Hello everybody !
Alors voilà ça fait un petit moment maintenant que l'aventure a commencé, et je dois dire que depuis du chemin a était fait ! Je me suis donc dit qu'un peu de fraîcheur sur les anciens chapitres ne ferait pas de mal ! ;)
Or donc pour ceux qui passerait pour la première fois par ici : Bienvenue à vous j'espère que ce récit vous plaira =) et pour les plus anciens de mes lectures qui auraient eu envie de refaire un petit tour par ici, vous allez voir qu'il y a eu un peu de changement depuis le premier essaie posté ^^
Un mise à jour des chapitres 2,3 et 4 devrait suivre, mais je sais pas trop quand je l'aurais finis, donc si vous allez voir la suite avant que la mise à niveau est été faîte, ne vous étonnez pas de la différence ;)
En tous les cas j'espère sincèrement que vous prendrez plaisir à me lire ! =)
Important : Rien ne m'appartient dans cette histoire hormis les différences entre le Dating Game Amour Sucré et ma fanfiction.
Voilà, il me semble que c'est tout...
Je n'ais plus qu'à vous souhaiter une bonne lecture !
The Sweet and the Spicy
Chapitre 1 :
- '' Mesdames et messieurs, nous vous annonçons que nous amorçons notre descente. Veuillez regagner vos sièges, attacher votre ceinture et relever votre tablette. Ladies and gentleman's we announce that we are beginning our descent…" nous informa l'hôtesse, avec cette voix douce et chaleureuse commune à toute les chefs de cabines.
- * Alléluia les anges ont des ailes ! Pas trop top *, invectivais-je intérieurement partagée entre soulagement et irritation.
Il s'agissait de mon troisième vol consécutif et intitule de vous préciser qu'entre correspondances et turbulences, mes nerfs étaient sur le point de lâcher prise. Vingt-quatre heures dans les dents en classe économique, ça fait mal ! Aussi bien physiquement, que mentalement, quand, comme moi, on ne supporte pas l'avion. Osez me dire que ça vous plaît de vous contorsionner dans des angles improbables tout ça pour trouver le sommeil, pour aussitôt être réveillé par je ne sais quoi ! Osez prétendre que le bruit assourdissant des réacteurs est pour vos oreilles une douce berceuse de Mozart ! Ou encore osez affirmer ne serait-ce qu'une micro seconde que d'avoir un Minimoys qui tape la mesure dans le dos de votre siège ne vous rend pas tout bonnement cinglé et on en reparlera ! Et s'il n'y avait que ça ! Tout dans ces carlingues de fer me rendait dingue ! La nourriture au goût de plastique, l'air si sec qu'il en devenait difficile de respirer, la clim poussait à fond pour vous endormir, alors que justement vous ne le pouvez pas tant le froid vous mort les os ! Raaaaah ! S'il y a bien un moyen de transport que je déteste, c'est celui-là !
Je soufflai un bon coup en me pinçant l'arrête du nez afin de m'inciter au calme, ce qui me valut un regard en coin, méfiant, de mon voisin. En même temps, venant de la part d'un type qui a passé la plus claire partie de son vol à embêter le personnel de cabine parce qu'il trouvait que son plat n'était pas assez chaud, ou au contraire son café bien trop brûlant, cette réaction ne me fit même pas réagir.
- * Rien ne sert de s'énerver ma vieille, ce n'est pas comme ça que tu regagneras la terre ferme plus vite…*
Je n'en pouvais tout simplement plus ! Une heure de plus à rester assise enfermée dans cette boîte volante, et je ne donnais pas cher de ma peau…
- Anita ? Tout va bien ? s'enquit gentiment une hôtesse dont je reconnue la voix.
Je relevai vivement la tête pour croiser les yeux couleur soleil de mon interlocutrice.
- Oh, euh… oui Soledad. T'inquiète ! C'est juste que…
J'étais sur le point de lui dire tout le mal que je pensais des avions, avant de subitement me rappeler qu'au contraire, elle, adorait voler. Je ravalai très vite mes paroles acerbes, avant de dire un mot qui aurait pu blesser Soledad, qui s'était montrée si gentille et patiente avec moi tout le long de cette traversée.
- … que je trouve que le vol commence à se faire long, rectifiai-je de justesse.
La meilleure amie de ma mère m'adressa un immense sourire. Pas un de ces sourire forcé qu'on une majore partie des hôtesses, qui, soit dit en passant, me font plus penser à des robots qu'à des être humains. Non. Il s'agissait d'un vrai sourire doux et chaleureux illuminant son doux visage ovale entourait d'une cascade de boucles brunes. Il m'invitait à me détendre à l'approche de notre atterrissage.
- Ta maman te connaît vraiment par cœur, pouffa-t-elle légèrement. Elle m'avait prévenu que tu n'aimais pas l'avion, et que par conséquent, tu serais une passagère difficile à satisfaire. Tiens, prends ça. Je sais que tu n'as pratiquement pas touché à ton plateau repas, me dit-elle en me tendant une petite brioche.
- Oui bon en même tant c'est pas difficile à deviner hein ! Je passe mon temps à me plaindre lorsqu'on m'annonce que je dois prendre l'avion, bougonnai-je en croisant les bras sur ma poitrine, ce qui n'eut pour seul effet que d'accentuer d'avantage l'hilarité de la jeune brune. Soleldad, merci, pour la brioche !
- Je t'en prie ma grande ! Il va falloir que j'y aille, Anita. Nous n'allons pas tarder à atterrir. Il est grand temps que je regagne mon siège, m'annonça Soledad tout en posant sa main sur mon épaule.
Alalala… Sacré Soledad ! On peut dire qu'elle est ma mère faisait la paire… Elles se connaissent depuis le CP et ne ce sont jamais quitter depuis, même école maternelle, même école primaire, même collège, même lycée, même université… Vingt-cinq années les lies… Vingt-cinq années de pur délire d'après ce que j'ai pu apprendre lors des longues soirées où Soledad venait rattraper le temps perdu à la maison, pour le plus grand bonheur de ma mère qui ne se lassait pas de leurs longues conversation autour d'un petit cocktail, et pour le plus grand malheur de mon père qui ne savait plus où se mettre à ce moment là. En général, et je ne m'en plein pas, il choisissait ces soirées là pour m'emmener au cinéma et ensuite manger dans un fastfood. Il disait toujours : « ta maman et Soledad ont leur soirée, eh bien nous avons la notre, ne leur déplaise ! » et à chaque fois je rigolais ou lui souriais parce que le voir dans cette humeur mi boudeuse, mi rieuse m'avait toujours fait sourire !
- * Nom d'un panda rose fuchsia ! Il pouvait pas le poser plus doucement son engin de malheur ! Commandant de bord à la noix ! * râlai-je de plus belle, secouée par le choc de l'atterrissage, en marmonnant tout un tas de grossièretés dans ma barbe tandis qu'une bonne partie des passagers applaudissait, mon charmant voisin compris dans le lot.
Applaudissaient quoi d'ailleurs ? Youpi on est en vie ! Merci de ne pas nous avoir planté en mer cap'taine Kirk !
Décidément, mon humeur n'allait pas en s'améliorant, voilà que je me mettais à faire du cynisme maintenant ! Il devenait plus qu'urgent que je quitte cette atmosphère confinée si je ne voulais pas que ma santé mentale ne s'en trouve à jamais affectée…
- '' Mesdames et messieurs, le commandant de bord et tout son équipage vous souhaite la bienvenue à l'aéroport de Santa Gabriella. Il est quatorze heures, heure locale, il fait trente degrés et le temps est ensoleillé. Nous espérons que vous avez fait un agréable voyage sur notre compagnie et vous souhaitons un agréable séjour sur notre territoire. Nous vous prions de bien vouloir attendre l'arrêt complet de l'appareil avant de défaire vos ceintures et de récupérer vos bagages. Ladies and gentlemen's…''
- * Bon c'est pas tout mais faut y aller maintenant ! *
Les machines éteintes, je me levai non sans éprouver une certaine raideur au niveau de mes jambes restées immobiles ces douze dernières heures. Étant positionnée côté couloir, je n'eus aucun mal à accéder au porte bagage. Enfin une chose positive dans ce voyage me direz-vous ? Bande de petit joueur va ! Tout le mode sait qu'un voyage sans encombre, c'est vraiment pas marrant. Alors pour rendre le mien encore plus drôle, mes valises n'avaient rien trouvé de mieux que de s'engouffrer tout au fond des compartiments et bien entendue, moi et mon mètre soixante-sept nous sommes trouvés incapables de les récupérer ! Mais ça avait au moins un avantage ! Mon voisin si agaçant aller devoir attendre son tour pour récupérer ses affaires ! Après m'avoir empêché de dormir à se lever toutes les cinq minutes, je tenais enfin l'occasion de lui rendre la monnaie de sa pièce, bien que la situation ne me soit pas non plus franchement favorable…
- * Respire Anita, respire ma fille… Ne perd pas ton sang froid si près du but…, m'intimai-je mentalement. Reste zen…*
- Besoin d'aide mademoiselle ?
Je tournai la tête sur ma gauche. Un homme d'une quarantaine d'année me souriait gentiment.
- C'n'est pas de refus. Est-ce que vous pouvez attraper ces deux valises ? La rouge sur votre droite et la bleue marine qui se trouve juste à côté ?
Toujours aussi gentiment, il attrapa les valises que je lui avais désignées. Je le remercie aimablement pour son geste et avançai dans le couloir, pas à pas, derrière une mère qui tentait de son mieux de maîtriser ses deux jeunes fils (des jumeaux) qui n'en pouvais apparemment plus de rester immobile.
- * Au moins tu n'es pas la seule à perdre patience *, me rassurai-je en avançant derrière cette petite famille, un sourire d'épuisement peint sur le visage.
C'est ainsi que dix bonnes minutes plus tard, après avoir tirer mes valises derrière moi tout le long des allers de l'appareil et après avoir dit au revoir à Soledad, je me retrouvai à faire la potiche devant les tapis à bagages, attendant avec impatiente mes deux dernières valises. Et comme j'avais commencé sur une mauvaise lancée, mes bagages furent dans les dernières à apparaître sur les tapis. Heureusement que mon ITouch n'avait pas quitté ma poche. Au moins grâce à lui j'avais pu attendre en musique ! Dans le cas contraire… Non, je ne cherche même pas à savoir ce que j'aurai été capable de faire dans le cas contraire…
Mes valises (enfin !) récupérées, je n'eu plus qu'à passer au service de douane afin de répondre aux questions habituelles et dû mettre le mode cynisme en sourdine afin de ne pas m'attirer d'ennuies. Même si je dois admettre que je fus très tentée de répondre aux douaniers que je transportais de la drogue (du chocolat noir) et une bombe atomique (le dernier album de Tree Days Grace, Transit of Venus). Mais nan ! La gentille petite Anita se montra extrêmement polie et obligeante. Sur les nerfs avec une tête de six pieds de long, mais polie et obligeante. Si, si, c'est possible je vous l'assure !
Une fois cette dernière corvée accomplis, je me dirigeai vers les portes de débarquement. Celles-ci franchies, je plissai immédiatement les yeux. La luminosité était nettement plus élevée que de l'autre côté ! J'allais maintenant devoir retrouver ma tante dans ce soleil aveuglant, et cette masse de monde impressionnante ! Marchant à tâtons vers ce qui me semblait être la porte de sortie de l'aéroport, je ne remarquai pas tout de suite la chose jaune fluo qui me courait droit dessus.
- ANITA ! hurla le canari qui venait de me prendre dans ses bras.
- Tante…tante Carla ? réussis-je à bafouillai trente seconde plus tard (le temps que l'information remonte tout en haut).
- Tut ! Tut ! Tut ! Combien de fois vais-je devoir te le dire ? Appelle-moi Tata ! gronda-t-elle en me libérant de son étreinte chaleureuse. Trésor, tu as une mine tout bonnement affreuse ! L'avion ne te réussit absolument pas !
- * Ça c'est fait… Et avec le sourire en plus…*
Comme vous le comprendrez bien assez tôt, ma très chère tante est quelqu'un de…comment dire… de légèrement, voir carrément, excentrique et exubérante. Ce qui explique la raison pour laquelle elle se trouvait devant moi vêtue d'une robe d'un jaune pétant agrémentée d'une ceinture noire, de spartiates à talons assorties à la dite ceinture, et d'une bague fantaisiste agrémentée de petites plumes rouge sang. Ça, ça passe encore me direz vous, je vous le concède. Non, ce qui capta sans demi-mesure mon regard, et ceux de toutes les personnes présentes, c'était la perruque rose fuchsia qu'elle portait fièrement sur sa tête !
- Alalala ma Chériiie comme je suis heureuse de te voir ! enchaîna-t-elle en me prenant l'une de mes valises des mains. Tu as fait bon voyage ? As-tu vu de belles choses durant toutes ces horribles heures de vol ? Le personnel a-t-il était correcte ? As-tu pu dormir ? …
- Heu…ou…
- Oh ! Et comment va ma chère sœur et mon beau frère ? Tu sais que ces deux ingrats ne m'ont pas donné la moindre nouvelle depuis plus d'une semaine ! Et quelle semaine ma Chérie ! La plus longue de toute ma vie ! Figure-toi que…
Ainsi continua son monologue jusqu'à la voiture. Car oui vous l'aurez compris, tante Carla fait bien partie de ces personnes qui peuvent parler toute seule des heures durant sans que l'on puisse en placer une. Étant complètement vidée et peu désireuse de faire la conversation, je peux vous garantir que cela ne me gêna pas le moins du monde ! Elle m'aida à mettre tout mon paquetage dans le coffre de son Audi gris métallisé (rendons grâce au Ciel, le concessionnaire de Tata n'avait pas ce model en jaune), et sur la banquette arrière. Les portières claquées, nous étions parties pour encore deux longues heures de routes avant d'arriver dans la ville où j'allais pourvoir entamer un nouveau départ.
À ma plus grande surprise, le trajet ne fut pas aussi déplaisant que ce à quoi je m'attendais. Ma tante eut bien évidement le monopole de la parole (comme ci le contraire était humainement possible !), mais je dois dire qu'il me plaisait assez de l'écouter me parler de ma nouvelle ville, de mon nouvel environnement… Elle ne tarissait pas d'élonge sur mon nouveau lycée au nom assez douteux je dois dire : Sweet Amoris… si je me fie à cette appellation, je dois dire que ça promet ! Ça et le fait que ma tante semblait entièrement conquise par le lieu. Honnêtement, la connaissant, j'ai peur…
D'après elle, l'établissement était l'un des meilleurs de la région avec « des taux de réussites impressionnant aux examens », « un très beau cadre », « une infrastructure remarquable » et « une belle brochette de jolis garçons »… Étant sous l'influence du jet lag il me fallu un certain temps pour percuter.
- Attend pause là ! Comment tu peux savoir ça ? m'exclamai-je alors qu'elle avait embraillé sur un tout autre sujet : son loft et ses environs.
- Tout simplement parce que j'habite là-bas depuis l'an passé, petite sotte, rigola-t-elle joyeusement.
- Mais non ! Pas le loft ! Ton allusion aux garçons !
- Je vois où sont tes priorités ma petite…, lança Carla sournoisement en me décochant un sourire en coin qui ne traduisait que trop bien sa pensée.
- Ah ! Parle pour toi ! répliquai-je du tac au tac. Tout ce que je t'ai demandé, c'est comment tu pouvais savoir ça ! Que je sache, ce n'est pas le genre de chose que les établissements mentionnent dans leurs prospectus ! C'est plutôt moi qui en apprends sur ton esprit mal détourné !
Le sourire de ma tante ne s'en fit que plus grand. Elle finit même par éclater de rire, faisant ainsi une embardée sur le côté. Embardée qui faillit bien nous coûter un accident d'ailleurs ! Si elle n'avait pas rectifié à la dernière minute, nous aurions joué aux auto-tamponneuses avec un camion de fret. Inutile de préciser qui l'aurait emporté je crois…
- Touchée, coulée ! J'avoue tout ! Je le sais parce que j'y ais fait un tour il n'y a pas si longtemps. Tu ne t'attendais tout de même pas à ce que je ne procède à aucune vérification de ton nouvel établissement. Tu me connais voyons ! Consciencieuse dans les moindres détails !
- Ben justement…, marmonnai-je tout bas dans l'espoir qu'elle ne l'entende pas. Surveille plutôt ta route Tata ! J'ai pas envie de finir dans le décor à peine arrivée…
- Mais dites-moi ! Quel caractère ! Ce n'est pas très agréable tout ça ! Pas étonnant que tu n'es encore trouvé le prince charmant !
- Tu sembles avoir oublié que je viens de me coltiner un total de vingt-quatre heures de vol. Je pense que j'ai quand même le droit d'être légèrement irritable, raillai-je, un rictus mauvais étirant ma bouche.
- Un point de plus pour toi ma Puce ! Aller, tu sais bien que ta chère Tata te taquine ! D'ici un petit quart d'heure nous serons arrivés. Patience.
Je levai les yeux au ciel. C'est que de la patience, je commençais à ne plus en avoir ! D'autant plus que notre arrivée signifiait de longues heures passées à défaire mes valise, préparer ma chambre, mon lit,… bref il y avait du rangement en perspectives… Le rangement et moi n'étions pas des ennemis jurés, au contraire, faire le ménage avait l'étrange aptitude de me détendre. Mais avec toute la fatigue que j'avais accumulée, je n'avais pas vraiment le cœur à m'y mettre…
Bien que cela me parue durait plus d'un quart d'heure, après avoir traversés à vitesse réduite un centre-ville aux bâtiments et enseignes plus différents les uns que les autres, nous finîmes par nous engager dans une rue résidentielle où se suivait un certain nombre de loft et quelques petites maisons sur étages. Personnellement, je ne voyais pas du tout la logique de placer ces maisons ici. Pour moi, elles juraient plus qu'autre chose dans ce dehors qui mêlé à la fois style urbain et banlieusard ; mais je n'eus pas le temps de m'attarder longtemps sur ce détail car bientôt la voiture s'arrêta face à une porte de garage bordés d'une grande haie. Tante Carla se saisit alors de la télécommande qui se trouvait dans sa boîte à gant, et, tout en me faisant un clin d'œil très appuyé, elle actionna la porte métallique du garage qui se releva dans un grincement terriblement désagréable.
La voiture garée, je quittai l'habitacle, les jambes toujours aussi lourdes et raides que lorsque que j'avais atterris.
- * Cette installation promet d'être une vraie partie de plaisir…* songeai-je en aidant ma tante à vider le coffre de son Audi.
Les bagages en mains, Carla prit la tête de notre petit cortège pour ouvrir une porte qui semblait déboucher sur l'intérieur de son loft.
- Bon, j'ai bien conscience que cet appartement est un petit taudis par rapport à ce que tu as pu connaître, mais je l'ai trouvé assez sympathique, s'excusa ma tante d'un ton blasé en posant mes valises quelques mètres plus loin.
Connaissant Tata, je m'attendais à trouver des imprimés léopards et zèbres un peu partout dans la pièce, ou alors des meubles aux formes assez improbables si vous voyez ce que je veux dire (du genre table flamand rose, ou lampe en forme de fraise, que sais-je moi ! Elle avait bien été capable de venir me chercher avec une perruque rose flashy posée sur la tête !). Imaginez un peu le choc que je reçue en pénétrant dans une pièce baignant littéralement dans la lumière, décorée avec goût et finesse ! C'est bien simple, je restai totalement paralysée devant tant d'élégance et d'harmonie. J'en lâchai même mes valises qui s'écrasèrent lourdement au sol.
- Tu…tu te moques de moi ?! C'est…c'est de loin le plus beau loft que j'ai jamais vu !
- Vraiment ? Alors je suis heureuse qu'il te plaise ! J'ai refait entièrement l'aménagement à mon goût ! Je suis tout bonnement fan du American urban style. J'espère que les espaces ouverts ne te gênent pas.
- Au contraire, j'adore !
- Parfait ! Dans ce cas, ne perdons plus notre temps. Il est seize heures moins le quart à ma montre et comme tu n'as cessé de me le faire remarquer : ton vol t'a fatigué. Alors voilà ce qu'on va faire : je te conduis à ta chambre, tu te débarrasses de la corvée de rangement, et moi pendant ce temps, je nous prépare un repas digne de ton arrivée. Ça te va ?
- Plutôt deux fois qu'une, oui !
- Splendide ! trépigna de joie tante Carla.
Nous nous ressaisîmes des valises que nous montâmes à l'étage en empruntant l'escalier ouvert qui menait aux chambres, situées à l'étage. Étage d'ailleurs totalement ouvert ! D'en haut, on avait vu sur pratiquement tout le rez-de-chaussée ! Seules certaines portes se trouvant dans les rares angles morts échappaient à ce panorama auquel je n'étais pas habituée dans la maison de mes parents.
- Mais que diable as-tu mis là-dedans ! rouspéta Tata en posant la dernière valise sur le palier, encore toute essoufflée d'avoir dû soulever cette charge.
- À peu près tout ce que j'ai pu dans les limitations imposées.
- J'ai plutôt l'impression que tu as transporté toute ta chambre avec toi ma Chérie ! s'esclaffa-t-elle. Il est temps que je te laisse à présent ! Le repas ne va pas se faire de lui-même ! Ta chambre est celle de droite ; surtout, fais comme chez toi mon Ange.
C'est ainsi que ma lâcheuse de tante m'abandonna à mon triste sort.
Tout comme lorsque j'avais découvert l'étage d'en dessous, la chambre me laissa dans un état second quelques secondes. Pour sûr, j'allais me plaire ici ! Un rez-de-chaussée tout droit sortie d'une série américaine, une chambre immense, lumineuse, avec une petite véranda qui donne accès au jardin et…
- * Non ! Je rêve ?! J'ai même ma propre salle de bain ! Une salle de bain super design qui plus est ! Tata, je t'aime ! *
Ce petit tour d'horizon fait, je me m'y au travail. Je pris une valise au hasard, la soulevai, la posai sur mon lit à double place et l'ouvris. J'entrepris alors ma longue phase de rangement.
Petit à petit mon dressing fut plein et l'une de mes valises vides. Le même principe fut valable tout le long de l'après midi : une valise vide était égale à un espace rempli. Au final, ma bibliothèque se trouva presque totalement comblée, mon bureau parfaitement agencé (il faut dire que j'avais vraiment galéré pour pouvoir mettre mon ordinateur portable, mes baffes, mes livres de cours, des feuilles et un pot de stylo sur la même surface sans que je ne sois gênée pour écrire, mais que le résultat était plus que satisfaisant), mes CD tous installés dans la jolie tour en fer forgées que tante Carla avait eu la bonne idée d'acheter et chacun de mes divers cadres, bibelots et autres objets sentimentaux trouvèrent lors place dans ma nouvelle chambre. Il ne manquait plus que la touche finale : une photo où Maman, Papa et moi étions tous trois réunie, tout sourire. Je choisis de poser le cadre sur ma table de chevet, juste derrière mon radio réveil qui affichait 18 H 30.
- * Maman…Papa…si vous saviez à quel point vous me manquez *, songeai-je en déposant un baisé sur le bout de mes doigts pour les coller sur le cadre.
- * Allons Anita ! C'est pas comme-ci c'était la première fois qu'ils partaient pour leur travail en te laissant !*
- * Peut être mais c'est la première fois qu'ils partent pour un temps si long…*, soupirai-je intérieurement en réponse à ma propre remarque… hummm … * Bon c'est pas tout mais je me prendrais bien une douche moi !*
Je ne serais vous dire combien de temps je suis restée à me délecter de la sensation de l'eau chaude parcourant la moindre parcelle de ma peau mais ce que je peux vous garantir que cela me fit un bien fou ! L'odeur de l'avion empestait littéralement tout mon être, sans parler de cette horrible sensation de pesanteur que j'éprouvais dès que je bougeais… Cette douche était la meilleure chose qui me soit arrivée ces dernières vingt-quatre-heures !
Ma toilette achevée, je sortis de ma chambre revêtue de mon pyjama d'été en frottant vigoureusement ma chevelure noire avec ma serviette afin de la sécher au plus vite, même si avoir les cheveux mouillés était encore agréable en cette période de l'année.
- Le dîné est-il bientôt près Tata ? Je meurs littéralement de faim ! m'exclamai-je en m'accoudant au bar de la cuisine.
- Eh bien comment te dire ça ma petite… il faut croire que j'ai une fois de plus fait trop cuire le repas.
Sur quoi elle se retourna et déposa devant moi un poulet totalement carbonisé, ce qui ne manqua de me faire glousser de rire. Maman m'avait prévenu que le don culinaire avait sauté une génération, mais je ne me doutais pas que les dégâts puissent être aussi grands ! Comment avait-elle fait son compte ? Le poulet semblait carbonisé, mais les légumes l'accompagnant, à peine cuits ! Et… cette chose brunâtre, gluante, était-elle censée être de la sauce ?
- J'avais pourtant suivis la recette à la lettre, ronchonna Carla en m'offrant une moue de mécontentement.
Je ne pus alors m'empêcher de rire aux éclats.
- Dé…désolée…Tata…mais…tu…tu devrais voir ta tête, réussis-je à articuler alors que j'étais tout simplement pliée en deux.
- Mais quelle ingraaaatitude ! s'outragea ma tante. Alalala… pliez vous en deux pour cette petite ingrate et regardez le résultat… Enfin…je dois bien admettre que ma réputation de mauvaise cuissière n'est plus à faire. Heureusement que j'avais commandé un repas de secoure à Antoine en prévision de ce nouvel échec…, soupira-t-elle résignée en s'accoudant en face de moi.
- Qui… Qui est... Antoine ? m'enquis-je une fois ma crise de fou rire calmée.
- Ma Chériiie ! Antoine est juste le meilleur traiteur de toute la ville et de ses environs ! Ses plats sont tout bonnement divins ! Depuis mon arrivée je ne jure que par lui ! Sans son fantastique service je serais morte empoisonnée par ma propre cuisine depuis bien longtemps. Oh ! Je me souviens de la première fois que je suis allée commander chez lui. J'avais choisi un repas typiquement japonais ! Tu me connais, j'adore tester les mets étrangers ! Enfin bref, je ne savais pas quoi choisir parce que, vois-tu…
- * Et la voilà repartie pour un tour… Décidément, je sens que nos conversations risquent d'être très intéressantes…*
Tata pérora ainsi jusqu'à ce qu'Antoine lui-même vienne nous livrer le repas ; pour la plus grande joie de Carla qui venait de se trouver une nouvelle victime. Pauvre de lui… si vous aviez pu voir la gêne sur son visage lorsqu'elle aborda sa vie sentimentale après seulement dix minutes de discussion. Heureusement pour Antoine, j'étais passé maître dans l'art de faire dévier les conversations de ma tante. Je réussis donc sans trop de difficulté à lui faire changer de sujet, ce qui soulagea le traiteur au vu du regard reconnaissant qu'il m'adressa. J'y répondis par un sourire avant de décréter que si je ne mangeais pas dans les minutes à suivre, je faisais un malheur. Sur quoi Tata s'éparpilla en excuses et invita même son cuisinier préféré à partager notre repas ; ce qui le plongea là encore dans un grand embarras. Cependant il réussit à décliner l'offre et à repartir, en promettant un repas à ma tante, sans pour autant fixer de date. Est-il bien obligé de préciser qu'il n'avait visiblement nullement l'intention de tenir sa promesse ?
Le chef de Chez Antoine partie, tante Carla me fit la visite complète et minutieuse de sa cuisine. Je peux vous dire que pour quelqu'un qui ne cuisine jamais, elle était particulièrement bien équipée ! S'en était même du gâchis à ce niveau-là ! Un four de compétions, une plaque de cuisson dernière génération, une hotte, assortiment de couteaux, robot ménagé perfectionné, micro-onde, etc. Tout ça dans un état presque neuf ! De savoir qu'elle possédait tout cet équipement, et qu'elle ne cuisinait pas me pinça le cœur. Il y avait tant de bons plats à faire, et facilement en plus, avec tout son matos de chef ! Et elle ne semblait même pas s'en rendre compte ! Non. Carla, elle, ça lui passait au-dessus de la tête ! Mais s'il y avait bien une chose qu'elle savait utiliser, c'était son bar à vin, subtilement encastré dans le mobilier. Pour fêter mon arrivée, elle en sortie d'ailleurs une bouteille de vin blanc.
- Heu… Tata, je ne bois pas, lui rappelai-je, un peu gênée à mon tour par son attitude.
- Baliverne ! Tes parents ne sont pas là pour te surveiller ma Chérie ! Je ne vois pas ce qui te retient de prendre un petit verre en compagnie de ta Tata préférée !
- Je sais pas Tata, peut-être le fait que je commence à dormir debout ? ou alors, c'est juste une idée hein !, que je tiens pas à passer une mauvaise nuit à cause d'un caprice d'une trentenaire qui n'a personne avec qui se servir un verre ? Surtout qu'en plus, j'vais devoir me lever demain pour mon premier jour, alors que je serai encore en plein jet lag. Mais je dis ça, je dis rien moi…
- Ma pauvre petite… si jeune et déjà si vieille…, soupira-t-elle en rangeant la bouteille dans son bar à vin. Que vais-je bien pouvoir faire de toi… ? C'est toute ton éducation qu'il va falloir que nous retravaillions, enchaîna Carla en prenant place en face de moi, sourire aux lèvres. C'est à se demander qui est l'ado et l'adulte dans cette maison…
Je lui pardonner sa boutade dans un immense sourire joyeux, et inspirée lui répondit par une autre pique qui ne manqua pas de la faire rire.
Cette soirée s'acheva comme elle avait commencé, dans la joie et la bonne humeur. La première soirée d'une longue année… D'ailleurs pour être sûre de la passer sans risquer l'intoxication alimentaire, il fut décidé que je m'occuperais de nous faire la cuisine et Tata des courses. Antoine avait beau être un cuisinier divin, il n'en demeurait pas moins que tante Carla allait finir par se ruiner à tout commander chez lui.
Mon assiette vidée, Tata m'ordonna d'aller me coucher sans me soucier du rangement car, je cite : « ma Chérie, ta mine est encore plus affreuse qu'elle ne l'était à ton arrivée. Tu fais peur à voir. Jamais tu ne ferras bonne impression dans ton nouvel établissement avec une tête pareille. Va vite te coucher, je m'occupe de tout ! Tu as une longue journée qui t'attends demain… »
Trop heureuse de pouvoir enfin dormir, je me précipitai dans ma salle de bain pour un brossage sommaire de dents et de cheveux, avant de m'effondrer dans mon doux lit. Il ne me fallut pas plus de quinze secondes pour sombrer tout droit au royaume de Morphée en songeant à ce que demain me réservait…
Vilà pour ce premier chapitre ! =)
Je sais bien qui a pas vraiment d'action, mais faut bien mettre le cadre en place X) Ne vous inquiétez pas, dans les chapters suivants ça bougera un peu plus ;)
See you,
Yuki Hunter
