Les personnages ne m'appartiennent pas, comme vous vous en doutez.
Blablabla de l'auteur: Ce chapitre et les deux suivants ont juste était re-agencé, pour faciliter la lecture. ( Enfin, à mon avis, c'est mieux. XD ). Bonne Lecture !
Entre feu et glace
I. La Curiosité
En ce froid mercredi de décembre, Fred étaient cloitré à la bibliothèque où il devait finir son devoir d'histoire de la magie. C'était certainement la matière la plus ennuyeuse du monde et le sorciers était bien incapable de se concentrer. De plus, son frère l'avait abandonné à son sort, préférant trainer dans la salle commune avec Katie Bell. C'était une grande traitrise, même si Fred avait bien cherché à se mettre en retard sur ses devoirs tout seul.
Relevant la tête du son parchemin, le roux s'étira longuement tout en regardant les lourds flocons de neige givrer sur les vitres. Il se sentait engourdit, Fred n'aimait pas tellement passer de longues heures inactifs, surtout s'il n'avait personne avec qui échanger quelques plaisanteries.
Passablement ennuyé, il jeta un regard autour du lui. C'est la qu'il la remarqua, la reine des glaces, assise seule à une table à l'autre bout du rayonnage. Fred posa son coude sur la table et l'observa un moment. La préfète était comme à son habitude raide et impassible. A intervalle régulier, ses doigts délicats tournaient les pages d'un énorme bouquin, certainement très rébarbatif.
Hildegarde Mcadams était une préfète de Serpentard. C'était une grande jeune fille, blanche et filiforme, à l'apparence androgyne. Ses cheveux, noirs et raides étaient coupé court et séparé par une raid du coté droit. Son visage ovale et pâle manquait cruellement d'expressivité, ce qui était encore rehaussé par un regard sombre qui semblait sans fond.
Son caractère était à l'image de son physique. Plutôt studieuse et perfectionniste, la préfète excellait dans de nombreuses matières. Elle avait peu d'amis, peut être même aucun véritable. Elle parlait peu, ou succinctement et d'une voix monocorde. La rumeur disait qu'elle ne riait et ne souriait jamais même si parfois, il lui arrivait de soupirer.
Les jumeaux Weasley l'avaient surnommé affectueusement la reine des glaces, et avait parié qu'ils arriveraient un jour à la faire sortir de ses gongs. Depuis six ans, toutes leurs tentatives n'avaient seulement aboutit à quelques points en moins et un ou deux regards ennuyés.
Le matin, Hildegarde prenait son petit déjeuné très tôt, en compagnie de la gazette du sorcier ou d'un livre, toujours à la même place, toujours la même choses. Des que la salle commençait à devenir bruyante, la Serpentarde s'éclipsait, probablement pour un lieu plus tranquille.
En cours, la jeune fille ne participait que dans la mesure où on l'y contraignait, mais elle se montrait toujours attentive et silencieuse. On savait qu'elle était issus d'une vieille famille de sorciers originaire du fin fond de l'écosse et qu'elle avait apparemment un frère qui avait étudié à Durmstrang.
Mis à part de maigres détails, Hildegarde restait un mystère. Et les mystères excitait la curiosité. Fred était naturellement curieux, tout le monde savait cela.
Une petit pause ne pouvait pas lui faire de mal. C'était une bonne excuse, taquiner la reine des glaces pour voir si elle pouvait sortir de sa stupéfiction. Toutes idées, même foireuses, étaient bonnes pour s'extirper à l'ennuis. La meilleure idée, et la seule en l'occurrence, était ici, pour l'instant.
Fred se leva, et se dirigea sur de lui vers sa future victime. Une victime pas très réceptive certes, mais une victime quand même. Il s'installa à coté de la jeune femme en un éclair. Un sourire malicieux aux lèvres le griffon passa un bras autour de épaules quelques peu décharnées de la préfète. Elle se plia sous le poids, avant de lever les yeux vers lui. Si elle fut surprise, elle n'en montra rien.
" Salut, Hildi, il est chouette ce bouquin ? "
Elle ne répondit pas. Avec une grande froideur elle décrocha le bras gênant du bouts des doigts, comme si ce contact risquait de lui donner de l'urticaire. Puis, elle se décala un peu sur le banc et reprit sa lecture.
" Tu veux pas me dire de quoi ça parle ? "
Fred lui arracha le livre des mains et le referma d'un coup pour regarder la couverture. Le Quidditch à travers les âges, voila qui était pour le moins surprenant. A sa connaissance jamais elle n'avait manifesté un quelconque intérêt pour ce sport. Il ne se souvenait pas non plus l'avoir vu à un match depuis plusieurs années. Incrédule, il fixa la préfète en levant un sourcil.
" La reine des glaces s'intéresse au quidditch, ça c'est une nouvelle, la railla-t-il. C'est plutôt les chutes mortelles ou les beaux joueurs musclés qui te passionne ?"
Il lui adressa son plus beau sourire faussement séducteur. Hildegrade n'était pas laide, loin de la, elle était juste figé et bizarre. Toujours muette, elle planta son regard dans le sien et agrippa le livre que le roux tenait toujours pour l'attirer vers elle. Amusé, il résista.
" Je suis sur que c'est la deuxième option ! "
Hildegrade saisi l'ouvrage à deux main, tirant un peu plus fort. Fred l'imita en rigolant.
" Tu es vraiment quelqu'un de passionné en fait ! "
" Lâche ce livre, Fred Weasley, finit-elle par dire, impassible. "
Fred, elle avait dit Fred. Elle savait… Elle savait lequel des deux il était. Ou alors c'est juste du hasard. Ce n'était pourtant pas le genre de personne qui disait les choses au hasard. Presque touché, il lâcha prise brusquement après un dernier tiraillement. Prise dans l'élan, elle failli basculer du banc.
" Oh, Hildi… tu me reconnais, s'exclama Fred en prenant un ton exagérément larmoyant. Ca me touche tellement… mais alors… tu m'aimes ? C'est pour ça que tu lisais ce livre… "
Pour toute réponse le roux n'eut droit qu'à un énigmatique soupir et la jeune femme se tourna de l'autre coté pour feuilleter les pages. A chaque fois il oubliait à quel point Hildegarde n'était pas drôle du tout. Mais il n'avait pas vraiment envie de retourner à son devoir, et ce n'était pas si mal parti. Il avait eut droit à un soupir, et relativement rapidement.
" ô, Reine des glaces, cesse de m'ignorer ! Je sens ton souffle glacial me transpercer…, gémit Fred.
On aurait dit un tragédien en pleine représentation. Il accompagna son éloquent discours en posant son front éploré contre l'omoplate de la jeune femme. Elle remua dans le but de le décoller avant de finalement l'ignorer royalement. Oui, cette fille avait en elle tout le flegme de l'aristocratie, du moins telle qu'il se l'imaginait en tout cas.
" Comment tu sais que c'est moi Fred ? demanda-t-il un peu plus sérieux. "
Il changea de place pour de nouveau lui faire face. Elle cessa de tourner les pages pour lever son visage inerte vers son interlocuteur.
" George n'est pas aussi tactile, expliqua t-elle le plus posément du monde. "
Elle avait parfaitement raison, par Merlin. A défaut d'avoir la langue bien pendu, elle avait l'oeil bien aiguisé, et quelques années de taquineries plus ou moins méchantes des jumeaux à son actif. Georges, un peu plus réservé que lui, enfin pour ceux qui le connaissait aussi bien que son frère, n'avait jamais osé poser ne serait-ce qu'un ongle sur la préfète. Il préférait largement la parlotte et subterfuges alambiqués.
" 1 point pour toi, accorda Fred impressionné. "
" Tu as un devoir à finir. "
Hildegarde n'était pas préfète pour rien. Lorsqu'on s'y frottait, on risquait de s'y piquer.
" Ok, un deuxième point pour toi… Tu ne voudrais pas m'aider, par hasard ? "
" Non, répondit-elle sobrement. "
Ca avait le mérite d'être clair. Puisqu'elle ne voulait pas l'aider, ce dont il s'était douté évidemment, il n'avait donc aucune raison de déclarer un arrêt momentané des hostilités. Et puis, elle n'avait pas encore fait miroiter un retrait de points. La brune le fixait toujours, imperturbable. Le griffon secoua une main devant ses yeux en souriant, avant qu'elle ne l'interrompe en la repoussant d'un geste vif.
" Tu t'es trouvé un cavalier pour le bal de Noël ? Changea-t-il de sujet. Un vrai, en chair et en os, pas un bonhomme de neige. "
Il y avait peu de chance pour que ce soit le cas. Personne n'avait envie d'avoir une cavalière qui vous regardait avec des yeux vides toute la soirée, et qui n'avait pas une once de conversation. En outre, le sorcier doutait fortement que cela puisse intéresser la préfète. Mais après tout, elle lisait bien un livre sur le Quidditch.
" Hildi, soit pas triste, je suis sur qu'il y a des gens qui aiment les glaçons autant que les vrais filles, se moqua le roux. Ou qui sont très désespéré… "
En parlant de désespéré, voila qu'un parfait prototype du genre venait d'apparaitre au bout de la table, comme un fait exprès. Ce cas typique se prénommait Eugène Creew, bien que les jumeaux trouvaient que Quasimodo lui allait beaucoup mieux. Creew était également en sixième année, il portait sur son uniforme le blason de Serpentard.
Ce pauvre malheureux étaient doté d'un physique des plus ingrats que Fred se plaisait à mettre sur le compte de la consanguinité. Le sorcier était squelettique, vouté, avec des bras exagérément long. Quant à sa figure, elle était clairement asymétrique, doté de deux énormes yeux grisâtres globuleux et d'une dentition chaotique. Il fallait ajouter à cela une chevelure blond foncé longue et crasse, un teint olivâtre et un uniforme passablement chiffonné dans lequel il nageait.
Le voir donnait toujours à Fred un furieuse envie de rire tant il ressemblait à un monstre de foire. Creew, lui, n'avait apparemment pas envie de rire. Il lança un regard furieux au griffon avant de trainer les pieds jusqu'à eux, prêt à mordre. C'est qu'il pouvait presque faire peur, dans un couloir sombre, un soir d'Halloween.
" Weasley, va voir ailleurs si on y est, aboya-t-il. Tu ne vois pas que ta présence dérange Hildegarde ? "
Il devait être là depuis un bon moment, tapis quelque part à écouter la conversation. D'ordinaire Quasimodo n'était pas d'un naturel agressif, il restait dans son coin et ne grognait méchamment que si on venait lui tirer les poils. Mais voila qu'il se mettait à jouer les durs pour défendre sa préfète, qui n'avait pourtant pas spécialement besoin d'un chien de garde. Tour à tour le roux fixa le monstre et la jeune fille en proie à un profonde réflexion.
" Bonjour Eugène, lui dit-elle en se tournant vers lui. Ne t'en fais pas pour ça. "
Le serpentard lui adressa un sourire gêné qui acheva de convaincre Fred que la bête en pinçait certainement pour la Reine des glaces. C'était d'un comique affligeant. Il avait hâte de raconter ça à son frère, qui ne manquerait pas de se fendre la poire en imaginant ce pauvre bougre ériger un hôtel à la gloire de la brune.
" Tu vois, je ne la dérange pas du tout ! "
Dans le but de faire rager le vert et argent un peu plus, Fred enlaça de nouveau les épaules d'Hildegarde avant de nicher son menton dans son cou, un sourire des plus narquois vissé aux lèvres. A vrai dire, le griffon ne savait pas vraiment à quoi il jouait, mais c'était follement agréable. La jeune fille sentait bon le shampoing et cet andouille de Quasimodo avaient les yeux qui menaçaient à tout instant de sortir de leurs orbites.
" On s'apprécie beaucoup tout les deux, acheva le roux. "
Creew serra les poings, au bord de l'apoplexie, incapable de dire quoique ce soit sur le moment.
" Lâche moi. "
Hildegarde tenta de décrocher les deux bras qui s'agrippaient à elle un peu trop férocement, tout en gigotant. Plus elle essayait de s'extraire à l'étreinte, plus Fred resserrait l'étaux, toujours plus amusé par la situation.
" Tu voulais peut être lui demander d'aller au bal avec toi, Quasimodo ? "
Des éclairs jaillirent des yeux du Serpentard alors qu'il blanchissait à vu d'oeil. Il avait tapé juste apparemment. Fred ne put se retenir de rire. Ce type était vraiment incroyable, comme si la reine des glaces pouvait dire oui à un cavalier pareil, où à un cavalier tout cour en fait.
" Ne dit pas n'importe quoi Weasley, grogna-t-il. "
" Fred Weasley, lâche moi tout de suite, ou j'enlève dix points à gryffondor pour harcèlement, menaça la préfète sans se départir de son calme légendaire. "
Dix points ce n'était pas si cher payé pour un spectacle pareil. Toujours hilare, il consentit, à contre coeur avouons-le, à délaisser le corps chaud de la Serpentarde contre lequel il était jusque là blotti.
" Et puis, ça ne te regarde pas. Mêles toi de tes affaires, sale belette, siffla Eugène. Ou je te jure que tu vas le payer. "
" Houlala..., on se calme Eugène, railla Fred en faisant mine d'avoir peur. Personne, même pas moi, ne peut prétendre ravir un coeur si froid. "
La jeune femme soupira avant de se lever brusquement, son bouquin niché entre ses bras croisés. Sans accorder la moindre attention au roux hilare à moitié avachi sur la table, elle s'approcha de son camarade.
" Le mieux, c'est de l'ignorer, lui conseilla Hildegarde. Pour le bal, c'est oui. "
Puis, elle contourna un Quasimodo incrédule, pour disparaitre dans l'allée centrale en silence. Soudain, l'image de la reine des glaces et du monstre dansant un slow languissant apparut dans l'esprit de Fred. C'était une vision d'horreur assez incomparable. Tant qu'il était sur que cet amour était en sens unique, c'était drôle, maintenant que cela venait de se concrétiser, ça l'était étrangement beaucoup moins. C'était certainement de la pitié, même s'il peinait à le concevoir.
" Tu devrais retourner à ton devoir, Weasley, siffla Eugène qui avait regagné en confiance en l'espace d'une seconde. "
Si intérieurement il ne riait plus, il était hors de question que Fred le montre. Il en allait de l'honneur des jumeaux. Comme si deux cas sociaux pouvaient lui inspirer autre choses qu'une bonne partie de rigolade, n'est-ce pas ? Maintenant que l'objet principal de ses plaisanteries était partie, il n'avait plus de raison de rester faire la causette avec Eugène. Non sans sourire il se leva, glissa ses mains dans ses poches avant de toiser son interlocuteur du regard.
" Et toi, tu devrais essayer de trouver des sorts pour te rendre présentable, parce que pour l'instant c'est Frankenstein et compagnie, mon pauvre vieux. Ca pique un les yeux, quand même. "
Et sur ces dernières paroles le Weasley rejoignit sa propre table. Eugène resta un instant à le fixer méchamment avant de prendre le même chemin que la préfète. A présent seul, le griffon soupira avant de commencer à se balancer sur sa chaise, le regard perdu dans le vague. Il devait finir ce maudit devoir. Une fois qu'il aurait fait cela, il pourrait aller se détendre avec Georges et penser à autre chose qu'à l'image mentale peu ragoutante de ce couple contre nature qui le hantait. Et puis, son jumeau trouverait les mots pour en faire un sujet de blagues et non une cause de nausée.
