Isaak avait un petit chaton
Qui en le voyant faisait toujours plein de ronrons.
Ah! comme il aimait son petit chaton
Même s'il réclamait toujours plus de son attention.

C'est Cain-sama qui le lui avait donné,
Il y a de cela plusieurs années,
Parce qu'il semblait toujours s'ennuyer.
"Tu as besoin de quelque chose à aimer,
Et rien de mieux qu'un chaton à caresser,"
Lui avait-il dit entre deux baisers.
Dietrich, l'avait-il appelé.
C'était un chaton en bonne santé,
Si peut-être un peu frêle d'emblée,
Aux grands yeux couleur café.

Sur ses talons, toujours il était.
Comme une ombre, toujours il le suivait.
Cet adorable chaton qui lui appartenait.
Cet adorable chaton qui ne l'abandonnerait jamais.

Des années ont passé depuis
Et le chaton a bien grandi.
Il venait dans sa chambre toutes les nuits
Et ils valsaient ensemble sur le lit
En une joyeuse cacophonie
De gémissements et de cris.
Le soleil levant trouvait son chaton alangui
Souvent même un peu meurtri
Mais toujours bien ravi
Dans son état de léthargie.

Cependant par une nuit sombre,
Sur leur relation vint une ombre.
Là dans des décombres,
Il trouva son chaton avec des hommes en grand nombre.

Ce n'était pas un combat habituel
Qui s'engageait dans cette ruelle,
Mais bien un tango sensuel,
Quoique plutôt rien d'autre que sexuel,
Auquel assistaient ses prunelles.
Son chaton, la tête tournée vers le ciel
N'émettait plus que des voyelles
S'abandonnant à cet acte charnel
Isaak revit ses priorités actuelles,
Même s'il avait peine à croire que ce soit réel.

Il s'abattit tel un fléau.
Sans un bruit, le premier à finir disparut aussitôt.
Le second se trouva tiré vers le haut.
Le suivant fut pendu avec ses boyeaux.

Bientôt ne resta plus que son chaton adorable
Les cuisses écartées, désirable.
"Tu viens de mettre fin à une activité fort agréable,"
Lui intima-t-il, son mécontentement palpable.
Isaak lui sourit: son argument était valable.
"Mais tu t'es laissé toucher par des minables,"
Rétorqua-t-il, ses yeux insondables.
Son petit chaton prit un air coupable
Ce qui le rendait franchement baisable
Mais les raisons étaient absolument désagréables.

Le sourire d'Isaak devint sadique
Et son chaton, soudain, pudique
Tentait de se couvrir en émettant des phrases monosyllabiques
Mais c'était un effort purement idyllique.

Isaak avait un petit chaton
Qui en le voyant faisait toujours plein de ronrons.
Ah! comme il aimait son petit chaton
Même s'il réclamait toujours plus de son attention.
Cette nuit-là il l'a puni de telle façon
Que jamais plus son chaton
N'osa même songer à une autre transgression
De peur d'être accusé de trahison
Et d'être torturé jusqu'à en perdre la raison.
Ou peut-être l'avait-il déjà perdue et qu'il tenterait une rébellion?

Cet adorable chaton qui lui appartenait.
Cet adorable chaton qui ne l'abandonnerait jamais.
Car par-dessus tout ils s'aimaient.
Car après tout c'était le jeu auquel il jouait.