Bonjouuur :3
Ici je suis inconnue au bataillon, alors bonjour bonsoir je me présente, une fille qui n'à rien à faire de son existence alors qui écrit xD C'est la toute première fois que j'écris sur , depuis deux ans j'écris sur Wattpad, alors même si à ce jour mon compte est vide (message datant du 21/03/18) vous pouvez toujours retrouver l'intégralité de mes textes et travaux sur ce compte « La_Chapeliere »
Que dire d'autre ? Je pensais poster un OS chaque mercredi, des vieux, des récents, un peu tout !
Vuala :3
Vous l'aurez compris je suis extrêmement fan du Thomesa que je trouve vraiment adorable, et la fin du « Remède Mortel » m'a beaucoup traumatisé, j'étais en larmes dans la salle de cinéma ;~;
Du coup, vu que cette fin est totalement inadmissible j'ai ressenti le besoin de la refaire à mon image xD
Je ne me base que sur les films pour ce texte donc cela veut dire léger spoil ! Je vous conseille très vivement d'avoir vu le film ou le bouquin avant de lire !
De plus, Je vous avoue que je ne suis pas forcément fière de ce travail, je l'apprécie mais à mon avis j'aurai pu faire beaucoup mieux :(
Après, je le trouve mignon, et disons qu'on se prend pas la tête, alors à défaut d'être captivant ça vous occupera si vous vous ennuyez ,)
Assez de blabla !
Bonne lecture !
/SPOIL\
« Sautez ! »
Le hurlement de Minho résonna comme un écho désespéré avant de se perdre dans les méandres bruyants de la destruction les entourant. À travers les volutes de fumée étouffantes, Thomas distinguait les traits tirés de panique de son ami, qui se tenait du mieux possible aux sangles déchirées et pendantes des parois du vaisseau volé au W.I.C.K.E.D. Il tendait vers eux une main inespérée, leur offrant une chance qu'il y a seulement quelques secondes ils pensaient perdue.
Il voyait désormais, à la place du vide, ce petit vaisseau volant difficilement, avec à l'intérieur, tous ses amis prêts à leur venir en aide. Brenda, Minho, leurs mains tendues vers eux.
Autour de lui, sous ses yeux, tout prenait feu, se consumait, mourait, disparaissait. La dernière ville, autrefois si belle et si grande, immaculée et brillante de ses hauts buildings d'aciers et de verres, n'était désormais rien d'autre qu'un brasier titanesque. Les révoltes avaient payé, les survivants prenaient d'assaut ce qui restait de cette humanité hypocrite inhumaine.
Il tourna la tête vers Teresa en sentant sa poigne sur sa blessure faiblir. Elle tremblait, de la tête au pied. Son visage était pâle, un filet de sang coulait de sa tempe jusqu'à ses lèvres, et ses yeux tempétueux étaient luisants de larmes. Elle avait l'air terrifiée, alors que son regard passait de sa blessure hémorragique à son visage. La bouche de Thomas fourmillait encore du baiser désespéré qu'ils venaient d'échanger, bien qu'il ne sache plus vraiment s'il pouvait se fier à sa perception de la réalité.
Il avait mal, il avait froid. Il sentait ses vêtements imbibés de sang collants contre son torse, il sentait les flammes dévorantes mordant le building d'acier dans leur dos caresser sa peau et l'effleurer comme une caresse. La sueur coulait dans son cou, son souffle était court, fébrile, sa vision trouble et vague. Il sentait ses forces le quitter un peu plus à chaque seconde, il sentait que c'était la fin. Que c'était comme ça que ça devait se terminer.
Quand il regardait Teresa c'était comme si il avait toujours su que ça arriverait. Un début tragique pour une fin tragique, au milieu des flammes, des larmes, du sang. Et pourtant, même si Minho lui tendait la main, prêt à lui sauver la mise une fois encore, il savait que c'était terminé. Car entre la sécurité relative du vaisseau et la plate-forme croulante rongée de flamme sur laquelle ils se trouvaient, il y avait un écart de plusieurs mètres plongeant directement vers le vide.
Et il savait qu'il n'aurait jamais la force de se lever et de sauter pour les rejoindre. C'était tout bonnement un obstacle infranchissable.
C'était terminé pour lui. En revanche, il pouvait toujours sauver Teresa. Elle le tenait comme s'il allait disparaître d'un instant à l'autre, son front contre le sien, son souffle erratique contre son visage, et ses yeux perdus noyés dans son regard. Il voulait lui hurler de s'en aller, de sauter dans ce putain de vaisseau et de se sauver la mise.
Il avait prit une balle en pleine poitrine pour elle, il était prêt à mourir pour qu'elle puisse vivre, il ne changerait pas une ligne de leur histoire même pour modifier la fin. Elle s'était battue pour une cause en laquelle elle croyait sincèrement, elle avait droit au répit et à la paix comme tout le monde. Elle avait une chance, elle devait la saisir. Thomas aurait aimé lui hurler tout ça, à pleins poumons, mais sa gorge était trop sèche, sa respiration trop hachée, sa bouche trop pâteuse.
Il ne parvenait pas à amorcer le moindre mot, le seul murmure franchissant ses lèvres étant quasiment inaudible sous le brouhaha qui les entourait.
Teresa.
Un souffle brûlant fit voltiger ses cheveux bruns, et il vit qu'elle pleurait. À cet instant elle était vulnérable comme il ne l'avait jamais vue, mais putain, qu'est ce qu'elle était belle. Il la trouva si magnifique qu'il prit soin d'imprimer dans sa mémoire chaque trait de son visage, chaque reflet, chaque ombre, jusqu'au moindre minuscule détail. Il voulait mourir en ayant cette dernière image d'elle implantée dans son cerveau. Mais pas seulement.
Parce qu'il revoyait Alby couver les blocards du regard, il revoyait Chuck et ses joues roses, il revoyait Newt et son sourire, et il voyait Teresa, sentait ses lèvres fantômes sur les siennes, sa chaleur contre son corps glacé, le vide qu'elle comblait depuis la première seconde. Il avait accepté son sort désormais, et derrière lui il ne distinguait plus les appels incessants de ses amis. Minho aura tout perdu, tous ceux qu'il aimait, mais il saurait surmonter ça. Brenda était une fille forte, elle méritait d'être heureuse avec quelqu'un qui l'aimerait vraiment. C'était comme ça, on n'y pouvait rien.
Seulement, la poigne ferme de Teresa sur son bras lui indiqua qu'elle n'était pas du même avis. Alors qu'autour d'eux tout s'écroulait comme si c'était le dernier jour du monde, elle pencha la tête et passa le bras du jeune homme par dessus ses épaules. Y mettant toutes les forces qu'il lui restait, elle poussa sur ses jambes et parvint à maintenir Thomas debout.
Ils ne purent franchir que quelques mètres avant qu'il ne s'écroule de nouveau en faisant tomber Teresa avec lui. Ses oreilles bourdonnaient, il entendait vaguement son amie hurler quelque chose à l'intention des autres. Il tenta de la pousser pour lui faire comprendre que c'était fini pour lui, mais elle ne se laissa pas faire une seconde et tenta à nouveau de le relever.
Sacrée tête de mule.
Au loin une explosion retentit avec une inouïe violence, et à partir de là, tout s'enchaîna très vite. Durant une fraction de seconde le vaisseau se retrouva à portée de main, et en un clin d'oeil Teresa l'avait jeté sur la passerelle métallique d'où Minho le tirait à bout de bras. Tous penchés sur lui, ils appuyaient sur sa blessure pour tenter de stopper l'hémorragie, ne se souciant alors plus que de lui et de sa survie.
Mais Thomas, tête penchée en arrière, ne voyait que Teresa. Elle titubait sur ce qu'il restait du toit de la tour du W.I.C.K.E.D, entourée de flammes et de nuages de cendre. Elle pleurait, mais un sourire soulagé naissait sur ses lèvres. Elle ne semblait pas prendre son élan pour sauter, alors que le bâtiment s'effondrerait d'une seconde à l'autre.
« Teresa ! »
Il tendit sa main vers elle difficilement.
« Viens ! »
Son hurlement haché se perdit bien vite au milieu des hurlements d'agonie de la ville au dessous d'eux. Il cria encore, de toutes ses forces, jusqu'à ce que la tête lui tourne. Il ne voulait pas partir sans elle.
Mais Minho le maintenait au sol avec Force.
« Arrête de bouger le Bleu ! »
Mais rien à y faire, Thomas se débattait corps et âme en appelant Teresa sans cesser. À l'instant où il réussit à se dégager un petit peu, une détonation d'une incroyable puissance fit trembler le ciel. Le vaisseau fit une violente embardée, et sa tête heurta brutalement la paroi métallique du vaisseau. La dernière chose qu'il vit fut Teresa projetée en arrière avec violence et disparaissant dans les flammes.
Et là, trou noir.
Il eut l'impression qu'une éternité toute entière s'était écoulée avant d'ouvrir les yeux, durant laquelle il n'avait rien put faire à part revivre sa courte vie à rebours. Tout sans exception y était passé, de la Dernière Ville à son arrivé au bloc, En passant par les horreurs de la Terre Brûlée. Et même plus que ça, comme l'écho fragile de ses souvenirs d'avant le labyrinthe, où il n'y avait que du blanc, des machines, du métal, W.I.C.K.E.D et...
Il s'éveilla en sursaut et inspira tellement d'air d'un seul coup qu'il pensa presque que ses poumons allaient exploser. Il lui fallait de l'air, beaucoup d'air, parce qu'il avait la nette impression d'avoir passé des années sans respirer. Tous ses souvenirs se dissipèrent aussi vite qu'ils étaient arrivés, et bientôt Thomas reprit ses esprits.
Il se redressa non sans difficultés et s'assit, gémissant alors qu'une vive douleur lui traversait l'abdomen. Sa blessure par balle était pansée et entourée d'une épaisse bande de gaze, qui faisait le tour de son corps.
Il était en vie.
Perdu, il leva les yeux et observa le lieu inconnu dans lequel il se trouvait. Cela mît un peu de temps, mais il finit par se rappeler de tout petit à petit.
La Dernière Ville, Newt, Minho, Gally, Ava Paige, Janson, le sérum, la destruction, les larmes.
Teresa.
Son souffle se bloqua dans sa gorge alors qu'il extirpait difficilement de sa poche la petite fiole que la jeune femme lui avait donné, contenant le sérum à base de son sang. Le vaccin pour lequel on avait sacrifié tant de vies, alors qu'une seule aurait suffit. La culpabilité l'étouffa.
Et si Teresa était morte ?
Cette pensée lui donna la nausée. Ils étaient déjà bien trop nombreux à s'êtres sacrifiés pour eux, pour lui, à être morts dans cette guerre dévastatrice. Alby, Chuck, Newt, et des centaines d'autres.
Teresa était son passé, mais il voulait aussi qu'elle soit son avenir. Si elle était morte alors plus rien n'avait le moindre intérêt, trop de morts... trop de morts...
Et lui il était là, soigné, allongé sur une petite paillasse de feuilles dans une petite cabane verdoyante, bercé par le chant des oiseaux. Quelle ironie.
Cependant l'absurdité de la chose le frappa brutalement. Mais qu'est-ce qu'il faisait ici ? Et pourquoi entendait-Il les oiseaux ? Il n'en avait pas entendu depuis le bloc...
L'envie de sortir de cet endroit se fit plus oppressante. Refoulant la douleur ravivée de sa mémoire et rangeant dans sa poche le flacon de serum de Braise, il tenta de se dresser sur ses jambes.
Heureusement il avait reprit des forces, et se tenir droit ne fut pas aussi dur que ce à quoi il s'attendait. Se précipitant vers la petite porte de fortune il débarqua dans une pièce aux murs de bois rugueux, plus grande et lumineuse, Meublée de façon rudimentaire.
À travers les branchages comblant les trous dans le mur, une douce lumière dansait sur le sol poussiéreux. Il faisait chaud, c'était étrange. Thomas n'avait aucune foutue idée d'où il se trouvait, et ça commençait à le faire flipper. Glissant ses doigts contre le verre froid du flacon de sérum dans sa poche, comme pour se donner du courage, il entreprit alors de traîner son corps endormi jusqu'à la sorti de cette petite maison.
Lorsqu'il franchit le seuil, la lumière l'agressa violemment, et il se courba pour tenter d'y échapper. Au bout de quelques secondes, il s'attarda à observer les environs, et si il ne se tenait pas contre les poteaux boisés à sa gauche, il se serait sûrement écroulé de surprise.
Jamais de sa vie il n'avait vu autant d'arbres, autant d'herbe, autant de montages, de collines. Jamais il n'avait encore vu tant de vie. Devant lui semblait s'étendre un monde d'éden qui ne pouvait être que rêvé, fait de forêts verdoyantes, d'un grand ciel bleu, d'oiseaux chanteurs, et de la mer houleuse se fracassant contre les plaines de sable rocheuses.
Ça sentait le sel et le pin, comme une odeur de liberté, de renouveau. Et de fumée. Retroussant le nez il s'avança encore et parcouru du regard non sans surprise le cirque qui se déroulait sous ses yeux. Une soixantaine de personnes, aussi jeunes que vieilles les unes que les autres, de tout âge, tout sexe, s'affairait de façon organisée au sein d'un immense camp.
Certains bâchaient la terre, d'autres transportaient de lourds paniers, coupaient du bois ou bien aidaient aux autres tâches, manches retroussées, la sueur au front et le sourire aux lèvres. Derrière eux s'étendait une sorte de petit village, fait de maisonnettes assez pauvres, de tentes, de grands feux de bois et de rires.
C'était beau, toute cette communauté, unifiée, tous ces gens, ces gamins qu'il se souvenait avoir aidé à sortir des prisons du W.I.C.K.E.D, maintenant ils travaillaient main dans La main, au milieu de ce paradis qui semblait aussi paradisiaque qu'un mirage, ou qu'un délire hérétique.
Et Thomas n'avait toujours aucune idée de l'endroit où il était, c'était comme s'il venait de se réveiller dans un nouveau monde auquel il n'avait jamais appartenu une seule minuscule seconde.
Et putain, il n'en croyait pas ses yeux.
En quelques pas il se retrouva à errer comme un effarouché entre les travailleurs, les tentes et feux de camps, observant chaque détail avec une avidité dévorante. Il voulait se convaincre que tout était réel, qu'il n'était juste pas en train de délirer. Parce que se réveiller dans un monde de cendre et de braises après avoir vu tout ça, ce serait chuter librement vers le vide sans moyen de se rattraper.
Il marcha sans but au milieu de cette agitation bruyante et joyeusement vivante une longue minute, avant de s'éloigner en direction d'un petit espace aménagé reculé du camp. C'était un petit amas de terre sur lequel gisait un immense rocher. Il était taillé à chaque endroit de centaines de prénoms, à même la roche, et à son pied étaient déposées Une quinzaine de gerbes florales.
Il s'approcha un peu plus et lut attentivement les prénoms. Son souffle disparut en les lisant, et il les effleura du bout des doigts alors que les larmes lui brûlaient les yeux.
Alby. Chuck. Newt.
Le nombre de noms lui donna des vertiges. Tellement de morts...
Un bruissement pressé dans son dos le fit se retourner. Minho accourait en criant son nom, agitant ses bras au dessus de sa tête, suivi de près par Brenda qui souriait comme une démente.
« THOMAS ! »
Le jeune homme accueillit son ami dans ses bras avec force et plaisir. L'accolade fut brève mais pleine d'émotion. Minho souriait, ses yeux pétillants de bonheur. Il était en vie. Brenda sauta presque dans les bras de Thomas qui la serra contre lui avec force. Bon sang, que ça faisait du bien de les revoir.
Reprenant son sérieux, Minho inspecta brièvement son bandage.
« Comment tu te sens Le Bleu ? »
Il sourit.
« Mieux. Vivant et...choqué ? »
Il discret rire s'échappa des lèvres de l'ancien Coureur et il regarda fièrement le campement, et au loin l'immense paquebot qui flottait sur l'eau.
« Ici la Braise ne sévit pas. On va vivre Thomas. Enfin, W.I.C.K.E.D ne contrôle plus nos vies »
Cela semblait absurde dit comme cela, mais c'était plaisant à entendre, tellement jouissif de connaître enfin la paix. Ils avaient gagné ça, au moins. Beaucoup étaient morts, mais maintenant on savait qu'ils ne l'étaient pas pour rien, que leurs sacrifices avaient prit un sens.
« Ça fait combien de temps ? »
« Un peu plus de trois semaines » répondit Minho. « Ils ont fait deux voyages, un peu de temps après que vous soyez partis, et un autre quand nous les avons rejoints »
Thomas hocha la tête. Brenda ne le lâchait pas des yeux.
« On a bien cru que tu nous lâcherai. Des jours que tu pionce ! »
Un rire général s'éleva entre eux. Rire. Depuis combien de temps n'avaient-ils pas rit ?
Minho lui montra la pierre dans son dos d'un hochement de tête.
« C'est notre monument aux morts. Ils sont tous là »
« Ouais... »
Thomas sourit. Le lieu était quiet, tranquille, paisible. Idéal comme dernière Demeure. Relisant les noms de ses amis défunts, Thomas fronça les sourcils. Son cœur s'emballa dans sa poitrine et une inquiétude mêlée d'espoir lui tira les entrailles. Le prénom de Teresa n'avait pas sa place dans la pierre, alors peut être que...
Comme s'il lisait dans ses pensées, Minho se tendit en voyant son ami le fixer avec tant d'espérances.
« Où est Teresa ? »
La question semblait calme, mais une tempête bataillait dans l'esprit du blocard. Ses amis, pinçant les lèvres, échangèrent un regard confus qu'il ne parvint pas à interpréter de façon positive.
« Écoute Thomas... »
Perdant son calme, Thomas gronda.
« Minho, Où est Teresa ? »
Minho se gratta la nuque en gonflant ses joues, semblant réfléchir à la réponse la plus susceptible de ne pas provoquer de « pétage de plombs » chez son ami tout juste réveillé, Brenda elle, baissant la tête en perdant son sourire. Thomas aurait dû s'en vouloir d'avoir dit ça de cette façon à ses amis et surtout devant Brenda, mais là tout de suite, la seule chose qui l'importait était Teresa.
« Écoute Thomas, en fait elle est... »
Mais le jeune homme n'écoutait déjà plus. La tête redressée et le regard fixé sur une silhouette au loin, ses lèvres tremblaient légèrement. Il fit un pas, puis un second, avant de hurler de toutes ses forces.
« TERESA ! »
Il cria si fort que des travailleurs non loin d'eux se retournèrent pour l'observer. Minho et Brenda sursautèrent brusquement et pivotèrent dans la direction opposée, suivant le regard du blocard. Minho fronça durement les sourcils, achevant sa phrase d'une voix grondante légèrement plus rauque.
« ...visiblement, pas où elle est censée être... »
Au loin, la silhouette était figée, dos à eux. Avec une lenteur alarmante, elle se tourna dans leur direction. Une bourrasque de vent emporta les cheveux bruns de la jeune femme dans la brise. Le visage de Teresa se dévoila, pâle. Elle semblait fatiguée, des traces de brûlures couvraient ses bras, des hématomes courraient sa peau, entre les égratignures et les bandages. Elle avait une cicatrice sur la tempe, des vêtements sales et tachés, et elle était putain de magnifique.
Son regard glaça Thomas. Ses yeux océans n'étaient plus semblables à une tempête, ils étaient brillants, étonnés, perdus. Et surtout, pleins d'espoir. Les traits tirés d'inquiétude et de remords, elle fixa le jeune homme sans la moindre réaction, comme s'il n'était pas vraiment là.
Thomas l'appela encore, puis encore, sa joie apparente vite remplacée par une croissante anxiété. Elle le voyait, mais elle semblait regarder dans le vague derrière lui. Puis soudain, un sourire maigre naquit sur ses lèvres ternes. Il y lit son prénom de loin, et son propre visage s'illumina.
Autant qu'il le put, il se mit à trottiner, voir à courir, sans sa direction.
Sous un grand chêne, elle le regardait venir, ses bras serrés autour de son corps, les ombres dansantes sur sa peau à la douce mélodie de la lumière. Il accourra, et juste devant elle, il s'arrêta, reprenant son souffle.
« Teresa... »
La voix pleine d'émotion, elle lui répondit.
« Thomas... Je suis tellement... »
Il fit un geste pour la couper.
« S'il te plaît, ne t'excuse pas... »
« ...heureuse de te voir »
Un ange passa, puis il éclata de rire. sa nervosité et son anxieté s'évaporèrent en une fraction de seconde, et il s'approcha, posant avec prudence ses grandes mains sur les joues abîmées de la jeune femme.
Sous ses paupières, il la revoyait chuter dans les flammes et la cendre.
« Avant de perdre connaissance je t'ai vu tomber...tu... »
La jeune femme lui sourit doucement, attrapant ses mains.
« Ils m'ont rattrapé, malgré le fait qu'ils me haïssent. Ils ont dit que je ne me rachèterai jamais pour les avoir trahis, et que je ne méritais que la mort pour ce que j'avais fait... mais Brenda les a convaincus de m'emmener »
Merci, Brenda.
« Écoute Thomas, je sais que j'ai fait des choses terribles, je m'en veux tellement...j'ai essayé, j'étais certaine qu'on pouvait trouver un vaccin pour Braise... je ne voulais pas que d'autres aient à vivre ce que j'ai vécu mais je ne...c'est... »
Elle ferma les yeux, ravalant ses larmes. Elle tremblait.
« Je sais. Tais toi. Tu es vivante, c'est tout ce qui compte. »
Sans lui laisser le temps de réfléchir, Thomas l'attira vers lui et enroula ses bras autour d'elle. Il la serra comme si sa vie en dépendait. Son existence était un océan, Teresa était sa bouée. Sans elle c'était se noyer. Il ne la lâcherai pas. Jamais.
Celle ci enroula ses bras autour de son torse, plongeant la tête entre ses vêtements. Le jeune homme huma ses cheveux, et resserra sa prise sur elle. Son corps était chaud contre le sien, c'était rassurant, comme une flamme dans la nuit noire. Des vestiges de leur passé commun leur revenaient en mémoire, comme des flashs, comme des échos. Mais ils refusèrent d'y penser.
Leur passé c'était W.I.C.K.E.D, La Braise, la destruction, la mort. Leur passé était tout ce qu'ils avaient toujours tenté de fuir, et maintenant ils étaient en sécurité. Enfin, ils avaient l'occasion de vivre. Comme ça ils pourraient recommencer à zéro, loin de la destruction, des trahisons, de la maladie.
Plus de fuite, plus de massacre, plus de mors.
Maintenant, la paix.
Alors que Thomas fermait les yeux, il prit une longue inspiration. Dans son cou, des larmes brûlantes coulaient. Teresa ne tremblait pas, sa respiration était lente et calme, et pourtant elle pleurait. Il n'était pas dupe, il savait que pendant qu'il avait dormi, plusieurs jours à ce qu'il avait compris, on l'avait traité comme une prisonnière, comme l'ennemie, la traîtresse.
Les blessures sur son corps en témoignaient, s'ils l'avaient gardé en vie c'était uniquement parce que ses amis avaient dû faire en sorte qu'on ne la tue pas. Et cela, seulement parce qu'il ne l'aurait pas supporté, car il le savait, Minho et Brenda haïssait Teresa.
Tout doucement il s'écarta de la jeune femme et ses mains glissèrent de son dos à ses épaules alors qu'elle se reculait sans rien faire. Les bras ballants et les yeux brillants, elle le fixa droit dans les yeux sans prononcer le moindre mot. Thomas passa ses pouces sur ses joues pour effacer les traces de ses larmes silencieuses. Son visage s'était durci légèrement.
« Tu sais que je ne te pardonnerai jamais pour ce que tu as fait, Teresa. Et eux on plus »
Il fit un signe en direction du camp.
« À leurs yeux, maintenant, tu vas être la cause de tous leurs malheurs, et en plus de tes erreurs tu vas devoir porter le fardeau de toutes les horreurs que tes employeurs ont commises. »
Voyant la dureté des propos, la jeune femme baissa la tête. Elle ne se voilait pas la face, elle savait qu'il avait raison. Il la força à relever la tête dans sa direction et à planter de nouveau son regard dans le sien.
« Mais je te promet que plus personne ne te touchera maintenant. »
Il serra les mâchoires.
« Tout ça c'est fini, plus de Braise, plus vaccin, plus de trahison. W.I.C.K.E.D c'est du passé, il faut qu'on essaye de voir devant nous hein ? On va recommencer. Tout les deux, et avec les autres aussi. Tu redevient Teresa. »
Thomas lui fit un doux sourire, et Teresa se mordit les lèvres pour ne
Pas pleurer. Il avait compris.
« Merci »
Il la serra de nouveau contre lui, passant la main dans ses cheveux bruns. Enfin.
Enfin.
Plus tard, alors que le soleil se couchait, Thomas était assis sur le bord de la rocheuse falaise surplombant leur campement. Il avait passé la journée à découvrir ce nouveau monde dans lequel ils allaient vivre désormais. Tout ça lui paraissait si irréel, si impossible qu'il avait toujours du mal à accepter que ce soit vrai. Mais la journée il la passa aussi à rendre hommage aux morts, aux sacrifiés, aux disparus.
Il explora le refuge, caressa les douces feuilles des arbres et s'allongea à l'ombre de l'écorce des arbres. C'était tellement différent de ce qu'il avait connu. Minho lui disait que quand il serait complètement remis, il pourrait avoir une maison et un métier, reconstruire sa vie, recommencer. Il avait négocié un long moment pour qu'on arrête de traiter Teresa en prisonnière de guerre et qu'on la laisse vivre sa vie comme tous les autres.
Personne n'était d'accord avec lui, mais il avait tellement insisté, cherchant tous les prétextes possibles et imaginables que Gally avait fini par craquer et accepter. Il savait que cela n'effacerait pas la rancoeur qu'elle leur inspirait à tous, mais au moins, elle aurait droit à une seconde chance. C'était tout ce qu'il voulait après tout.
Les yeux perdus sur les reflets d'or dansants de la mer, il admirait le grand astre du soleil qui semblait se fondre dans l'océan. L'écume se brisait sur les rochers en une douce symphonie une trentaine de mètres en dessous de ses pieds pendant dans le vide. Une brise fraîche balayait ses cheveux, et l'humidité de la mer venait jusqu'à mouiller son visage.
C'était paisible, au loin il voyait le refuge, les petites baraques en paille et en branches, les feux de camp, les sourires. Il ne voulait pas aller au rassemblement du soir, il voulait s'isoler, réfléchir. Il lui faudrait du temps avant de réussir à se faire à ce calme plat. Il avait passé toute sa courte vie à fuir, courir, crier. Sans jamais pouvoir se poser un peu, sans jamais pouvoir souffler une seconde, sans jamais pouvoir aimer, dans la crainte de tout perdre dans la seconde. Mais maintenant, c'était tranquille. Trop tranquille.
C'était un changement trop brusque, après tout ce qu'ils avaient vécu.
La nuit tombait doucement, les étoiles naissaient au dessus du coucher de soleil. Un bruissement dans son dos attira son attention. Il se retourna pour voir Teresa émerger de la forêt et s'avancer vers lui. Il lui fit le sourire le plus authentique qu'il put et elle le lui rendit en venant s'asseoir à ses côtés.
« Salut, Thomas »
« Salut »
ALors qu'elle observait elle aussi l'horizon, Thomas se tourna dans sa direction et l'observa patiemment. Il imprima dans son esprit les contours de son visage, sa peau illuminée par le ciel, ses cheveux ébènes brillants de flammes et ses yeux azurés fondus de lumière orangée. Elle était belle. Vraiment belle.
Et vivante.
C'était comme si il ne pouvait plus la quitter des yeux, trop conscient de la réalité du monde, trop conscient que chaque chose est éphémère et qu'en une fraction de seconde tout peut disparaître. Alors cesser de la regarder devenait trop stupide pour être entrepris, car maintenant elle était hypnotisante. Il voulait garder cette image d'elle brillante sous le soleil mourant dans sa mémoire comme étant un de ses plus beaux souvenirs.
« C'est magnifique, le soleil... »
Le murmure de Teresa se perdit dans le vent.
« Ouais...carrément... » souffla Thomas, les yeux toujours rivés sur elle.
Quand elle tourna la tête et croisa son regard, un fin sourire étira ses lèvres. Il voyait bien que c'était dur pour elle aussi. Il passa un bras autour de ses épaules pour la réconforter, l'attirant contre lui.
Il embrassa son front doucement, se délectant de la douceur de sa peau. Elle nicha sa tête dans son cou, inspirant très profondément. Enfin, la nuit tombait, le ciel orangé se teintait de bleu et d'étoiles. On n'entendait que la mer contre la roche, le vent dans les arbres, et leurs souffles coordonnés.
« Et maintenant il se passe quoi ? » chuchota Teresa en grattant la terre du bout des ongles.
« Maintenant on va essayer de recommencer...je pense... ça va prendre du temps mais...on va y arriver. On va tout reconstruire et oublier tout ce qui s'est passé là bas... »
« Je ne veux pas oublier. »
Thomas se retourna vers elle, perplexe.
« Pas tout du moins...il y a des choses dont je veux me souvenir... »
Elle planta ses grands yeux bleus dans les siens.
« Me souvenir de ce que j'ai fait m'aide à accepter l'horreur que je leur inspire à tous...quand j'y repense, j'étais tellement certaine de pouvoir trouver un vaccin...que je pourrais tous les sauver... »
À la fin de sa phrase sa voix se brisa, et Teresa baissa les yeux vers le sol.
« Je veux aussi me rappeler de notre première rencontre. À W.I.C.K.E.D, puis dans le labyrinthe...de nous, avant... un jour je te raconterai... »
Un petit rire tremblotant franchit ses lèvres. Thomas esquissa un sourire en coin et sortit étroitement de sa poche le petit flacon de sérum bleu. Il le leva et l'exposa devant eux. Le liquide apparaissait comme fantomatique à la lueur de la lune montante, La monture métallique de l'échantillon scintillant.
« Et ça ? »
Teresa posa sa main contre celle de Thomas pour effleurer le verre.
« Si ça ne tenais qu'à moi j'y mettrai le feu. Mais on ne sait jamais, Braise finira par nous atteindre, ce serait bien d'avoir de quoi se défendre à ce moment là... »
Le jeune homme acquiesça et lui donna.
« Garde le. »
Il lui fit un sourire rassurant, et caressa doucement ses cheveux.
« Je ne veux plus perdre qui que ce soit... je veux que les sacrifices de tous ceux qui sont morts pour nous ne soient pas vains »
Teresa acquiesça en silence. Sans un mot de plus, Thomas se redressa et essuya son pantalon. Il tendit ses mains à son amie qui s'en saisit pour se relever. Elle l'observa, perplexe.
« Tom ? »
Mais avant même qu'elle ne puisse dire autre chose, il avait posé ses mains sur ses joues.
« Je t'aime Teresa »
Prise au dépourvu, la jeune femme n'eut aucune réaction, n'osant croire aux paroles qu'elle venait d'entendre.
« Je sais qu'au fond, même si je m'en souviens pas, je t'ai toujours aimé. Je l'ai su à la seconde où tu es arrivée dans La Boîte et où tu as crié mon nom. T'as fait des choses que je pourrai jamais te pardonner, mais malgré ça je t'aime. Penser une seconde que tu ne puisse plus être de ce monde me donne des vertiges, et c'est tout, je veux qu'on recommence tous les deux, qu'on prenne un nouveau depart. W.I.C.K.E.D n'est plus là, il n'y a plus de Guerre, plus de Braise, alors j'ai le droit. J'ai le droit de t'aimer, maintenant. »
Thomas aurait voulu avoir la force de lui dire tout ça en la regardant dans le blanc des yeux, mais son esprit ne fonctionnait plus, complètement captivé par le sourire qui s'étalait dans son regard.
« Je...t'aime... »
Lorsqu'il se pencha vers elle, elle demeura droite comme une statue. Le jeune homme tenait en coupe son visage fin, traçant de fines arabesques sur sa peau baignée de lune. Il l'embrassa tout doucement d'abord, comme s'il avait peur qu'elle ne prenne la fuite. Puis, échangeant un long regard avec elle, il sût. Leurs lèvres se fondirent les unes dans les autres comme si elles n'avaient jamais toujours formé qu'un, leurs bouches se laissant divaguer à la lente valse des papillons.
Thomas ressentait au fond de lui les Échos de leur passé commun, de leurs baisers échangés, de leurs nuits d'abandon, de leurs regards en coin, de leurs souffles, de la trace brûlante de leurs doigts sur la peau de l'autre.
Lorsqu'ils se séparèrent, à bout de souffle, leurs fronts ne firent que s'effleurer.
« Il fait froid » murmura Teresa.
Sans mot dire, Thomas l'attrapa et la tira en direction de la forêt, sur les petits sentiers de broussailles menant au Refuge.
Le jeune homme s'était toujours demandé ce qu'il s'était passé pour qu'ils se retrouvent tout deux dans le Labyrinthe. Il avait toujours voulu savoir, au fond de lui, ce qu'il avait vécu et ressenti avant. Il avait des doutes sur tout, la peur lui bousillait les entrailles.
Quand il regardait Teresa, avant, il ne voyait que le mystère de ses souvenirs, la clé perdue menant à une porte qu'il ne pourrait jamais franchir.
Désormais, quand il regardait Teresa, il voyait la lumière, et il la voyait elle, magnifique fleur fanée, perdue dans un océan d'épine. Et putain c'était beau, parce que maintenant il n'avait plus à se soucier du passé.
Maintenant il voulait juste continuer d'avancer, sa main étroitement serrée dans la sienne, les lèvres fourmillantes.
Et surtout, surtout ne jamais cesser de se souvenir du paradis. Parce qu'un jour ou l'autre, ce serait le début de l'hécatombe, et qu'à défaut d'être prêt, il pourrait au moins se tenir droit.
Pour le meilleur et pour le pire, n'est ce pas ?
