Salut tout le monde !

Me revoilà donc cette fois-ci avec un UA un peu particulier qui a germé dans mon esprit il y a un moment déjà... Et si les rôles avaient été inversés ? Si Castle avait été le flic, et Beckett l'écrivain ? Ça peut paraître improbable, mais j'avais envie de l'écrire. J'espère que ce petit prologue vous plaira !

On se retrouve en bas, bonne lecture !


Inversons les rôles

Prologue

Le syndrome de la page blanche. Seuls les écrivains peuvent le comprendre. Il faut être là, immobile, en face de son bureau, et sentir les idées se bousculer à toute vitesse dans sa tête sans pour autant parvenir à en coucher ne serait-ce qu'une seule sur le papier. Alors on reste là, silencieux, à essayer de calmer ce flux brouillon qui nous traverse l'esprit.

En ce moment précis, Katherine Beckett connaissait tout du syndrome de la page blanche. Elle était pourtant dans de bonnes conditions une légère musique flottait dans son salon, elle s'était installée dans sa chaise de bureau en face de la baie vitrée qui donnait sur un quartier animé de Manhattan. Un verre de vin était posé à côté d'elle et elle pouvait sentir les doux effluves qui en provenaient. Devant elle son bureau en orme était soigneusement rangé et seul son ordinateur s'y trouvait. Sentant venir l'agacement, la jeune femme soupira et agita sa souris, sortant l'appareil de sa veille. Elle se retrouva alors devant sa page de traitement de texte, aussi immaculée qu'une heure plus tôt.

Elle avait déjà connu le syndrome de la page blanche au cours de sa carrière, toutefois les aventures de Nina Stewart lui étaient toujours venues plus ou moins facilement. Elle imaginait aisément sa héroïne parcourir les États-Unis de long en large afin de venir en aide aux victimes négligées, et se retrouver dans des situations abracadabrantes d'où elle se tirait toujours plus ou moins bien. Toutefois, aujourd'hui, Nina Stewart restait terne dans son esprit. Décidément, Beckett avait bien fait de terminer le précédant livre avec une conclusion qui ne laissait aucun doute quant à la saga Nina Stewart. Néanmoins, il allait falloir lui trouver une nouvelle poule aux œufs d'or car elle allait devoir retourner sa veste. Ce n'était pas comme si à son niveau de notoriété ses éditeurs lui cassaient encore les pieds régulièrement, mais il fallait quand même qu'elle continue d'écrire, ne serait-ce que pour elle. Elle s'était trouvée un public grandissant, et ce n'était pas le moment de les décevoir. Comme certains lui avaient déjà dit : c'était rare de tenir un si grand nombre de livres sans lasser les lecteurs et toujours provoquer autant de remous à l'annonce de la sortie d'une de ses œuvres.

Pourtant, ce n'était pas ce soir que les aventures d'une quelconque brillante avocate allaient être couchées sur le papier. Certainement pas demain non plus, d'ailleurs. Il fallait que Kate se rende à l'évidence : elle était tout bonnement en panne d'inspiration. Et en connaissance de cause, elle savait qu'attendre devant son ordinateur en espérant un miracle n'était pas la bonne solution. Aussi, la jeune femme se leva, porta son verre de vin à ses lèvres puis regarda l'heure. Bon, il n'était pas loin de vingt-trois heures trente, elle pouvait toujours aller se dégourdir les jambes à Central Park, la verdure lui redonnait toujours quelques idées. Peut-être devrait-elle investir dans des plantes vertes…

Un quart d'heure plus tard, Kate marchait à grandes enjambées en direction du parc, s'emmitouflant dans son écharpe et croisant les bras sur sa poitrine. En ce début Novembre, le temps commençait clairement à se rafraîchir… Elle avait intérêt à trouver rapidement une intrigue pour son prochain roman sinon elle risquait de mourir d'une pneumonie d'ici l'hiver vu la fréquence à laquelle elle sortait se promener en fin de soirée. Si seulement j'avais de l'inspiration… pensa amèrement la jeune femme alors qu'elle s'engouffrait dans Central Park.

Ce fut presque immédiat : dès que Kate commença à s'enfoncer dans une des allées du jardin, elle senti ses épaules se détendre et ses muscles se décontracter. Tous les scénarios qui se bousculaient dans sa tête disparurent soudain, lui laissant pour seule sensation une pure quiétude.

Au fil des allées, Beckett sentait le poids de ses soucis lui paraître insignifiant, et un sourire se dessina sur son visage à près tout, son dernier livre était sorti moins de trois mois plus tôt, elle avait encore de longs moments devant elle afin de trouver comment tourner les aventures de son futur héros. D'ici Noël elle aurait déjà établi toute l'intrigue et aurait l'ossature du roman pour le Nouvel An, elle en était certaine. C'était toujours comme ça, après tout. Une idée lui venait, aussi inattendue qu'un flocon de neige en plein été, et elle se mettait à écrire, écrire, écrire, et encore écrire, jusqu'à ce que l'histoire soit sortie de sa tête, transcrite sur le papier. C'était comme un besoin, il fallait que son récit se couche sur une feuille, devienne réel, et seulement elle serait satisfaite. Lorsqu'elle avait fini la base, elle prenait une semaine pour elle, n'y touchant plus et oubliant qu'elle était écrivain. Ensuite, seulement, elle s'installait dans un coin de son canapé et commençait la lecture, relevant les incohérences, les faiblesses, les redondances de son texte. C'était comme si elle redécouvrait son histoire d'un œil critique. Après cette phase d'auto-flagellation, elle se permettait de soumettre son manuscrit aux éditeurs. Souvent, ils n'avaient pas grand chose à suggérer, juste quelques détails afin de mieux accrocher le public, mais cela relevait de changements mineurs. Ensuite, Beckett pouvait se satisfaire de voir son livre imprimé, décoré, puis vendu.

Alors que la jeune femme imaginait ce qu'elle pourrait bien faire après la série Stewart, un bruissement lui fit relever la tête. Au bout de l'allée dans laquelle elle venait de s'engager, une joggeuse courrait sur des feuilles séchées. Beckett ralenti afin de regarder l'heure quand un autre bruit lui fit relever la tête. Une silhouette venait de jaillir des fourrées, se jetant sur la jeune femme qui n'eut même pas le temps de se retourner. Beckett aperçu les deux personnes se débattre alors qu'ils passaient sous un réverbère et elle se plaqua contre l'arbre le plus proche, espérant se fondre dans le tronc et disparaître dans l'ombre. Elle entendit comme un léger bruit de moteur et, sans réfléchir, elle prit ses jambes à son cou dans la direction opposée tout en sortant son téléphone de sa poche. Lorsqu'elle arriva à l'entrée du parc, hors d'haleine elle porta l'appareil à son oreille

« 911 j'écoute ?

-Je… Je, commença Beckett en essayant de reprendre sa respiration, je viens d'être témoin d'un enlèvement à Central Park… »

« Il faut changer cette machine à café, bougonna Ryan en donnant une petite tape sur la machine en face de lui.

-On retient ça sur ta paye ?

-Tu peux pas comprendre Castle, tu t'arrêtes toujours au Starbuck du coin le matin, et cette chose doit être dans ses bons jours quand tu t'en sers un ici… »

Le lieutenant Castle ricana en voyant son collègue tenter vainement de faire fonctionner la machine à café. Il s'acharna une bonne minute entière puis soupira, résigné, en se dirigeant vers le réfrigérateur de la salle de détente afin de chercher quelque chose à se mettre sous la dent. Pendant qu'il ne regardait pas, Castle s'avança vers la machine et lui donna un petit coup savamment placé sur la droite. Lorsque Ryan se retourna, une pomme dans la bouche, il se retrouva en face de Castle qui tenait un gobelet de café fumant à la main. L'homme ouvrit des yeux ronds alors que son ami portait le gobelet à ses lèvres en lui adressant un sourire goguenard.

Le poste de police du district 12 de New-York commençait à se vider à cette heure de la soirée. Des policiers quittaient les locaux, saluant ceux qui y restaient et d'autres en profitaient pour aller grignoter quelque chose avant de se plonger sur l'affaire qu'ils étudiaient. L'équipe-phare du commissariat, cependant, n'avait pas d'affaire à étudier ce soir-là. Ils étaient juste de garde et lorgnaient d'un air envieux leur collègue quitter le poste d'un pas pressé. Ryan, rendu boudeur à cause du café, s'installa à son bureau en croisant les bras, résigné. Esposito, son partenaire, qui avait remarqué sa mauvaise humeur lui jeta une boulette de papier au visage :

« On est pas d'aussi bonne compagnie que Jenny, c'est ça ? railla-t-il.

-Elle, au moins, elle me cuisinerait un bon petit plat avant de me masser les épa-… Aïe ! Arrête de faire ça !

-Désolé mais je sentais que tu commençais à déraper, et bien que Castle et moi on adore t'entendre raconter avec passion ta vie d'homme marié, je préférais t'empêcher de nous en révéler trop… »

Javier adressa un clin d'œil à Castle qui lui sourit avant de se replonger dans sa paperasserie. Il profitait de sa soirée de garde afin d'avancer un peu, ça lui permettrait de passer du temps avec Alexis ce week-end. Il n'avait pas pu beaucoup la voir la semaine passée, l'équipe avait été sur une enquête prenante et ils en avaient fini la veille seulement. Rick avait hâte d'accueillir sa fille au retour de l'Université ce week-end, et il ne pouvait s'empêcher de regarder l'heure. Sur son bureau quelque peu en désordre, une photo d'Alexis et de sa mère trônait sur la gauche, à côté de son téléphone, et son regard fut attiré par le cliché. Il n'aurait pas pu imaginer que l'entrée d'Alexis à l'Université le rendrait à la fois si fier et si nostalgique. Il la revoyait encore, essayant de déchiffrer ses rapports de mission lorsqu'elle n'avait que cinq and et demi, ou quand elle s'était mise aux arts martiaux pour faire comme lui à ses huit ans. Ah, il était clair que son petit lutin avait décidément bien grandit, devant une belle et brillante jeune fille dont il ne pouvait qu'être fier. Parfois, il se demandait à quoi aurait ressemblé sa vie si Meredith avait décidé d'élever leur enfant avec lui au lieu de se focaliser sur sa carrière. Est-ce qu'Alexis serait devenu aussi indépendante et mature qu'elle l'était aujourd'hui ? Se serait-elle orientée vers des études de droit, comme sa mère ? Tant de questions auxquelles Castle ne pouvait avoir réponse.

La sonnerie stridente du téléphone le ramena à l'instant présent et il décrocha, sous le regard interrogateur de ses coéquipiers. Après avoir raccroché, il se tourna vers eux :

« Au boulot les enfants, enlèvement à Central Park ! »


Alors, alors ? Pour les besoins de l'histoire, certains détails ne seront pas vraiment expliqués (par exemple, Castle qui s'appelle Castle alors qu'en vérité il s'agit de son nom de plume). Aussi, certains métiers, autre que ceux de nos 'tits Caskett, auront été modifiés. Est-ce que vous trouverez lesquels...? ;)

Je suis curieuse de savoir ce que vous pensez de cette idée d'UA, et aussi de ce petit prologue ! N'hésitez pas à me le dire, ça m'aidera à décider si je dois faire une cure à cause de toutes ces idées bizarres ! ^^