa décision, il pointa l'arme vers le Maître et lui dit :

- Ne restez pas là.

Le Maître sourit avant de plonger sur le coté, tandis que la balle tirée par le Docteur entrait en collision avec la machine générant le signal.

- La connexion est rompue ! cria le Docteur. Vous repartirez vers la Guerre du Temps, Rassilon ! Brulez en enfer !

Mais le Maître n'en avait pas fini avec eux. Il était littéralement fou de rage. Et il frappa le Seigneur-Président avec toute l'énergie que possédait encore son corps à l'agonie.

- C'est vous qui m'avez fait ça ! Vous avez détruit ma vie ! Vous m'avez détruit !

Il lui lança des éclairs d'énergie bleue jusqu'à ce qu'il s'effondre, à bout de force. Le Docteur s'évanouit également, juste à coté du Maître. Et les Seigneurs du Temps disparurent, emportant avec eux Gallifrey et tout le reste.

Peu de temps après, le Docteur s'éveilla.

- Je suis toujours en vie !

Il s'assit et vit alors le Maître allongé près de lui. Il se pencha alors sur son corps inanimé et commença à le secouer.

- Maître ! Maître ! cria le Docteur. Réveillez-vous !

Mais le Maître ne bougeait pas. Alors il le fit rouler sur le dos et posa son oreille sur sa poitrine afin de voir s'il pouvait entendre les battements de ses cœurs. Ils étaient presque inaudibles, mais même si le Maître était une menace, le Docteur ne pouvait le laisser mourir. Il ne voulait pas se retrouver à nouveau seul. Il plaça alors ses mains de chaque coté du visage du Maître et allait tenter d'entrer dans sa tête lorsque quelque chose l'arrêta.

Les tambours … Il les avait déjà entendu précédemment, mais seulement pendant quelques secondes, et il savait combien ils pouvaient rendre fou. Serait-il capable de supporter ces battements infernaux pour sauver le Maître ? Peu lui importait, il était prêt à prendre le risque. Il unit son front à celui du Maître et pénétra son esprit. Il l'appela, de toutes ses forces, espérant qu'il referait surface et qu'il pourrait ainsi se soigner. Le Docteur fit tout ce qui était en son pouvoir, quand il sentit la tête du Maître bouger légèrement entre ses mains.

- Maître ? dit-il à voix basse. Est-ce que ça va ?

Le Maître secoua doucement la tête de gauche à droite, puis il ouvrit ses magnifiques grands yeux et les planta fixement dans ceux du Docteur. Soudain, il s'assit et regarda ailleurs.

- Je suis en vie, demanda-t-il, confus.

- Bien sûr ! répondit le Docteur, soulagé.

- Et vous aussi vous êtes vivant. Vous étiez censé mourir !

- Certes, et j'essaye encore de tirer ça au clair …

Un regard perplexe troubla le visage encore en sang du Docteur.

- Les tambours …dit calmement le Maître, presque dans un murmure.

- Quoi ? Qui y a-t-il avec les tambours ? demanda le Docteur, inquiet. Quelque chose ne va pas ?

- Oui, plutôt … Ils ne sont plus là.

- Ils ne sont … plus là ? Vous ne pouvez plus entendre les tambours ?

- Non, ils se sont arrêtés, soudainement. C'est tellement … bizarre de ne plus les entendre. Mon esprit est tellement clair, tellement libre … Et je ne sais pas, c'est comme si … Comme s'il n'y avait que moi à l'intérieur de ma tête.

- C'est ça ! s'écria le Docteur, en se relevant d'un bond. Le lien ! La connexion n'est pas seulement rompue, elle est entièrement dissoute ! Vous … Vous n'entendrez plus jamais les tambours.

Le Docteur se jeta à terre et remis son front contre celui du Maître, juste pour vérifier. Connaissant les Seigneurs de Temps, les tambours pourraient très bien être tapis dans l'ombre, attendant leur heure pour le pousser à envahir la Terre à nouveau. Alors il chercha, encore et encore. Il regarda partout, mais ne trouva rien. Tout n'était que silence dans l'esprit du Maître, bien plus que dans tous les autres esprits qu'il avait pu sonder. Sans doute parce que le Maître ne savait pas encore par quoi remplacer les tambours, puisqu'il n'était libéré de leur emprise séculaire que depuis seulement quelques minutes.

- Non, c'est bon. Ils sont partis. Ils ont complètement disparu. Alors, comment vous sentez-vous ?

C'est alors qu'il entendit frapper. Quatre Coups. Sur du verre. Cela ne pouvait signifier qu'une seule chose. Wilf … était coincé dans la chambre de confinement. Le Docteur et le Maître se tournèrent vers lui, comme un seul homme. Et il continua de frapper. 1,2,3,4. 1,2,3,4.

Le visage du Docteur refléta immédiatement toute sa tristesse. Le Maître le regarda, interloqué.

- Quoi ? Qu'y a-t-il ? demanda-t-il, désespéré. Je croyais que vous aviez dit que les tambours avaient disparu ! Alors qu'est-ce que c'est que ça ?

- Chut ! ordonna le Docteur, en posa un doigt sur les lèvres du Maître. Attendez … Ce n'est pas pour vous, c'est pour moi.

- Comment ça, pour vous ? demanda le Maître.

- Pendant tout ce temps, j'ai cru que c'était vous et ce rythme dans votre tête. Mais ce n'était pas ça. C'était Wilf. J'étais tellement obnubilé par le chiffre quatre que je n'ai jamais prêté attention au reste ! Jamais les quatre coups n'ont vraiment été frappés. C'était toujours un roulement, une battement, un martèlement … Mais jamais comme ça ! Tout est clair à présent. Vous ne pouviez pas me tuer avant la bataille car vous aviez besoin de moi pour vous sauver. Et vous ne pouvez pas me tuez maintenant car justement, je vous ai sauvé. Mais maintenant, il « frappe ». Donc vous en êtes tout de même la cause, mais tout ceci n'est en fait qu'un contrecoup de l'action des tambours.

Le Docteur avait toujours cette fâcheuse habitude d'expliquer les choses en profondeur sans jamais définir les principes de base.

- Mais de quoi vous parlez ? s'écria le Maître, bondissant sur ses pieds. Je n'ai rien fait !

- Je le sais bien. C'est justement ce que je disais. Vous connaissez la prophétie comme moi : « Il frappera quatre fois » et ensuite, je mourrais.

- Et bien, s'il s'agit du bon frappement, pourquoi n'êtes-vous pas mort ? Et d'ailleurs, pourquoi est-ce que moi, je ne suis pas mort ?

- Les tambours ont consommé beaucoup de votre énergie, et votre résurrection légèrement raté n'a rien arrangé. Mais une fois la connexion rompue, votre esprit s'est régénéré et a permis à votre corps de puiser aux fonds de ses réserves. Cela vous à permis de tromper la mort, mais cela ne durera pas éternellement, expliqua le Docteur. Par contre, en ce qui me concerne, j'ai un vieil homme à sauver. Mais peut-être que j'ai fait mon temps, vous ne croyez pas ?

- Vous me demandez mon avis sur si vous devez mourir ou non ?

- Pourquoi pas ? De toute façon, nous savons bien ce qu'il va se passer. J'essaie juste de repousser l'échéance, mais je crois bien que c'est le moment. Si je ne fais rien, Wilf va finir par mourir. Donc je pense qu'il ne reste plus qu'une chose à dire : Allons-y !

Il avança lentement vers la chambre de confinement, puis ouvrit brusquement la porte et se précipita à l'intérieur. Il allait appuyer sur le bouton lorsque le Maître retarda encore un peu les choses.

- Docteur, que va-t-il advenir de moi ? Si vous mourrez, est-ce cela veut dire que je suis libre ? Je peux juste m'en aller et faire ce que bon me semble ?

- Je pense, oui. Je ne serai plus là pour vous arrêter, de toute façon. De plus, soyons honnête, il ne vous reste plus beaucoup de temps …

Et sur ces mots, le Docteur appuya sur le bouton, permettant à Wilf de sortir mais libérant également les radiations à l'intérieur de la chambre où il se trouvait. La douleur était des plus atroces. Le Docteur criait de toutes ses forces, et son corps s'arquait sous l'ampleur de souffrance. Wilf et le Maître ne pouvaient détourner leurs yeux de ce macabre spectacle.

- On ne devrait pas faire quelque chose pour l'aider ? demanda Wilf, son visage rongé par la tristesse.

- Il n'y a malheureusement rien que l'on puisse faire. Mais tel que je le connais, il trouvera une solution. Comme d'habitude. Il s'arrange toujours pour être le héros de l'histoire, ça me rend dingue …

Et c'est alors que tout s'arrêta. Le bruit, les cris … Tout. La machine venait de rendre l'âme. Et le Docteur était roulé en boule sur le sol de la chambre de confinement. S'il avait s'agit de n'importe qui d'autre, tout ceci aurait pu être insignifiant. Mais il était le Docteur, l'éternel sauveur de la Terre, dont chaque humain avait un jour connu le nom. Et pour les deux hommes qui l'observaient, il était tout sauf insignifiant.

La porte qui les séparait du Docteur s'ouvrit alors dans un grincement. Wilf courut vers lui et le traina hors de la cabine. Le Maître ne l'y aida pas, il était comme pétrifié.

- Est-ce qu'il est … mort ? demanda Wilf.

- Comment voulez-vous que je le sache, vieux débris ! répondit le Maître.

- Mais enfin, vous êtes comme lui ! Vous devez bien pouvoir faire quelque chose !

- Au cas où vous ne l'auriez pas remarqué, je ne suis pas de son côté, dit le Maître, sans desserré les dents.

- Mais vous ne voulez pas qu'il meurt, hein ? Pas vraiment !

Le regard du Maître s'attarda un moment sur Wilf, avant de se poser sur le corps inanimé du Docteur. Si seulement lui aussi pouvait avoir des idées brillantes ! Il s'agenouilla près du Docteur et posa une main sur sa poitrine. Il ne sentait pas de battement, mais il remarqua que les cicatrices sur son visage avaient commencé à disparaître, signe que sa régénération avait commencé. Ainsi, s'il parvenait à le sauver, le Docteur allait vivre, mais dans la peau d'un autre homme.

C'est alors qu'il l'eut, cette fameuse idée qu'il attendait.

- Je me demande si … dit-il pour lui-même tandis qu'il se frottait les mains.

Quelques étincelles apparurent, signe qu'il lui restait encore un peu d'énergie. Il posa alors ses mains sur la poitrine du Docteur, une au dessus de chaque cœur, et il y déchargea l'énergie, les faisant repartir. Il les entendit dés qu'ils se remirent à battre, pareil aux tambours mais en moins oppressant et obsédant. Les éclairs bleus cessèrent, toute sa puissance ayant été épuisée. Mais les deux cœurs du Seigneur du Temps étaient à nouveau fonctionnels.

Le Maître gifla le Docteur à nouveau, mais pour le réveiller cette fois. Le Docteur reprit ces esprits et fut surpris de trouver Wilf et le Maître penchés au-dessus de lui.

- Que s'est-il passé ? Où suis-je ?

- Vous êtes d'une stupidité affligeante, Docteur, répondit le Maître. Vous êtes exactement là où vous étiez avant de vous jetez dans un piège radioactif mortel.

- Mais alors je devrais être mort.

- Ah mais vous l'étiez ! Vous n'étiez plus des nôtres. La prophétie s'est donc réalisée. Mais je vous ai ramené à la vie. La prophétie mentionnait-elle que vous deviez rester mort ?

- Mais comment ? Et pourquoi ?

- J'ai utilisé mon énergie pour faire repartir vos cœurs, voila comment, répondit le Maître. Maintenant, il ne vous reste plus qu'à vous régénérer, et tout se passera bien.

- Cela ne me dit pas pourquoi vous l'avez fait, lui fit remarquer le Docteur.

- Je peux sentir mon corps dépérir. Et maintenant que les tambours ont disparu, je peux voir tout le mal que j'ai fait durant ma vie. Je me suis donc dit que je devais faire quelque chose de bien, pour une fois. Et comme je ne sais pas combien de temps il me reste, et que je n'ai rien trouvé de mieux à faire, je vous ai sauvé. Je crois que j'ai tenté de me sauver également, dans un sens.

A présent, les cicatrices qui barraient précédemment le visage du Docteur avaient complètement disparu. Il semblait à moitié endormi, son esprit était brumeux. Le Maître reprit la parole, malgré quelques difficultés pour respirer.

- Vous avez absorbé toutes les radiations, vous devez vous régénérer. Si vous ne le faites pas, vous mourez, comme moi. Et non, je ne peux pas régénérer car ma résurrection est incomplète, dit-il pour répondre à la question muette du Docteur.

Le Docteur se tint donc droit comme un i et son corps explosa en une immense flamme dorée, tandis que le Maître l'observait, immobile. Mais le Docteur avait une idée. Il était pratiquement guéri, et il aimait son corps actuel, même s'il n'était pas roux. N'avait-il pas interrompu sa régénération avant l'ultime étape, la dernière fois ? Il pouvait très bien le refaire ! Et cette fois-ci, il avait bien mieux qu'une main pour absorber l'énergie résiduelle, il avait un Seigneur du Temps tout entier. En effet, si cette énergie avait permis la création d'un autre Docteur, certes humain, cela pourrait peut-être suffire à faire en sorte que le Maître redevienne un Seigneur du Temps à part entière.

Il réfléchit à la question aussi longtemps qu'il pouvait repousser la fin de sa régénération. Quand il fut au pied du mur, il décida de faire ce que lui inspirait le moment.

- Hé, Maître. Attrape !

Et il dirigea toute son énergie vers le Maître. Il espérait que cela pourrait donner à son corps l'impulsion qui lui avait manqué pour faire de lui un Seigneur du Temps complet, capable de se régénérer, encore et encore. C'était le moins qu'il pouvait faire pour lui. Il méritait une autre chance, après qu'il ait perdu toute une partie de sa vie sous le contrôle des tambours, à cause de leur espèce. Il était brillant, après tout. Et le Docteur n'avait vraiment pas envie de changer de corps et de personnalité.

Ainsi, les flammes moururent et le Docteur était toujours le même qu'auparavant, quoique entièrement guéri, évidement. Il secoua la tête à plusieurs reprises, pour vérifier que tout était en place dans son corps, avant d'aller s'inquiéter du Maître. Ce dernier était debout, regardant ses mains, inspectant son visage, incrédule.

- Comment vous sentez-vous, Maître ? demanda le tout nouveau Docteur, bien qu'identique à l'ancien.

- Je me sens parfaitement bien, tout est redevenu normal. Mais sans les tambours, bien sûr. Mais je ne comprends pas, j'étais mourant, j'en suis certain ! Ne me dites pas que vous m'avez encore sauvé !

- Je ne peux pas m'en empêcher !

- Mais comment se fait-il que vous soyez toujours le même ? demanda-t-il, hésitant. Oh, mais attendez, j'ai compris ! Pendant que vous étiez dans ma tête, j'ai vu quelques bribes de vos souvenirs. Vous avez complété ma résurrection. Mon corps est redevenu stable, je suis à nouveau un Seigneur du Temps. Mais alors, la prochaine fois, je pourrais régénérer !

- Si tout va bien, oui. Par contre, je pense qu'il est temps que je raccompagne Wilf chez lui. Sa famille va avoir besoin de lui.

Le Docteur attrapa Wilf par l'épaule et l'emmena loin du Maître.

- Attendez ! cria le Maître, en leur courant après.

Le Docteur se retourna, et attendit que le Maître continue. Celui-ci ne savait pas trop quoi dire.

- Que dois-je faire ? Je n'ai pas de TARDIS, je ne …

Le Docteur l'interrompit :

- Vous pouvez faire ce que bon vous semble. Vous pouvez parcourir la Terre en homme libre. Mais évitez juste de faire de la politique, ou quoi que ce soit de ce genre. Vous connaissez les règles : personne ne doit découvrir que vous étiez Harold Saxon, sinon votre couverture serait grillée.

- Oui, j'ai bien compris. Mais vous ? Avec qui voyagez-vous en ce moment ? demanda-t-il, une pointe d'espoir dans la voix.

- Personne. Je voyage seul. C'est mieux ainsi.

Le Docteur se retourna et continua sa route. Mais il fut à nouveau interrompu par le Maître, qui courut pour lui barrer le chemin.

- Mais vous aviez dit que ce serait un honneur …

- Quoi ?

- Vous avez dit que ce serait un honneur de voyager à travers les étoiles … avec moi. Votre offre est-elle toujours valable ?

- Je ne sais pas … soupira le Docteur.

- Je vous en prie, laissez-moi venir avec vous ! Juste un petit peu. Donnez-moi la chance de redécouvrir l'univers …

Le Maître semblait triste que le Docteur ait oublié ce qu'il avait dit, mais cette tristesse était inutile :

- Comme je vous l'ai dit, ce serait un honneur. Allons-y !

La réponse du Docteur rendit le Maître tellement heureux … Tout les trois marchèrent en direction d'où le Docteur avait caché le TARDIS. Ils entrèrent dans la cabine plus grande à l'intérieur qu'à l'extérieur, et le Docteur prit les commandes pour ramener Wilf chez lui.


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