Première fic sur DN Angel. Le passé de notre voleur le rattrape. Et ça fait mal. J'espère que cette fic vous plaira, les peros sont pas à moi et ça vaut pour toute la fic.

Bonne lecture.


La nuit était claire, comme souvent dans la Nouvelle Ville. Les étoiles scintillaient, évoquant un tapis de pierres précieuses. Un bruissement d'ailes brisa le silence. Kaîto Dark, le voleur légendaire et l'ange aux ailes noires, survolait la cité éclairée. Il se dirigeait vers un musée, afin d'y dérober un vase précieux renfermant un esprit peu amical. Le destin de Dark était de sceller ces oeuvres d'art, la plupart ayant été créées par une famille, les Hikari. Les émotions ressenties au moment de la création de l'oeuvre lui conférait une vie.

Cette famille était capable de rendre vivante ses oeuvres d'art. Le hic, c'est qu'elles n'étaient guère pacifiques. L'une d'elle en particulier, appelée les Ailes Noires, avait donné naissance à Dark et un autre, Krad. Chacun de ces hommes ailés s'incarnaient dans un membre de deux familles : les Hikari et leurs rivaux, les Niwa. Pour l'heure, Dark logeait tout frais payés dans le corps du dernier Niwa, un jeune adolescent âgé de quatorze ans et nommé Daïsuké. Plutôt timide, mais débordant de qualités, Daïsuké avait vu cette incarnation d'un oeil inquiet.

Lui un voleur ... brrr. Mais il le fallait, il en était ainsi depuis trois siècles. Ainsi, sa mère annonçait publiquement et pratiquement tous les soirs un objet que Dark allait chiper. Chacun son truc. Daïsuké se transformait par la suite, en un jeune homme de dix-sept ou dix-huit ans, à la crinière violette et aux yeux de la même couleur. Après quoi, Wiz, un petit animal blanc aux longues oreilles et une queue se métamorphosait pour devenir les ailes noires de Dark. Et le voici, sillonnant le ciel, prêt à commettre son méfait, ou bienfait question de point de vue.

Naturellement, on l'attendait de pied ferme dans le musée. Dark le constata une fois de plus en découvrant les lumières des projecteurs, censés repérer son arrivée. Le séduisant voleur sourit. La police se montrerait-elle à la hauteur cette fois-ci, ou bien se ferait-elle ridiculiser comme d'habitude ?

« Bien ! Cherchons déjà où atterrir.» dit Dark.

Il y a bien une cours, mais elle est sûrement pleine de policiers. répondit Daïsuké.

Tous deux pouvaient communiquer, ce que l'ado trouvait parfois gênant. L'ami Dark manquait un peu de tact. L'ange avisa soudain une terrasse. Il y piqua, évitant les projecteurs, puis se posa. Wiz reprit son apparence. Grâce à une pointe de diamant, Dark fit un trou dans la vitre, et actionna la poignée. Il entra en silence. On pouvait discerner des lumières de lampes balayant l'espace. Dark reboucha le trou, et se faufila derrière une vitrine. Il attendit que deux agents passent, et continua sa progression. La salle où il devait se rendre était à l'étage.

« Il nous faut une diversion.» songea le voleur.

Il chargea alors Wiz, l'esprit à son service de créer cette diversion. Wiz possédait la faculté de prendre l'apparence d'une personne. Il prit donc naturellement celle de son maître. Le faux Dark fila.

« Là ! Il est là !» cria un policier.

« Attrapez-le ! » s'exclama l'inspecteur.

Le vrai Dark regarda le coin se vider avec satisfaction. Il pouvait à présent aller tranquillement dérober son vase. Sans oublier les caméras bien sûr. Avec un polaroïd sans flash, le voleur photographia l'ensemble de la pièce vu depuis chaque caméra. Après, quoi, il fit apparaître les cliché devant les appareils de surveillance. Maintenant il était tranquille. Le vase, orné de motifs anciens dorés, attendait sur son piédestal, entouré de deux tableaux. Dark s'en approcha. C'est alors que ses yeux accrochèrent un des tableaux. Son coeur rata un battement, tandis qu'il écarquillait les yeux.

« Mais c'est ...» dit-il.

" Hé ! Le vase est à côté ! " intervint Daïsuké, en le voyant se désintéresser du but de leur visite.

Tout à coup, le garçon ressentit une émotion intense, mais qui n'était pas la sienne.

« C'est nouveau ça.» pensa-t-il.

Comment se faisait-il qu'il perçoive l'émotion de Dark ? D'ordinaire, ses sentiments lui étaient inacessibles. Daïsuké analysa ce qu'il ressentait. C'était ... du chagrin, mêlé à autre chose. Une sensation de manque, et ... de l'amour ? Euh ... non il devait y avoir un raté là. Dark n'était pas le genre à tomber amoureux, plutôt à flirter. L'ado vit à travers les yeux du voleur que celui-ci levait la main pour caresser la peinture. Elle représentait une jeune femme rousse, avec des yeux d'un vert profonds. Ses cheveux étaient longs et figés dans une brise soufflante. Elle portait des vêtements en cuir, et bien courts. Le haut était un soutien-gorge à frange, et le bas une jupe taille basse, s'arrêtant à mi-cuisse et fendue. Autour de la taille, une ceinture métallique avec des pendentifs. Ses biceps et ses poignets étaient entourés de bracelets métalliques stylisés. La jeune fille était assise de profil sur un monticule herbeux, le visage tourné vers le spectateur. Elle était au bord d'une prairie visiblement.

" Dark, qui est cette belle jeune fille ? " questionna Daïsuké.

Pas de réponse. En revanche, il sentait l'émotion croissante du voleur. Et il avait vu juste : il percevait bien de l'amour. Lui-même le connaissait trop bien pour ne pas reconnaître ce sentiment. La jeune femme était donc quelqu'un que Dark avait aimé ?

« Et aime toujours, on dirait.»

Dark cherchait maintenant à décrocher le portrait. Daïsuké en resta interdit. Le tableau était déjà grand, et surtout ils étaient venus pour un vase. Soudain, alors que le voleur avait presque enlevé la peinture, la lumière surgit. Dark fit volte-face. Satoshi Hiwatari se trouvait dans l'embrasure de la porte. Ce garçon du même âge que Daïsuké était un véritable prodige. Il avait déjà terminé ses études, et surtout était le commandant en chef de la police. S'il n'y avait que ça ... Satoshi était le dernier des Hikari, et par conséquent portait Krad, l'ennemi mortel de Dark. Il utilisait le nom de son père adoptif, qui le dissimulait aux yeux du monde de l'art.


« Tu t'intéresse à un tableau ordinaire ?» lança-t-il.

Satoshi avait un air froid, bien trop sérieux pour son âge. Ses yeux bleu à l'éclat glacial fixaient Dark. Il savait très bien qu'un seul type d'oeuvre intéressait le voleur : celles qui possédaient une force, une vie. Or le tableau devant lequel l'ange noir se trouvait était tout à fait normal.

« Je trouve qu'il ferait très bien dans mon salon.» rétorqua Dark.

Daïsuké se frappa le front. Il n'en ratait pas une. Néanmoins, il trouvait bizarre que le voleur légendaire veuille ramener ce portrait. Bon d'accord, une personne qu'il aimait était dessus, mais tout de même ...

« Dans l'endroit où je t'enverrais, il n'y a pas de salon. Tu n'as donc pas de soucis à te faire concernant sa décoration.» reprit Satoshi.

« Oh dommage.»

Dark vit son adversaire brandir une commande, et appuyer sur un bouton. De petits relais surgirent du sol, autour de l'ange, et envoyèrent une violente décharge. Dark s'écroula en arrière. Le courant immobilisait son corps.

« Je ne peux plus bouger.» articula le voleur.

« C'est ça l'idée. Je te tiens enfin, Dark.» sourit Satoshi.

L'idée du courant paralysant était bonne en effet. Dark semblait fichu. C'est alors qu'Hiwatari fut projeté en avant. Wiz, toujours sous son apparence de Dark venait de faire irruption.

« Wiz ! Attrape le vase !» s'exclama son maître.

« Kyuuuu !» approuva la bestiole.

Il saisit ensuite la main de Dark, et décampa. Satoshi jura, puis donna l'alerte. Wiz parvint à sortir du musée par la terrasse où ils étaient entrés. Le bâtiment fut rapidement derrière.

" Dark ? Tu veux bien me dire pourquoi tu voulais ce portrait ? Et qui était cette fille ? " questionna Daïsuké.

Maintenant, Dark était tout chagrin. Il regardait le musée rétrécir.

" Dark ? Je te parle ! Tu m'entends ? Dark ! Allô y'a quelqu'un ? "reprit Daïsuké.

Silence Darknien. Par contre cette tristesse devenait pesante pour l'adolescent. La maison des Niwa fut bientôt en vue. Wiz amorça une descente. Une fois au sol, il reprit son apparence animale. Emiko, la mère de Daïsuké vint les accueillir avec entrain.

« Et un succès de plus au palmarès de Dark ! Tiens mais pourquoi c'est Wiz qui a le vase ?» s'étonna-t-elle.

Elle le ramassa. Attendant une explication de la part du voleur, elle remarqua soudain son air peiné.

« Quelque chose ne va pas ?»

Dark ferma les yeux et fronça les sourcils. Puis il laissa la place à son hôte. Emiko questionna son enfant.

« J'en ai aucune idée. On est tombé sur le portrait d'une très belle femme, et ça a interpellé Dark.» commença l'adolescent.

« Ah oui ? Mais y avait-il une force maléfique à l'intérieur ?»

« Pas du tout, c'était un tableau banal.»

" Il n'est pas banal. " fit soudain Dark.

Ah ? Il a retrouvé l'usage de la parole. Tant mieux.

« Dans ce cas, dis-moi ce qu'il a de spécial.» dit Daïsuké.

" Rien, il n'est spécial que pour moi. "

Boooon ! A ce rythme, dans quinze jours on saura peut-être qui c'est. Et dans un mois pourquoi il est spécial. J'espère que vous êtes patients.


« Oooh Daï-chan est rentré !» fit une autre voix féminine.

Elle appartenait à Towa, dont le nom signifiait éternité. Elle était issue d'une oeuvre d'art, l'éternel signe, représentant un oiseau. Towa se changeait d'ailleurs en petit oiseau rose. Elle sourit au garçon.

« Alors ça s'est bien passé ?» questionna-t-elle de son ton enjoué.

« Oui, à peu près.»

« Dark a trouvé un tableau qui l'intéresse, mais il est normal selon Daï-chan.» expliqua Emiko.

« Ah ? Mais alors en quoi est-il intéressant ?» demanda Towa.

« Ca, Dark refuse de le dire.»

Fatigué par cette soirée mouvementée, Daïsuké annonça qu'il allait se coucher. Une fois dans sa chambre, il prit un miroir. De cette manière, il pouvait voir son occupant.

« Toujours pas décidé à parler Dark ?»

« Non pas ce soir. Désolé.» répondit le voleur.

« C'est pas très poli tu sais.» fit remarquer Daïsuké.

« Oui, mais j'ai besoin d'un peu de repos et de réfléchir.»

Dark laissa place au reflet roux de Daïsuké. Ce dernier soupira, et laissa tomber son front contre son bureau. Il revit le portait devant ses paupières, et se rappela les sentiments de Dark à ce moment. Une peine de coeur, très certainement. Daï-chan n'était pas un expert, mais c'était évident. Dans ce cas, pourquoi vouloir prendre le portrait ? Il devrait plutôt songer à le laisser sur place. L'ado avait peint un tableau d'une camarade de classe qu'il aimait : Risa Harada. Mais depuis, ses sentiments avaient changés. Son coeur s'était tourné vers sa jumelle, Riku. Risa pour sa part avait eu un sacré béguin pour Dark, mais il avait fini par l'éconduire.

Daïsuké avait avoué ses sentiments à Riku, lors d'un voyage de classe en mer, et elle les lui avait retourné. En pensant à elle, le jeune sentit son moral remonter. Après tout, ce n'était pas son problème. Dark aurait certainement repris du poil de la bête demain. L'ado se changea et enfila son pyjama. Il grimpa ensuite la petite échelle menant à son lit situé en hauteur.

«Et si au contraire il n'allait pas mieux ? Qu'est-ce que je vais faire ? Si au moins je savais ce qui se passe, je pourrais l'aider.» confia-t-il à Wiz.

« Kyu.» commenta l'animal.

" C'est gentil de te préoccuper de mon sort, Daïsuké, mais je ne veux pas en parler pour le moment. " intervint Dark.

« Ca j'avais bien compris.» répliqua le gaçon.

L'ado rabattit la couverture sur lui.


Pendant ce temsp-là au musée, Satoshi était planté devant la fameuse peinture. Elle datait d'il y a près de cinquante ans. Peint par un artiste de petite renonmée, ce tableau s'intitulait La belle de la prairie.

« Serait-ce quelqu'un que tu as connu Dark ?» se demanda-t-il.

En tout cas, il était prêt à parier que le voleur reviendrait le chercher. Et il serait là pour l'accueillir. Il faudrait concocter un nouveau traquenard. Le tableau pourrait lui servir d'appât. Satoshi soupira. Puis il se décida à se détourner de la peinture et quitta le musée. Il entendit l'inspecteur jurer comme un charretier sur ce nouvel échec. Encore. Depuis sa réapparition, Dark leur infligeait échec sur échec, malgré les importants moyens mis à disposition pour l'appréhender. Même la haute technologie semblait impuissante à sa capture.

Le lendemain, Daïsuké profita de l'absence inespérée d'un professeur pour allaer enquêter sur ce tableau. Ca l'avait tarabusté toute la journée. Il se rendit donc au musée à vélo. Après avoir refait le parcours, dans la légalité cette fois, l'adolescent arriva devant la peinture. Eclairée par la lumière du jour, elle restituait nettement mieux la beauté de son sujet. Daïsuké l'observa quelques instants, puis décida de s'adresser à un membre du personnel.

« Excusez-moi madame, je voudrais avoir quelques renseignements sur le tableau là-bas.» demanda-t-il à une femme d'une trentaine d'années.

« Ah, La belle de la prairie. Il est chez nous depuis quarante-cinq ans. La plus belle pièce de celui qui l'a faite.» répondit-elle.

Les cheveux blonds noués en chignon qui lui donnait un air un peu sévère, elle se dirigea vers la peinture. Daïsuké lut le nom du peintre : Hamoto Daaichi.

« Est-il encore en vie ?» questionna-t-il en tournant la tête vers la dame.

« Non, il est décédé il y a trois ans.»

« J'aurais bien voulu savoir qui était cette dame.» reprit l'adolescent.

« Nous ne savons pas toujours pour quelle raison les artistes choississent leur sujet. Surtout quand il s'agit de peintre officiels, qui peignent pour les grands du monde. Mais dans le cas de M. Hamoto, on peut supposer que c'était quelqu'un de son entourage. Sa compagne peut-être.»

" Sûrement pas. " fit Dark.

Le revoilà. Daïsuké se retint de l'interroger. Tu fais bien petit ... même si je ne doute pas de l'effet comique du résultat. Toujours est-il que Daïsuké n'en savait pas beaucoup plus. Il remercia la dame.

Plus loin, Satoshi avait observé son camarade de classe. Ainsi, lui non plus ne connaissait pas la raison de l'intérêt de Dark pour cette peinture. Peu importe de toute façon. S'il servait à la capture du voleur, c'était tout ce qu'Hiwatari avait besoin de savoir. Il regarda Niwa quitter la salle d'exposition, et décida d'en faire autant.

" Daïsuké, j'ai pris une décision. Il nous faut ce tableau. " lança Dark de but en blanc.

Ce qui pour effet de faire pousser un cri de surprise à son hôte. Quelques personnes se retournèrent. Rouge, Daïsuké se hâta de descendre l'escalier menant à la sortie. Il enfourcha son vélo et s'éloigna.

« Pourquoi tu le veux ce tableau ? »

" Parce que j'y tiens."

« Eh ben voyons. Si je prenais tout ce à quoi je tiens ... tu pourrais au moins me dire le pourquoi du comment non ?»

" Je te dirais tout quand nous y serons. " promit Dark.

Daïsuké soupira. Il n'avait pas le choix. Le jeune emprunta le chemin de sa maison, curieux malgré tout d'être à la nuit tombée.