Titre : Seven Sins

Base : Merlin

Genre : Tragedy, Romance

Crédits : BBC

Auteur : Kandai

Rating : T

Couples : Arthur/Gwen, Lancelot/Gwen

Avertissements : Deathfic. OOC. Mix entre série et légende.

Résumé : Sept personnes et sept péchés qui furent leur perte. Série de One-Shot. Premier : Lancelot.

NdA : Pensé dans mon lit, griffonné à la hâte ce matin. Ceci est le début d'une série de sept petits One-Shot sur sept personnages de la série et sept péchés capitaux - aha, le thème récurrent au possible - mixé avec la légende. Attention, j'explore ici les côtés négatifs des personnages mais ce n'est pas du bashing ! Si toutefois vous êtes un fan de untel et que vous n'aimez pas voir dépeindre sur lui des défauts que j'essaie de rendre plausible, ne lisez pas. Vous êtes prévenus.


Léviathan


L'envie (Invidia) : la tristesse ressentie face à la possession par autrui d'un bien, et la volonté de se l'approprier par tout moyen et à tout prix. Son démon est Léviathan.


Lancelot avait toujours été un véritable modèle et ce, bien avant d'arriver à Camelot. Toujours prompt à donner un coup de main, à se porter spontanément au secours des gens dans le besoin, parfois au mépris de sa propre santé – et c'est ce même trait de caractère qui le poussa à se jeter sous les griffes du griffon pour sauver Merlin, qui allait bientôt devenir ce qui se rapprochait d'un confident aux yeux de Lancelot. Oui, cette noblesse de cœur et d'âme était le propre de Lancelot, ce qui le rendait plus digne d'être Chevalier que n'importe quel seigneur.

Le seul réel défaut de Lancelot était l'envie. Car, tout modèle qu'il soit, le jeune homme devait se découvrir terriblement envieux au contact des gens de Camelot, à tel point que cela lui faisait honte et qu'il essayait de cacher sous quantité de bonnes actions et de conduite exemplaire.

Le premier – et non le moindre – envers lequel il ressentit cette profonde jalousie, cette envie de posséder tout ce qui lui paraissait manquer, fut Merlin, malgré toute son amitié pour le jeune serviteur aux manières simples, au verbe agréable et au sourire éclatant.

Comment son entourage faisait-il pour ne pas jalouser Merlin, cela restait un mystère pour le Chevalier-né. Merlin avait tellement de choses pour lui : il n'était pas vilain garçon, malgré des oreilles ridiculement grandes et des pommettes osseuses qui étaient compensées par son sourire éblouissant – lequel faisait des ravages parmi la gent féminine et masculine, dans une moindre mesure; il jouissait d'une position malgré tout élevée, peu de gens de sa condition pouvaient se targuer d'être si proche du Prince héritier de Camelot et de ce fait, d'être versé à ce point dans les intrigues de la Cour; il faisait partie des rares hommes auxquels ledit Prince faisait confiance immédiatement malgré son obstination à affirmer qu'ils n'étaient que des amis, il était très proche de Gwen – et nul n'ignorait que Lancelot était tombé amoureux de la jeune servante dès qu'il l'avait vue; son bon caractère et sa nature serviable faisaient de lui quelqu'un de très apprécié dans tout le Château; et surtout, surtout, il possédait un pouvoir immense, bien que passible d'une condamnation à mort, qui pouvait faire de lui le Maître du Monde en un claquement de doigts s'il le voulait.

Mais si sa jalousie envers Merlin fut vive, elle fut également brève. Bien sûr, il y avait beaucoup à envier au jeune magicien mais, après mûre réflexion, Lancelot décida que tous ces bons côtés qu'il jalousait tellement devaient compenser la terrible solitude et la détresse de devoir cacher sa véritable identité que laissait parfois apercevoir le valet d'Arthur, quand personne ne le regardait. Il continua de désirer quelques aspects de la vie de Merlin – notamment sa proximité avec Gwen et la simplicité avec laquelle il lui parlait – mais n'en concevait aucune amertume, à peine un regret mal dissimulé, et son affection pour le serviteur se chargea de balayer l'envie qui lui serrait parfois la gorge à la vue du jeune homme.

Le second dont il fut jaloux, même si cela fut bien moins vif et explosif que celle qu'il avait éprouvée pour Merlin, se trouva être Léon, le Chevalier le plus proche d'Arthur.

Sire Léon était un soldat exemplaire, très attaché à Camelot et à son Prince, jouissait d'une relation privilégiée avec ce dernier ainsi qu'avec le Roi, était aussi bien noble de cœur que de sang. Malgré son éducation, il n'était pas condescendant comme pouvait l'être Arthur et pouvait se montrer agréable, même si son opinion des gens de basses classes n'était pas très élevée. Et son amitié avec Gwen, la complicité qui véhiculait entre eux quand ils s'arrêtaient pour se parler dans les couloirs, ne fit qu'amplifier l'envie de Lancelot, qui trouvait qu'il aurait très bien pu être à la place dudit Léon si le hasard dû à la naissance en avait décidé autrement.

Même s'il avait déjà eu ce genre d'expérience avec Merlin, cette jalousie là était plus insidieuse car elle lui présentait Léon comme ce qu'il aurait pu être et ne serait malheureusement jamais – un seigneur, un Chevalier, charismatique, ami d'Arthur, proche de Gwen… Une fois adoubé, il arriva à réprimer cette émotion négative mais ne fut jamais rien de plus qu'un compagnon d'armes pour Léon.

Le troisième était bien sûr inévitable mais resta le pire de tous : Arthur.

Tout le monde avait un jour ou l'autre envié le Prince de Camelot. Après tout, il était beau à se damner, de noble naissance, héritier d'un royaume riche et prospère, meneur d'une troupe d'hommes qui auraient donné trois fois leur vie pour lui, protégé en secret par le plus puissant magicien du monde qui avait donné bien plus que sa vie pour lui, et s'il pouvait être un crétin égoïste par moments, avait un bon cœur et se souciait du bien-être de tous, pauvres comme riches, paysans comme nobles. Si une majorité des changements dans le caractère du Prince incombait à Merlin – même Arthur reconnaissait, quand Merlin était absent, qu'il devait beaucoup à son serviteur – il avait belles qualités qui s'étaient épanouies naturellement et avec le temps, devenait de plus en plus aimé par tous.

Pas étonnant que Gwen soit amoureuse de lui.

C'était sans doute cela qu'il enviait le plus à Arthur : l'amour que Gwen lui portait, la lumière avec laquelle elle le regardait et les regards du Prince en retour, doux et intenses, qui voulaient à la fois tout dire et rien dire. Il savait qu'Arthur l'aimait tout autant et envisageait de l'épouser, peu importait leurs conditions respectives. Il en était heureux dans un sens : si quelqu'un méritait d'être Reine, heureuse et comblée au bras d'Arthur, c'était bien Gwen. Mais il ne pouvait s'empêcher de l'envier, de rêver à un monde où c'était lui que Gwen aimait et finissait par épouser, avec la bénédiction d'Arthur, de jalouser le bonheur qu'ils exposaient constamment sous son nez. Il avait songé plusieurs fois à lui demander de s'enfuir avec lui mais ne pouvait pas imaginer ce que serait sa vie si elle le lui refusait, si elle décidait de rester, si elle choisissait Arthur plutôt que lui – ce que de toute évidence, elle avait déjà choisit.

Aucune émotion ne fut pire que le ressentiment qu'il éprouva envers Arthur. Même si la jalousie qu'il ressentit pour Gwaine exista – il lui envia d'être si naturel, si libre d'aller et venir, si appréciable, ce qu'il lui valu d'avoir gagné la confiance de Merlin et d'Arthur tellement facilement – elle ne fut rien comparée à l'amitié qu'il éprouva pour l'autre homme, après leur adoubement, qui était rapidement devenu un de ses amis les plus précieux avec Merlin, lequel avait toujours été là pour soutenir Lancelot quand tout cela devenait trop difficile à supporter pour lui.

Mais son affection pour les deux hommes n'était rien comparée à l'amour qu'il portait à Gwen et sa jalousie envers Arthur – malgré tout le respect qu'il lui montrait. Quand Gwen se jeta dans ses bras, quelques années après son mariage, il fut heureux de les lui ouvrir et ne la laissa plus repartir – bien que celle-ci n'en ait plus eu envie. Il projeta de s'enfuir avec elle, hésitant légèrement à laisser derrière lui ses amis et son Roi mais ses doutes furent bien vite balayés devant le bonheur qu'il éprouvait à serrer Gwen dans ses bras. Il avait obtenu ce qu'il avait désiré – son envie était finalement rassasiée.

Son bonheur fut éphémère. Arthur les découvrit trop vite et les condamna tous les deux. Lancelot parvint à s'échapper mais ne put s'empêcher de revenir pour reprendre sa Gwen, pour l'arracher à un Arthur fou de douleur, prêt à commettre l'irréparable pour étancher sa peine. Son envie poussée à son paroxysme, Lancelot affronta Gwaine, qui le suppliait d'abandonner l'idée de s'enfuir avec Gwen et de se repentir, et lui porta un coup mortel.

Le meurtre de celui qu'il avait considéré comme son meilleur ami lui ouvrit brutalement les yeux sur sa conduite et il prit la fuite, horrifié par son péché et bien décidé à se tenir désormais loin de toute tentation. Dans sa retraite, il entendit dire qu'Arthur, rendu malade de chagrin par la perte de ses deux meilleurs Chevaliers, garda Gwen auprès de lui mais ne put jamais lui pardonner son infidélité. Lancelot se fit violence pour réprimer l'envie familière et s'empêcha de revenir à Camelot, vers Gwen, qui ne serait plus jamais sienne et se fit à l'idée de mourir seul, loin de tous ceux qui lui étaient chers.

Il regretta longtemps sa trahison, se maudit d'avoir été pris dans les griffes du Léviathan, pris par l'envie, détesta le fait que cette dernière avait scellé sa perte et celle de gens qu'il avait aimés. Il aurait voulu pouvoir revenir en arrière, jouir de ce qu'il possédait et s'empêcher de convoiter les qualités, les relations et les vies de son entourage.

Mais il était trop tard.


A suivre.