Note : Fic écrite à la demande de quelqu'un. Cette personne se reconnaîtra. Aucun spoliers sur la saison 3 et fic en trois chapitres McShep. Non, je n'oublie pas séquelles mais c'est une fic hyper dure à écrire.

Disclaimer : Stargate Atlantis et les personnages sont la propriété des créateurs de la série.


- Nos plus beaux souvenirs -

Je suis assis devant elle, elle ne dit rien, elle attend que je parle. Je n'ai jamais été très fort pour ça, je n'aime pas les psychiatres. Pourtant, elle est belle, elle me sourit tendrement, elle tente de me mettre à l'aise. Je suis là à la demande d'Elisabeth. Mon comportement met en péril l'expédition. Comme elle voit que je ne veux pas parler, elle pose enfin la première question.

- Comment s'est passé votre premier baiser ?

- Avec Rodney ?

- Oui. Je ne l'ai jamais su, j'aimerai savoir.

Je respire longuement et je commence à lui raconter notre histoire.

Le premier baiser

C'était une expédition toute simple au départ mais qui a tourné au cauchemar. Un monument avait été découvert, il était couvert d'inscriptions anciennes. McKay et moi étions partis seuls pour faire les premiers relevés. Teyla et Ronon étaient sur une autre planète pour négocier des terres en friches. Tout se passait bien jusqu'à ce que Rodney se prenne les pieds dans une racine et perde l'équilibre. Pour se rattraper, il a saisi une plante, malheureusement la plante était urticante, un dérivé de l'ortie. Donc, quelques minutes plus tard, il s'est retrouvé avec les deux mains enflées, j'ai dû lui mettre de la pommade et j'ai ensuite bandé ses mains. Fallait l'entendre pester contre la nature pégasienne, ça remonte à des années mais je me souviens encore de ses paroles. Nous étions loin de la porte, nous étions à pied, nous sommes quand même partis vers le monument.

Arrivés là bas, nous nous sommes tout de suite mis au travail, Rodney faisait les traductions et moi je cherchais une source d'énergie. Au bout de vingt minutes, j'ai entendu Rodney jurer.

- Qu'est ce qui se passe McKay ?

- Ca sert à rien, tout ce qu'on fait, ça ne sert à rien. Quelle équipe est venue içi ?

- SGA 7, l'équipe du Major Lexer.

- Et bien, je vais demander à Elisabeth de dispenser des cours de langues anciennes !

- Pourquoi ?

Je savais que je n'aurai pas dû poser la question. Rodney est devenu rouge de colère.

- Pourquoi ? Parce que si un seul de ses analphabètes avait sû lire l'ancien il aurait tout de suite compris que ce monument est un monument aux morts ! Il me montra ses mains bandées. Un monument aux morts, j'ai sûrement perdu l'usage de mes mains à cause d'un monument aux morts !

- N'exagérez pas McKay, vous n'avez ...

- Je ne sens plus mes doigts, me coupa t'il, nous ne connaissons pas les plantes sur ces maudites planètes, peut être que je suis tombé sur une plante mortelle ! Une qui paralyse au début et qui tue par empoisonnement.

- Faites voir ? Je lui ai attrapé les doigts. Fermez les yeux, dites moi si vous sentez ça.

J'ai pincé fermement l'un de ses doigts, et il a hurlé de douleur, j'y suis allé un peu trop fort.

- Aïe ! Vous m'avez fait mal !

- Au moins, on sait que vous avez encore des sensations dans vos mains.

Je lui ai fait un grand sourire et je suis retourné vers le monument.

- Je vous déteste Colonel, je vous déteste.

- Je sais McKay, je sais. Bon, il est trop tard pour retourner à la porte des étoiles, nous allons dormir dans le cabanon que nous avons vu tout à l'heure.

- Mais il est à deux kilomètres au moins !

- Vous voulez rester là ? Moi je n'ai pas de problème pour dormir par terre.

Je l'ai entendu soupirer.

- D'accord, mais c'est vous qui faites à manger, je suis un peu handicapé aujourd'hui.

xOxOx

Le cabanon se trouvait au bord d'un étang, il était équipé de deux lits, d'une lampe à huile, et d'une table. La table avait des marques de machettes, j'en ai déduit qu'il s'agissait d'une table pour découper de la viande, du gibier.

- Alors ? Nous ne sommes pas bien dans cette cabane de pêcheurs ? dis-je pour détendre l'atmosphère.

- Pêcheurs ? Je dirais que c'est plus une cabane de chasseurs.

- Au moins, nous serons à l'abri pour la nuit.

- Oh oui, à dormir sur des lits infestés de petites bêtes, coooooool.

- Arrêtez de râler McKay. Vous n'avez jamais fait de camping avec votre famille ?

- Non. De toute façon, je n'aime pas parler de ma famille.

Pour couper court à la conversation, il s'est dirigé vers la rive de l'étang.

- Oups, note pour plus tard, famille McKay, sujet sensible, murmurais-je.

xOxOx

- McKay, vous venez manger ?

- Attendez, je cherche quelque chose dans mon sac. Mais avec les bandages ...

- Laissez moi faire, apportez moi le sac. Qu'est ce que vous cherchez ?

- Les gouttes pour mes yeux.

- Celles-çi ?

- Oui, Carson m'a dit que je devais en mettre une goutte par oeil, et renouveler l'opération une minute plus tard.

Je lui ai tendus les gouttes, mais il a fait une grimace en me montrant ses mains.

- Bon, je vais vous les mettre, asseyez vous McKay.

Il s'est assis sur une souche d'arbre et a mis la tête en arrière. J'ai mis une main sous sa nuque pour lui éviter qu'il se fasse mal aux cervicales et de l'autre je lui ai mis les gouttes. Il a cligné des yeux, c'est à ce moment là que pour la première fois j'ai vu la couleur de ses yeux. Un magnifique bleu, hypnotisant, un regard d'enfant mais avec un soupçon de tristesse. Ils avaient dû souvent pleurer. Soudain, j'ai vu une main passer devant moi.

- Colonel ? Vous êtes toujours avec moi ?

- Hein ?

- Quatre fois que je vous demande de mettre la deuxième série de gouttes ...

- Ah oui, désolé, j'étais perdu dans mes pensées.

- Ca devait être de mauvaises pensées, vos sourcils étaient fronçés.

Lorsque j'ai mis la deuxième série de gouttes, une larme a coulé le long de sa tempe, machinalement, je lui ai essuyé cette larme, mais ma main est restée contre sa tempe, avec mon pouce je lui ai caressé les cheveux. Par chance, il ne s'est pas aperçu de ce geste. Il s'est redressé et a soupiré. Moi, je suis resté prostré comme un idiot essayant d'analyser les différentes émotions que je venais d'avoir.

- Eh ! Vous commencez à m'inquiéter Sheppard, c'est grave d'avoir des moments d'absence.

- Quoi ?

- Deuxième fois que je vous demande si on mange.

- Euh ... oui, désolé je suis fatigué. Je me suis assis et je lui ai tendu le sandwich. Euh ... je crois que je vais être obligé de vous donner à manger moi même.

Pas besoin d'attendre une réponse de sa part, il avait déjà la bouche ouverte, attendant la première bouchée. Il faillit me mordre les doigts mais il ne s'excusa même pas.

- Franchement, j'en ai ras le bol, je bouffe de la vache enragée en ce moment, me dit-il, c'est pas possible, quelqu'un m'a jeté un sort, je n'ai pas de chance. D'abord cette explosion qui m'a presque rendu aveugle ...

- Vous étiez loin de perdre la vue ...

- Vous étiez là ? Non, Monsieur batifolait avec je ne sais qu'elle brunette qui passait par là.

- C'était mon jour de repos et je donnais des cours de self défense.

- Oui, oui, c'est ce que vous dites. Et si j'étais mort pendant l'explosion ? Je suis sûr ...

La suite, je ne l'ai pas vraiment entendue, j'ai surtout imaginé ma réaction si le pire était arrivé sans que je sois là. J'ai toujours vu le scientifique, pas l'homme qui était derrière ce génie, peut-être par fierté, comme ces milliardaires qui montrent à leurs soit-disant amis leur dernière Ferrari ou exposent le dernier diamant acheté. J'ai toujours été fier d'avoir Rodney dans mon équipe, j'ai toujours voulu avoir la meilleure équipe, mais contrairement aux diamants, Rodney n'est pas éternel. Alors je l'imagine, tué d'une balle en pleine tête, ou tué dans une explosion, ou s'éteignant doucement sur un lit à l'infirmerie suite à une maladie ou à un empoisonnement, ou mourant dans une grotte écrasé par des tonnes de gravats, ou blessé et se vidant de son sang dans mes bras.

Soudain, je l'ai vu se relever, l'air vexé. Moi, je suis resté comme un idiot avec le sandwich dans les mains.

- Qu'est ce qui se passe ? Pas de réponse. McKay ...

- Je vais faire un tour.

- Mais, vous n'avez pas beaucoup mangé ...

- Qu'est ce que ça peut vous faire ? murmura t'il. Au moins, si je fais une crise d'hypoglycémie et que je crève, vous serez enfin débarrassé de moi. Je devrais avoir l'habitude, j'ai toujours été rejeté ...

Je me suis levé et je me suis approché de lui. Il m'a fait face et j'ai vu ses yeux, si bleus habituellement, être presque noirs.

- Foutez moi la paix Sheppard.

Il partit en direction de l'étang. Qu'avais je pu bien faire ou dire ?

Je l'ai retrouvé une heure plus tard, blanc comme un linge, allongé sur le sol. J'ai attrapé un morceau de sucre dans ma poche et je me suis agenouillé devant lui, j'ai ouvert sa bouche et je lui ai mis sous la langue.

- Restez avec moi McKay ! Pourquoi êtes vous partis ? Quelle mouche vous a piqué ?

- Je ...

- Allez, répondez moi, lui ai je dis en lui tapotant sur les joues. Je sais que je suis un idiot de militaire et là je ne sais pas ce que j'ai fait.

- Votre ... regard ...

- Quoi ?

- J'ai lu dans ... vos yeux ... de ... du ras le bol.

- Je ne comprends pas.

- Moi oui ... je suis pénible ... je râle souvent ... mais en ce moment ... j'en bave, je ne suis pas comme vous ... j'ai du mal à encaisser.

J'ai sorti une barre énergétique et il a mordu dedans. Doucement, je l'ai remis en position assise et je me suis mis derrière lui.

- Qu'est ce que vous faites ? me demanda t'il.

- Vous allez vous reposer contre moi et manger. Quand vous irez mieux nous retournerons au cabanon.

- Mais ...

- C'est un ordre McKay.

Pour une fois, il ne discuta pas mes ordres. Il se contenta d'avaler sa barre énergétique et s'assoupit contre moi. J'étais bien, comme si j'étais au paradis, le soleil couchant se reflétait sur l'étang, c'était magnifique, les oiseaux pégasiens volaient bas, attrapant des petits poissons. Sous ma main, je sentais le coeur de Rodney battre, et mon coeur s'est calé à ses battements. J'ai fermé les yeux et j'ai collé ma tête contre la sienne. Cela dura à peine dix minutes mais ce fut les plus merveilleuses de ma vie. Il a bougé, heureusement parce que la nuit tombait et qu'on n'allait pas retrouver notre chemin. Je l'ai aidé à se relever, et tout en le soutenant, nous sommes retournés au cabanon en silence. Il a compris à ce moment là que les choses changaient, il me l'a avoué plus tard.

Il s'est assis sur le lit et m'a regardé. Il cherchait la réponse au fond de mon âme, au fond de mes yeux.

- Je ne vous comprends pas Colonel. Pendant le repas vous m'avez regardé comme ... et au bord de l'étang vous ...

- Ce que vous avez cru voir dans mon regard, ce n'était pas du ... ras le bol ... c'était de la tristesse, je vous imaginais mort ou en train de mourir, j'ai perdu beaucoup de gens dans ma vie, mais vous ... si ...

Il s'est levé et a fait quelques pas vers moi.

- Et ?

- La vie est courte et dangereuse Rodney ...

- Et ? dit-il en faisant encore quelques pas.

- Notre amitié est très forte ...

- Amitié ?

- Je ne sais pas ce qu'il y a entre nous ...

- Nous sommes donc juste des coéquipiers ...

- Non, nous sommes plus que des amis ...

Il se rapprocha encore de moi, mon coeur s'accélera.

- Dites moi ce que vous ressentiriez si je mourrais ...

- Pourquoi ?

Il pencha la tête sur le côté et plissa légèrement les yeux.

- Je veux juste savoir au cas où ... sait-on jamais, demain je peux être tué ...

- Comment décrire ce qu'il n'arrivera jamais moi vivant ?

- Kolya pour se venger nous a capturé, il tient un pistolet et tire sur moi, je me vide de mon sang et vous ne pouvez rien y faire.

- Je ... si je ne peux pas vous sauver je demande à Kolya de me tuer également.

- Pourquoi ?

- Parce que nous sommes dans la même équipe.

- Pourtant, vous avez souvent perdu des amis durant la guerre du Golf.

- Ce n'étaient que des amis !

- Et nous sommes ?

- Je ne sais pas, je ne sais plus, bon sang arrêtez de me poser des questions.

Il regarda le sol, fit les derniers pas qui nous séparaient et il leva les yeux vers moi. Je sentais le sang battre dans mes tempes. Il leva la main pour me caresser la joue mais il se mordit la lèvre pour ne pas rire. Il avait oublié, moi également, qu'il avait les mains bandées. Nous avons donc ri, ce qui a détendu l'atmosphère. Il a posé sa tête contre mon torse. J'ai mis sa main sous son menton et je lui ai relevé la tête. De mon autre main j'ai caressé sa joue.

- Moi je peux le faire, murmurais-je.

Il a souri et j'ai fondu littéralement. Lui qui me raillait souvent pour mon sourire à la Capitaine Kirk, là il me battait à plate couture. J'ai posé mes lèvres contre les siennes et nous nous sommes embrassés. C'était si intense, si nouveau, si fantastique, je n'avais jamais imaginé prendre un homme dans mes bras, l'embrasser, le caresser, tomber amoureux.

- Est ce que vous avez ... êtes vous allé plus loin ce soir là ? Vraiment plus loin ?

- Saschka ! C'est quoi cette question ?

- N'oubliez pas Sheppard que je suis psychiatre et que rien ne sortira de cette pièce.

- Je le sais Mademoiselle, mais votre question est gênante, mais pour vous répondre franchement, non nous ne l'avons pas fait ce soir là. Il a fallu du temps, beaucoup de temps pour que notre relation évolue. C'était difficile à l'époque.

- Oui, la loi ...

- Oui, cette sacré loi.

- Puis je parler franchement ?

- Oui.

- Quand vous avez décris votre premier baiser, j'ai remarqué une étincelle dans vos yeux. Ca faisait longtemps que je n'avais pas vu cette étincelle.

Je ne réponds pas, je baisse simplement la tête pour ne pas rencontrer son regard, sinon je vais lire de la tristesse, et également du jugement.

- Maintenant, reprend t'elle, j'aimerai que vous me parliez des événements de juin 2008.

Je soupire, je savais que je n'aurai pas dû venir. Pour parler de juin 2008, il faut que je lui raconte ce qui s'est passé un an avant. Parler des bons moments c'est génial, mais évoquer les mauvais moments c'est difficile, surtout celui là.

- Ca a commencé un an avant, nous étions sur Terre ...

A suivre ...

Mais pour qui j'ai écris cette fic ? Un petit indice dans la fic. Lol.