- Je suis fatiguée, papa !

- Encore une petite minute, mon ange.

- Ça fait quatre fois que tu dis ça! J'en ai assez, et puis j'ai mal aux pieds à force de marcher ! Je veux rentrer à la maison.

- C'est Noël, ma puce ! Ça n'arrive qu'une fois par an, alors il faut en profiter.

- On en a profité, papa ! Ça fait des heures qu'on est là ! Allez, on rentre, s'il te plait ! Dit la petite fille en tirant son père par la main.

- Oh, regarde ce magasin! On ne l'a pas fait celui-là. Allez, viens, on va voir ce qu'il y a, dit son père en entraînant la petite qui le suivit en traînant des pieds. C'est le dernier, je te promets. Après, on rentre retrouver grand-mère.

La petite fille le suivit d'un air résigné dans une énième boutique, sans pouvoir s'empêcher de bailler. À quelques jours de Noël, son père avait décidé, au petit-déjeuner, qu'il leur fallait acheter encore quelques guirlandes et autres babioles pour leur appartement, bien que celui-ci soit déjà bien décoré. Ils étaient arrivés au centre commercial en milieu de matinée, et depuis, ils déambulaient de boutique en boutique, au milieu d'une foule de gens venus faire leurs derniers achats. Alexis, tout comme son père, adorait cette période de l'année, mais malgré tout, toute cette frénésie avait fini par avoir raison de son enthousiasme et, en cette fin de journée, la fillette de cinq ans était épuisée et n'aspirait qu'à une chose : rentrer à la maison, et s'installer sur le canapé devant la télé pour regarder un dessin animé.

- Alexis, regarde ! Qu'est-ce que tu en penses ? Il me va bien ? Demanda Castle en se regardant dans un miroir après avoir posé un feutre sur sa tête. N'obtenant pas de réponse, il se retourna et…ne vit pas sa fille.

- Alexis ?...Alexis ?

Il posa le chapeau en regardant tout autour de lui.

- Alexis, où es-tu ?

Toujours sans réponse, il interpella une vendeuse.

- Excusez-moi. Est-ce que vous avez vu ma fille ? Elle était à côté de moi il y a un instant, et maintenant, elle n'est plus là.

La vendeuse secoua la tête

- Non, je ne l'ai pas vu. Mais rassurez-vous, elle n'a pas pu aller bien loin. On va la trouver.

Tous deux firent le tour du magasin, sans succès. Castle sentit l'angoisse s'emparer de lui.

- Votre fille n'est pas dans le magasin, dit la vendeuse. Elle a dû sortir sans qu'on la voit. Peut-être pour aller voir le Père Noël qui est un peu plus loin, dans la galerie. Vous devriez aller voir par là-bas.

- D'accord. Merci.

Castle se précipita hors du magasin.

- Alexis !... Alexis ! Appela-t-il en regardant tout autour de lui. Rien. Pas de trace de sa fille.

Suivant les conseils de la vendeuse, il courut vers l'endroit où se trouvait le Père Noël, demandant au passage à plusieurs personnes s'ils avaient croisés une petite fille rousse. Mais personne n'avait vu Alexis. Arrivé devant le Père Noël, il tourna plusieurs fois sur lui-même, tout en continuant à appeler sa fille. Il était maintenant totalement paniqué, et commençait à imaginer les pires scénarios. Et si Alexis s'était fait enlever ? Oh mon Dieu, non ! Pas ça ! Pas sa petite fille chérie ! S'il lui arrivait quoi que ce soit, il ne s'en remettrait pas. Alexis était toute sa vie. Sans même qu'il ne s'en rende compte, les larmes commencèrent à couler sur ses joues.

- Alexis ! Hurla-t-il.

- Monsieur ! Monsieur, calmez-vous !

Deux agents de sécurité, alertés par les cris tandis qu'ils patrouillaient dans la galerie, venaient d'arriver à sa hauteur.

- Alexis ! Cria une fois Castle.

- Monsieur, calmez-vous, répéta l'un d'eux. Que se passe-t-il ?

Castle les regarda, l'air totalement hagard.

- Ma fille ! Je ne la retrouve pas. Elle était à côté de moi, dans un magasin, et la minute d'après, elle avait disparue. Aidez-moi, s'il vous plait !

- On va la retrouver, ne vous inquiétez pas. Mais d'abord, dites-nous depuis combien de temps vous ne l'avez pas vu ?

- Je ne sais pas…pas longtemps… le temps de la chercher avec la vendeuse du magasin, là-bas, répondit-il en montrant du doigt la boutique dans laquelle il se trouvait quelques instants plus tôt avec sa fille, ça fait à peine…10 minutes, reprit-il après avoir jeté un œil à sa montre.

Dix petites minutes, qui pourtant lui paraissaient des siècles.

- Bien. Elle n'a pas eu le temps de trop s'éloigner. Et maintenant, dites-nous comment elle s'appelle et de quoi elle a l'air, quels vêtements elle porte. Tout ce qui pourrait nous aider à l'identifier.

Les paroles de l'agent, prononcées sur un ton calme et posé, eurent aussitôt un effet apaisant sur le père paniqué, qui sembla retrouver ses esprits. Il prit son portefeuille de la poche de son blouson et en sortit une photo sa fille.

- Tenez, dit-il en le donnant à l'autre agent. Elle s'appelle Alexis. Alexis Castle. Elle a six ans, et mesure environ 1 mètre 15. Elle est rousse aux yeux bleus.

- Bien Monsieur Castle, très bien, l'encouragea le premier agent tout en prenant des notes sur un calepin. Et comment est-elle habillée ?

- Elle…elle porte un manteau rouge et une écharpe violette. Et des bottines noires.

- Une petite fille rousse en manteau rouge, on devrait la retrouver rapidement, ne vous inquiétez pas. Restez ici, au cas où elle viendrait voir le Père Noël. Nous, on va prévenir nos collègues de la salle de télésurveillance, pour qu'ils cherchent votre fille sur les écrans, pendant que mon collègue et moi on fait un tour dans la galerie et dans les magasins. On revient vite.

- D'accord, mais je ne peux pas rester là à attendre sans rien faire. Vous ne croyez pas que je devrais la chercher moi aussi ?

- Ce que vous pouvez faire, c'est aller à l'entrée du centre commercial. Il y a deux policiers qui y sont postés en surveillance. Demandez-leur s'ils ont vu sortir votre fille.

À peine ces mots prononcés, le visage de Castle se décomposa. Il n'avait même pas envisagé la possibilité que sa petite fille puisse avoir eu l'idée de sortir d'ici. En l'Imaginant en train d'errer toute seule sur les trottoirs de New-York, la panique le reprit.

- Mais je suis certain qu'il n'en est rien, reprit l'agent de sécurité en voyant le visage livide de Castle. Je crois plutôt qu'elle est toujours quelque part par ici, en train de chercher le Père Noël. C'est pourquoi je voudrais qu'après avoir prévenu les policiers à l'entrée afin qu'ils soient vigilants, vous reveniez ici. D'accord ?

- D'accord, ça marche.

Aussitôt les policiers partis, Castle se précipita vers la sortie.

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L'officier Beckett se demandait pour la centième fois de la journée pourquoi il avait fallu qu'elle soit affectée ici, en surveillance devant un des plus gros centre commerciaux de la ville, elle qui détestait Noël et tout ce qui s'y rapportait, lorsque un homme en sortit en trombe et se précipita vers elle.

- S'il vous plait, aidez-moi ! Monsieur l'agent !

Elle se tourna vers l'homme qui arrivait en courant. Surpris, ce dernier stoppa net à quelques pas d'elle.

- Euh…pardon, Madame, je croyais que…

- Je suis l'officier Beckett, se présenta-t-elle. En quoi puis-je vous aider, Monsieur ?

- Ma fille. Est-ce que vous avez vu ma petite fille ?

L'homme parlait vite et semblait affolé.

- Pardon, mais je ne comprends pas…Calmez-vous, et expliquez-moi ce qui vous arrive.

- Oui, pardon. Excusez-moi. J'étais dans un magasin avec Alexis, ma fille. Elle a six ans. Je ne l'ai quitté des yeux qu'une minute, mais ça a suffi pour qu'elle disparaisse. Je l'ai cherché, mais je ne la trouve pas. Les agents de sécurité sont à sa recherche à l'intérieur, mais ils m'ont dit de venir voir si vous l'aviez vu sortir du centre commercial.

Voyant un homme visiblement inquiet parler avec sa collègue, l'officier Jenkins s'approcha d'eux pour voir de quoi il retournait.

- D'accord, Monsieur… ?

- Castle. Richard Castle.

- Ok, Monsieur Castle. Je suis l'officier Jenkins. Est-ce que vous avez une photo de votre fille à nous montrer ?

- Non. J'ai donné la seule que j'avais aux agents de sécurité, dedans. Mais elle est facilement reconnaissable. Elle est rousse, avec des yeux bleus, et elle porte un manteau rouge et une écharpe violette. Vous l'avez vu sortir ? Ou plutôt, dites-moi que vous ne l'avez pas vu sortir, par pitié !

Les deux officiers se regardèrent un instant. Jenkins secoua la tête.

- Monsieur Castle, reprit Beckett, rassurez-vous, votre fille est toujours à l'intérieur.

- Vous êtes sûrs ?

- C'est certain. Croyez-bien que si nous avions vu sortir une fillette non accompagnée, nous l'aurions aussitôt prise en charge et ramenée au PC de sécurité.

En entendant cela, l'homme soupira de soulagement. Son visage, jusque-là livide, reprit quelques couleurs et il sembla rajeunir de quelques années, lui qui pourtant ne devait pas avoir plus d'une trentaine d'années, estima l'officier Beckett en l'observant discrètement.

- Alexis est peut-être dans un magasin avec sa mère, suggéra-t-elle.

- Non. Sa mère et moi sommes divorcés, et elle habite à l'autre bout du pays.

- D'accord.

Le jeune père divorcé semblait si mort d'inquiétude pour sa fille que cela toucha Beckett.

- Jenkins, dit-elle en se tournant vers son équipier, tu peux assurer la surveillance tout seul pendant un moment ?

- Ce n'est pas règlementaire, mais oui. Pourquoi ?

- Je vais aider Monsieur Castle à retrouver sa fille. D'accord ?

- Ok, mais on reste en contact.

- D'accord.

Castle et Beckett rentrèrent dans le centre commercial.

- Je voudrais m'excuser pour tout à l'heure, dit Castle.

- À quel sujet ?

- Ben, pour le « Monsieur l'agent ». Dans mon affolement, je n'ai pas vu…je croyais que…enfin, vous voyez…

- Vous ne pensez pas qu'il peut y avoir des officiers de police féminins ?

- Si, bien sûr ! Je ne suis pas macho. C'est juste que je ne m'attendais pas à…j'étais perturbé…je suis perturbé par ce qui m'arrive.

- Je comprends parfaitement. Ne vous inquiétez pas, je ne vous en veux pas.

- Parfait.

- Alors, votre fille est chez vous pour les vacances ?

- Pardon ?

- Alexis est venue passer Noël avec vous ? C'est…cool.

- Euh, non, pas vraiment.

- Quoi ? Ça n'est pas cool d'avoir votre fille pour Noël ?

- Non, non. Vous ne comprenez pas. En fait, c'est moi qui en ai la garde. Alexis vit avec moi toute l'année.

- Ah. Pardon. Je croyais que…enfin, vous voyez…

- Pas de problème.

Ils venaient d'arriver devant le Père Noël.

- Les agents de sécurité m'ont demandés de rester là, au cas où Alexis viendrait par ici voir…

- Le Père Noël, le coupa Beckett. Normal pour une enfant de six ans. Ils ont raison. Restez dans le coin. Dites-moi juste dans quel magasin vous étiez au moment où Alexis a disparue.

- Celui-là, là-bas, répondit Castle en montrant du doigt une boutique de chapeaux.

- Ok, je vais commencer par là.

Le voyant scruter les alentours d'un air anxieux, elle tenta de le rassurer.

- On va la retrouver, je vous le promets.

Il lui sourit tristement.

- Elle est ce que j'ai de plus précieux, vous savez. Alexis est…toute ma vie.

- On va la retrouver, répéta-t-elle avant de s'éloigner.

XXXXXXXXXXXXXXX

Castle attendait depuis presque une heure, sans aucune nouvelle ni des agents de sécurité, ni de l'officier Beckett, lorsqu'il vit enfin cette dernière revenir vers lui. Il lui sembla que son cœur allait exploser dans sa poitrine tellement il battait fort. Elle portait Alexis dans ses bras. Elle l'avait retrouvée !

- Alexis ! cria-t-il en se précipitant à leur rencontre.

La petite fille tourna la tête en entendant la voix de son père.

- Papa !

Beckett déposa la petite au sol, et celle-ci courut se jeter dans les bras de son père.

- Alexis ! Tu m'as fait une de ces peurs. Ne me refait plus jamais ça ! Dit Castle en serrant sa fille dans ses bras.

- Pardon, papa, s'excusa la petite en enfouissant la tête dans le cou de son père.

- Mais bon sang, où étais-tu passée ?

Arrivée à leur hauteur, c'est l'officier Beckett qui répondit à cette question.

- J'ai fouillé minutieusement tous les magasins un par un, et j'ai fini par la retrouver dans une boutique de manteaux. Mais j'ai bien failli ne pas la voir. Cette petite coquine s'était endormie sous un portant. Heureusement que j'ai vu ses petits pieds dépasser.

- Endormie ?

- Ben oui, répondit la fillette. Je t'ai dit que j'étais fatiguée, mais tu ne m'écoutais pas. Alors j'ai cherché un endroit où je pouvais me reposer un peu.

- Oh, citrouille, je te demande pardon. Une journée au centre commercial, c'est un peu trop pour toi. Je te promets que ça n'arrivera plus.

- Tu veux dire qu'on ne viendra plus au centre commercial ? s'inquiéta Alexis.

Castle et Beckett ne purent s'empêcher de rire devant l'air dépité de la petite fille.

- Si, on reviendra. Mais la prochaine fois, on restera moins longtemps, répondit-il en serrant sa fille contre lui.

- Papa ! J'arrive plus à respirer !

- Pardon, mais c'est parce que je suis très content qu'on t'ait retrouvé…Enfin, que l'officier Beckett t'ait retrouvée.

- Kate.

- Pardon ?

- Elle s'appelle Kate. Elle me l'a dit quand elle m'a trouvé.

- Ah…d'accord.

Il se tourna vers Beckett.

- Vous devez sûrement vous dire que je suis un piètre père.

- Pourquoi est-ce que je devrais penser ça, à votre avis ?

- Ma fille a disparue parce que je n'ai pas fait assez attention à elle.

- Ce genre de chose arrive tous les jours, et à n'importe qui. Demandez aux agents de sécurité. Ils vous diront que les enfants égarés sont leur lot quotidien.

- En parlant des agents, il faut leur dire qu'on a retrouvé Alexis.

- C'est fait. Je suis passée au PC sécurité avant de revenir.

- Merci, officier Beckett. Merci pour tout.

- De rien, Monsieur Castle. Je n'ai fait que mon travail. Et…vous pouvez m'appeler Kate.

- Eh bien, dans ce cas, merci Kate, dit-il en lui tendant sa main libre. Et vous pouvez m'appeler Rick.

Ils se serrèrent la main, et soudain, c'était comme si le temps se figeait. Les yeux rivés l'un à l'autre, plus rien n'existait autour à part eux. Jusque-là trop inquiet au sujet de sa fille, Castle n'avait pas vraiment porté attention à la jeune femme. Il réalisait à présent qu'elle ne devait pas avoir à peine plus de vingt ans. Elle semble bien jeune pour être officier de police, se dit-il. Elle doit sortir à peine de l'académie. Qu'est-ce qui peux pousser une jeune fille comme elle à entrer dans les forces de l'ordre ? En quelques secondes, son esprit d'analyse et sa curiosité d'écrivain prirent le dessus sur tout le reste. Elle n'a pas d'accent quand elle parle, ce qui veut dire qu'elle a été élevée à Manhattan, dans un milieu aisé. Elle est belle, elle semble intelligente. Elle devrait être sur les bancs d'une très bonne fac pour devenir avocate. Et pourtant, elle est entrée dans la police. Pourquoi ? Pour ne rien gâcher, elle avait des yeux magnifiques, d'un vert émeraude comme il n'en avait jamais vu auparavant. Mais il y avait cette lueur…Elle souriait, mais la tristesse dans son regard disait autre chose. Racontait une autre histoire. Une histoire qu'il aurait bien aimé connaître. À cet instant, que n'aurait-il pas donné pour l'inviter à boire un café, et tenter de percer le mystère qu'elle représentait. Mais c'était sans compter sur Alexis qui commençait à s'impatienter.

- Papa, on rentre à la maison ?

La petite fille leur fit soudain reprendre pied avec la réalité.

- Je…dois retourner à mon poste, dit Beckett. Mon équipier doit se demander ce que je fais

- Oui, bien sûr. Et moi, il faut que je ramène cette jeune fille.

- Vous avez votre voiture au parking ou vous êtes venu en taxi ?

- En taxi.

- Dans ce cas…

Sans un mot, ils se dirigèrent tous les trois vers la sortie du centre commercial. Alexis toujours dans ses bras, comme s'il avait peur de la perdre à nouveau, Castle héla un taxi arrivant à leur hauteur, qui s'arrêta aussitôt.

- Encore merci, Kate. Je suis ravi d'avoir fait votre connaissance. Même si les circonstances n'étaient pas des plus agréables. Et…qui sait ? Peut-être que nos chemins se recroiseront un de ces jours…

- Peut-être. Moi aussi je suis ravie de vous avoir rencontré, Monsieur Cas…Rick, se reprit-elle. Et toi aussi, Alexis. Ça a été un plaisir de faire ta connaissance. Mais promets-moi de ne plus jamais t'éloigner de ton père.

- C'est promis, Kate. Et merci de m'avoir ramené à mon papa.

- De rien, sourit l'officier.

Castle et Alexis montèrent dans le taxi, qui s'engagea dans le trafic chargé. Mais Rick ne pût s'empêcher de se retourner pour regarder Beckett une dernière fois. L''uniforme qu'elle portait n'était peut-être pas une tenue des plus attrayantes, mais malgré tout, il avait l'impression d'avoir rencontré un ange aujourd'hui. Un ange triste.

De son côté, Beckett retourna à son poste de surveillance d'un pas lourd, presque à contrecœur. Elle n'arrivait pas à prendre part à la joie collective. Elle avait l'impression que c'était hier que son père et elle enlevaient les décorations à la maison, et lorsqu'ils l'avaient fait, c'est comme s'ils mettaient Noël dans une boite pour toujours. Son père était parti s'isoler dans sa cabane deux jours auparavant, et elle, elle travaillait. « Protéger et servir », telle était la devise de la police. Alors elle servait en aidant les personnes qui en avaient besoin, comme elle avait aidé cet homme à retrouver sa fille aujourd'hui. Et elle protégerait les gens en montant la garde le soir du réveillon, pendant qu'ils feraient la fête chez eux. Richard Castle…l'auteur préféré de sa mère. Elle n'avait rien dit lorsqu'il s'était présenté, mais elle le connaissait. Ou plutôt devrait-elle dire qu'elle connaissait ses livres, tous ses livres. Ceux-là même qui, jours après jours, nuits après nuits depuis bientôt un an, l'aidaient à surmonter son chagrin. Parce que de lui, elle ne connaissait pas grand-chose. Juste ce que la presse people en disait, à savoir que c'était un play-boy millionnaire qui passait son temps à écumer les soirées mondaines de la ville, une femme différente à son bras à chaque fois. Mais ce n'était pas cet homme-là qu'elle venait de rencontrer, non. La personne dont elle venait de faire la connaissance n'avait rien de l'être frivole et inconstant décrit dans les journaux. Au contraire, alors même qu'elle ignorait qu'il avait une fille, il lui avait semblé être un père responsable et attentif, entièrement dévoué au bien-être de sa fille. Et une chose était sûre, c'est que la photo au dos de ses bouquins ne lui rendait pas hommage. Il était plutôt agréable à regarder, craquant même. Sans parler de son regard azur dans lequel elle s'était noyée le temps d'une poignée de mains, des yeux d'un bleu profond dans lesquels brillaient une lueur presque enfantine, des yeux qu'elle n'était pas prête d'oublier et dont, elle en était certaine, elle rêverait des nuits durant.


Je sais que dans la série, Alexis avait quatre ans lors de cette mésaventure, mais mon histoire se déroulant le Noël suivant le décès de Johanna, j'ai dû prendre quelques libertés et la « vieillir » un peu !

Il y aura certainement une suite, mais celle-ci n'étant pour le moment que dans ma tête, il va vous falloir un peu patienter si vous voulez poursuivre l'aventure. Merci d'avance.