Salut tout le monde ^^ voilà une fanfic sur la série Sherlock de BBC, c'est ma première sur ce fandom et ma deuxième en général, j'aimerai beaucoup avoir des avis, c'est quelque chose qui me tient vraiment à cœur. Pas forcément sur mon style d'écriture, mais aussi sur l'histoire ! Cher lecteurs, pensez un instant à ces writers en manque de reviews !
disclaimer : La série et ses personnages ne m'appartiennent évidemment pas :'(
Postez une review, sauvez le monde ! (je n'exagère pas)
Storm on the heath, storm into the hearts:
(= Tempête sur la lande, tempête dans les coeurs)
Chapitre 1 :
John pestait intérieurement contre ce qui l'avait une nouvelle fois poussé à accompagner Sherlock dans l'une de ses enquêtes impossibles. Il avait évidemment besoin de sa dose d'adrénaline journalière, mais il y a quelques temps, alors que Sherlock avait été grièvement blessé lors d'une enquête particulièrement compliquée, il s'était rendu compte qu'avoir sa dose d'émotions fortes n'était pas la seule chose qui le poussait à suivre le détective consultant. Il n'avait juste pas encore trouvé le mot exact.
Quelles que furent les raisons qui l'amenèrent sur ces collines recouvertes d'herbe rase, les nuages noircissant rapidement l'horizon, le génie encore une fois coupé du monde, plongé dans son palais intérieur sûrement, il était, non, Sherlock et lui étaient maintenant en mauvaise posture.
Sherlock avait absolument tenu à venir inspecter les lieux avant que la tempête ne passe. Mais une fois là-bas, trouver des éléments lui fut plus dur qu'il ne l'avait imaginé. Enfin c'est ce que John trouva comme explication à son mutisme malgré le fait qu'il semblait s'être reconnecté à la réalité.
L'ancien militaire s'approcha doucement du sociopathe autoproclamé. Il posa une main sur son épaule. Ce contact l'électrisa, mais il refusa d'y faire attention. Le grand brun se retourna, ses yeux froids un instant assombris par il ne savait trop quel genre de lueur. Il décida de ne pas faire attention à ça non plus, et informa doucement son ami qu'il fallait partir avant que la tempête n'arrive.
Le vent se leva. John et Sherlock marchaient silencieusement dans la lande. Ils avaient dû marcher 2h depuis leur hôtel et ils ne savaient plus dans quelle direction il fallait aller. Il avait bien tenté de demander à Sherlock mais celui-ci s'était contenté d'accélérer le pas sans répondre. John l'avait donc suivi, mais ce silence commençait à sérieusement l'agacer.
La température semblait en chute libre, le ciel était devenu noir, le vent soufflait de plus en plus fort. Les collines se ressemblaient toutes, John commença à se rendre compte qu'ils tournaient en rond et que Sherlock aussi était perdu. Il n'eut pas peur pour autant, il suffisait de chercher un abri au lieu de tenter de retrouver leur chemin au milieu du vent et de la pluie. Il prit donc la main de Sherlock, qui releva la tête, toujours avec cette drôle de lueur qui animait ses yeux. Il ne dégagea pas sa main pour autant et suivit son acolyte. Au bout d'un quart d'heure, il avait commencé à pleuvoir, et le vent était devenu vraiment puissant. Le ciel noircit par les nuages et la nuit tombante ne les aidait pas. John commençait à perdre espoir mais surtout à s'inquiéter pour le détective consultant, car la main de ce dernier était glacée, et il ne disait toujours pas un mot.
Il aperçut soudain une forme sombre dépasser d'une colline. Il se dirigea vers ce qui semblait être un bâtiment, accélérant le pas. C'était une vieille cabane qui grinçait et menaçait de s'écrouler à cause des vents violents. Le tonnerre gronda au loin tandis qu'ils se précipitaient à l'intérieur. Sherlock ferma la porte, John poussa un fauteuil devant car le vent menaçait de l'enfoncer. John se mit à inspecter la pièce, à la recherche de quelque chose capable de les réchauffer. La cabane était vraiment minuscule et mise à part un vieux fauteuil, un tapis qui se rapprochait plus d'une éponge, une petite table et une armoire, rien ne se trouvait dans l'unique pièce. Des deux fenêtres, une était brisée, et l'autre ouverte, le médecin s'empressa de la fermer, même si cela ne changerait vraiment pas grand-chose, le geste comptait, pour leur moral en tout cas. John poussa ensuite l'armoire devant la fenêtre brisée et le vent à l'intérieur de la pièce se calma, tandis qu'un éclair rapidement suivit du bruit du tonnerre, illumina quelque peu la pièce, l'espace d'une fraction de seconde. L'ancien soldat chercha alors son ami des yeux. D'abord il ne vit personne, et, soudainement affolé à l'idée que Sherlock ait des ennuis, l'appela.
« SHERLOCK ! » il avait crié pour que sa voix couvre le bruit du vent.
Personne ne lui répondit. De plus en plus inquiet il fouilla tous les coins sombres de la pièce du regard, pour enfin le trouver, dans le coin le plus éloigné de lui, l'armoire le dissimulant à demi. John le rejoignit en quelques enjambées, et ce qu'il vit le troubla. Sherlock avait la tête dans ses mains et était recroquevillé sur lui-même. Ses épaules tressaient, comme s'il... Pleurait ? le petit blond, inquiet, approcha sa main, doucement, comme pour approcher un animal blessé, mais au moment où il allait toucher le bras de Sherlock, un nouvel éclair, cette fois-ci immédiatement suivit du tonnerre, frappa la lande non loin de la cabane abandonnée. Sherlock sursauta, heurtant la main de son seul ami. Il voulut se reculer encore plus dans ce coin sombre, mais n'y parvint pas.
Alors John comprit, enfin.
« Sherlock, tu as peur de l'orage ? » pour toute réponse, le génie leva sur John des yeux emplis de frayeur. John lui sourit, prenant l'air le plus rassurant qu'il pouvait. Sherlock ouvrit la bouche, comme prêt à parler, mais la foudre s'abattant à nouveau non loin de la cabane le replongea dans son état de terreur pure. Quand il fut remis, ce qui lui prit un certain temps, il releva la tête, mais parla sans regarder John dans les yeux. Ce dernier perçut quelque chose qui ressemblait presque à de la honte sur ce visage d'habitude si froid.
« La peur est une émotion irrationnelle John. Or je suis tout ce qu'il y a de plus rationnel, crois-tu réellement que je m'abaisserais à ressentir une telle…chose ? Non, je n'ai pas peur. Contrairement à toi, je ne suis pas assez idiot pour avoir peur ! »
« Que… Pardon ?! »
« J'ai dit… »
« NON je te demande pourquoi t'as dit ça ?! Tu crois que c'est moi le plus effrayé là ?! »
« Nous savons tous deux que je suis le plus intelligent et le plus logique d'entre nous, et que tu as besoin de moi. »
« JE N'AI PAS BESOIN DE TOI ! »
« Si tu as besoin de moi, tu ressens plus que de l'amitié envers moi mais peut-être ne t'en es-tu pas encore rendu compte, tu es gay John, et tu es attiré par moi, alors si, tu as besoin de moi. J'ai aussi remarqué que- »
« TAIS-TOI ! Et puis merde ! Je vais te le prouver que je n'ai pas besoin de toi ! AU REVOIR ! ET JE NE SUIS PAS GAY !»
Le blond parti, non sans mal à cause des issues bloquées. La tempête faisait rage. Il savait pertinemment que s'il ne se trouvait pas rapidement un abri il tomberait en hypothermie, mais, étrangement, il préférait souffrir, risquer sa vie, qu'entendre encore une remarque de Sherlock. Car cet imbécile de génie avait parfaitement raison, après tout.
Il se mis donc à la recherche d'un nouvel abri, ou au moins un endroit où il pourrait se réchauffer quelque peu, car il se sentait proche de l'hypothermie. Il marcha une bonne heure dans la lande, trébuchant sur les rocher pointant du sol, glissant dans la boue et dévalant des collines après une chute. Heureusement il se rattrapait bien et était en état de se relever à chaque fois. Il savait que pour avoir le plus de chances de survivre, et peut-être même était-ce sa seule chance de survie, il fallait qu'il retourne à la cabane. Mais jamais il ne le ferait, car il avait sa dignité, et puis il ne savait plus du tout où il se trouvait. Alors qu'il était dans ses pensées, il ne fit plus attention au sol, et trébucha sur un rocher, avant de dévaler une pente plus importante que les autres. Dans sa chute il heurta d'autres rocher et il senti sa jambe gauche craquer, elle devint soudainement douloureuse.
« MERDE MANQUAIT PLUS QUE ÇA ! »
Le blond eut peur cette fois. Il était seul, dans la tempête, il avait froid, bientôt son corps entrerait en hypothermie, il avait mal, trop mal pour se relever, il était bloqué, destiné à mourir ici, perdu au milieu de la lande, dans la boue, sous la pluie, fouetté par le vent glacé. Il pensa une dernière fois à Sherlock, et doucement, alors que son corps cessait de trembler, il sombra dans l'inconscience.
John ouvrit difficilement les yeux. La lumière l'éblouit et il les referma. Il avait froid. Qu'est ce… Il ne fait pas froid au 221B… Où était-il ? Quelqu'un le portait. Soudainement, tout lui revint en mémoire, l'enquête dans la lande, la tempête, l'abri… les mots de Sherlock… Sa fuite, la douleur dans sa jambe lui apprit qu'il n'avait pas non plus rêvé cette partie-là. Mais qui le portait ainsi ? Il releva la tête, rouvrant les yeux, mais toujours aussi éblouit, il ne vit rien qu'une vague silhouette.
« Enfin réveillé, John ? Vous nous avez fait peur ! On se dirige vers l'hôpital le plus proche, ne vous inquiétez pas. Votre jambe est cassée, mais vous avez vu pire. Il faudra m'expliquer pourquoi vous n'êtes pas resté avec mon frère dans cette cabane, il ne parle plus depuis qu'on l'a retrouvé. Ah si, il murmurait en boucle 'c'est ma faute, il est mort, il va mourir, il faut le retrouver' je me demande ce qu'il s'est passé… »
John garda le silence. A vrai dire, il était satisfait, malgré la douleur et le froid, oui, il était satisfait d'avoir fait regretter ses mots à Sherlock. Pourtant une voix lui rappela rapidement que Sherlock avait eu raison, comme toujours. Une douleur sourde l'envahit, tel un poison particulièrement agressif et douloureux. De plus il se rendit compte, et ce sûrement bien trop tard, que Sherlock avait aussi raison sur le fait que le blond était attiré par Sherlock, enfin non, pas exactement. John n'est pas seulement attiré par Sherlock, il l'aime. Le médecin senti un dégoût profond de lui-même lui retourner l'estomac, et il réussit à vomir sans se tacher, ni tacher Mycroft, qui soupira.
La douleur augmentait à chaque pas, le dégoût faisait faire des loopings à son estomac et le mélange lui trouait la poitrine et lui déchiquetait tout doucement le cœur. Quand ils arrivèrent enfin à l'hôpital, on le prit tout de suite en charge, on lui fit une radio de la jambe et du reste du corps puis on l'anesthésia quand il fallait opérer afin de replacer l'os. Il avait aussi deux côtes de cassées, mais pour cela, les médecins ne pouvaient rien faire.
Quand John reprit conscience pour la deuxième fois de la journée, il entendit, avant même d'ouvrir les yeux, une dispute qui avait lieu dans sa chambre. Les deux hommes ne criaient pas, de peur de le réveiller apparemment, mais la tension était palpable.
« -et puis qu'est-ce que tu fais là ? Quand vas-tu enfin me laisser vivre librement ? »
« Sherlock, Sherlock… Si je n'avais pas été là, John serait mort, alors ne regrette pas que je sois venu… »
« Si je le regrette même profondément ! » Le cœur de John fut comme brisé par le son de cette voix, par cette phrase.
« Tu sais bien que c'est faux… N'ai pas peur de lui dire la vérité, et essaie de ne plus tirer de conclusions hâtives. D'après ce que tu m'as raconté, ce que tu lui as dit dans la cabane a finalement peu de chances d'être vrai, tu as sûrement juste mal interprété, tu étais embrouillé par les sentiments. »
John n'écoutait plus. Il luttait de son mieux pour retenir ses larmes, mais elles lui brulaient les yeux qu'il peinait désormais à tenir fermé. Finalement, il craqua. Il se releva brusquement en ouvrant les yeux, faisant sursauter les deux hommes, qui se révélèrent être, comme le pensait l'ancien médecin militaire, Sherlock et son grand frère. Grand frère qui observa John d'un air peiné et désolé, avant de reprendre son masque de froideur, à l'instar de son frère.
« Sor-sortez. JE NE VEUX PLUS VOUS REVOIR ! SORTEZ ! »
« John… » La voix de Sherlock était presque suppliante, ce qui intrigua John. Mais la colère était bien plus forte. S'il avait pu il se serait levé et l'aurait frappé autant qu'il le pouvait.
« Pars. Pars avant de regretter d'être resté. »
Et Sherlock parti. Mycroft jeta un dernier regard à John, avant de quitter la pièce.
Toute la colère contenue qui emplissait John se mua soudainement en une douleur atroce, et il eut la nausée et n'eut que le temps de prendre un sac prévu à cet effet avant de vomir. Décidément aujourd'hui son estomac ne voulait rien garder, en plus il était vide, alors sa gorge le brûlait.
Le lendemain on le laissa sortir de l'hôpital, une secrétaire le prévint qu'on avait déjà ramené ses affaires au 221B, alors il appela un taxi. Le trajet jusqu'à Londres lui parut bien plus long qu'il ne fut.
Il ne cessait de penser au fait que Sherlock aurait préféré le savoir mort. Il aurait préféré qu'il meure… John se sentait de plus en plus brisé de l'intérieur. Les larmes, qui avaient coulé bien longtemps la veille, étaient désormais inexistantes, sa douleur était trop grande. Arrivé à la porte du 221B, il espéra de tout son cœur que le grand brun dormait, qu'il était loin de lui et de ses envies qui le répugnait lui-même. Il ne voulait plus faire subir ça à Sherlock. Il ne voulait plus faire subir quoi que ce soit, à qui que ce soit, et en y réfléchissant, si l'homme qu'il aime le voulait mort, alors, plus rien ne le retenait sur cette Terre, et il pouvait bien tenter de se racheter en faisant plaisir une dernière fois à cet homme qui avait une place bien trop importante dans son cœur. Il monta lentement les escaliers, le cœur encore plus meurtri à chaque pas. Sherlock était assis à même le sol, méditant. En le voyant, le cœur de John fit un bond, mais le bouclé ne remarqua même pas John, ou tout du moins, ne daigna pas lui accorder la moindre attention. Ce fut comme un signal pour John. Tout était finit. Alors, brusquement résigné, il se dirigea vers la cuisine, se fit un thé, et alla jusqu'au bureau. Il déchira un morceau de papier d'un carnet vierge et griffonna quelques mots, à l'intention de Sherlock. Puis, le cœur emplit de douleur et de détermination, il alla s'assoir quelques minutes dans son fauteuil, regardant Sherlock, tentant de marquer chaque détail dans sa mémoire. Son dos, ses cheveux, ses bras, sa posture, son aura, cette pièce, leurs souvenirs communs… Il eut envie de pleurer. Mais il n'allait pas pleurer devant Sherlock, déjà qu'il avait l'égoïsme de rester ici un peu plus longtemps, au lieu de soulager le monde de son poids immédiatement… Il se leva ensuite calmement, passa devant Sherlock, et murmura, d'une voix brisée : Goodbye, Sherlock. Il sorti sans enfiler de manteau puis s'éloigna dans la ville, sachant exactement où aller, où il souhaitait le faire. Où il mourra.
OoOoO
Sherlock avait tenté d'ignorer le brun du mieux qu'il pouvait, mais c'était trop dur, malgré le fait qu'il sache pertinemment que lui parler déclencherait une dispute, il sentait que quelque chose de grave allait se produire. Il se rassura finalement quand, après avoir écrit il ne savait trop quoi sur un bout de papier, John alla siroter son thé dans son fauteuil sans le quitter des yeux, enfin le brun senti son regard sur lui, vu qu'il lui tournait le dos. Au bout d'une dizaine de minutes d'un silence pesant et plutôt douloureux, mais Sherlock pensa que cette douleur était la sienne et que l'atmosphère pesante venait de la colère froide de John. Colère qui le terrifiait, il savait que chaque mot que pourrait prononcer John sous l'emprise de celle-ci serait dévastateur pour son moral. Et il détestait se savoir aussi fragile. Déjà que sa faiblesse avait failli tuer John. Que sa vaine tentative pour garder ses sentiments cachés avait mis le blond dans une colère qui le terrifiait… Non, il devait garder le silence et résister à cette envie de parler, de tout dire à John, de… Se faire pardonner. Lui, le grand Sherlock Holmes, était au-dessus de tout cela ! Pensait-il au moment où John s'approcha de lui, se dirigeant vers la porte, et qu'au moment de le dépasser, il s'était stoppé et avait murmuré : Goodbye, Sherlock.
John continua ensuite son chemin, et Sherlock remarqua soudain son pas lourd, l'air triste, à la fois empli de douleur et résigné de sa posture. Choqué, il ne bougea pas durant de longues secondes, peut-être même quelques minutes, comment savoir ? Il était tellement absorbé par tout ce qu'il déduisait soudain. Tellement ahuri par ce que cela signifiait. Le regard de John à l'hôpital, pas en colère, non, empli de larmes. Et qu'avait-il dit avant, comme l'imbécile qu'il était ?! Il avait dit qu'il l'aurait préféré mort ! Sherlock se prit la tête entre les mains, fouillant dans ses boucles brunes tout en continuant douloureusement de déduire. La démarche de John, son silence, le mot, LE MOT ! Sherlock se leva d'un bond, atteignit le bureau et trouva la note, laissée en évidence.
« Je suis désolé Sherlock, tellement désolé d'exister, désolé de t'aimer, adieu. »
Le choc fut si grand que ses jambes ne le portèrent soudainement plus. Il recula jusqu'à son fauteuil, où il se laissa tomber, cherchant son téléphone sans même regarder ce qu'il faisait, ses yeux étaient perdus dans le vague, et il avait pâlit, si c'était possible vu la pâleur naturelle de sa peau. Il finit par trouver son téléphone et il composa le numéro de son frère, qui répondit immédiatement, tant ses appels étaient rares.
« Sherlock ?! Que se passe-t-il si tu m'appelle ça doit être grave ! »
« John veut… » Sherlock n'arrivait plus à parler, quelque chose entravait sa gorge.
« John veut quoi ?! Sherlock ?! Réponds-moi ! Ne reste pas silencieux ! As-tu fait une liste ?! »
« John veut mourir. »
Un silence pesant tomba, durant trente longues secondes.
« Pourquoi ? »
« C'est de ma faute. »
« Où aurait-il pu aller ? »
« Je ne sais pas justement. Pourrais-tu tracer son portable ? »
« C'est déjà fait, il est ici, malheureusement. »
« Je pense qu'il aurait pu se diriger vers une ancienne scène de crime… »
« Commence par la première où vous vous êtes rendus ensemble. »
« Oui. Appelle-moi si tes recherches donnent quelque chose. »
Sherlock raccrocha sans attendre de réponse, et de rage renversa le bureau surchargé de livres. Il se rendit dans la maison abandonnée où la dame en rose, qui n'était sûrement pas allemande contrairement à ce que ces imbéciles de policier pensaient, avait été retrouvée. Mais aucune trace de John, seulement des enfants s'amusant à se faire peur au second étage. La peur lui retournait le ventre et l'empêchait de respirer correctement. Il ne pouvait s'empêcher de penser : « Et si c'était trop tard ? Si j'avais compris trop tard ? »
Il fit demi-tour soudainement, ayant une idée qu'il aurait dû avoir avant. Dix minutes plus tard il était à nouveau dans le salon du 221B et il cherchait le téléphone de John. Il le trouva posé sur le manteau de la cheminée. Il le prit, et les mains tremblantes, entra le code, avant de regarder les derniers messages de John. Le dernier, adressé à lui, mais non envoyé, lui glaça le sang.
You know, when you're drowning, you don't actually inhale right before you black out, it's like no matter how much you are freaking out, the instinct to not get any water in is so strong that you won't open your mouth until you feel like your head is exploding. But then, when you finally do let it in that's when it stops hurting. It is not scary anymore, it's actually kinda peaceful. *
* = « Tu sais, quand tu es en train de te noyer, tu ne respires en fait pas jusqu'à ce que tu sois sur le point de perdre connaissance, c'est comme si peu importe à quel point tu as peur, l'instinct de ne pas laisser entrer l'eau dans tes poumons est si fort que tu ne peux pas ouvrir la bouche tant que tu ne te sens pas comme si ta tête allait exploser. Mais ensuite, quand tu laisses enfin l'eau pénétrer, c'est à ce moment que tu arrêtes de souffrir. Ce n'est plus effrayant, c'est en fait presque paisible. »
Il avait l'impression d'étouffer. Il était peut-être trop tard.
Il rappela son grand frère.
« La tamise. Il va se jeter dans la tamise ! »
« Calme t- »
Sherlock avait déjà raccroché.
Il courut aussi vite qu'il le put vers le pont le plus proche du 221B, et trouva John, assit sur le rebord, penché en avant, prêt à sauter.
« JOHN ! »
Le blond se retourna. Les larmes ruisselaient sur ses joues, son regard était plus perdu que jamais, empli d'une douleur plus noire qu'une nuit sans lune.
Sherlock s'approcha doucement de son ami, tentant de maitriser sa panique. Encore un pas et il pourrait le ramener sur le trottoir. Quelques passants s'étaient arrêtés, silencieux.
« Sherlock, laisse-moi, pars, va t'en, s'il te plait. »
« Comment veux-tu que je fasse ça ! Ne saute pas ! Ne me fait pas ça John ! Je ne peux pas vivre sans toi ! » Le grand brun ne pouvait refouler les tremblements et la détresse qui animaient sa voix.
« Tu en avais l'air parfaitement capable ce matin-là à l'hôpital » fit remarquer John d'une voix amère.
« Je… c'était sous le coup de la colère… Je n'ai jamais pensé cela. » Sa voix s'était brisée. C'était donc bien de sa faute.
« Et il y a quelques jours, cette nuit-là dans la tempête, tu n'avais pas l'air d'avoir vraiment besoin de moi non plus. Par contre, ce que tu as dit est vrai… J'ai besoin de toi… Et malheureusement… Tout ça me rend nocif, je suis un poids, pour toi, pour les autres, je ne peux pas imaginer de vivre sans… sans... John termina sa phrase du bout des lèvres. Sans toi. »
Sherlock fit un mouvement pour attraper John, mais celui-ci se jeta dans les eaux troubles avant qu'il ne puisse l'atteindre. Sherlock ne réfléchit pas, et alors que son frère lui hurlait quelque chose depuis l'autre bout du pont, il sauta, espérant de tout son cœur que John se débattrait, dans un ultime réflexe de survie. L'eau le gela instantanément, et il eut beaucoup de peine à reprendre ses esprits. Ce fut lorsqu'il heurta quelque chose, un bras, qu'il fut à nouveau en pleine possession de ses moyens. Il attrapa John et entreprit de les tirer, lui et le médecin, son médecin, vers la rive la plus proche, qui était sacrément loin. Le froid l'engourdissait, le courant l'emportait loin de la rive, et John pesait de plus en plus lourd, d'autant plus qu'il était inconscient, assommé par le choc sûrement. En vérité Sherlock priait pour ne pas être en train de maintenir la tête d'un cadavre hors de l'eau. Il n'avait aucun moyen de vérifier si John était encore en vie, et ça allait le rendre fou si quelqu'un ne faisait pas quelque chose pour l'aider. Il compta sur son frère pour trouver un moyen de les sortir de là.
Le plus jeune Holmes fit bien, car Mycroft leur envoya une équipe de sauveteurs qui les hissa sur un grand bateau à moteur pneumatique. Sherlock, malgré son épuisement, se rua sur la gorge de John afin de trouver un pouls. Il attendit une, deux longues secondes, où il crut mourir à cause de la douleur et l'angoisse qui montaient progressivement dans sa poitrine, l'empêchant de respirer. Puis il ressentit enfin de faibles et lentes pulsations. Aussitôt, il s'effondra, soulagé et sans connaissance.
OoOoO
Review ? Poster une review ! Nourrissez les auteurs ! (je vais en trouver plein des comme ça tiens ^^)
à dans pas longtemps pour la suite ! (tellement précis tout ça... *regarde ailleurs d'un air innocent*)
