Avertissements :Ceux-ci est une ff Cara (Catherine-Sara) où il y a de la romance entre elles. Les personnages sont tirés de la série, mais ne respecte pas du tout ce qui ce passe vraiment dans le show. Cette histoire ce situe dans la saison 5, après leur dispute dans le couloir (épisode 5X13 les poupées russes)
Les personnages de CSI Vegas (de Ecklie à Catherine, en passant par Sara à Grissom) sont la propriété de CBS, Anthony E. Zuiker, Jerry Bruckheimer et Alliance Atlantis.
Cette ff est un Round Robin (en clair un premier auteur lance une histoire, un second prend la relève pour un nouveau chapitre et ainsi de suite, jusqu'à là fin de l'histoire !) Ont participé à ce round : SoFrost, Juliette, Sara Lya, et moi-même (Alexielle) Merci les filles !
D'un commun accord il a été décidé que le sens de rotation des auteurs de chaque partie ne serait pas divulgué. C'est un des plaisirs d'un Round Robin après tout ! L'histoire est narrée une fois du point de vu de Sara, puis ensuite de celui de Catherine.
Tous les commentaires sont les bienvenus je m''occuperai de faire les retours aux différents auteurs.
Bonne lecture à vous
Alexielle
Chapitre 1 : Sara
Je venais de traverser presque la moitié du couloir du laboratoire lorsque Catherine faillit me percuter de plein fouet. J'étais déjà furieuse et cette malheureuse rencontre n'arrangea pas mon humeur, loin de là.
Catherine posa alors sur moi l'un de ses regards glacials dont elle avait le secret : « Tu ne peux pas regarder où tu vas non ? » me dit-elle d'un ton cinglant
« Moi, faire attention ?! C'est plutôt à toi de faire attention ! Tu surgis de nulle part et tu fonces droit devant toi comme si tu étais seule dans les couloirs ! » lui répondis-je sur le même ton désagréable.
« Écoute Sara, je n'ai vraiment pas de temps à perdre ! Je dois voir Gil au plus tôt c'est vraiment important ! » M'assura t'elle en brandissant sous mon nez une feuille de papier couverte de pattes de mouche.
Je n'eu pas le temps de déchiffrer un seul mot de ce qui était écrit sur ce bout de papier, que la petite blonde reprit rapidement sa marche. Me laissant ainsi derrière elle.
Hors de question qu'elle me passe devant, moi aussi je devais parler à Grissom ! Je profitais donc de mes grandes jambes pour la rattraper, puis la dépasser ! Mais Catherine ne l'entendit pas de cette oreille et joua habilement des coudes pour essayer de conserver son avantage ! Mais en vain !
Je fus la première à passer la porte du bureau de Gil. J'étais tellement en colère contre lui, et je dois dire que cette petite course dans le couloir avec Catherine n'avait fait que m'irriter d'avantage.
Catherine arriva juste trois secondes après moi mais il était déjà trop tard… J'étais en train de hurler sur Grissom à pleins poumons.
« Non, mais vous êtes tombé sur la tête ou quoi ?! Il est hors de question que j'abandonne mes dossiers en cours pour aller me balader dans les bois pendant dix jours ! Et pourquoi moi ?! Je me sens très bien, je n'ai aucun besoin d'aller prendre l'air dans les collines de Vegas c'est quoi ce délire ? »
Je sentis alors Catherine se raidir légèrement derrière moi, je devinais même qu'elle posait son regard d'azur sur mon dos. Grissom quant à lui se contenta de me sourire en restant assis bien sagement derrière son bureau, attendant patiemment la fin de mon petit discours de furie avant de me répondre.
« Vous avez besoin de vous ressourcer, de vous recentrer sur vous ! Le grand air vous fera le plus grand bien, je vous trouve un peu fatiguée et sur les nerfs en ce moment… »
Je n'arrivais pas à croire ce que j'entendais ! Il voulait m'envoyer loin du labo avec tout le travail en retard qu'on avait accumulé ici ? Mais quelle mouche l'a piqué ? Où est Gil Grissom et qui êtes vous monsieur ?!
Il devait bien y avoir une solution d'échapper à ça ?! Je devais trouver un moyen de rester ici. Il est hors de question que je quitte le labo pendant dix jours pour aller me perdre dans les bois !
Je dois avoir une idée et vite… pourquoi est-ce qu'on ne peut jamais avoir de brillantes idées quand on en a vraiment besoin ?!
Oh oh... trop tard Grissom commença à enlever ses lunettes et à les nettoyer, il se racla la gorge et jeta des coups d'œil nerveux autour de lui, je sais que je suis dans de sales draps. Il ne fait ça que quand il est confus et qu'il cherche à gagner du temps, ou bien quand il s'apprête à affronter quelqu'un... Je suis ce quelqu'un ! Je suis sûre qu'il va m'envoyer là-bas et je n'aurais rien à dire !
« Sara, il faut vraiment que vous y alliez, vous en avez besoin ! Comme je vous l'ai déjà dit tout le monde ici vous trouve un peu sur les nerfs en ce moment… de toute façon vous n'avez pas le choix, premièrement parce que ce stage est obligatoire et deuxièmement ce n'est pas de mon ressort, c'est Ecklie qui a signé et accepté de vous envoyer là bas !. »
Eh bien, ça répond au moins à l'une de mes principales questions : c'est Ecklie qui est derrière tout ce bordel. Il m'envoie là bas parce qu'il me trouve agitée ?! Je suis toujours agitée, ce n'est un scoop pour personne ! « Et Catherine alors ? Je ne suis pas la seule à être sur les nerfs en ce moment ! Elle aussi ça lui ferait le plus grand bien ! »
Pas besoin de me retourner pour savoir que Catherine est en train de me fusiller du regard… Oh oh Gil vient de soulever un sourcil, cela ne présage jamais rien de bon… il jette un rapide coup d'œil sur la petite blonde derrière moi avant de retourner son attention vers moi. Pourquoi avait-il fallu que je mêle Catherine à cette discussion, une fois de temps en temps il faudrait que tu apprennes à la fermer Sidle !
« En fait, Ecklie fait beaucoup d'efforts pour ressouder l'équipe ces derniers temps, et après la dispute que vous avez eue avec Catherine dans le couloir, il y a quelques temps, il a trouvé judicieux de vous envoyer toutes les deux à ce séminaire sur la confiance »
Quoi ? Catherine vient aussi ?! Non, non sûrement pas ! Ecklie veut m'envoyer dix jours dans les bois avec Catherine ?! Quelle brillante idée ! Au moins comme ça elle n'aura que l'embarras du choix pour enterrer mon cadavre ! J'avais déjà été suspendue plusieurs jours sans solde après mon affrontement avec Catherine, ça ne lui suffisait pas comme punition ? Et puis cette histoire remontait à presque 6 mois maintenant ! Et quelle drôle d'idée de nous inscrire pour un séminaire sur la confiance ! Le problème ne venait pas de là, j'avais confiance en Catherine, peut-être un peu trop d'ailleurs, malgré les trahisons et les blessures qu'elle m'avait infligées depuis toutes ces années, je continuais de croire en elle ! Oui j'avais confiance en Catherine, c'est en moi que je n'avais pas confiance !...
Au moment même où j'ouvrais de nouveau la bouche pour protester, et dire à Grissom que je n'avais pas besoin de cette connerie de séminaire… Catherine se mit à crier à son tour, le feu lui était monté aux joues, elle me bouscula légèrement pour se placer devant le bureau de Grissom et lui expliquer ainsi sa façon de penser
« Non mais à quoi est-ce que vous pensez ?! »
Je ne pus m'empêcher de sourire, elle avait eu exactement la même réaction que moi, quelque part ça me soulageait un peu ! J'avais moins l'impression de passer pour l'empêcheuse de tourner en rond. C'est donc pour ça qu'elle aussi voulait voir Gil, elle avait reçu le même mail que moi… et c'est ce qui avait mis le feu aux poudres !
Je me laissais glisser sur un siège près du bureau de Gil et je regardais Catherine entrer en action…
Le spectacle promettait d'être époustouflant… comme toujours !...
Chapitre 2 : Catherine
Dix jours perdue dans les bois ?! Mais qu'est ce que c'est que cette plaisanterie ?! Il est hors de question que je parte dix jours, je ne quitte pas le labo tout ce temps, et puis quoi encore ?! J'ai au moins trois affaires en cours, je ne peux pas tout laisser en plan pour aller jouer à Davy Crockett !
J'étais tellement furieuse que je n'avais pas vu tout de suite que Sara arrivait dans le couloir droit devant moi… tant pis j'étais partie sur ma lancée je ne pouvais plus m'arrêter. Heureusement pour moi, la grande brune m'évita à temps, nous évitant ainsi à toutes deux une collision plutôt brutale.
« Tu ne peux pas regarder où tu vas non ? » lui demandais je sur un ton plus froid que je ne l'aurai voulu
« Moi, faire attention ?! C'est plutôt à toi de faire attention ! Tu surgis de nulle part et tu fonces droit devant toi comme si tu étais seule dans les couloirs ! » me répondit elle sur un ton égal au mien. Je l'avais bien cherché après tout, mais je n'avais ni le temps ni l'envie d'en découdre avec elle pour le moment.
« Écoute Sara, je n'ai vraiment pas de temps à perdre ! Je dois voir Gil au plus tôt c'est vraiment important ! » Lui répliquais je en lui brandissant sous le nez ma feuille de papier.
Je la vis plisser les yeux pour essayer de déchiffrer quelques mots, mais lassée de sa lenteur je repris ma marche en direction du bureau de Grissom. Je me souris à moi-même plutôt ravie d'avoir laissé Sara derrière moi, mais cette jubilation fut de courte durée. En trois enjambées la grande brune eu vite fait de me passer devant !
Et avant de m'en rendre compte, Sara avait déjà franchit la porte du bureau et sa voix résonnait à mes oreilles : « Non, mais vous êtes tombé sur la tête ou quoi ?! Il est hors de question que j'abandonne mes dossiers en cours pour aller me balader dans les bois pendant dix jours… »
Dix jours dans les bois ? Sara ?! Mais pourquoi parlait-elle de ça ?! Qu'est ce que la grande brune avait à voir dans l'histoire ?! C'est à moi qu'on avait envoyé un mail en disant « Catherine, vous êtes attendue pour un séminaire sur la confiance au centre de Thérapie de Vegas…. » et bla bla bla
Je n'avais même pas pris la peine de lire la suite du message avant de me ruer chez Gil folle de rage.
Sara ne semblait pas plus ravie que moi à l'idée de participer à ce séminaire, nous étions au moins d'accord sur un point !
« Et Catherine alors ? Je ne suis pas la seule à être sur les nerfs en ce moment ! Elle aussi ça lui ferait le plus grand bien ! »
Mon regard se porta d'instinct sur elle… il ne m'avait fallut qu'une seconde pour comprendre que Sara essayait de se sortir de cette situation comme elle le pouvait… J'avais également compris que la grande burne n'avait pas encore toutes les informations en main… elle n'avait visiblement pas compris que je faisais déjà partie du voyage !
« En fait, Ecklie fait beaucoup d'efforts pour ressouder l'équipe ces derniers temps, et après la dispute que vous avez eue avec Catherine dans le couloir, il y a quelques temps, il a trouvé judicieux de vous envoyer toutes les deux à ce séminaire sur la confiance » lui dit alors Grissom
J'aurai donné cher pour voir la tête de Sara à cette seconde précise ! Mais il était temps pour moi de manifester mon mécontentement.
« Non mais à quoi est-ce que vous pensez ?! Il est hors de question que je me rende là bas c'est compris ?! » hurlais-je en pointant un doigt menaçant vers Gil
« Catherine, c'est un stage obligatoire je n'y suis pour rien c'est Ecklie qui est à l'origine de tout ça ! Je n'ai fait que vous envoyer la note de service. »
« Je n'en ai strictement rien à foutre ! Je ne mettrais pas les pieds là bas, fin de la discussion ! » lui dis-je en lui jetant ma feuille de papier au visage.
« Catherine…, Sara et vous devez vous y rendre vous n'avez pas le choix ! Ecklie veut que vous participiez à ce séminaire pour renforcer vos liens dans l'équipe avec Sara ! »
Renforcer mes liens avec Sara ?! Mais de quoi se mêlait cet abruti d'Ecklie, personne ne lui avait rien demandé ! Ma relation avec Sara était très bien comme ça, on fonctionnait de cette façon depuis des années, pourquoi est ce que ça lui posait tout à coup un problème à cet idiot ?!
« Ne me faites pas rire Gil, ce bureaucrate à la petite semaine ne s'est jamais préoccupé de nous ! C'est lui qui a séparé l'équipe l'année dernière… alors de quoi vient-il se mêler celui là » Ne puis-je m'empêcher de lui cracher à la figure.
« Je sais tout ça Cath, mais c'est aussi lui qui nous a de nouveau réunis, alors si il veut que Sara et vous participiez à ce séminaire vous y allez, point final ! Ce n'est pas vous qui êtes toujours en train de me dire que je devrais faire preuve de plus de diplomatie ? »
« Je ne vois pas le rapport ? » lui demandais-je furieuse
« Le rapport c'est que comme ça Ecklie vous fichera la paix quelques temps à vous et à Sara ! Et puis ces quelques jours de séminaire ne vont pas vous tuer ! Et pour une fois je suis d'accord avec Conrad, ça ne vous fera pas de mal ni à l'une ni à l'autre. Je commence à en avoir assez de jouer les arbitres entre vous deux ! » dit il en essuyant toujours ses lunettes, passant son regard de Sara à moi, puis de moi à Sara.
Il n'allait pas s'y mettre lui aussi ? Mais qu'est ce qu'ils avaient tous à la fin ? C'était comme si ils découvraient pour la première fois la façon dont Sara et moi nous adressions l'une à l'autre, où est ce qu'ils étaient passés pendant ces six dernières années ? Je me serais crue dans un épisode de X-Files, Grissom était d'accord avec Ecklie ? ! Mon dieu la fin du monde était donc proche…
Mais qu'est ce qui lui arrivait ? Gil ne pouvait pas comme ça, du jour au lendemain décréter qu'il ne voulait plus nous servir d'arbitre. Il ne pouvait pas changer les règles du jeu sur un simple coup de tête ! Sans lui mes disputes avec Sara dureraient jusqu'à ce que l'une de nous déclare forfait... et ça promettait d'être long, vraiment très long ! Nous n'aurions plus de limites si personne n'était là pour nous arrêter !...
Mais je dois avouer que depuis quelques temps, ces joutes verbales avec Sara commencent à me fatiguer, elles m'épuisent littéralement, j'aspire à une relation plus calme avec elle... Vraiment plus calme ! Plus calme ? Relation ? Et puis quoi encore ?!
« Grissom je n'ai pas besoin de ce séminaire ! » lui répliquais-je en plongeant mon regard le plus froid et le plus déterminé dans ses yeux.
« Willows, Sidle on ne vous demande pas votre avis ! D'ailleurs qu'est ce que vous faites encore là ? Vous avez rendez-vous toutes les deux avec le Dr Salinger à 16 h précises pour faire le point sur le séminaire ! » marmonna Ecklie en entrant dans le bureau de Gil en me tendant visiblement un itinéraire.
« Docteur ? » demanda Sara étonnée « Mais je ne suis pas malade… »
« Bien que ce point soit sujet à controverse… » Marmonna Ecklie en clouant Sara du regard. « Le Dr Salinger est un thérapeute très réputé dans le milieu de la police et de la scientifique, ce n'est pas un généraliste ! »
« Thérapeute ? Vous voulez dire que ce Salinger est un psy ? » Demanda Sara en bondissant littéralement de sa chaise
« Oui »
« J'ai déjà donné pour les psys merci, je ne suis pas intéressée ! Dites lui Gil » dit la grande brune en se retournant vers lui l'œil brillant.
« Je suis désolé Sara, ce séminaire est obligatoire ! » dit simplement Grissom avant de glisser ses lunettes sur son nez.
« Vous ne pouvez pas obliger Sara à parler à un thérapeute si elle n'en a pas envie ! C'est comme si vous la mettiez nue en plein milieu du labo » Mais qu'est qui m'avait pris de dire un truc pareil ? Etait-ce ma voix que je venais d'entendre ? Etrange… depuis quand les états d'âme de Sara Sidle me touchaient-ils ?!
« Soit vous allez à ce fichu rendez vous, soit je vous colle derrière un bureau jusqu'à la fin de vos vies respectives c'est clair ?! » demanda Ecklie en se rapprochant de moi
« Très clair… » Marmonnais-je avant de lui tourner le dos
« Je n'ai aucune intention dit aller ! » répliqua Sara
« Vraiment ?! » lui demanda Conrad l'œil menaçant
« Oui vraiment ! » lui répondit elle sans détourner les yeux.
J'avais toujours admiré la force de caractère de Sara et par certains côtés je l'enviais un peu. Je n'avais jamais compris comment la grande brune pouvait rester si fidèle à ses idéaux.
« Qu'on soit bien d'accords Sidle, ce séminaire n'est pas vraiment obligatoire, mais si vous ne vous pliez pas à la règle comme les autres, je vous empêcherait d'aller sur le terrain et vous passerez les six prochains mois à faire de la parasse ! Et je ne parle même pas du blâme que j'inscrirais sur votre dossier ! »
« Ce n'est pas juste ! » m'entendis je alors lui dire
Mais qu'est ce qui m'arrivait à la fin ? C'étais déjà la deuxième que j'intervenais en faveur de Sara aujourd'hui !
« Ce n'est peut être pas juste mais c'est moi qui décide ! Et puis que vous semblez si soucieuse du sort de votre collègue ça sera la même chose pour vous Willows ! »
Je crois que les jeux sont faits cette fois… Sara et moi n'avions plus qu'à aller voir ce Dr Salinger. Je n'étais pas spécialement proche de la grande brune mais je la connaissais suffisamment bien pour savoir que ça serait bien pire pour elle d'être coincée derrière un bureau pour les six prochains mois que de parler quelques minutes avec un thérapeute de bas étage. Mais le fait que je sois moi aussi obligée de me livrer à cet exercice me rendait folle de rage, sans vraiment trop savoir pourquoi…
Je ne supportais plus de voir la sale tête d'Ecklie, je détestais plus que tout au monde quand il avait le dessus sur nous… sur moi !
Furieuse, je quittais la pièce.
Chapitre 3 : Sara
Nous sommes en route pour notre rendez vous avec le Dr Salinger au centre de thérapie de Vegas. Catherine n'a pas dit un mot depuis que nous avons quitté le labo. Ecklie est arrivé en plein milieu d'une discussion très mouvementée entre elle et Grissom et elle a immédiatement tourné toute son attention et sa colère sur lui. Pendant tout le temps qu'a duré cet affrontement j'avais presque l'impression d'être invisible à ses yeux…
Et puis Conrad a parlé d'un psy et j'ai paniqué ! J'ai toujours détesté les psys, depuis l'âge de 13 ans j'en ai vu défiler tout un bataillon alors je connais la chanson… « Comment étaient tes parents ? Tu étais heureuse ? As-tu déjà fait du mal à un animal ? A quoi ressemblait ton enfance ? » Voilà généralement le genre de conneries auxquelles on a droit ! Habituellement, c'est à ce moment là que j'ai tendance à devenir irrationnelle et émotive. Lorsqu'on me parle de mes parents… Bon d'accord, je l'admets : je pète complètement les plombs quand on me parle d'eux. Ce n'est jamais volontaire. J'essaie de garder le contrôle mais c'est plus fort que moi, je n'y arrive pas. Je ne peux pas oublier le mal qu'ils m'ont fait, à moi et à mon frère David…
Catherine a du voir une pure panique s'emparer de moi lorsque Ecklie a parlé du thérapeute parce que je l'ai littéralement vue enfiler ses habits de super woman pour venir à mon aide. Ca lui arrive de temps en temps, allez savoir pourquoi… oui de temps en temps elle vient à mon aide !
Mais je pense que cette fois elle a été un peu trop loin en soutenant que me laisser entre les mains d'un psy pour lui raconter ma vie, si je n'en avais pas envie, c'était la même chose que de me mettre nue au milieu du labo ! Je comprends ce qu'elle a voulu dire, elle a sûrement voulu dire qu'on ne pouvait pas violer mon intimité de cette façon là … je dois avouer que pour une fois voir Catherine prendre ma défense contre Conrad a été plutôt agréable. Ecklie était devenu vert de rage ! Je ne l'avais jamais vu se fâcher contre Catherine de toute ma vie, il la vénère plutôt comme une déesse habituellement… Mais le spectacle avait été plus que plaisant.
Evidemment, Catherine et moi n'avions pas eu le dernier mot et nous étions désormais officiellement affectées pendant les 10 prochains jours au séminaire « Avoir confiance en vous et en votre équipier » tout un programme en soi !
Catherine et moi n'avions pas vraiment abordé la question de savoir pourquoi c'était spécialement elle et moi qui avions été inscrites à ce stage ! Après tout il y avait d'autres membres dans notre équipe, mais nous étions les deux seules à passer 80% de notre temps à nous hurler dessus ! Cela dit, les 20 % restants étaient de grande qualité, j'ai toujours privilégié la qualité à la quantité mais visiblement Ecklie n'était pas de cet avis.
J'espère que ce Dr Salinger ne prévoit pas d'essayer de faire de Catherine et moi les meilleures amies du monde... J'ai déjà essayé cette tactique, une fois, et je n'ai vraiment pas très envie de réessayer ça ! Je songe un instant à soulever le sujet avec elle, mais Catherine est toujours aussi énervée et je ne voudrais pas augmenter encore plus sa colère ou pire qu'elle la passe sur moi !... En règle générale je retiens mes leçons, Catherine refuse que je l'approche pour autre chose que le travail, j'ai bien compris ! Les seuls contacts qui me sont permis avec elle sont uniquement quand elle l'a décidé ! Et ce n'est pas parce qu'on partage une tasse de café le lundi, que le mardi ça se reproduira ! Rien n'est jamais acquis avec elle, voilà la règle qui prévaut sur toutes les autres avec Catherine.
J'avoue qu'au début c'est un peu déroutant mais une fois qu'on a compris comment fonctionne Catherine Willows on n'a plus qu'à régler son pas sur le sien voilà tout. Une fois que vous avez saisi ça, vous avez saisi l'essentiel…
Tout à coup je ne supportais plus le silence qui régnait dans la voiture depuis bientôt vingt minutes. J'avais besoin de parler, d'entendre le son d'une voix ! Parler oui, mais de quoi ?! Qu'est ce qui ne risquait pas de m'attirer les foudres de sa colère ? De quoi est ce qu'on pourrait bien parler sans prendre le risque qu'elle explose. Les sujets étaient limités… La lumière se fit alors dans mon cerveau : Lindsey ! Oui, Lindsey, elle avait toujours été ma bouée de sauvetage avec Catherine !
« Vois le bon côté des choses Cath, au moins vu qu'on sera en séminaire durant la journée tu pourras passer toutes tes soirées avec Lindsey durant les dix prochains jours. C'est si rare tu devrais être heureuse ! » Elle esquissa un franc sourire à cette pensée mais elle ne m'adressa pas le moindre mot. Il était évident qu'elle était toujours en colère et qu'elle n'avait pas envie de se calmer pour parler tranquillement avec moi.
Plus que 20 kilomètres et nous serons arrivées ! Plus que 20 petits kilomètres ! Allez courage Sara on ne va pas tarder à arriver…
Chapitre 4 : Catherine
Je n'avais pas desserré les dents depuis que nous étions parties du labo vingt minutes plus tôt. Qu'est ce que j'allais bien pouvoir raconter à un thérapeute pendant dix jours ? Mieux, qu'est ce que j'allais bien pouvoir raconter à Sara pendant dix jours !
Mais qu'est ce que j'avais fait à Conrad pour avoir mérité ça ?!
C'est vrai que ces derniers temps ma relation avec Sara était plus tendue qu'à l'accoutumée, mais elle l'avait toujours été et jusqu'à présent nous avions très bien su gérer la situation…
On se dispute, on ne se parle plus pendant quelques jours, et puis on nous appelle sur une scène de crime et la magie opère toute seule de nouveau ! Sara et moi sommes alors prêtes à repartir pour un tour, ça a toujours été comme ça depuis le premier jour ! Bien sûr ce n'est pas le meilleur des systèmes mais il fonctionne. Jamais d'excuses ou d'explications, nous n'en avons pas besoin, on se connaît trop bien pour ça. Elle sait tout comme moi qu'on s'emporte vite, qu'on se laisse guider par nos émotions mais ça ne veut pas dire pour autant qu'on ne s'apprécie pas l'une l'autre.
J'aime Sara… enfin je veux dire que je l'apprécie, je suis loin de la détester !
Les gens au laboratoire se font une fausse idée de nos rapports, ils ne peuvent pas comprendre cette fougue, cette passion ni cette colère qui brûle en nous. Je sais que vu de l'extérieur cela peu sembler violent, et je sais aussi que quelques fois Sara est blessée par mon comportement, comme je le suis par le sien. Mais c'est comme ça qu'on fonctionne !
Si je suis parfois si dure avec Sara c'est pour nous protéger…
Quelque chose chez Sara m'a toujours attirée mais j'ai continuellement refusé d'y succomber, si je me laissais aller je traquerais la grande brune comme une proie jusqu'à ce que j'obtienne ce que je veux… Catherine Willows a toujours ce qu'elle veut ! Et pour être honnête je ne sais pas vraiment ce que je veux de Sara… je n'en ai qu'une vague idée et je trouve ça rassurant que cela reste seulement une vague idée pour l'instant. Bien sûr je sais que je me berce d'illusions mais je ne suis pas encore prête à affronter vraiment ce qui se réveille en moi et je ne pense pas que Sara le soit non plus.
J'ai toujours peur que mon corps me trahisse quand elle est près de moi, c'est pour ça que je suis toujours aussi tendue quand elle est là ! Et plus les jours passent plus mon corps me hait de mettre une telle distance entre elle et moi. Je dois lutter chaque jour d'avantage avec moi-même pour ne pas succomber à son parfum qui a de plus en plus d'emprise sur moi…
La voix de la jeune CSI me parvient alors jusqu'aux oreilles : « Vois le bon côté des choses Cath, au moins vu qu'on sera en séminaire durant la journée tu pourras passer toutes tes soirées avec Lindsey durant les dix prochains jours. C'est si rare tu devrais être heureuse ! » J'esquissais un vrai sourire à cette pensée.
C'est vrai que l'idée était séduisante… passer un peu de temps avec ma fille me ferait le plus grand bien ! Mais quand je pensais à ce salaud d'Ecklie qui nous obligeait Sara et moi à voir ce psy de malheur, mes veines se mettaient à bouillir dangereusement. Je fis tout de même l'effort de me calmer un peu pour indiquer à Sara la route à suivre pour arriver jusqu'au centre. Après quelques minutes, la voiture s'arrêta, nous étions arrivées à destination…
Chapitre 5 : Sara
En arrivant à l'endroit que nous avait indiqué Ecklie sur son plan, je remarquais qu'il n'y avait pas grand-chose aux alentours du parking, à part un grand chalet qui nous faisait face. Je commençais à me demander si Catherine n'avait pas fait une erreur en m'indiquant la route. Mais il était hors de question que je mette en doute son sens de l'orientation maintenant. Au lieu de cela, je sortis de la voiture et j'attendis qu'elle fasse de même. Après quelques secondes, la petite blonde ouvrit sa portière et bondit hors de la Denali. Elle s'appuya alors sur la porte de la voiture et fixa le chalet d'un regard étonné, elle était là, immobile, les yeux toujours rivés sur ce charmant chalet tout droit sortit de la Suisse profonde. Après plusieurs minutes de silence, je pris mon courage à deux mains : « Catherine ? Est-ce que tout va bien ? » Comme elle ne me répondait pas, j'avançais prudemment ma main près d'elle. « Euh, tu ne crois pas qu'on devrait entrer et rencontrer ce Dr Salinger ? Il est presque 16 heures, et puisqu'on est venues jusqu'ici autant en finir une bonne fois pour toutes ! »
Catherine tourna alors la tête et me regarda avec confusion. Bon, d'accord peut-être bien qu'on n'était vraiment pas au bon endroit en fin de compte et qu'elle venait de s'en apercevoir. Pourtant, avant même que je n'ai eu le temps d'ouvrir la bouche, je sentis son corps tout entier se raidir à mon contact et une étincelle de défi s'alluma soudain dans son regard. Elle se dégagea rapidement de ma main posée sur elle, avant d'avancer avec détermination vers le petit chalet en bois vermis, la tête haute, me laissant pour la seconde fois de la journée loin derrière elle.
Dans un soupir désespéré je me rendis à l'évidence… il n'y avait décidément rien à faire, Catherine et moi n'étions vraiment pas compatibles ! Mais bon sang ce qu'elle pouvait être sexy quand elle prenait le contrôle de cette façon. Catherine sexy ? D'où est-ce que je sors ça moi ? Depuis quand est-ce que j'associe Catherine avec sexy ? Oh ne fais pas l'innocente, comme si tu ne le savais pas Sidle. Tu as toujours trouvée Catherine très sexy, c'est même la première chose que tu aies pensé d'elle en la rencontrant ! Oui peut-être, mais pour l'instant, au lieu de penser à ça, je ferais mieux de refermer la bouche et de la suivre avant qu'elle ne remarque que j'étais en train de la déshabiller du regard et que j'étais à deux doigts de marcher sur ma langue. Accepter l'idée que Catherine me plaisait n'avait pas eu que des bons côtés ! Bien au contraire… je devais sûrement avoir un côté sado très développé, il ne pouvait pas en être autrement ! Pourquoi je me sentais toujours attirée par des gens qui ne pouvaient pas m'aimer, ou qui ne savaient pas comment m'aimer en retour.
Ce n'était pas le moment de penser à ça… Je profitais à nouveau de mes longues jambes pour rattraper rapidement la petite blonde qui avait filé loin devant moi. J'ouvris la porte du bâtiment pour que Catherine puisse passer en premier et elle m'adressa un sourire amusé : « Il reste donc encore un peu de galanterie sur cette terre après tout » gloussa t'elle avec plaisir.
Je sentis mon visage devenir aussi rouge qu'une pivoine alors que je lui tenais toujours la porte, avant d'entrer à mon tour dans ce qui semblait être un immense hall d'entrée.
L'intérieur du chalet dégageait une ambiance étrangement chaleureuse… tout était visiblement mit en œuvre pour inspirer confiance, une petite musique d'ambiance résonnait doucement dans les haut parleurs fixés juste au dessus de nos têtes
Il n'y avait personne à la réception. Pas une seule personne en vue. Il n'y avait que moi, Catherine et cette maudite musique enjouée qui commençait à me taper sérieusement sur les nerfs !
Après quelques minutes à attendre que quelque chose se passe, Catherine se tourna finalement vers moi, ses yeux bleus brillant d'une lueur inquiétante.
« Sara…Si Ecklie nous a réservé un de ses plans foireux je crois que je serais capable de le tuer cette fois ! Après tout je suis une CSI de niveau 4 et je peux t'assurer qu'une fois que j'en aurai fini avec lui, personne ne retrouvera jamais son corps ! »
Je la regardais comme si elle avait perdu l'esprit. J'étais loin d'imaginer que Catherine avait des envies de meurtre envers Conrad ? Je pensais que ce passe temps m'était exclusivement réservé ! Je ne pus alors m'empêcher de sourire à l'idée de la petite blonde qui m'avait littéralement séduite... L'idée, pas Catherine !
J'aimais l'humour de Catherine et j'aimais encore plus que tout ces petits moments de complicité que nous partagions, même si ils étaient rares et qu'ils ne duraient jamais très longtemps !
« Tu sais Cath je pense que tu auras besoin d'une complice pour mener ton projet à bien, il serait dommage qu'Ecklie aie la moindre chance de s'en sortir » lui dis-je dans un mouvement de tête faussement navré.
Le rire de Catherine résonna alors dans tout le hall. Dieu ce que j'aimais entendre rire cette femme… elle avait le rire le plus doux et le plus cristallin que je connaisse
« Qu'est ce qu'on fait maintenant ? » me demanda t'elle en se tournant de nouveau vers moi.
« Comment veux tu que je le sache ?! » lui dis-je dans un haussement d'épaule
« Je ne sais pas moi ! J'ai juste dit ça comme ça ! »
« Depuis quand est ce que tu parles pour ne rien dire ? » Marmonnais-je en haussant un sourcil
Catherine me fixa un instant avant de me sourire en posant ses mains sur ses hanches : « Je me demande combien de fois tu m'as offensée depuis qu'on se connaît ? »
« Désolée je n'ai pas tenu les comptes exacts ! »
« J'ai remarqué que tu comptais seulement quand c'est moi qui t'offense… » Murmura t'elle
« Ce n'est pas faux… » Avouais-je
« Et tu trouves ça juste ? » me demanda t'elle mi sérieuse mi amusée
Hou là… j'étais à un carrefour ! Il suffisait toujours d'un rien pour faire basculer les choses avec Catherine. Allez, lance toi, elle attend une réponse.
« Juste ?! C'est toi qui parles de justice alors que tu passes ton temps à t'en prendre à moi pour un oui ou pour un non ! Je te rappelle que c'est précisément ce genre d'attitude qui nous a conduit ici ! »
Mais qu'est ce qui m'a pris de dire une chose pareille ? Je suis complètement folle, tu as envie de mourir aujourd'hui Sidle ! Ce que je peux être stupide des fois ! Ce n'est pas permis d'être bête à ce point là !
« Qu'est ce que ça veut dire au juste ? » me demanda t'elle en croisant les bras sur sa poitrine, l'air soudain très sérieuse.
Oups ! Et bien voilà, il était clair que une fois encore j'avais mal négocié les choses avec la petite blonde
« Rien… »
« Si vas-y ! Va jusqu'au bout de ta pensée Sara ! »
Ok très bien, arrivée à ce stade de la conversation je sais que je ne peux plus reculer.
« Je veux juste dire que si tu étais un peu plus humaine et civilisée avec moi au labo, on ne serait pas ici ! »
« Oh je vois ! Alors si on est là c'est ma faute ? »
Je déteste quand elle me regarde de cette façon, elle me fait toujours perdre mes moyens ! Un bruit de porte attira alors mon attention…
Oui sauvée ! La porte du fond venait de s'ouvrir ! Nous retournant d'un même mouvement, Catherine et moi observâmes avec attention le nouveau venu. Un homme d'une trentaine d'années, blond, les cheveux courts tout en bataille, se trouvait là. Vêtu d'un tee-shirt noir, d'un jeans bleu et de santiags on l'aurait presque cru sorti tout droit de « La fureur de vivre » avec James Dean.
Instinctivement je me plaçais devant Catherine…
Qui était cet homme qui venait de nous rejoindre ? Et que nous voulait-il ?
Un sourire plaqué sur le visage ce type continuait d'avancer vers nous. D'après son sourire amusé, je dirais qu'il avait trouvait mon réflexe de me placer devant Catherine plutôt divertissant. Il n'avait pas l'air le moins du monde impressionné. Alors que je m'apprêtais à lui demander qui il était, il jeta un coup d'oeil sur nous, détailla Catherine des pieds à la tête puis prit la parole dans un sourire charmeur: « Catherine Willows et Sara Sidle je présume ? »
Prises par surprise Catherine et moi ne pouvions que le fixer en acquiesçant bêtement d'un hochement de tête. Le grand blond continua sur sa lancée : « Je suis le Dr Eric Salinger. J'ai été ravi d'apprendre que vous aviez enfin accepté de venir me rencontrer aujourd'hui ! »
Catherine et moi restâmes figées sur place… c'était lui le Dr Salinger ? Mais où était passé le bon vieux psy en costume qui ne jurait que par Freud !
Chapitre 6 : Catherine
Et voila, cinq minutes montre en main que nous étions là et nous étions déjà en train de nous chamailler ! Je me préparais pour un affrontement avec Sara lorsque la porte du fond s'ouvrit. Un homme plutôt grand entra alors dans la pièce.
Bien bâti, assez jeune il nous fixa un moment…
Je vis subitement Sara se placer devant moi. Depuis quelques temps elle avait pris cette étrange habitude. Chaque fois qu'on se rendait sur une scène de crime ou qu'on interrogeait un suspect elle se mettait toujours en première ligne. J'avoue que les premières fois où elle l'avait fait cela m'avait prodigieusement tapé sur les nerfs, mais à présent j'aimais plutôt ça… quand elle le faisait, j'avais l'impression de compter un peu pour elle… Puéril oui je sais.
« Catherine Willows et Sara Sidle je présume ? » dit alors le grand blond
Comment connaissait-il nos noms ? Et d'où sortait ce type ?
« Je suis le Dr Eric Salinger. J'ai été ravi d'apprendre que vous aviez enfin accepté de venir me rencontrer aujourd'hui ! »
Avant que je n'eu le temps de dire quoi que ce soit il reprit : « Si vous voulez bien me suivre dans mon bureau »
Et sans plus de cérémonie, il disparu dernière la porte par laquelle il était venu.
« Tu crois qu'on doit vraiment le suivre ? » murmura Sara à mon oreille
« Je ne sais pas… Il est encore temps de filer je crois ! Mais c'est notre dernière chance ! » Lui répondis-je dans un sourire
C'était tout nous ça ! Il y avait tout juste deux minutes on était prêtes à se livrer un combat dont nous avions le secret, et maintenant nous faisions front ensemble. Je finis par convaincre Sara de se diriger vers le bureau du grand blond et de renoncer à notre projet de fuite ! Du moins pour l'instant…
Le bureau de Salinger était grand, très clair, décoré de façon très sobre.
« Asseyez vous ! » nous dit il en souriant
Sara me jeta un regard en coin, avant de s'avancer vers l'un des sièges.
Elle prit le fauteuil de gauche et je m'assis dans celui de droite…
« Très intéressant… vraiment très intéressant ! Le choix que vous avez fait me révèle déjà plusieurs points importants sur votre personnalité » dit le grand blond en nous fixant chacune notre tour
D'un même mouvement, Sara et moi nous redressâmes nerveusement sur nos sièges.
« Je plaisante ! C'est de l'humour de thérapeute ! »
« Voilà pourquoi j'ai toujours détesté les psys » marmonna Sara en croisant les jambes
« Bien oubliez ça, je m'excuse ! L'essentiel c'est que vous ayez accepté de participer à ce stage de confiance, c'est tout ce qui compte ! Les volontaires sont si rares que je suis ravi de vous avoir dans le programme ! Les gens ont tellement peur de ce qu'ils pourraient découvrir sur eux ou sur les autres, qu'ils sont généralement réfractaires à ce genre de séminaire, allez savoir pourquoi ?!»
Volontaire ? Il venait de dire volontaire ?! Je décidais alors de mettre les choses au clair avec le Dr Salinger, pour qu'il sache exactement dans quel état d'esprit Sara et moi nous trouvions. Il était grand temps de remettre les choses en ordre.
« Dr Salinger, je pense que vous devriez savoir qu'on nous a laissé entendre que ce stage était obligatoire ! Personne ne nous a dit qu'on avait la possibilité de refuser ! Ecklie nous a dit que si on ne venait pas à ce rendez vous il nous collerait dans un bureau pendant les six prochains mois ! C'est pour ça que nous sommes venues ! »
Sara émit un grognement d'approbation pour me soutenir et confirmer ce que je venais de dire.
« Je m'excuse sincèrement auprès de vous deux. Je pensais que vous aviez toutes deux compris le but du séminaire et que vous y participiez de votre plein gré. A la fin du stage une attestation vous est remise, certifiant que vous êtes apte à aller sur le terrain, mais ce bout de papier n'est pas obligatoire, c'est juste… comment dire, c'est juste un plus à verser à votre dossier, rien d'autre ! Cet idiot d'Ecklie n'a décidément pas changé depuis la fac ! »
Sara se tourna vers moi et me sourit jusqu'aux oreilles : « Hey Cath, peut-être que le Dr Salinger pourrait nous fournir un alibis le moment venu ? ».
Je ne pus refréner un franc sourire comprenant son allusion au meurtre d'Ecklie. Salinger nous regardait sans comprendre ce qui se passait.
« Bien je vois qu'il y a quand même entre vous une certaine forme de complicité, c'est moins catastrophique que ce qu'a bien pu me raconter Ecklie ! »
« Je crois qu'il nous a tous menés en bateau ! » dit justement Sara
« Oui… je ne vais donc pas vous retenir ici plus longtemps ! »
« Parfait ! » lui dis je en me remettant déjà sur mes jambes
« Oui c'est mieux ainsi… de toute façon vu vos dossiers vous n'auriez jamais tenu dix jours ici… encore moins ensemble ! »
« Nos dossiers ? » Demanda Sara
Non ! Mais qu'est ce que tu fais Sara ? Tu ne vas pas tomber dans ce piège, tu es plus maligne que ça ! Tu ne vois pas qu'il essaye de te manipuler ! On peut partir alors lève toi de se satané siège et en route !
Le Dr Salinger ouvrit alors deux dossiers et nous en tendit un à chacune.
Je parcourus rapidement mon dossier et mon regard se porta automatiquement sur Sara, qui se trouvait toujours sur le siège à côté de moi. Elle était encore plongée dans sa lecture. Mon regard se porta de nouveau sur le dossier, puis sur elle. Elle n'allait tout de même pas croire ces conneries ?!
On se fout de la façon dont Ecklie nous voit, il ne peut pas comprendre ce qui se passe entre Sara et moi ! Personne ne le peut… Sara leva alors la tête de son dossier et me regarda avec une telle intensité que je sus immédiatement avec certitude qu'elle allait accepter de rester ici pour suivre ce stage à la noix et clouer ainsi le bec à cet abruti d'Ecklie.
Je n'ai aucune envie de rester ici moi…
Le Dr Salinger commença alors à nous expliquer brièvement comment ce genre de stage se déroulait : « Vous aurez quelques mises en situation pour tester votre confiance mutuelle, une séance d'analyse une fois par jour avec moi, parfois ensemble parfois séparées ! Des intervenants extérieurs viendront animer des ateliers. Vous partagerez le même chalet et le même… »
« Partager le même chalet ? » lui demandais-je étonnée
« Oui le séminaire se poursuit sur dix jours ! »
« Oui nous le savons mais ça veut dire que le soir on ne peut pas rentrer chez soi ? »
« Le stage s'effectue sur dix jours et dix nuits sinon ça n'a aucun intérêt, l'un des buts étant que vous devez préparer et prendre vos repas ensemble au chalet ! Vous devez vous développer une sorte de vie en communauté, établir un système de communication qui vous sera propre ! »
« Sara et moi avons déjà notre propre système de communication ! » lui dis je sur un ton froid et quelque peu tranchant
« Bien ! Si c'est réellement le cas, cela vous aidera à le développer d'avantage. Et puis partager le même lit pendant quelques jours vous obligera à baisser la garde et à créer une proximité qui n'existe pas encore entre vous, basée sur le respect de l'autre et sur son espace personnel ! »
« Quoi ? Vous voulez qu'on partage le même lit ?! Comment voulez vous qu'on respecte l'espace personnel de l'autre dans ces conditions ? »
« C'est justement le but de cet exercice ! Savoir où chacune de vous commence et où elle finit. Savoir à quel point vous pouvez faire confiance à votre équipière, savoir à quel point vous pouvez vous faire confiance à vous même ! »
Me faire confiance alors que Sara sera dans le même lit que moi ?! Mais oui bien sûr rien de plus simple ! Je me bats tous les jours contre mon corps qui tremble dès qu'elle me frôle d'un peu trop près et il faudrait aussi que je livre ce combat la nuit alors qu'elle sera à quelques centimètres de moi ! Sûrement pas ! Mon corps me hait déjà le jour quand je lui refuse le contact de Sara, alors il me maudira si je ne lui cède pas la nuit…
« Cette étape du programme vous pose un problème on dirait Catherine ? » Me demanda le jeune homme en se passant une main sur le menton
« Non, enfin c'est juste que vous trouvez ça normal vous que deux femmes adultes partagent le même lit ?! » lui demandais je furieuse
« Et vous, vous trouvez ça normal de ne pas avoir le moindre contact corporel avec Sara depuis six ans ? Pas la moindre étreinte, pas la moindre accolade ! Jamais le moindre réconfort physique après une affaire éprouvante ! Vous la trouvez repoussante ? Elle vous dégoûte ? Quel est le problème Catherine ? » Me demanda le Dr Salinger en me fixant comme si il connaissait déjà la réponse.
« Il n'y a pas de problème ! Je… c'est juste que… »
« Je suis sûr que vous ne connaissez même pas son deuxième prénom ?! » murmura le Dr Salinger en me fixant toujours droit dans les yeux
Son deuxième prénom ?! Sara avait un deuxième prénom ?!
« Non en effet je ne le connais pas ! Mais elle non plus ne connaît pas le mien… »
« Julia… Catherine Julia Mary » marmonna Sara en me jetant un rapide coup d'œil
« Je… je veux sortir d'ici ! » voilà tout ce que j'avais pu dire.
« C'est comme vous voulez… » dit le Dr Salinger en nous reconduisant dehors, avant de nous informer que la session de stage commençait demain à 10 heures et qu'il serait ravi de nous y accueillir Sara et moi.
Alors là sûrement pas ! Et puis même si je voulais le faire je ne pourrais pas… qu'est ce que j'allais bien pouvoir faire de Lindsey pendant dix jours ? Et puis mes dossiers en cours n'allaient pas attendre dix jours ! Dix jours entiers !
Je me rendis soudain compte que tout le temps qu'avait duré cet échange avec le Dr Salinger, Sara n'avait pas ouvert la bouche, c'était un peu comme si elle était ailleurs… comme si elle n'avait pas eu vraiment conscience de ce qui était arrivé dans ce bureau. Lorsque j'avais voulu sortir du bureau du thérapeute, elle s'était levée comme un automate et m'avait suivie à l'extérieur.
En remontant dans la voiture pour partir, Sara se tourna alors vers moi et prit la parole d'une voix calme : « Je pense qu'on devrait le faire ! Je veux dire qu'on devrait prendre le temps de discuter de tout ce que vient de nous dire le Dr Salinger. Je… j'ai envie d'avoir une relation normale avec toi Cath ! Ecklie n'a rien à voir là dedans, même si c'est lui qui nous a envoyées ici ! C'est notre décision pas la sienne ! Mais je crois que cette thér… que ce stage nous ferait le plus grand bien ! Que dirais-tu de venir chez moi pour prendre une bière ? On pourrait discuter de tout ça tranquillement… » Dit-elle en fuyant mon regard comme si elle avait peur de ce qu'elle pourrait y trouver.
Sans hésiter j'acquiesçais d'un hochement de tête, les occasions de me rendre chez Sara étaient si rares que je ne pouvais pas refuser cette invitation… Une question me traversa alors l'esprit : Pourquoi ce stage était-il devenu tout à coup si important pour Sara ? Qu'avait-elle lu dans ce dossier qui m'avait échappé…
Chapitre 7 : Sara
Nous avons échangé nos bières contre un café… et nous sommes là toutes deux à fixer nos tasses, gênées par le silence qui s'est glissé entre nous.
Cela fait presque une heure que nous sommes arrivées chez moi, et nous n'avons toujours pas abordé le sujet qui fait que nous nous trouvons ici… le stage de confiance du Dr Salinger, le stage, et ce lit unique que nous devrons partager pendant dix jours…
Qu'est ce qui m'a pris de vouloir faire ce stage ? Pourquoi suis-je allée dire à Catherine que j'avais envie d'une relation normale avec elle ! J'ai envie de plein de choses avec Catherine, ce n'est pas pour autant que je les aurai !
« C'est vrai tu sais… le Dr Salinger a raison on ne se connaît pas si bien que ça finalement … » murmura soudain la petite blonde assise en face de moi.
Quelque chose au fond de moi voudrait contredire Catherine, je savais ce qu'il y avait à savoir d'elle : elle était honnête, droite, passionnée… belle ! C'est tout ce que j'avais besoin de savoir sur elle, le reste n'avait pas vraiment d'importance à mes yeux.
« Mais tu sais Sara, nous n'avons pas besoin de faire ce stage ! On peut apprendre à se connaître sans ça ! » Marmonna t'elle en jouant nerveusement avec l'anse de sa tasse à café.
« Comment Cath ? Comment veux-tu qu'on s'y prenne ? »
J'avais essayé pendant des années d'être plus proche de cette femme, mais chacune de mes tentatives avait échoué ! Catherine ne m'avait jamais laissé l'approcher. Bien sûr depuis quelques temps nous nous entendions mieux, et elle est plus proche de moi… Mais il me manque encore quelque chose, quelque chose que j'avais encore du mal à saisir…
« Je ne sais pas Sara, je ne sais vraiment pas ! Mais nous sommes des femmes intelligentes nous trouverons bien un moyen ! Et puis je ne peux pas partir comme ça pendant dix jours, que va devenir Lindsey ? »
« Catherine ce sont les vacances de printemps ! Lindsey n'a pas cours ! Et puis elle ne voulait pas partir faire ce stage de théâtre avec son cousin Jérémy ? » Catherine me dévisagea avec surprise. Moi et ma grande gueule !
« Comment es-tu au courant de ça ? » me demanda t'elle sur un ton accusateur.
« Je… c'est Linds qui m'en a parlé la dernière fois qu'elle est venue au labo ! »
« Oh je vois ! » dit elle en fixant de nouveau sa tasse à café. Puis le silence s'installa de nouveau entre nous. Après quelques minutes, Catherine se racla la gorge nerveusement : « Bon, c'est d'accord j'accepte de faire ce stage avec toi mais j'ai le droit de te poser une question par jour en contrepartie, et tu dois me répondre honnêtement, d'accord ? Ce sera ma façon à moi d'apprendre à te connaître ! » Me dit-elle en me tendant la main.
J'hésitais une seconde et la dévisageais un instant pour voir où était le piège… Elle ne voulait pas aller faire ce stage et tout à coup elle avait changé d'avis, comme ça. Curieux ? Nous n'avions pas parlé de pourquoi je voulais faire ce stage, ni du lit qu'on devrait partager… elle n'avait pas hurlé, on ne s'était pas disputé, c'était nouveau pour moi ce comportement, nouveau et… étrange !
Mais je finis par lui tendre la main à mon tour « D'accord ! » lui dis-je en serrant sa main. Ce contact me fit frissonner… Je n'avais jamais imaginé que la peau de Catherine puisse être aussi douce. Et contrairement à tout à l'heure près de la voiture, Catherine ne se raidit pas à mon contact et ne me repoussa pas.
« Très bien alors je crois que nous sommes en affaire… » dit-elle en me souriant refermant sa main sur la mienne.
« Oui, on peut dire ça ! »
« Et puis Lindsey va être si heureuse d'aller à ce stage avec Jérémy… en voilà une au moins qui va s'amuser… » grimaça Catherine
« Pourquoi tu fais cette tête ? »
« On va en thérapie, alors c'est ma tête pour les thérapies ! » me dit-elle en grimaçant de plus belle. Sa main serrant toujours la mienne…
« Tu devrais voir ça comme une grande colo ! Pas comme une thérapie»
« Je n'ai jamais aimé les colos, je n'en garde pas un bon souvenir ! » Elle fronça les sourcils avant de me sourire…
Waouh ce sourire… Cela faisait des semaines qu'elle ne m'avait pas souri de cette façon, j'aimais ce sourire, celui qui vous donne l'impression d'être unique au monde, celui qui vous dit 'toi et moi partageons un moment unique' ! Ce sourire qui vous glisse à l'oreille c'est toi que je veux charmer…
Catherine Willows venait de me lancer l'un de ses sourires légendaires.
« Quel est ton meilleur souvenir d'enfance ? » me demanda t'elle alors l'œil brillant.
Je me raidis immédiatement. Mon meilleur souvenir d'enfance ? Franchement j'hésite, est-ce la première fois où mon père m'a cassé le bras, ou alors ma première visite à l'hôpital, ou encore le jour où ma mère m'a rasée la tête.
« Sara ? » la voix de Catherine me parvint tout à coup « N'oublie pas tu dois être honnête »
Honnête… très bien ! De toute façon je n'avais pas le choix, j'avais promis et quoi qu'il en soit je n'avais jamais pu mentir à Catherine. C'était plus facile pour moi de ne rien dire, de ne pas lui parler que de lui mentir franchement, on peut y voir là un mensonge par omission, mais pour moi c'est la seule façon de ne pas me dévoiler entièrement à ses yeux.
Catherine m'a toujours fascinée, attirée et aujourd'hui encore elle a cet effet sur moi. Mais je ne me suis jamais sentie suffisamment en confiance pour lui ouvrir mon cœur, j'ai bien trop peur de ce qu'elle pourrait y trouver et de ce qu'elle pourrait en faire contre moi !
« Alors ?! » me demanda t'elle soudain, m'arrachant ainsi à ma réflexion.
« L'enterrement de mon père… » lui répondis-je enfin en retirant ma main de la sienne. Les mots étaient sortis de ma bouche sans que je puisse les contrôler.
Elle cru d'abord que je plaisantais… je pouvais le lire dans ses yeux. Mais je vis rapidement dans son regard cette flamme que je connaissais si bien, et elle comprit dans la seconde que j'étais plus que sérieuse.
« J'avais 13 ans… et pour la première fois de ma vie je me sentais enfin libre ! Pour la première fois ce jour-là j'ai pu manger à ma faim et dormir sans avoir peur d'être réveillée en pleine nuit pour prendre des coups juste pour que mon père passe le temps ! C'est le souvenir le plus heureux de mon enfance… rien ne remplacera jamais ce sentiment de sécurité, même si ça n'a pas duré, j'ai pu savoir ce que c'était de ne pas vivre la peur au ventre… »
« Sara… » Murmura t'elle en s'avançant vers moi.
Je pouvais voir l'air horrifié qui s'était peint sur son visage, je pouvais percevoir les battements de son cœur qui s'était accéléré, et le souffle rauque qui sortait de sa poitrine. Elle venait de comprendre… elle venait de découvrir ce qu'avait été mon enfance. Du moins une partie de mon enfance !
Je posais alors sur elle un regard rempli de défit, je connaissais trop cet air navré, cet air désolé pour la laisser continuer : « Je ne t'ai pas raconté ça pour te faire pitié Catherine ! Je te l'ai dit parce que tu m'as posé une question… c'est ma réponse rien de plus ! Tu m'as demandée d'être honnête alors je l'ai été ! C'est arrivé il y a longtemps… »
« Très bien… » dit-elle en reculant d'un pas, je savais qu'elle comprenait très bien que je n'avais pas envie d'en parler. Mais j'avais ouvert une brèche et je savais que Catherine n'avait plus qu'une envie… s'y engouffrer…
« Cath… tu… tu devrais rentrer pour passer un peu de temps avec Linds »
Elle eu l'air d'abord surpris, puis vexé que je me débarrasse d'elle de la sorte, utiliser Lindsey de cette façon n'était certes pas très glorieux, mais c'était efficace !
« Tu as raison… » dit-elle avant de ramasser ses affaires et de se diriger vers la porte. « Je dépose ma fille chez Nancy demain matin vers 8 heures, je passe te prendre ensuite ! »
Ce n'était pas une question, mais une affirmation, Catherine passerait me prendre demain matin !
« Très bien… » Lui répondis-je en fixant son dos.
« Alors on se voit demain, bonne soirée ! » avait-elle simplement dit sans même se retourner.
« On se voit demain… » Avais-je répondu alors que la porte claquait déjà derrière elle.
Je poussais un grand soupir désolé… J'aurais bien voulu que Catherine reste encore un peu dans mon appartement, mais la conversation prenait une drôle de tournure. Il était donc préférable d'en rester là pour aujourd'hui. Les choses n'allaient pas être simples ! Bien sûr rien n'avait jamais été simple entre Catherine et moi, c'est d'ailleurs pour ça qu'on se retrouvait dans ce stage sur la confiance.
En parlant de stage, il état grand temps pour moi d'aller préparer mes bagages.
Voilà, en moins d'une heure j'avais plié toutes mes affaires pour nos dix jours de stage et j'étais prête à prendre la route ! Il ne me manquait plus que mon amie la plus fidèle pour partir…
Je ne peux pas partir sans ma plus vieille amie… je voudrais pourtant la laisser derrière moi, mais savoir qu'elle sera là près de moi m'aidera à affronter Catherine jour après jour, je ne dis pas que j'aurai besoin de son aide, mais la savoir là au cas où, est rassurant…
Je me dirige donc vers mon armoire, glisse ma main sous une pile de vieux pulls et en sors ma vieille amie, Vodka !
Je la fixe un instant… cela faisait des semaines, des mois, qu'on ne s'était pas retrouvées en tête à tête, elle et moi, ma main tremble légèrement quand je la glisse dans mon sac de voyage.
Que penserait Catherine si elle tombait sur cette bouteille dans mon sac ?
Je n'en sais rien et je m'en moque…
À suivre...