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COME BACK TO ME
Jasper x Alice
Cette fanfic prend place avant « Breaking Dawn », le volume quatre de la saga, étant donné que je n'ai pas eu la possibilité de le lire. Donc, faite abstraction de tout ce qui se passe dans le dernier tome… Merci
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EPISODE 1
Six mois.
Six mois que mon existence ne signifiait plus rien. Six mois de vide, d'absence totale de sensation. Six mois de vie solitaire.
Vie
…Vie…
Non je ne vivais plus. J'errais sur cette foutue planète sans but aucun, sans raison de continuer, sans espoir, sans avenir… sans elle
Alice…. Alice… MON Alice
Le simple fait de penser à elle, à cette voix fluette de soprano, à ses deux yeux dorés qui furent mon salut pendant plus de 50 ans, me donner la sensation de pouvoir pleurer si j'en étais capable. Mais finalement, rien. Je ne ressentais aucune sensation : ni douleur, ni tristesse… plus rien. Que l'absence…Les étoiles ne brillaient, l'air ne soufflé plus, le monde entier s'était tut.
Si les vampires pouvaient dormir, mes nuits seraient hantées par ce nom et ce visage angélique. Ce doux visage que je fixais des heures entière sans rien dire et qui me répondait en silence par un sourire.
Moi dont le don était l'empathie et la maitrise des émotions, je ne ressentais plus rien. Une coquille vide, voilà ce que j'étais à présent. Une statue de marbre mouvante. La seule petite chose qui me restait et me faisait encore avancer était cette soif de sang humain permanente à assouvir. Une envie à laquelle je cédais à présent… parce que mon ange gardien n'était plus.
Alice… si tu me voyais, tu détesterais le monstre que je suis à nouveau.
Oh Dieu, je ne suis qu'une lamentable erreur. Dieu. DIEU… Dieu n'a rien avoir avec tout ça : s'il existait, jamais il ne permettrait à des créatures telles que nous de vivre et jamais il ne t'aurait arraché à moi…
Flash-back six mois plus tôt :
- Non !! NON JASPER !! Ne regarde pas !!
- LAISSE-MOI PASSER EDWARD !!
- NON !!
Mon jeune frère me retenait par la taille, me suppliant de ne pas aller voir ce que je redoutais le plus. Je me débattais de toutes mes forces, décidé à savoir ce qui s'était passé et effrayé par toutes les émotions qui me submergeaient : celle d'Edward, mélange de tristesse et de compassion ; celle de Rosalie, dévastée par la perte qui venait d'arriver ; celle d'Emmett, impuissant face à une telle chose ; celle d'Esmé, qui venait à nouveau de perdre un de ses enfants et celle de Carlisle, se reprochant de ne pas avoir sauvé et protéger son clan…
Carlisle s'approcha alors de nous en silence, tandis que je continuais à me débattre pour sortir de l'emprise d'Edward. Il arriva tout prés de nous et je pus voir dans ses prunelles chaudes mon reflet : mon visage n'était plus le mien, mais celui d'un monstre que je croyais enterré depuis longtemps…
-Jasper… murmura mon père. Je suis désolé…
J'arrêtai de me débattre aussitôt.
Ca y est, je le savais : elle était morte
… Alice…Alice… MON Alice…Ma vie… Mon espoir… Mon présent… Mon avenir…
Je n'avais plus rien…
Edward me lâcha et je me dégageai lentement de son étreinte. Carlisle se déplaça vers sa gauche pour me laisser passer. Je sentais que mes jambes n'allaient pas tenir longtemps… Je marchai vers le milieu du salon où elle s'était battue. Les murs portaient encore les stigmates de ce combat inéquitable : ma douce Alice contre deux Volturi.
Il ne restait rien d'elle. Juste un tas de cendres mélangeait à ses vêtements.
Finalement, mes jambes cédèrent. Je m'écroulai sur mes genoux, le visage entre mes mains, dents serrés. Qu'est-ce que je ressentais ? … Rien ! J'étais tout simplement mort…
Pourquoi… pourquoi n'étais-je pas… à ses côtés ? hurlai-je dans ma tête.
Je tombais doucement dans un trou sans issu. Si mon cœur battait, il se serait arrêté immédiatement, mais à la place, un trou béant s'installa dans mas poitrine…Je sentis tout à coup une pression sur mon épaule droite, suivit d'une voix pleine de compassion.
-Elle ne voulait pas qui t'arrive quelque chose… me dit Edward.
Qu'il m'arrive quelque chose ?
C'en était presque ironique… Ce qui m'arrivait était tout simplement un supplice qui durera toute mon existence. Elle devait le savoir… Alors pourquoi ? Elle savait que j'aurais aimé mourir à sa place ou si c'était inévitable, à ses côtés...
-Alice… Elle voulait que tu survives.
Quand il prononça son nom, je me retournai et lui lança un regard noir, plein de férocité et de rancœur.
-Je suis mort… et ne prononce pas son nom Edward !
-Tu m'en veux ?
-A toi et à Bella !!
-JASPER !! cria Esmé derrière nous. Ce…Non, tu ne peux pas dire des choses pareilles !
-Si, je peux les dires.
-Et pourquoi m'en veux tu ? rajouta Edward
-Si tu l'avais transformé avant que les italiens ne viennent, ALICE SERAIT ENCORE LA !!
-Tu crois que je ne le sais pas!!
-Ca suffit !!
Esmé était maintenant devant nous, le visage tordu de douleur.
-C'est… C'est la deuxième fois que… je perds un de mes enfants ! Ne vous disputez pas, ça ne la fera pas revenir ! La haine et la violence n'arrangent rien, je le sais…
Bizarrement, cela ne me faisait absolument rien de voir Esmé pleurer, ou Edward aller la consoler et souffrir avec elle. Plus rien ne me toucher… j'étais mort.
Mort…
Mort.
Je vis du coin de l'œil Emmett s'approcher de moi.
-Tiens. C'est… c'est la seule chose que l'on retrouver prés de…enfin, prés de ce qui restait d'ell…
Emmett ne pouvait finir sa phrase. Il plongea son regard d'ambre dans le mien, désormais sombre. Je perçu qu'Emmett se sentait coupable. De quoi ? Il n'en savait rien… peut-être d'être lui en vie, d'être là devant moi me tendant l'alliance de ma femme alors que lui avait toujours son ange gardien, sa Rosalie… Je l'enviais…
J'avançai ma main vers l'anneau et le prit du bout des doigts avec toute la délicatesse du monde. Mon bras tremblait... Ca ne mettait jamais arrivait.
Je fixai le bijou : Alice qui d'habitude adorait les signes extérieurs de richesse et de mode, avait choisit pour bague de mariage un simple anneau dorée sans fioritures, et ayant pour seule extravagance, gravé à l'intérieur : J/A . La même inscription que sur ma bague en or blanc.
Je refermai mon poing sur cette relique, cette dernière preuve physique que l'existence d'Alice ne fut pas une invention de mon imagination tant elle était belle et exquise. Quand je desserrai mon emprise sur la bague, je m'aperçu de la minuscule taille de celui-ci. Elle avait les doigts si fins… Une bague aussi étroite ne pouvait être portée par moi qu'a un seul doigt.
Sans réfléchir, je la mis au plus petit doigt de ma main gauche, juste à côté de mon alliance, et embrassant cette bague du bout de mes lèvres. Je me jurai de ne jamais l'enlever…
Deux voix derrière moi me sortir de cette torpeur : Carlisle et Edward discutaient, d'une voix si basse qu'ils pensaient probablement que je ne pouvais les entendre. Il se trompèrent…
-Ne lui en veux pas Edward.
-Il doit juste être…
-Mort. coupa Carlisle. J'ai connu quelques vampires qui perdirent leur compagnon d'existence, leur âme sœur…
-Et… que leurs est-il arrivé ? posa-t-il d'un vois pleine d'appréhension.
-Certains ont changé du tout au tout, devenant juste une machine à tuer, d'autres sont devenus des sortes d'Hermite loin de tous les autres de son espèce ou d'autres encore se sont laissés mourir…
-Jasper ne pourrait…
-Que ferais tu si tu perdais Bella ? Ou moi, si je perdais Esmé ?
Qu'ils arrêtent de parler de moi ! Qu'ils me laissent tous tranquille ! Comment peuvent-ils parler de moi ? Alice est…
Alice.
Non ! C'était trop tôt ! J'avais encore mille et une choses à lui dire, à faire avec elle… Je devais encore la prendre dans mes bras, lui dire je l'aimais, lui faire l'amour, partir de l'autre côté du monde avec elle, conduire dans cette voiture qu'elle souhaitait à tout prix… NON !! C'était trop tôt !!
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La cérémonie de la dispersion de ses cendres était entrain de se dérouler. Je n'y assistais pas, évidemment. Je ne pouvais pas me résigner à lui dire adieu. Non ! C'était impossible. Alice, morte : c'était deux mots contradictoires !
Assit sur le coin de notre lit, les mains posées sur mes genoux, je ne pensais absolument à rien. Mon esprit était vide depuis cette heure funeste, vide de tout. Cela en était presque un soulagement… Mais il me suffisait de poser les yeux sur n'importe quel endroit de cette immense demeure pour que des souvenirs d'Alice me reviennent.
Et son odeur… son parfum, ce doux arôme de cannelle… était sur chacun des murs, dans chaque pièce, sur chacun de mes vêtements.
Bref, une torture permanente.
Je sortis de ces souvenirs quand j'entendis la grande porte de l'entrée claquer. Je baissai les yeux sur ma main gauche : nos deux alliances côte à côte brillaient comme au premier jour.
Prenant une profonde respiration, comme si je respirais l'arôme de cette maison une dernière fois, je me levai, mis ma veste et un petit sac sur mon dos. Je rejoignis vite les arrivants, ils étaient tous là : Carlisle, Esmé, Emmett, Rosalie, Edward et Bella, tous vêtus de noir, ce qui releva encore plus la pâleur de leur peaux. Six paires d'yeux me fixèrent tandis que je descendais l'escalier…
-C'est une mauvaise idée Jasper. me lança Edward.
-Ferme-la.
-Jasper !! hurla Emmett, près à bondit.
Ça m'était totalement égal… de toute façon, j'aurais le dessus.
-Où comptes-tu aller ? demanda Esmé.
Elle semblait inquiète. Semblait, parce que mon incapacité de sentir quoi que ce soit continuait.
-Loin d'ici…
-Pourquoi ? continua Carlisle, même s'il paraissait que la réponse fut évidente.
-Je ne peux pas rester plus longtemps ici. Chaque pièce, chaque endroit me rappellent Alice : dans le garage je la vois s'émerveiller devant ses voitures ; dans l'escalier je la vois le descendre en sautillant ; dans notre chambre je… je la vois.
-Alors tu nous laisses ? ajouta Rosalie.
-Oui... Et de toute façon, vous allez faire de même, je le sais. Vous ne pouvez pas rester ici : tant qu'elle ne sera pas transformée, les Volturi reviendront !!
-Et que vas-tu faire ?, demanda mon père.
-Reprendre ma vie là où je l'ai laissé.
Ils me regardèrent tous en silence de longues secondes, sachant pertinemment ce que cela signifiait.
-Une vie d'assassin, me lança Esmé, effrayée par ce que son fils allait faire.
-Non. Une vie de vampire.
-Tu ne peux p…
-La seule raison pour laquelle je suis resté ici, pour laquelle je me suis plié à la vie de vampire végétarien, pour laquelle j'ai subi la torture de côtoyer des humains tous les jours, est MORTE !!
-Jasper !! Tu ne vas pas tout..
-Très bien. lança alors Carlisle, coupant ainsi court à toutes discussions. Si tu penses que tu dois nous quitter, fait-le. Sache juste que, notre porte sera toujours ouverte si tu changes d'avis.
J'avais l'impression de ressentir quelque chose… de la gratitude, peut-être… Je baissai la tête en signe de remerciement et m'apprêta à quitter la maison, mais il avait fallu qu'elle parle.
-Jasper… je suis désolée, souffla Bella.
C'était pour elle qu'Alice s'était battue, pour elle qu'elle était morte, pour cette simple humaine… Je me retournai lentement vers elle, plongeant dans son regard le mien, dorénavant sombre et noir, les cernes marquées et les sourcils froncés. Puis mon visage se détendit… Elle n'en valait pas la peine.
Je repris mes esprits, quitta cette maison désormais synonyme de malheur et ne me retourna pas.
Fin du Flash-back
Les rares fois où il me semblait pointer une petite impression de vie était quand je la retirais à quelqu'un : sentir le sang chaud d'un humain couler dans ma gorge était enivrant et me permettait pendant quelques secondes d'oublier ma misérable existence. Bien sûre, il y avait une « morale » dans tout ça : je ne tuer que les assassins, les violeurs, les meurtriers… Mais même si j'essayais de me convaincre que j'apportais le salut à la société, le visage de ma douce Alice me hantait à chaque battement de paupière : un regard plein de tristesse et de compassion… et sa voix… « Jasper, s'il te plaît… »
« Oh non… Alice, ne me supplie pas. »
Je n'étais qu'un lâche. Je n'avais pas eu le courage de mettre fin à mes jours, et avais préféré la facilité : me noyer dans un « océan » de sang humain.
J'étais de nouveau « sur le marché », et mon expérience et mon habilité n'avaient pas échappé à certains…
