Voili, nouvelle lecture. Avec en avant un perso ( si je puis dire ) qu'on ne voit pas souvent.
Evidemment, rien à moi venant de FMA, ça vaut pour toute la fic. Life is cruel TT.
Excédée, Riza Hawkeye claqua violemment la porte du bureau.
« Vous exagérez colonel. » lança Havoc.
Roy soupira. Il le savait bien, pourtant, qu'il était allé trop loin. Toute la journée il avait été insupportable avec son lieutenant. Tout ça parce que … nouveau soupir de la part du brun.
« Il a raison, vraiment je me suis comporté comme un imbécile fini avec elle. Et franchement ce que Riza fait de sa vie privée ne me regarde absolument pas. Elle ne s'occupe pas de la mienne après tout. » songea Roy.
Mais dès qu'il avait su la nouvelle, il n'avait pas pu s'empêcher de la provoquer, de l'exaspérer. Pourquoi ? En quoi cela le gênait-il ? Mustang ne le savait pas pourquoi, ou plutôt il ne voulait pas l'admettre, mais ça ne lui plaisait pas du tout. Il regarda tristement son bureau, et surtout les vallées de dossiers qui le recouvraient.
De son côté, Riza faisait un véritable carnage au stand de tir. Massacre à la Hawkeye, à vrai dire. Son chien l'observait, prudemment à distance.
« Non mais de quel droit … »
Elle rechargea un fusil, puis tira et fit sauter la tête d'une cible.
« … se mêle-t-il de ma vie privée … »
Clac clac. PAN !
" Cette espèce de ( bip ) doublé d'un ( censuré ) croisé avec … avec … »
PAN PAN PAN !!! Riza fulminait. Elle continua à tirer jusqu'à ce que sa cible ne soit plus qu'une espèce de tronc en carton bouffé de partout. Si elle le pouvait elle l'achèverait à coup de crosse. Riza avait rarement été aussi furieuse.
« Je savais que je n'aurais pas dû le lui dire ! En quoi ça le regardait d'abord ? Mais avec une feignasse pareille, mieux vaut prévenir que guérir. » pensa Riza.
Et voilà, elle avait annoncé la nouvelle fatidique à son supérieur deux jours plus tôt. Résultat des courses, elle affichait à présent une ressemblance des plus frappantes avec une pelote d'épingles sur le point de vous envoyer ses aiguilles à la face. Quand elle quitta le champ de tir, elle n'était pas de meilleure humeur.
De retour dans le bureau, Riza lança un regard assassin à son supérieur. Elle s'assit avec rage, et essaya de finir son travail sans massacrer Roy à coups de dossiers.
Le brun lui lançait des regards contrits de temps à autre, qu'elle ne voyait pas. La blonde préférait éviter de lever la tête, autrement elle risquait de le clouer sur place. Quand l'heure de partir arriva, elle bondit hors de sa chaise, attrapa vivement son manteau et s'en alla en vitesse. Roy ne put que la voir franchir la porte. Il leva une main comme pour la retenir, mais en vain. Ses subordonnés lui adressèrent un regard compatissant.
« Il me fait de la peine ce colonel, quand même. » dit Fuery dans le couloir.
« Il est jaloux oui ! Son précieux lieutenant qui a un rencard. » dit Havoc.
« Ouais, pourtant lui se gêne pas quand il a un. Juste retour des choses. » ajouta Breda.
Les quatre militaires hochèrent la tête. Roy termina sa pile de travail tant bien que mal, et sortit. Il marcha tristement dans les rues, évitant de s'interroger sur la raison de ce chagrin. Mustang arriva devant la vitre donnant sur un restaurant. Le militaire jeta un œil distrait, puis se figea et revint en arrière. Riza était à l'intérieur, en charmante compagnie. Vêtue d'une robe de soirée rouge à fines bretelles, les cheveux libres elle riait avec son compagnon. Ce dernier approcha sa main de la sienne, et lui prit les doigts. Le cœur du colonel se tordit, et il manqua de casser la vitre pour tout flamber dedans. Il partit vivement.
Roy entra en coup de vent chez lui, claqua violemment la porte et jeta son manteau avec colère. Il se rendit dans son salon où il se mit à faire les cent pas, se retenant à grand peine de tout casser autour de lui. L'officier se laissa finalement tomber sur son canapé. L'alchimiste inspira plusieurs fois pour se calmer, et se passa les mains sur le visage. Il ne pouvait rien changer à la situation. En tout cas pas avec une attitude pareille.
Le lendemain quand ils se revirent, Roy repartit à l'attaque :
« Alors, c'était bien hier soir ? Vous avez fini la soirée en beauté au moins ? »
Riza ne répondit rien, et ne lui accorda même pas un regard. Elle se contenta de poser une petite pile de dossiers, et retourna à sa place.
« Qu'est-ce qui se passe ? Vous avez oublié vos cordes vocales au fonds de son lit ou quoi ? » continua Roy.
« Oui, en plus de mes sous-vêtements ! » riposta Hawkeye.
Touché. Mustang serra les dents et les poings. Il attrapa un dossier qu'il posa bruyamment sur son bureau. Riza s'accorda un fin sourire de triomphe. Lorsqu'on la cherchait, on la trouvait ! Son fidèle compagnon à quatre pattes, Black Hayate, poussa un gémissement qu'on pourrait croire blasé.
« Ah ces humains, ils se prennent vraiment la tête pour pas grand-chose. S'il l'aime il n'a qu'à lui dire point barre. Oh, j'allais oublier : il faut que j'aille guetter le signal dehors. Mais comment sortir d'ici ? » songea l'animal.
Le chien regarda un à un les humains. Tiens, il en manquait un. Voilà qui pourrait être l'occasion. Hayate leva la tête vers sa maîtresse : plongée dans les dossiers, elle ne ferait certainement pas attention à lui. Le toutou se rapprocha de la porte, tout en surveillent la blonde. La porte s'ouvrit, révélant Kain qui portait une tasse. Black Hayate se faufila rapidement hors du bureau. Il trottina jusqu'à la sortie, dévala les escaliers et tourna à droite direction la pelouse. Le chien alla jusqu'au grillage, plus précisément sous un buisson. Il y avait là un trou, par lequel il sortit.
Hayate savait très bien où il devait aller. Voilà longtemps qu'il attendait le moment. En regardant le ciel étoilé hier soir, pendant que sa maîtresse jouait avec un autre humain, il avait su que c'était pour bientôt. Après une bonne demi-heure de marche, le chien s'arrêta sur un pont, et s'assit.
« Quand tu veux, SweetWind. » pensa-t-il.
Une minute passa, et tout d'un coup il entendit le sifflement d'un oiseau. Hayate tourna la tête, pour voir un oiseau de la taille d'une pie se poser sur la rambarde du pont. Il arborait une belle couleur argentée, témoignant de sa rareté. Le volatile regarda Hayate, et siffla un instant. Le chien jappa, puis s'en alla. A présent, il fallait concevoir un plan pour amener sa cible là où il voulait. Hayate galopa jusqu'au Q.G. Une fois arrivé devant le bureau, il aboya pour rentrer.
« Hayate ? Mais quand est-ce que tu es sorti ? » fit Riza en ouvrant.
Son animal entra comme si de rien était, et alla s'allonger près des fenêtres. Le téléphone sonna, le colonel prit l'appel.
« Très bien, nous venons tout de suite. » dit-il.
Hayate dressa les oreilles. Ah ? La chance serait-elle avec lui ? Il se leva, et suivit le cortège de militaires. Le camion les transportant se dirigea vers sortie de la ville, direction une usine.
« Formidable ! » pensa Hayate en découvrant l'endroit.
Il tourna la tête, et aperçut un petit lac. Riza le siffla, et il la rejoignit prestement. A peine l'unité des militaires fut-elle entrée qu'une fusillade éclata. Roy fit aussitôt usage de son alchimie, neutralisant ainsi leurs premiers assaillants.
« A l'assaut tout le monde ! » lança-t-il à sa troupe.
Les militaires envahirent la place. Les subordonnés de Mustang restèrent avec leur chef, et filèrent dans une autre partie de l'usine. Ils y furent chaleureusement accueillis.
« Si ça continue comme ça le chef des faussaires va prendre la fuite. » dit Falman.
« Ah non ! Ca fait deux mois qu'on est sur le coup, il ne va pas s'en tirer ! Havoc, tu as infiltré le coin, tu pourrais nous dire où ils se terre ? » dit Roy.
« Suivez-moi. » répondit le blond.
Pendant que les autres les couvraient, le sous-lieutenant conduisit ses supérieurs à travers les couloirs. De temps en temps, un employé se présentait à eux, et tentait de les abattre. Riza ou Jean se chargeaient de lui. Petit à petit, ils se rapprochaient de l'endroit où se trouvait l'homme recherché.
« C'est bien calme tout d'un coup, je n'aime pas ça. » dit Riza.
Ses collègues semblaient penser la même chose, et tous avançaient pas à pas.
Hayate gronda, et regarda fixement devant lui. Les militaires pointèrent leur arme dans sa direction, l'angle d'un couloir. Pendant quelques minutes, rien ne se passa. Le chien décida alors d'agir, et passa devant avant que Riza ne puisse le rappeler. Juste après qu'il aie franchi l'angle, des cris de douleur mêlés à des aboiements furieux retentirent.
« Eh ben ! Il a du cran ce clebs ! » commenta Havoc.
Les trois humains rejoignirent le chien pour découvrir qu'une embuscade avait été tendue. Plusieurs hommes les attendaient en effet dans le couloir, prêts à les dégommer. Roy fit diversion en créant une véritable fournaise, pendant que Riza et Jean mettaient hors d'état de nuire ceux qui n'étaient pas touchés par les flammes.
« Allez on avance ! » ordonna Roy.
« Bon travail Hayate ! » fit Riza au passage.
« Yap ! »
Jean annonça qu'ils étaient proches du but. Hélas quand ils arrivèrent, l'endroit était vide.
« C'est le moment. » pensa Hayate.
Il tira avec insistance sur le pantalon de Roy, puis partit droit devant.
« Venez ! » dit le colonel.
Il partit après le chien. Ses collègues mirent cinq secondes à réagir. Roy, pensant que le chien le menait au criminel, l'avait suivi sans réfléchir. L'animal le menait à travers le dédale de couloirs à toutes pattes. Ce faisant, il ne tarda pas à semer sa maîtresse et son collègue.
« Zut où est-il passé ? » fit Riza en arrivant à un croisement.
« Aucune idée … »
« Venez on prends à gauche. » décida la jeune femme.
Pendant ce temps, Mustang et Hayate étaient arrivés à une porte de secours. Le chien se jeta sur la barre servant de poignée. Son poids la fit s'abaisser, et la porte s'ouvrit. Le colonel haussa un sourcil : où avait-il appris ça ? Le soleil le fit un instant cligner des yeux. Le brun regarda autour de lui. Hayate avait disparu, et il se trouvait sur une petite falaise.
« Qu'est-ce qu'il a trafiqué ce chien ? » se demanda Mustang.
Il regarda de tout côté, puis appela le canidé. Pas de réponse. Par contre il entendit la voix de Riza. En regardant d'où elle venait, il la découvrit à une fenêtre avec son sous-lieutenant.
« Vous l'avez trouvé ? » interrogea ce dernier.
« Non ! Y'a rien ici ! »
Roy s'approcha du bord. En bas s'étendait le petit lac qu'il avait aperçu en arrivant. Mais où avait bien pu passer Black Hayate ? Il était certain qu'il était sortit, donc il devrait être là. Roy se retourna, scrutant les alentours. Rien.
Et puis soudain, des aboiements retentirent. Roy vit le chien lui foncer dessus et lui sauter dans les bras. Avec la vitesse, ils basculèrent le vide. Riza poussa un hurlement. Elle se rua vers la porte que son supérieur avait emprunté, et se mit à quatre pattes au bord. Ce n'était pas très haut heureusement.
« COLONEL ! HAYATE ! »
Roy avait heurté l'eau la tête la première, et était sonné. Pour l'instant, il coulait comme une pierre. Il toucha doucement le fonds. Le manque d'air le fit se redresser bien vite. Roy découvrit alors Black Hayate tranquillement assis devant lui. L'alchimiste fronça les sourcils. Le chien se leva, et lui tourna le dos. Il fit quelques pas, et tourna la tête, lui indiquant par là de le suivre. Mais Roy manquait de plus en plus d'air.
Toutefois, piqué par la curiosité il décida de rejoindre le chien. Hayate s'arrêta, et s'assit de nouveau. Roy réalisa alors qu'il était sur un cercle de transmutation, et écarquilla les yeux. Puis il vit le chien lever une patte, et la plier deux fois.
« Je rêve où il me fait signe de venir plus près ? » pensa l'alchimiste.
Sauf qu'il ne pouvait pas rester sous l'eau plus longtemps. Roy commença à s'orienter vers la surface. Au moment de s'élancer, il sentit quelque chose le retenir. Hayate avait saisi un pan de son uniforme, et le tirait vers le fonds.
« Mais lâche-moi crétin de chien ! Je vais me noyer ! »
Roy tenta de remonter, mais la bête pesait son poids. Il se débattit, et le chien fut tiré vers le haut. Seules ses pattes arrières touchaient le sol. Le canidé tira brutalement, le rabaissant. Le colonel suffoquait, et s'agita encore plus. La panique le submergea : Hayate voulait-il le noyer ou quoi ? Soudain, le cercle s'auréola de lumière, éclairant un peu le fonds du lac.
« Encore un peu …alleeez ! Touche-moi ce cercle bon sang ! » se dit Hayate en tirant tant qu'il pouvait.
La vue du brun se troubla, et il pensa vraiment qu'il allait finir noyé. Il sentit à peine son pieds toucher le sol. En revanche il crut voir une grande lumière blanche, et sombra dans l'inconscience en croyant mourir.
« Roy ! Hé ho Roy ! Réveille-toi mon vieux, on est arrivés. »
Le colonel fronça les sourcils. A qui donc appartenait cette voix ? Il ouvrit les yeux, puis respira une grande bouffée d'oxygène.
« Ca va mieux ? »
Roy tourna la tête, pour découvrit Black Hayate.
« Comment te sens-tu ? » fit le chien.
Roy écarquilla les yeux. Il hallucinait ou le chien venait de lui parler ?
« Me regarde pas comme ça, tu commence à me fiche la chair d'ampoule ! » reprit Hayate.
« Mais tu parle ! » s'exclama enfin Roy.
« Eh ouais ! Mais seulement quand je suis dans mon monde. »
« Ton monde ? » répéta le brun.
« Tout à fait. Viens, je vais te montrer. »
Roy se redressa. Il se trouvait dans une espèce de grotte. De l'eau scintillait au fonds.
« Bon alors tu arrive ? » lança Hayate.
« Euh … ouais ! »
Le chien conduisit le colonel dans un étroit passage, puis lui fit monter un escalier en pierre. Hayate posa une patte quelque part, et un pan de mur coulissa, révélant la lumière du jour. Roy mit un bras en visière, éblouit. Quand ses yeux se furent habitués, il découvrit une grande ville qui s'étendait devant lui, et qui avait l'air antique.
« Bienvenue dans le monde de Sâar. Et … bienvenue chez moi. » annonça Hayate.
