Titre : Hetalia Gakuen
Auteur : Yaoi-girl38
Genre : Romance, avec du YAOI, du het. Peut-être du YURI, mais c'est pas sûr.
Rating : K+, mais il y aura bientôt un changement pour M.
Note : L'auteur, c'est-à-dire moi, est présente dans cette fic, avec lixD en tant que sa soeur.
Note 2 : J'ai dû prendre des prénoms pour les pays n'en ayant pas, j'écrirai à la fin du chapitre les prénoms et noms de ceux-là, et vous verrez si vous avez su les reconnaitre ;)
Chapitre 1
First Day
« Trois… deux… un… »
La sonnerie retentit au sein de tout l'établissement, faisant éclater les cris de joie des élèves. Certains se ruaient sur le portail tandis que d'autres se séparaient par des embrassades et des larmes pour ceux qui ne se reverraient pas l'année suivante.
Gwendoline et Alix finirent de dire au revoir à leurs amis, partagées entre la tristesse et le bonheur de quitter le collège.
« On se reverra, hein ? Leur demanda une blonde, les larmes aux yeux.
- C'est promis ! La rassura Alix en la prenant dans ses bras. On vous appellera, et on se retrouvera toutes pendant les vacances ! »
Finalement, au bout d'une bonne demi-heure à s'embrasser et s'enlacer devant le portail de l'école, les amis finirent par se séparer et retourner à leurs maisons respectives.
« Ca y est, c'est fini, lança la cadette, un peu nostalgique.
- Et dans deux mois, on rentre au lycée ! » Rajouta Gwendoline, qui n'arrivait toujours pas à croire qu'elles venaient de passer leur dernière journée en tant que collégienne.
XxX
Gwendoline, une main en porte-vue au-dessus des yeux, observait le grand bâtiment blanc qui s'étendait un peu plus loin devant elle.
« Oh my god…, marmonna-t-elle. C'est géant.
- Je suis super excitée ! »
A coté d'elle, Alix trépignait d'impatience, sa valise à la main. Un grand homme au regard sévère se pointa à côté d'elles.
« Vos valises.
- Hein ?
- Je prends vos valises. »
Alix, soulagée de ne pas avoir à traîner un tel poids toute la journée, la lui tendit avec joie. Gwendoline en fit de même tandis qu'elle admirait les biceps de cet homme. Il pouvait battre un lion à lui tout seul. Les deux sœurs entrèrent dans le bâtiment, jetant des coups d'œil vers les secondes tout autour d'elles. La plupart d'entre eux semblaient se connaître depuis le collège et se retrouvaient en criant joyeusement à travers la grande salle principale, ou dans les escaliers. Les autres, ceux qui ne connaissaient personne telles que les deux sœurs, restaient sagement à l'écart et cherchait leur classe ou si possible un visage familier.
Le regard de Gwendoline tomba sur un garçon aux étranges cheveux blancs. Il était en train d'embêter une jeune fille métisse qui ne lui avait rien demandé.
« Mais lâche-moi, espèce de crétin ! » Hurlait-elle alors qu'il essayait de lui voler son portable.
Alors que l'albinos allait s'emparer de l'objet, il se reçut un sac dans la figure qui le fit tomber sur les fesses. Le propriétaire du sac – qui s'avérait être une jeune fille – se tenait debout devant lui, les poings sur les hanches.
« Non mais je rêve ! Beilschmidt, redoubler ta troisième ne t'as donc rien appris ?
- Ferme-la, Héderváry ! Répliqua le garçon en se relevant – il faisait bien une tête de plus qu'elle. T'es pas là pour me donner des leçons !
- Quel crétin », chuchota Gwendoline à sa sœur qui semblait plus préoccupée à chercher leur classe que d'observer une bagarre.
Alix finit par trouver la classe et bondit de joie en tirant sa sœur vers elle au passage.
« Seconde deux ! Salle trois-cent-deux !
- Bravo, Einstein. Et elle est où, cette fameuse salle trois-cent-deux ?
- Euh… bonne question ! »
Gwendoline leva les yeux au ciel, mais ne put réprimer un sourire. Tant qu'elles ne se retrouvaient pas avec cet énergumène albinos, elle était ravie.
XxX
« Pourquoi tant de haine et de douleur ? » Gémit Gwendoline.
Elles avaient trouvé leur salle et en y entrant, elles avaient croisé l'albinos qui lui aussi y entrait, et l'aînée s'en serait volontiers passée.
« De quoi te plains-tu ? Lui demanda sa cadette en balayant la classe du regard. On est dans la même classe, c'est déjà ça. »
Un grand châtain à lunettes débarqua dans la salle, suivi de près par un sosie à l'air un peu plus timide.
« Hey, les gens ! S'écria le premier garçon. Le Héros entre dans la pla… ce… »
Il perdit son enthousiasme avec une telle rapidité qu'on aurait cru qu'il venait de voir un fantôme.
« Toi ! » S'écria-t-il en pointant un doigt accusateur vers un grand gaillard blond à l'air aussi ahuri que lui.
Mais le blond fit un grand sourire – qui fit frissonner de peur quelques élèves – et émit un petit soupir agacé.
« Et moi qui pensais m'être enfin débarrassé de toi, souffla-t-il d'une voix doucereuse, en appuyant bien sur le mot « enfin ».
- Mais pourquoi t'es encore là ? Se contenta d'hurler le binoclard.
- J'ai redoublé ma seconde grâce à toi.
- Tu plaisantes ? Se vexa le châtain. C'est à cause de toi que j'ai retapé, enfoiré de communiste !
- Socialiste à deux balles. »
Le binoclard s'apprêtait à lui sortir une bonne pique bien placée, mais fut interrompu par un stylo qui lui atterrit sur le nez.
« Hey ! » S'écria-t-il en se tournant vers l'auteur de cette mauvaise plaisanterie.
Le concerné n'était autre que le professeur qui venait de pénétrer dans la pièce.
« Allez vous asseoir », déclara-t-il d'une voix grave et calme.
Les deux sœurs s'assirent au fond de la classe, non loin des deux « ennemis » qui se foudroyaient du regard.
« Bon, je suis votre professeur principal et de sport, monsieur Karpusi, déclara le professeur en posant son cartable sur le bureau avec une lenteur exagérée. Bon je vais faire l'appel. »
Il sortit un fin cahier de son sac, toujours sans se presser.
« Beilschmidt Gilbert.
- Là. »
Alors comme ça, il s'appelle Gilbert, songea Gwendoline en jaugeant l'albinos du regard. Grand, cheveux blancs en bataille et yeux rouge sang. Un mec tout droit sorti d'un film d'horreur. Rajoutez-lui une tronçonneuse dans les mains et vous fuiriez à son approche.
« Braginski Ivan.
- Là. »
Oh, le « communiste », songea Alix, méprisante. C'était un fait, elle n'aimait pas les Russes. De plus, il avait un visage enfantin, orné d'un sourire étrange. Chose qui le faisait ressembler à un vampire assoiffé de sang parcourant la pièce de son regard pourpre, cherchant une victime idéale à martyriser.
« Chernenko Irunya.
- Présente. »
Ce fut une fille blonde qui répondit. Alix frissonna en apercevant son énorme poitrine. Et elle pesait ses mots. En dehors de cela, elle était plutôt jolie, et semblait très timide, avec ses grands yeux bleus larmoyants.
« Densen Mikkel.
- Là. »
Cheveux blonds en pétards, sourire particulièrement sexy… Ca aurait dû être interdit d'être aussi beau. Quoique, il avait tout de même la tête d'un redoublant, il semblait légèrement plus vieux que le reste de la classe. Pas comme Gilbert et Ivan qui avaient toujours des têtes d'abrutis finis quoi que puisse être leur âge.
« Dulac Océane.
- Là. »
Tiens, la fille qui se faisait embêter par Gilbert en bas, songea Gwendoline en observant la petite brune. Elle semblait moins en colère qu'avant, et plaisantait gaiement avec sa voisine. Elle était beaucoup plus pimpante et ses grands yeux marron pétillaient.
« Galante Raivis.
- I… ici. »
Un jeune garçon tout petit et chétif. Une personne comme Ivan suffirait à lui faire avoir une crise cardiaque, vu comment il tremblait en répondant simplement à un professeur. Ses grands yeux violets semblaient sur le point de verser des litres de larmes. On aurait dit une version masculine et miniaturisée d'Irunya.
« Héderváry Elizabeta.
- Ici. »
Gwendoline reconnut la jeune fille qui avait réglé son compte à Gilbert. Vu comme ça, elle semblait comme toutes les autres filles : calme, sérieuse, douce… Au fond, elle était sacrément violente – balancer un sac sur la tête d'un gars, c'est inhumain ! Elle restait pourtant une jolie jeune fille qui jouait distraitement avec une de ses longues boucles brunes.
« Horetto Alix.
- Là.
- Horetto Gwendoline.
- Là.
- Im Yong Soo.
- Là. »
Un dieu. Ce mec était un dieu. Mince, bien foutu, regard confiant et sourire de beau gosse… L'homme parfait. Il devait avoir un nombre incroyable de prétendantes, et les deux sœurs perdirent tout espoir de pouvoir sortir avec lui un jour.
« Jones Alfred.
- Là ! »
Le « socialiste » avait retrouvé son entrain d'antan et souriait à présent de toutes ses dents. Un sourire sexy, tout de même, comme pas mal de mecs dans cette classe d'ailleurs. Mais déjà moins effrayant que celui d'Ivan. Le seul truc qui gâchait le paysage, c'était son air de crétin… Normalement, des lunettes, ça vous rend plus mature.
« Kirkland Peter.
- Là ! »
Minimoy ! fut la première pensée qu'eût Gwendoline en le voyant – chose ayant été compliquée au vu de sa petite taille. Il avait l'air très hyperactif aussi. Blond aux yeux bleus, une chose avait choqué les deux sœurs : des sourcils énormes.
« Steilsson Emil.
- Ici. »
Le garçon qui répondit arborait une expression impassible, et comme Gilbert, possédait des cheveux blancs – ses yeux étaient violets, donc c'était déjà moins flippant que l'autre dingue, quoique, ce n'était pas plus naturel.
« Thomassen Lukas.
- Là. »
Blond platine, yeux violets, regard neutre. Impossible de deviner ses sentiments. Mais il était plutôt mignon. Mikkel, qui était derrière lui, s'amusait avec ses cheveux et il finit par se retourner pour lui en coller une discrètement. Ce qui n'empêcha pas la victime de crier avec vexation. Le professeur leur jeta un regard sévère avant de reprendre l'appel.
« Vanpratt Manon. »
Le silence répondit à la demande du professeur. Tous les élèves s'observaient entre eux, chuchotant, marmonnant… quand une voix féminine et très aiguë hurla dans le couloir :
« Morgens ! Crétin des alpes, on est en retard ! »
Et la porte de la classe s'ouvrit brutalement sur une blonde passablement énervée, suivit d'un gars – certainement ledit Morgens – à l'air on ne pouvait plus shooté.
« Vanpratt Manon et Morgens, constata monsieur Karpusi. Allez vous asseoir. Vogel Eva, reprit-il.
- Présente. »
Une blondinette à l'air tout à fait innocent avait répondu. La voisine d'Océane, avec qui elle discutait tout bas. Elle était ce genre de fille capable de tomber dans les pommes en voyant une pauvre petite image compromettante.
« Von Bock Eduard.
- Présent. »
Le voisin de Raivis, grand, blond, et lunettes carrés posées sur le nez. Intello ou rat de bibliothèque, mais certainement pas le genre de gars qu'Alix avait envie de fréquenter. Le genre de mec à parler philosophie toute la journée, quoi. Le professeur Karpusi referma son cahier, et se prépara à dire quelque chose d'autre quand une voix presque inaudible l'interrompit.
« Hum, monsieur ? »
Monsieur Karpusi leva les yeux vers le sosie d'Alfred.
« Oui ? Répondit-il de sa voix grave.
- Vous m'avez oublié…
- Ah … ? Ton nom ?
- Matthew Williams. »
Le professeur rouvrit son cahier et regarda lentement la liste avant de déclarer :
« Ah… en effet, je t'avais oublié. »
Matthew eut un petit soupir, mi-agacé, mi-triste, les yeux fermés derrière ses lunettes ovales.
XxX
« J'ai faim… », Gémit Gwendoline en sortant de la classe.
Le professeur avait passé la matinée entière à leur donner des papiers d'information, l'emploi du temps incompréhensible, les noms des profs… qui étaient très étranges, d'ailleurs – l'un des profs avait un nom de voiture. Et à présent, ils allaient commencer les cours dès l'après-midi.
« J'espère que la nourriture du self est bonne, soupira Alix en entendant son ventre gargouiller.
- Détrompe-toi, c'est la « roulette russe » là-bas. »
Les deux sœurs se tournèrent vers Mikkel, le grand blond décontracté, accompagné de Lukas et Emil.
« La « roulette russe » ? Répéta Alix. Pourquoi ?
- Tu comprendras. Je suis là depuis l'année dernière, avec Al et Ivan, les deux idiots qui passent leur temps à se bouffer la gueule, et dites-vous que je connais le self comme ma poche. »
Les deux filles suivirent leur guide jusqu'au self. Mikkel était un grand bavard. Quand il commençait à s'éloigner du sujet de départ, Lukas le pinçait – ou le frappait, au choix – et il revenait vite sur le droit chemin. Ces trois garçons étaient amis d'enfance, et ça se voyait. Mikkel avait redoublé sa seconde, et quand les deux autres l'avaient appris, ils en avaient bien profité pour le traiter d'inculte et d'idiot – chose qui ne changeait pas vraiment par rapport à avant. Emil, lui, avait sauté une classe. Mais il était trop silencieux pour que les filles en sachent un peu plus sur lui.
Au bout de vingt minutes d'attente devant le bâtiment du self, les cinq camarades se retrouvèrent dans la file d'attente, plateau à la main.
« Les filles, si vous voyez une chose indéfinissable parmi la bouffe, n'y touchez surtout pas ! » Les prévint Mikkel, qui ne semblait pas rigoler du tout.
Alix regarda les différents mets proposés en entrée et grimaça. Salade de tomates, brocolis…
« Mouais… », Marmonna-t-elle.
Son regard tomba sur une salade aux couleurs plus que douteuses, ornée d'une simple tranche de tomate.
« Beurk, mais c'est pourri ou quoi ? Souffla Alix à l'attention de Mikkel.
- Non, c'est du made in Arthur, répondit-il en imitant l'accent british.
- Qui ?
- Un des cuistots. »
Alix déglutit. Cette histoire de « roulette russe » se tenait, finalement. Et c'était flippant.
« J'adore le self, ironisa Gwendoline en prenant l'assiette que le cuisinier aux gros sourcils lui tendait – étrangement, il lui rappelait le Minimoy de la classe.
- C'est quoi ? Lui souffla sa sœur en se penchant vers son assiette.
- Poulet et purée… Mikkel, tu veux mon poulet ?
- T'aimes pas ?
- Chuis végétarienne.
- Oh, la petite nature !
- Va te faire.
- Si c'est par Lukas, je veux bien », plaisanta Mikkel avant de se prendre un bon coup de coude dans les côtes de la part du concerné.
Les cinq camarades s'assirent à une table libre et commencèrent leur repas. Tandis que les deux filles piochaient dans leurs assiettes, Mikkel dévorait la sienne.
« T'es immunisé ou quoi ? Grimaça Gwendoline en repoussant le poulet sur le côté de l'assiette.
- On peut dire ça, répondit-il en lui prenant sa viande.
- Salut, on peut squatter ? » Fit une voix haut perchée à côté d'eux.
Alix leva les yeux vers une jeune fille blonde accompagnée d'une plus petite. Deux filles de leur classe dont elle avait oublié les noms – enfin, elle n'avait jamais été douée pour retenir les prénoms des gens.
« Ouais, bien sûr », leur répondit Mikkel, la bouche pleine.
La plus grande des deux ne releva pas ce détail quelque peu dégoûtant et s'assit à côté d'Alix, tandis que la plus petite se mit en face d'elle.
« Alix, c'est ça ? Lui demanda-t-elle avec un grand sourire. Moi, c'est Manon. Elle, c'est Eva, rajouta-t-elle en désignant la blondinette.
- Voici Mikkel, Lukas et Emil, répondit Alix en désignant les concernés, et voici ma grande sœur, Gwendoline.
- Vous êtes jumelles ?
- Non, j'ai sauté une classe en fait, répondit Alix en fuyant le regard d'Emil, que tout cela semblait intéresser.
- Oh, alors t'es plus jeune que nous ! Un conseil. Ne t'approche jamais de mon frère.
- Pourquoi ? Demanda-t-elle, bien qu'elle ait déjà oublié qui était le frère de Manon.
- Il a un faible pour les filles plus jeunes que lui.
- Ah… »
Il y eut un long silence gêné, où l'on pouvait juste entendre les ruminements de Mikkel et les bruits de couverts et de discussions dans le self. Finalement, Eva brisa le silence qui s'était imposé à la table :
« Vous êtes pensionnaires ?
- Oui, répondit Gwendoline. Vous aussi ?
- Ouais, on sera peut-être dans la même chambre ! » S'enthousiasma Manon avant de mordre dans un bout de pain, n'ayant pas touché à son assiette – ce qui se comprenait.
Le reste du repas se passa de façon très agréable, Mikkel et Manon débattant sur leurs pays d'origines – Alix fut ravie d'apprendre que la jeune fille venait de Belgique, elle qui adorait les chocolats belges, et Gwendoline s'intéressa soudainement à Mikkel, découvrant qu'il venait du Danemark, l'un de ses pays favoris. La discussion avait vite fait de tourner sur la vie passionnante de Mikkel que Lukas se faisait un plaisir à raconter malgré les protestations du concerné.
En sortant du self, Eva sortit son carnet de correspondance et jeta un œil à l'emploi du temps.
« On commence par biologie pour le groupe deux, et physique-chimie pour le groupe un, pendant une demi-heure. Puis on inverse.
- Euh… c'est quoi les groupes, déjà ? Demanda Alix.
- Le groupe un, c'est jusqu'à Im Yong Soo, fit Bénédicte en désignant les deux sœurs. Nous autres, on est dans le deuxième.
- Okay. »
Mikkel et ses deux potes quittèrent les filles pour rejoindre un autre groupe de mecs, et les quatre filles restèrent ensemble le reste de la pause, bavassant de leurs collèges, leurs amis, et tout le reste. Lorsque la sonnerie retentit, les filles se séparèrent.
« On va où ? Demanda Alix en montant les escaliers.
- En cinq-cent.
- Youpi. »
Le bâtiment comptait six étages, et elles devaient aller au cinquième, ce qui n'était déjà pas mal pour le premier jour. Arrivées en haut, elles étaient essoufflées. Elles se laissèrent glisser contre le mur près de la salle, quand la dénommée Elizabeta fit son apparition.
« Coucou ! On est ici ?
- Ouais », lui répondit Gwendoline, essayant de reprendre son souffle.
La jeune fille s'adossa au mur à côté d'elles, attendant patiemment le professeur. Qui arriva en retard. Il ouvrit la porte de la salle précipitamment et intima aux élèves de le suivre. Ses cheveux bruns et mi-longs en désordre signifiaient qu'il avait dû courir pour arriver.
« Excusez mon retard, déclara-t-il une fois que tous les élèves furent assis. Je suis monsieur Laurinaitis, votre professeur de biologie pour cette année. »
L'heure se passa avec le professeur expliquant le programme de l'année. Il avait eu droit à une ânerie de la part de Gilbert, qui avait vite été remis à sa place par sa voisine, que nous ne prendrons pas la peine de nommer. Le groupe dût monter un étage de plus pour atteindre la salle de chimie, d'où le deuxième groupe sortait. Les deux sœurs croisèrent Manon et Eva.
« Faites gaffe, le prof est un cas », leur souffla la Belge en passant près d'elle.
Alix haussa un sourcil et suivit sa sœur dans la pièce. Et ce fut un moment de pur choc pour les élèves, en voyant que le professeur – supposé être un homme, précisons-le – était habillé d'un uniforme… de lycéenne.
« Je suis monsieur Lukasiewicz, votre prof de physique et chimie, déclara le professeur blond d'une voix nasillarde – pas de doute là-dessus, c'était un homme. Et ne faites pas cette tête, on dirait que je suis, genre, un monstre quoi !
- Je sais pas si je dois l'admirer ou avoir peur de lui… », Chuchota Alix à l'attention de sa sœur.
XxX
A la fin du cours, les deux sœurs, ne sachant où aller, cherchaient Manon et Eva du regard. Ne les trouvant pas, elles commencèrent à s'inquiéter. L'établissement était si grand qu'elles auraient pu facilement se perdre, même si c'était pour trouver leur classe. Et ici, c'était les dortoirs qu'elles recherchaient. Gwendoline vit Emil et Lukas s'approcher d'elles.
« Ah, Lukas, Emil ! Vous êtes pensionnaires vous aussi ?
- Oui, mais on n'est pas plus avancés que vous, répondit Lukas. On ignore où on doit aller.
- Génial. »
C'est alors qu'un certain blond courut vers eux, agitant la main exagérément tel La petite maison dans la prairie et cria à travers le couloir :
« Lukas ! Mon aurore boréale ! »
Si tout le monde sembla choqué par le surnom que venait d'employer Mikkel, Lukas lui, devint rouge et s'empressa d'assommer son ami d'un coup de livre de biologie – la seule chose qu'il avait sous sa main en somme.
« Je t'ai déjà dit de ne jamais m'appeler comme ça, jævel !
- Il a dit quoi ? » Chuchota Alix.
Mais sa sœur ne l'écoutait pas. Alix soupira. La voilà qui faisait encore une fixation et qui allait lui sortir un truc sur son éternel amour qu'est le YAOI. Tandis qu'Emil essayait de calmer son ami qui avait des envies de meurtre, Mikkel reprit ses esprits et demanda :
« Quoi, vous voulez pas savoir où se trouve les dortoirs ? Tant pis pour vous, hein.
- Nan, nan, Mikkel ! Le supplia Alix en le retenant par la manche alors qu'il s'apprêtait à partir.
- Je peux pas résister à un si beau visage, souffla le Danois en passant une main dans ses cheveux en vrac.
- Tu devrais faire gaffe à ce que tu dis, Mik' », lui lança Emil en désignant Lukas du menton.
Mikkel ignora ce détail, préférant éviter la colère noire de Lukas si jamais il venait à dire une quelconque bêtise, et guida les petits nouveaux vers le bâtiment des dortoirs.
XxX
Une fois arrivés aux dortoirs, qui se trouvaient un peu plus loin après le réfectoire – ce lycée était décidemment très grand – Mikkel alla jeter un coup d'œil aux listes. Il fit glisser son doigt le long de la fiche, avant de s'arrêter en voyant le nom des deux sœurs.
« Quelle chance, vous êtes ensemble ! En chambre 304.
- Super, s'extasia Alix. Et vous, vous êtes ensemble ?
- J'espère bien que non, grommela Lukas qui n'avait toujours pas digéré l'humiliation que lui avait fait subir le Danois.
- Désolé de te décevoir, mon chéri, mais on est ensemble », déclara Mikkel, avant de se faire pincer la joue par le jeune homme.
Emil soupira et poussa Mikkel jusqu'au surveillant qui était adossé contre le mur, jouant avec des clés qui se ressemblaient toutes les unes aux autres. Mikkel alla le saluer, puis récupéra cinq clefs et revint vers ses cadets pour aller au premier étage. Il laissa à Lukas et Emil leurs clefs qui ouvraient la chambre 206 et accompagna les filles à l'étage du dessus.
« On pouvait y aller toutes seules, tu sais ?
- Bah, on sait jamais, vous pourriez vous perdre. »
Gwendoline avait une folle envie de le frapper, mais elle jugea que Lukas devait le faire bien assez souvent et que le Danois finirait par aller se plaindre en justice si elle décidait de s'y mettre aussi.
XxX
Après avoir donné congé à Mikkel, les deux filles pénétrèrent dans leur chambre. Où elles trouvèrent leurs deux autres colocataires, qui n'étaient autres que Manon et Elizabeta. La Belge, ravie de les revoir, vint à leur rencontre.
« C'est trop génial, on est ensemble ! »
Elizabeta rangea automatiquement un livre dans son sac, et Gwendoline risqua :
« Qu'est-ce que tu lis ?
- Oh, euh… (La brune évita le regard inquisiteur de la jeune fille) un manga.
- Lequel ?
- Oh, ça risque de ne pas te plaire…
- Si c'est un shojo niais et tout guimauveux, c'est sûr que je vais pas aimer.
- Sérieux, tu préfères les shounen ?
- Largement ! »
Soulagée, Elizabeta ressortit son manga et le tendit à sa nouvelle amie. Un sourire illumina le visage de celle-ci.
« Pandora Hearts ! J'adore, j'ai lu tous les chapitres parus en anglais !
- Tu trouves pas que Break est trop canon ?
- A fond ! Lança Alix qui était également une grande fane du personnage.
- Je préfère Gil, perso », fit Gwendoline.
Elizabeta grimaça.
« Son nom me rappelle trop le crétin de notre classe. »
Manon décida de se joindre à la conversation.
« Tu connais Gilbert depuis longtemps ?
- Depuis la maternelle.
- Oh, ma pauvre…
- Et tu sais pas la meilleure, il me prenait pour un mec, jusqu'à ce qu'on entre au collège !
- Mais… il est con !
- En fait, je traînais toujours avec des gars, et j'étais un vrai garçon manqué… jusqu'à ce qu'apparaisse ma poitrine.
- J'imagine le choc de Gilbert. »
Elizabeta sourit. Gwendoline se demanda si l'albinos n'était pas amoureux d'elle, et avant qu'elle n'ait pu poser une autre question, la porte de la chambre s'ouvrit, laissant apparaître une jeune femme brune et un peu potelée.
« Les filles, le self ferme à vingt heures, donc n'oubliez pas d'aller dîner avant. Pour le moment, vous devez aller chercher vos valises dans la salle en bas. »
Et elle referma la porte. Manon jeta un coup d'œil à son portable et constata qu'elles avaient bien trois heures avant que le réfectoire ne ferme. Elles en profitèrent pour remonter leurs valises et discutèrent de ce qu'elles allaient faire pendant le long week-end de trois jours que le directeur avait accordé aux nouveaux, afin qu'il se familiarise avec le lycée en ce qui concerne les internes – une bonne partie l'école l'était, sauf ceux qui vivaient dans la ville ou aux alentours.
« Vous avez remarqué que les profs avaient des noms bizarres ? Fit Alix en rangeant soigneusement un pull sur une étagère de son placard.
- Morgens m'en avait parlé, répondit Manon. Il paraît que ce sont tous des cas, d'ailleurs.
- A ce point ? S'inquiéta Elizabeta.
- Bah, le pire, c'est le prof de Physique, et on l'a déjà vu. Sinon il paraît aussi que le prof d'Anglais ne parle pas un mot français et que la prof de Maths est une psychopathe.
- C'est rassurant, ironisa Gwendoline qui venait de terminer de ranger ses vêtements et qui cherchait une place pour ranger sa valise.
- En parlant de psychopathe, vous trouvez pas Ivan flippant ? Demanda Alix.
- Flippant, je sais pas, mais louche, ça je peux te le confirmer, fit Manon en se tournant vers elle. Mon frère était dans la même classe que lui, Alfred et Mikkel, et je peux te dire qu'il peut pas le voir en peinture. Enfin, d'un côté, il a jamais pu supporter grand monde. Alors un Russe…
- Ivan est Russe ? Enfin, en repensant à la magnifique insulte que lui avait si gentiment envoyé Alfred, 'fallait s'y attendre. »
XxX
Lorsque les filles arrivèrent dans le réfectoire, elles virent un petit groupe de lycéens devant le micro-onde de la salle. Manon s'approcha d'eux et Gwendoline constata que ce n'était autre qu'Alfred, Gilbert et Mikkel qui s'y trouvaient.
« Mais qu'est-ce que vous foutez ? Demanda Manon en voyant le binoclard poser son portable dans le micro-onde.
- On teste l'étanchéité du micro-onde, expliqua Gilbert comme si c'était aussi normal que de dire « bonjour » le matin.
- Encore une idée de mec, soupira Elizabeta, bien qu'elle se doutât d'une bêtise pareille de la part de ces trois-là – en particulier Gilbert.
- Bon qui m'envoie un SMS ? Demanda Alfred après avoir refermé la porte de l'appareil, son téléphone toujours à l'intérieur.
- Pour quoi faire ? S'étonna Gwendoline. Ton portable est dans le micro-onde.
- Justement ! Si on entend son port' sonner, expliqua Mikkel, c'est que le truc laisse passer les ondes, et peut donc faire exploser la bouffe à tout moment ! On a fait ça l'année dernière avec le vieux micro-onde tout pété.
- Et ça a marché ? Demanda Alix, émerveillée.
- Mais c'est complètement débile ! La coupa sa sœur.
- Cherche pas, Gwen, souffla Elizabeta, qui semblait de plus en plus désespérée. Ils sont tous comme ça. »
Mikkel sortit son portable et commença à écrire sous le regard inquisiteur des garçons et celui perplexe des filles. Quand le micro-onde se mit en route. Tous se regardèrent, cherchant celui qui l'avait allumé, mais un grésillement se fit entendre. Le visage d'Alfred se décomposa sous la terreur.
« Mon portable ! »
Et il se jeta sur la porte du micro-onde pour l'ouvrir. Trop tard. Un petit bruit d'explosion fit reculer Alfred de surprise, et l'appareil s'arrêta. Gilbert ouvrit la porte doucement et quelle ne fût pas leur surprise de voir le téléphone brisé en mille morceaux !
« Putain, mon port' !
- C'est quoi, ce boucan ! »
Tout le monde se retourna, sauf Alfred qui était trop occupé à sauver les restes de son portable. Arthur, le cuistot aux gros sourcils, accourut, l'air furieux. Et à lui aussi, son visage se décomposa.
« Le nouveau micro-onde !
- Décidemment, y'en a pas un pour rattraper l'autre… », Soupira Manon en voyant le cuistot pleurer sur son micro-onde et Alfred sur son portable.
XxX
« C'est cool qu'on ait pas cours demain, on va avoir un long week-end rien que pour nous !
- En plus, Gilbert n'est pas pensionnaire, ajouta Elizabeta, tout sourire.
- C'est vrai ?
- Ben ouais, il habite avec son père dans la ville, et son père, c'est le directeur ! »
Il y eut un silence pesant. Gwendoline se souvint alors qu'elle n'avait pas rêvé en ayant l'impression d'avoir déjà entendu « Beilschmidt » quelque part.
« Hein ? Mais attends, le dirlo, il a pas honte que son fils ait redoublé sa troisième ?
- Je crois qu'il a souvent été désespéré par son fils, mais il paraît que c'est beaucoup plus compliqué que ça… Gilbert m'a vaguement parlée d'un frère jumeau…
- Un deuxième Gilbert ? Tous aux abris, c'est la fin du monde !
- Il paraît qu'ils sont pareils, mentalement... »
Toutes les filles soupirèrent, espérant que jamais elles n'auraient à le rencontrer. Finalement, elles allèrent se coucher après la visite de la surveillante qui leur avait demandé d'éteindre, et réfléchirent à ce qu'elles pourraient bien faire durant ce long week-end de trois jours.
Eva Vogel : Liechtenstein
Irunya Chernenko : Ukraine
Mikkel Densen : Danemark
Emil Steilsson : Islande
Lukas Thomassen : Norvège
Manon Vanpratt : Belgique
Morgens Vanpratt : Pays-Bas
Océane Dulac : Seychelles
J'espère que vous avez apprécié ce premier chapitre ^^
