Titre : Kokoro's cards
Disclaimer : Les personnages sont simplement le fruit de mon imagination (à part quelques exceptions dont Kero en tête de liste) mais les lieux et le contexte appartiennent aux auteurs de la série.
Mot de l'auteur : J'avais il y a longtemps posté le premier chapitre de cette même histoire et en observant non seulement la qualité de l'histoire et le nombre hérissant de fautes, j'ai pris une importante décision. J'ai réécrit intégralement le texte et je vais le poster au fur et à mesure afin de recueillir vos avis sur cette histoire qui me tient toujours autant à cœur après des années.
Cette nuit là j'ai fait un rêve étrange.
Une volée de cartes gravitait autour d'une personne un livre à la main de l'autre elle tenait fermement un sceptre. Ses cheveux noirs virevoltaient en tous sens à cause d'un vent puissant, elle résistait pourtant à son souffle le dos bien droit. Elle avait crié un mot que je n'avais pas pu entendre à cause du grondement de l'eau qui s'élevait en trombes autour d'elle. Puis j'ai aperçu son visage avant de me réveiller en sursaut, c'était le mien.
Au loin j'ai entendu ma grand-mère qui répétait mon nom augmentant petit à petit l'intensité de sa voix.
-Mizuno ! Debout !
J'ai cligné des paupières encore absorbée dans ce rêve étrange.
-Tu vas être en retard jeune fille !
L'engourdissement de mon corps a disparu et la panique a pris place. Je me suis levée à toute vitesse en m'habillant à la hâte après avoir donné un coup d'œil à mon réveil. J'allais être en retard.
J'ai descendu les escaliers en courant et ma grand-mère m'attendait une tranche de pain beurrée à la main.
-Ca ne te ressemble pas.
J'ai eu un petit sourire et elle m'a tendu la tranche de pain que j'ai attrapé entre les dents prenant mon skate bord d'une main tandis que l'autre ouvrait la porte. Je suis allée du plus vite que j'ai pu mais au loin je voyais déjà le portail fermé. C'était mon premier jour en 3ème et j'étais en retard une véritable catastrophe. J'ai balancé ma planche par-dessus le mur dans les buissons et j'ai escaladé discrètement, le seul endroit épargné par les caméras. Je me suis dirigée vers la cour où, comme chaque année un tableau avec la liste des élèves par classe était affiché. J'étais dans la 3ème7 et dès que j'ai vu le numéro de salle je m'y suis précipitée ralentissant le pas juste avant l'entrée pour ne pas avoir l'air essoufflée. J'ai regardé du coin de la porte qui était dans ma classe et je n'ai pas pu m'empêcher de faire la grimace. La seule personne qui me tapait sur les nerfs depuis la maternelle était immanquablement dans ma classe, et ce chaque année, une vraie poisse.
Il y avait aussi une majorité de visages inconnus mais je n'avais pas envie de partager ma table alors je me suis assise au fond près de la fenêtre, seule.
Le professeur entra et, comme toute première journée, tout se passa sans encombre et platoniquement. Nous sommes allés chercher nos manuels et on nous a libérés en début d'après midi. Je suis partie en direction de chez moi mais je me suis arrêtée avant, chez mon libraire. Un vieil homme que j'apprécie beaucoup et je pense que ça a toujours été réciproque.
Je suis entrée dans la boutique rangeant ma planche et mon sac sur le côté près du porte manteau. Cette boutique avait un aspect antique, aucune technologie de pointe, ni même d'ordinateur ici. Gontran était convaincu qu'un libraire ne devait pas s'encombrer de technologie, après tout c'était elle qui avait favorisé le déclin de beaucoup d'auteur et maisons d'édition peu connus. Je me suis avancée mais celle-ci semblait vide. Je l'ai appelé mais je n'ai eu aucune réponse. Je suis allée à l'arrière boutique là où il mettait ses nouveaux ouvrages. Un bruit étrange comme un bourdonnement résonnait et plus je m'approchais de la remise plus il s'intensifiait. Je me suis arrêtée devant la porte, je pouvais percevoir les vibrations qui s'en dégageaient. Hésitante, je l'ai tout de même ouverte. J'ai cligné des yeux, incrédule. Un livre luisait dans cette pièce sombre et je ne doutais pas un instant qu'il était aussi à l'origine du bruit. J'ai difficilement avalé ma salive puis je me suis avancée vers lui. Au moment où je l'ai touché, il a arrêté de luire et j'ai pu regarder sa couverture. Il était intitulé « Sakura », je l'ai tout de suite reconnu et à ce moment, la curiosité a remplacée la peur. C'était le livre de mon rêve. Il était rose décoré de soleils, de lunes et d'étoiles. J'ai observé la tranche du livre, elle était fermée par une lanière. Pourtant quand mes doigts l'ont touché il s'est ouvert de lui-même. Je suis restée surprise un instant puis j'ai vu ce qu'il contenait : un jeu de carte. Celle posée sur le dessus était une longue carte rose, une jeune sirène illustrait son centre et sur le bas était indiqué son nom. Ces deux mots avaient quelque chose d'hypnotique et sans vraiment y penser je les ai prononcés à voix haute.
-The Watery.
Je sentais que quelque chose de bizarre se passait pourtant j'ai répété encore une fois ce nom scellant ainsi mon destin.
-Watery.
Une chose incroyable s'est alors passée, un tourbillon d'eau s'est élevé du livre envoyant les cartes dans toute la pièce. Une à une elles ont disparues dans un éclair blanc traversant murs et obstacles. J'en avais toujours une dans la main et alors que la dernière allait partir à son tour, d'un geste désespéré, je l'ai attrapée sans trop savoir pourquoi. J'ai regardé ces deux cartes sans oser les nommer à voix haute. Sur la deuxième était écrit Sword et comme l'indiquait son nom elle était décorée d'une épée à la verticale, entravée par de nombreuses chaines.
J'allais emporter le livre et les cartes avec moi quant de nouveau le livre s'est mit à briller. Par pur reflexe je l'ai lâché et une petite peluche jaune en est sortie en faisant battre les deux petites ailes sur son dos. Sa queue se balança de gauche à droite et il bailla bruyamment en agitant ses deux grandes oreilles rondes. Il ouvrit les yeux et après un temps de battement son expression se transforma quand il posa son regard sur ma main et qu'il vit les deux cartes. Il se mit à hurler en s'agitant dans tous les sens et se plaça à quelques centimètres de mon visage.
-Ne me dis pas que tu as perdu les cartes ?!
Un bégayement sans aucun sens sortit de ma bouche et la peluche s'énerva.
-Quoi tu as perdu ta langue ? Où sont MES CARTES !
J'ai tendu ma main vers lui et j'ai parlé le plus clairement que j'ai pu.
-Les autres se sont envolées. Je suis désolée je n'en ai que deux.
Il a poussé un long soupir et m'a regardé d'un air las.
-Tu as fais mieux qu'elle je suppose que je devrais être content …
Je n'ai pas répondu comme je ne voyais pas vraiment de quoi il parlait. J'ai entendu du bruit la porte d'entrée venait de s'ouvrir. Sans réfléchir j'ai pris le livre, j'y ai mis les deux cartes et j'ai caché la peluche sous mon tee-shirt. Je me suis précipitée vers la porte la tête baissée et j'ai récupéré mes affaires. Dans mon dos j'avais entendu le vieux libraire mais je n'aurais pas su quoi lui dire sans avoir l'air suspect, alors autant m'enfuir. Je me suis arrêtée près du local à poubelle à côté de chez moi et j'ai laissé la peluche sortir. Il a commencé à hurler que j'avais failli le tuer et à ce moment, j'ai presque regretté que ce ne fut pas le cas. J'ai mis ma main sur sa bouche en lui faisant signe de se taire mais il m'a mordu. Je l'ai évidemment lâché et heureusement il n'a pas fait plus de bruit. Il semblait bouder et je me suis approchée de lui ne sachant pas par où commencer.
-Monsieur la peluche dites que sont ces cartes exactement ?
Il a tourné la tête en un instant l'air mauvais et tout en prenant un air fier il m'a répondu.
-Je ne suis pas une peluche, je suis Keroberos le gardien de ce livre.
Il m'a jeté un autre regard noir et a continué.
-Ces cartes que tu as perdues sont les cartes de Sakura, elles détiennent un pouvoir immense et dangereux. C'est pourquoi il faut absolument les retrouver.
J'ai hoché de la tête sans vraiment comprendre où il voulait en venir.
-Evidemment ce sera une tâche ardue mais il ne faut pas perdre espoir. Je suis sûr que tu y arriveras.
Ma tête avait manqué un hochement et mon cœur un battement. J'avais sans doute mal entendu alors machinalement j'ai répondu.
-Bonne chance pour tes cartes.
Il m'a regardé perplexe.
-C'est toi qui va les récupérer. Pas moi. C'est toi qui les as perdues !
J'ai ouvert la bouche complètement assommée.
-Mais comment ?
Il a rigolé comme si la réponse était évidente.
-En devenant chasseuse de carte bien sur. Tu seras la nouvelle chasseuse de carte à partir d'aujourd'hui.
J'ai pris mon sac et je me suis levée murmurant un dernier « Désolé ». Je suis allée chez moi, j'ai ouvert la porte, dit que je n'avais pas faim à ma grand-mère et je suis allée dans mon lit. J'ai fermé les yeux et j'ai entendu quelqu'un taper contre le verre de ma fenêtre. Je me suis retournée et j'étais sûre de ce que j'allais voir, le petit Keroberos se tenait là sur le rebord de ma fenêtre. Il m'avait suivit.
Je ne pouvais pas le laisser dehors au risque qu'il alerte tous le voisinage alors je me suis levée pour lui ouvrir. J'ai posé mon doigt sur mes lèvres pour lui faire comprendre qu'il ne devait pas faire un bruit et j'ai ouvert. Je lui ai demandé de m'attendre près du local sans faire de bruit. Ne pouvant pas rester dans ma chambre au risque que ma grand-mère nous entende, je me suis rendue dans la cuisine. Je suis sortie par la fenêtre sans un bruit, la porte d'entrée grinçante m'aurait trahie. A nouveau je me suis rendue au local à poubelle puis nous avons continué notre discussion.
-Si tu ne retrouves pas toutes les cartes le monde entier va devenir apocalyptique, il y aura des incidents à chaque coin de rue ! Les humains ne pourront rien y faire et ce sera ta faute. Tu pourras dormir en sachant ça ?!
-Je suis aussi humaine alors qu'es ce que je peux faire de plus qu'eux ?!
-Tu as pu ouvrir le livre ! Tu possèdes des pouvoirs magiques même s'ils sont encore faibles.
C'était tellement surréaliste. Je ne pouvais pas accepter ça aussi brutalement et encore une fois j'allais m'enfuir quand mon sang se glaça dans mes veines en même temps que celui de Keroberos. Ma grand-mère se tenait devant nous sans dire un mot.
1 jour Jeudi 04 Septembre
