Bonjour c'est encore moi ! Cette fic, je l'ai écrite à quatre mains avec Squalita sur msn. Pour ceux qui ne connaissent pas le principe, chacun choisit un personnage et ne s'occupe que de lui (paroles et passages de récits le concernant) et la fic se construit comme ça en totale improvisation. Au bout du compte, on s'est retrouvées avec une histoire sympa donc je l'ai remise en forme pour pouvoir la poster ici. Pour savoir qui a fait quoi :
Squalita : Yoshiki, Pata, Heath, Kaori
Moi : hide, Toshi et les deux cinglés auxquels Yoshiki sera confronté.
J'espère que vous prendrez autant de plaisir à la lire que nous avons eu à l'écrire !
Le groupe était en province pour la dernière partie de la tournée du Dahlia Tour. Ils venaient de finir l'un de leurs concerts et étaient revenus à l'hôtel pour se changer et dîner.
Heath et Pata furent les premiers à arriver dans la petite salle qui leur était réservée pour le repas. Ils s'assirent et attendirent les autres en discutant du prochain concert qui devait avoir lieu le lendemain.
Toshi arriva dans la salle à manger, portable à la main, avec un sourire jusqu'aux oreilles. C'était son air habituel depuis qu'il avait rencontré Kaori. Il n'y avait pas plus heureux que lui !
- Alors Toshi ? Elle est où ta promise ? demanda Heath d'un ton joyeux.
- En ce moment chez sa mère qui prend autant de plaisir à organiser notre mariage que s'il s'agissait du sien ! répondit le chanteur en s'asseyant. Vivement la fin de la tournée que j'aille la retrouver !
Pata, silencieux comme à son habitude, écoutait avec un sourire placide en jouant avec ses baguettes. Les minutes passèrent et l'estomac de Heath criait famine :
- Bon il font quoi hide et Yoshiki ? Je commence à avoir sérieusement faim moi !
Et justement, hide arriva, encore euphorique de leur concert.
- Ah enfn ! dit Heath. Tu t'es perdu dans les couloirs ?
hide leva le nez d'un air fier :
- Non j'étais aux prises avec trois charmantes fans qui s'étaient cachées deux dans mon placard et une dans mon lit !
Heath pouffa de rire en sachant pertinemment qu'il plaisantait.
- Et alors ? Tu les as dégagées ?
hide prit l'air offusqué :
- Je croyais que tu me connaissais mieux ! Je les ai gardées bien au chaud pour tout à l'heure…
Toshi secoua la tête en riant :
- Bon il est où Yoshiki ? J'ai un truc à lui dire.
- Euh hide, dit Heath, puisque tu es encore debout, vas voir un peu ce qu'il fabrique parce que ça commence à faire long !
hide regarda Toshi d'un air surpris :
- Tu ne sais pas ce qu'il fait ?
Toshi répondit d'un ton léger, les yeux baissés sur son menu :
- Non pas depuis qu'on est rentrés. Il m'a dit qu'il ne se sentait pas bien et qu'il voulait se reposer.
Les yeux de hide se firent plus durs mais Toshi ne s'en aperçut pas. Le guitariste n'aimait pas beaucoup le changement d'attitude de Toshi envers Yoshiki.
C'est pourtant toi qui devrait t'inquiéter pour lui…Autrefois tu serais déjà parti le chercher.
Il ne supportait plus le sourire béat qu'il affichait en permanence alors qu'en même temps Yoshiki devenait plus triste de jour en jour. Mais Toshi ne voyait plus rien en dehors des yeux de sa fiancée et il semblait avoir oublié son meilleur ami. hide ravala les mots qu'il brûlait de lui balancer au visage et déclara :
- J'y vais !
- Ok on vous attend, dit Heath.
Pendant ce temps, Yoshiki était encore dans sa chambre d'hôtel, torturé par une douleur qu'il s'efforçait de cacher à tous ses camarades. Depuis que Toshi lui avait annoncé qu'il allait se marier, il se sentait totalement brisé. Il ne cessait de s'en vouloir de ne jamais lui avoir parlé des sentiments qu'il nourrissait pour lui depuis l'adolescence. S'il avait parlé peut-être que…mais il avait laissé passer sa chance et voir Toshi aussi heureux avec cette femme ne faisait que le plonger dans une profonde déprime.
Il se leva du lit où il était assis et s'approcha de la fenêtre. Les lumières de la rue jetèrent une lueur orangée sur ses traits tirés. Soudain, une larme coula sur sa joue et comme si elle avait entraînée les autres, Yoshiki enfouit son visage dans ses mains et se mit à pleurer, l'esprit hanté par des images horribles de Toshi et de sa fiancée. Il tomba à genoux, incapable de tenir davantage sur ses jambes. Cette situation était si pénible pour lui qu'elle lui drainait toutes ses forces et il se sentait partir. Son cœur lui faisait tellement mal qu'il avait l'impression qu'il se contractait en pleurant des larmes de sang. N'importe comment qu'il envisage la situation, il ne voyait aucune éclaircie ni aucune porte de sortie. Il était condamné à un amour à sens unique qui allait finir par le tuer.
De son côté, hide traversait le couloir à grandes enjambées en direction de la chambre de Yoshiki. Son instinct lui soufflait que s'il ne s'était pas montré, ce n'était pas en raison d'une simple fatigue causée par le concert.
Toshi no baka ! Si tu savais ce que tu lui fais subir avec ton bonheur…dire qu'il trouve encore le moyen de t'aimer !
Arrivé devant la porte, il frappa :
- Yoshiki tu es là ?
Le blond l'entendit mais ne répondit pas. Sa porte était fermée à clef et il n'avait envie de voir personne. Il réussit à se lever difficilement et se dirigea vers la salle de bain en titubant légèrement. Il prit une lame de rasoir et s'assit par terre, le dos contre le mur, en fixant l'objet d'un regard éteint. Son corps était secoué de convulsions à cause des sanglots qu'il n'arrivait pas à contenir.
Comme il n'obtenait pas de réponses, hide essaya d'ouvrir la porte mais sans succès. Alors son inquiétude augmenta considérablement. Yoshiki était là, il en était certain sans pouvoir expliquer pourquoi. Quelque chose ne tournait pas rond. Il se jeta sur la porte en frappant de toutes ses forces sans se soucier du tapage qu'il produisait dans le couloir de l'hôtel :
- Yoshiki ouvre-moi ! Qu'est-ce qui se passe ? Ouvre-moi !!
hide je t'en prie, laisse-moi tranquille…je n'arrive plus à continuer.
Yoshiki tremblait tellement à présent que la lame lui échappa des doigts. Il se recroquevilla sur lui-même, agité de sanglots incontrôlables. Il fit un effort surhumain pour les calmer et reprit la lame dans une grande inspiration. Il était en jean et torse nu et il dirigea l'objet fatal vers son poignet sans défense.
Toshi pourquoi ? Pourquoi tu me fais subir tout ça ? Tu n'as donc pas de cœur ? Tu ne vois pas ce que je ressens pour toi ?
Sa main se crispa sur la lame et se mit à saigner. Il se mordit les lèvres et serra plus fort, la rage l'emportant sur la douleur.
Putain de merde !
hide commençait à avoir mal à force de taper sur la porte mais il s'en fichait. Comprenant que c'était inutile, il se prit la tête à deux mains et tourna sur lui-même comme si la solution allait surgir du couloir. S'il avait été un peu moins paniqué, il aurait pensé que Yoshiki était peut-être vraiment sorti et qu'ils s'étaient croisés pendant que hide montait à l'étage. Mais il était persuadé que ce n'était pas le cas et refusait de redescendre pour voir s'il était avec les autres. Il savait que Yoshiki était capable d'aller très loin. Que se passait-il s'il allait le chercher ailleurs alors qu'il était derrière cette foutue porte ? De rage, il abattit son poing contre le panneau en gémissant le nom du batteur. Puis soudain, il fut pris d'une idée folle et recula. Si c'était le seul moyen…
Je vais avoir de gros ennuis si je fais ça pour rien mais tant pis….
Il considéra la porte avec un peu d'anxiété ; ce serait bien moins facile à enfoncer qu'un shoji.
T'es complètement cinglé mon vieux….
Mais il avait tellement peur pour Yoshiki qu'il n'hésita pas davantage et asséna un grand coup de pied dans la porte.
Aie ! Ca a l'air plus simple dans les films !
Il recommença encore et encore en continuant d'appeler Yoshiki. Enfin, la serrure finit par sauter en un clang ! retentissant. Le pied et la jambe douloureux, hide se rua à l'intérieur de la pièce.
Yoshiki en le voyant arriver, pressa précipitamment la lame contre son poignet en y traçant un sillon rouge. Mais hide, horrifié, se jeta sur lui, lui arracha le rasoir et l'envoya valser à travers la chambre. Puis il saisit brutalement Yoshiki par les épaules et se mit à hurler avec des larmes de peur dans les yeux :
- Mais à quoi tu joues putain ?!!!!
Yoshiki ne répondit pas et tourna la tête en fermant les yeux. Une telle obstination fit naître chez hide une colère aussi brusque que fugace. Il le gifla violemment et tout de suite après, le serra contre lui. Il n'avait jamais eu aussi peur de toute sa vie. S'il était arrivé une minute plus tard…Il se mit à pleurer et à crier :
- T'es complètement malade ! Yoshiki…dis quelque chose merde ! Regarde-moi ! Tu crois qu'il en vaut la peine ? Tu crois que ça changera quelque chose ?
- Tu ne comprends pas ce que c'est que d'aimer quelqu'un et de ne pas pouvoir le lui dire. D'aimer quelqu'un qui ne te considère que comme un ami et qui affiche clairement son bonheur avec une autre personne.
hide se figea, les larmes coulant toujours sur ses joues. Réalisant qu'il tenait Yoshiki si fort qu'il devait lui faire mal, il desserra sa prise mais ne put s'empêcher de lui caresser les cheveux.
S'il savait….
Il répondit d'une voix tremblante :
- Tu crois ça toi ? Je sais parfaitement ce que tu ressens. Mais ce n'est pas une raison pour en finir. Tu sais ce que ça fait de perdre quelqu'un alors…pense à ceux qui tiennent à toi. Pata, Heath, même ce con de Toshi ! - sa voix se brisa- Et moi…et moi…. ?
Yoshiki le repoussa doucement et se leva en chancelant pour aller laver ses blessures dans l'évier. Heureusement, les coupures n'étaient pas profondes. hide, assis par terre, le regarda faire en silence et s'essuya le visage avec la manche de son pull.
A ce moment-là, un employé de l'hôtel passa dans le couloir et crut avoir une crise cardiaque en voyant la porte défoncée. Il passa la tête à l'intérieur :
- Excusez-moi mais puis-je savoir ce qui s'est passé ici ?
Il fut reçu par un rugissement de Yoshiki :
- Foutez-moi le camp d'ici merde ! C'est pas le moment !!
hide, plus calme se leva et s'adressa à l'employé estomaqué par l'accueil et qui avait eu le temps de voir le poignet blessé de Yoshiki et les yeux rouges de hide :
-Je suis désolé, c'est moi qui aie cassé la porte mais c'était une urgence. Je paierai les dégâts mais veuillez nous laisser s'il vous plaît.
Le bonhomme, toujours sous le choc, n'en demanda pas davantage et s'éloigna en branlant la tête. Pendant ce temps, Yoshiki fit un bandage à son poignet et passa une chemise.
Dans la salle à manger, les autres s'impatientaient en particulier Heath qui devenait grincheux quand il avait faim :
- Ils en mettent du temps ! J'espère qu'il n'y a rien de grave. Bon j'y vais…
Il sortit et Pata demanda à Toshi :
- Au fait, qu'est-ce que tu voulais dire à Yoshiki ?
Toshi eut un sourire radieux et annonça gaiement :
- Je voulais lui demander d'être mon témoin !
- Oh c'est gentil ça !
- C'est surtout normal ! Depuis le temps qu'on est amis, je ne pouvais pas ne pas l'avoir à côté de moi.
Heath ouvrit de grands yeux étonnés en arrivant devant la chambre de Yoshiki :
- Yoshiki ça va ?
Il aperçut hide assis sur le lit avec une tête d'enterrement et les joues encore humides de larmes.
- Euh j'ai raté un épisode ? Il est où Yo ?
hide ne peut s'empêcher de lever les yeux au ciel d'un air exaspéré.
C'est pas vrai, ils vont tous débarquer !
Il s'avança vers le bassiste :
- Il est dans la salle de bain. Heath, mon pote, tu vas nous rendre un grand service : fais demi-tour et oublie ce que tu viens de voir. Dis aux autres que tout va bien mais qu'ils ne doivent pas nous attendre. Mangez sans nous, on viendra plus tard.
Heath n'y comprenait rien mais hide avait l'air si tendu qu'il estima qu'il valait mieux en rester là pour l'instant :
- C'est pour te rendre service mais faudra m'expliquer quand même.
- Oui merci…
Heath repartit et deux minutes plus tard, Yoshiki ressortit de la salle de bain et s'assit sur son lit. hide le regarda fixement : il fallaient qu'ils parlent et il ne le lâcherait pas avant.
Pour qu'il recommence à la première occasion, pas question !
Sans trop savoir par où commencer, il se mit à côté de lui et demanda avec précaution :
- Comment tu te sens maintenant ?
- J'ai envie de tout casser mais sinon tout va bien…répondit Yoshiki en mettant ses chaussures.
- Tu vas dîner là ?
- Oui…il faut que j'arrive à me confronter à lui.
hide rétorqua avec une pointe de sarcasme :
- C'est ça…et avant le dessert, tu lui auras défoncé la gueule ou tu te seras coupé les veines avec ton couteau à viande !
Il l'attrapa par le poignet :
- Je veux qu'on parle d'abord, que tu te calmes et que tu me jures de ne plus jamais recommencer ça.
Le visage de Yoshiki était à demi dissimulé sous ses mèches :
- Tu t'inquiètes encore pour rien.
- Ah bon ? Je me suis inquiété pour rien quand je ne t'ai pas vu venir au dîner ? Je te connais trop bien Yoshiki et je sais qu'au prochain coup de blues, tu vas recommencer et cette fois, je ne serai pas là pour te sauver.
Yoshiki hocha la tête et marmonna :
- Eh bien si je dois mourir après tout…c'est que ça devait être mon destin.
hide émit un soupir incrédule :
- N'importe quoi toi ! Depuis quand tu crois au destin ? Et quand bien même, je ne veux pas que tu meures moi !
Gêné, il s'interrompit. Il crevait d'envie d'avouer à Yoshiki ce qu'il avait sur le cœur depuis des années mais il n'osait pas. Lui qui reculait devant peu de choses avait peur d'avouer ses sentiments à l'homme qu'il aimait. Yoshiki se releva :
- Oublions ce petit incident s'il te plaît et allons rejoindre les autres.
Il fit un petit sourire à hide et sortit de la chambre. Mais hide ne bougea pas de sa place, cloué par un mauvais pressentiment soulevé par ce sourire sans joie. Petit incident ?! Par tous les Kamis, Yoshiki n'avait donc plus aucune envie de vivre ? Il faillit se laisser submerger par un accès de désespoir lorsqu'une petite voix, venue du tréfonds de sa conscience, tempêta :
Mais qu'est-ce que tu fous ? Rattrape-le et dis-lui tout ! Tant pis pour les conséquences, ce n'est pas quand il sera mort que tu pourras lui dire ! Retiens-le et montre-lui qu'il y a au moins une personne au monde qui l'aime comme un dingue !
hide bondit sur ses pieds, se précipita dans le couloir et rattrapa Yoshiki en l'enserrant par derrière, le visage enfouit dans son épaule. Le batteur sursauta :
- hide ?! Qu'est-ce que tu fais ?
Un peu effrayé par ce qu'il était en train de faire, hide ne répondit pas tout de suite. Mais comme il ne pouvait plus reculer, il murmura d'un ton suppliant :
- Ne meurs pas…ça me rend malade de te voir comme ça…
Il s'accrocha désespérément à la chemise de Yoshiki, la gorge serrée par des larmes d'impuissance. Touché, Yoshiki se retourna et le prit par les épaules :
- Comprends-moi, j'aime Toshi et je ne supporte plus de ne pas pouvoir le prendre dans mes bras et être près de lui non pas comme son ami mais comme son amant….tu vois ce que je veux dire ?
Les mains de hide se mirent à trembler. Comme ça faisait mal de l'entendre dire à quel point il aimait Toshi…Incapable de se maîtriser, il s'écria :
- Mais moi non plus je ne supporterai pas de ne plus pouvoir être près de toi ! Je suis là moi aussi Yoshiki !! Je te regarde crever d'amour pour lui et ça me rend malade parce que moi je t'aime !!
Yoshiki se figea en entendant les deux derniers mots prononcés par hide :
- Tu…quoi ?
- Tu m'as très bien entendu ! Je t'aime depuis des années. Si j'ai fermé ma gueule jusqu'à maintenant c'était parce que je voyais bien ce que tu ressentais pour Toshi et que je croyais qu'il finirait par réaliser la chance qu'il avait d'être aimé par toi ! Ca ne s'est pas fait... Et maintenant, je ne peux plus me taire si tu commences à vouloir en finir !
- hide…je…
Un profond découragement envahit hide qui continuait de serrer la chemise deYoshiki entre ses doigts. C'était comme essayer de taper dans un mur à poings nus : ça faisait mal et ça ne servait à rien.
- Je sais que tu ne m'aimes pas. Mais je voulais que tu saches que s'il t'arrivait quelque chose, il y aurait au moins une personne sur la terre qui ne s'en remettrait pas.
Yoshiki resta une seconde frappé de stupeur puis il serra hide contre lui et fondit en larmes. Le guitariste ne comprit pas exactement pourquoi Yoshiki pleurait mais il l'étreignit fermement en murmurant :
- Laisse-moi t'aider. Je ne te demande rien, pas même un sentiment en retour mais laisse-moi être là pour toi. Je ferai tout pour que tu reprennes goût à la vie. Tu verras, tu t'en sortiras.
Yoshiki ne répondit pas et continua de pleurer doucement. Ne sachant plus quels mots trouver pour le calmer, hide l'embrassa tendrement sur la joue sans faire plus de peur de le braquer.
- Je serai là jour et nuit s'il le faut, chuchota-t-il. Repose-toi sur moi Yoshiki. Si tu n'as plus de force, je te donnerai la mienne.
- Merci…mais je ne veux pas t'embêter avec tout ça. Ce que tu me dis me touche énormément mais je suis complètement perdu. Je veux tout avouer à Toshi même si c'est inutile. J'ai besoin qu'il sache à quel point il me fait du mal.
hide le regarda d'un air grave :
- Lui dire ? Ecoute, si c'est vraiment ce que tu veux, je ne chercherai pas à t'en empêcher mais pense à une chose : Toshi rayonne de bonheur en ce moment. Tu risques vraiment de détruire sa joie en lui révélant tout ça.
Il lâcha Yoshiki et soupira :
- Réfléchis et agis comme tu le sens. Mais si tu as mal ensuite, viens me voir.
Yoshiki répondit avec une grimace amère :
- Détruire sa joie ? C'est lui qui me détruit à petit feu depuis plusieurs mois. Et il faut qu'il sache, je ne peux plus lui cacher.
hide le comprenait bien qu'il fût effrayé des conséquences d'une telle discussion. Mais il savait que Yoshiki ne reviendrai pas sur sa décision. Il serait là pour réparer les dégâts…Il se força à sourire en dépit de son cœur douloureux et prit Yoshiki par la main :
- Alors allons-y.
A peine arrivé dans la salle à manger, Yoshiki s'approcha de Toshi :
- Je peux te parler seul à seul s'il te plaît ?
- Ah te voilà ! Ca tombe bien, j'avais un truc à te dire.
Ils se retirèrent à l'écart et Yoshiki, assez nerveux, demanda :
- Qu'est-ce que tu voulais me dire ?
- Je voulais te demander d'être mon témoin ! annonça joyeusement le chanteur. La cérémonie aura lieu dans deux mois, je viens de le décider avec Kaori.
Toshi était à mille lieux de soupçonner l'atroce douleur que ses mots causèrent à Yoshiki. Ce dernier crispa les poings, partagé entre l'envie de le frapper et celle d'éclater en sanglots. Il fit un gros effort sur lui-même pour répondre :
- Toshi, je pense que tu dois savoir quelque chose.
Toshi perçut la colère sourde dans la voix de son ami et prit l'air inquiet. Pourquoi avait-il les yeux rouges ? Il posa la main sur son épaule :
- Qu'est-ce qui se passe Yo-chan ? Tu n'as pas l'air dans ton assiette.
- Depuis que tu es avec elle, je sais que tu ne t'en rends pas compte mais je meurs à petit feu. Et quand tu as annoncé que tu allais te marier, ça m'a achevé. Je t'aime depuis plusieurs années. Non pas comme mon meilleur ami mais comme l'homme avec qui j'aimerais être, avec qui j'aimerais faire ma vie.
La foudre serait tombée devant lui que Toshi n'aurait pas été plus stupéfait. Yoshiki l'aimait ?!! Il leva une main et balbutia :
- Attends j'ai mal compris là ? C'est pas possible…tu peux pas être amoureux de moi ? Tu plaisantes ?
- Non je suis tout à fait sérieux.
Yoshiki releva ses manches et découvrit son poignet gauche bandé.
- Tu te rappelles quand on s'est embrassés quand on était jeunes ? Ton premier baiser ?
Toshi, l'esprit en affolement, jeta un œil horrifié au bandage et répondit mécaniquement :
- Oui je m'en souviens. Et alors ?
- Pour toi, c'était pour jouer mais…moi je rêverais de regoûter à tes lèvres.
- Non attends, dis pas ça…
Toshi passa une main égarée dans ses cheveux. Il se croyait en plein délire. Yoshiki, son meilleur pote, son compagnon de galère venait lui annoncer tout d'un coup qu'il l'aimait depuis qu'ils avaient douze ans ?! Il saisit délicatement le poignet bandé :
- Qu'as-tu fais Yo-chan ? Ne me dis pas…
Yoshiki, les larmes aux yeux, se pinça les lèvres sans répondre et lui lança un regard triste et désespéré. Toshi qui examinait doucement les bandages, comprit sans peine que la blessure était récente car une trace rouge se voyait encore sous le tissu. Alors le schéma de la soirée se déroula à toute vitesse dans son esprit :
- Quand tu n'es pas venu dîner...tu as essayé de...te couper les poignets?
Yoshiki acquiesça.
- Oh Yoshiki non... Toshi mit ses mains devant sa bouche en regardant les bandages avec la même terreur que s'il avait lui-même voulu tuer Yoshiki. C'est à cause de moi ? Tu m'aimes à ce point ? Réponds-moi Yo-chan ! implora-t-il.
- Je t'aime plus que tout, répondit Yoshiki d'une voix faible. Je donnerai ma vie pour toi s'il le fallait.
Cette fois, Toshi ne put retenir un sanglot.
Qu'ai-je fait... ?
Mais comment faire pour arranger cela ? Il était amoureux de Kaori lui ! Comment avait-il pu être aussi aveugle à la détresse de son meilleur ami? Il fallait à tout prix qu'il trouve une solution, qu'il efface le mal qu'il avait fait. Il prit Yoshiki dans ses bras en s'écriant :
- Oh Yoshiki pardonne-moi ! Qu'est-ce-que j'ai fait, je n'ai rien vu ! Je suis tellement désolé... Si tu pouvais… m'oublier et trouver quelqu'un d'autre qui puisse te donner ce que tu attends ! Ne fais pas ça pour moi, je t'en supplie ! Personne ne vaut que l'on meure pour lui !
Yoshiki, sans forces, se laissa aller sur son épaule :
- Mais c'est de toi dont j'ai besoin…c'est toi que j'aime.
Toshi se dégoûtait mais il devait se montrer sincère sous peine de faire encore plus de mal à Yoshiki dans le futur.
- Je ne peux pas...Yoshiki, je vais me marier. Moi c'est Kaori que j'aime. Tu es mon meilleur ami, mon frère et tu le resteras toujours. Je serai toujours là pour toi...
Yoshiki le repoussa violemment :
- J'EN AI MARRE DE TOUT CA !
Et partit en courant et hors de l'hôtel. Le vent soufflait relativement fort et il venait de s'arrêter de pleuvoir. Les rues étaient quasiment vides vu l'heure tardive. Yoshiki scruta un moment les alentours et disparut dans une ruelle.
Toshi, paniqué, courut après lui mais comme toujours, Yoshiki fut bien plus rapide. Trempé et angoissé, car il savait fort de quoi son ami était capable, Toshi fonça dans la salle de dîner en appelant ses amis d'une voix enrouée de larmes:
- Les gars...venez vite ! Yoshiki est parti...Faut absolument le retrouver...
- Quoi ? Qu'est-ce qu'il lui arrive ? s'écria Heath.
hide avait bondit sur ses pieds et devina sans peine ce qui s'était passé. Il saisit Toshi par le col :
- Qu'est-ce que tu lui as dit ?
Toshi l'observa avec étonnement et, sans prendre garde aux autres qui mettaient leurs vestes : - Tu sais pour...?
- Oui je sais tout ! Qu'est-ce que tu lui as dit ?
- Que je ne pouvais pas... Qu'il serait toujours mon ami mais que c'était impossible. Il...Il a essayé de mourir...- il se baissa la tête en retenant ses larmes - Et soudain il s'est enfui...il faut le retrouver...
hide sentit son sang se glacer dans ses veines. Il lâcha Toshi :
- On y va les gars !!
