Donner une chance à la chance
Disclamer: Comme vous le savez déjà JAG et ses personnages ne m'appartiennent pas.
Le personnage de Morizio et son restaurant sont très fortement inspirés d'un restaurateur italien nommé Morizio même si son restaurant se trouve à Lyon et pas à Atlanta. Je me suis permis de le faire déménager. J'espère qu'il ne m'en voudra pas ! ;-)
NA: Cette fic suit la série jusqu'au milieu de la saison 7 car j'avais besoin d'une certaine neutralité dans les relations Harm/Mac mais je n'ai pas vu tous les épisodes de cette saison donc j'espère ne pas faire de non-sens et d'erreur chronologique. Après je garde certaines idées de la série mais en les tournant à ma sauce.
J'ai cette fic depuis des années dans mon ordinateur. A part quelques details elle est terminée donc si je vois que ca interresse quelqu'un je pourrai poster la suite assez regulièrement. Bonne lecture
CH1
Jeudi 16 septembre 2004
13h16
Atlanta
Ce parfum ! Mac s'arrêta en pleine rue. Ça faisait longtemps que ça ne lui était plus arrivé, de croire le voir... le sentir. Elle savait qu'elle serai déçue pourtant elle ne pu s'empêcher de se retourner. L'homme qu'elle venait de croiser devait avoir à peu près sa taille, des cheveux de la même couleur bien qu'un peu plus long. Ça ne pouvait pas être lui, pourtant... cette démarche...
" Excusez-moi..."
" Oui ?" L'homme se retourna et Mac sentit ses jambes se dérober sous elle. Il la rattrapa de sa ferme poigne et elle peina à retrouver sa respiration.
" Harm... enfin je te retrouve..."
" Pardon ?" Harm la regarda légèrement intrigué.
" Harm, où étais-tu tout ce temps ? Je savais que tu ne pouvais pas être mort ! Comment vas-tu ? Que s'est-il passé ? " Soudain elle s'arrêta, quelque chose ne tournait pas rond. Il la regardait fixement comme si elle parlait chinois et lorsqu'il rouvrit la bouche pour lui répondre, l'espoir qui venait de renaître en elle s'évapora.
" Excusez-moi madame, mais... de quoi parlez-vous ? Qui est Harm ?"
" Harm ? Mais c'est toi ! Harmon Rabb Junior fils de Harmon et Patricia Rabb ! Du moins... C'est ce que je croyais. Excusez-moi monsieur... j'ai dû me tromper... Je... "
Il lui ressemblait tellement qu'elle y avait cru. Elle avait cru l'avoir retrouvé pour quelques instants. Maintenant qu'il s'avérait que ce n'était pas lui, toute la douleur de ces dernières années lui remontait à la gorge. Elle aurait voulu prendre son élan et s'éloigner au plus vite mais sa main sur son bras la reteint.
" Ne partez pas comme ça ! Vous êtes bouleversée, venez vous asseoir un moment. Regardez, il y a un café juste au bout de la rue."
Encore sous le choc elle se laissa entraîner vers la terrasse qu'il venait de désigner.
" Nathan Mackenzie et v..."
" Pardon ?"
" Je m'appelle Nathan et vous ?"
" Mac, hum... Sarah Mackenzie."
" Nous avons le même nom ? Quelle coïncidence ! Bien que je croie que je donnerai tout pour m'être appelé Harm et vous avoir évité la peine que je vois dans vos yeux."
Il lui sourit et elle ne put s'empêcher de lui sourire en retour.
" Vous lui ressemblez tellement ! Et ce sourire..."
" Je suis désolé, des souvenirs douloureux ? "
" Vous n'avez pas à l'être. Au contraire de très beaux souvenirs, ce qui est douloureux c'est plutôt que ce doivent être des souvenirs."
" C'était votre petit ami ? Oubliez ça, ça ne me regarde pas !"
" Pas vraiment, un collègue et surtout mon meilleur ami. "
" Vous êtes d'Atlanta?"
" Pas du tout. J'habite à Washington, je suis là pour le travail. Et vous?"
" J'habite ici depuis plus de deux ans." Il jeta un coup d'œil à sa montre. " Et zut, j'ai un procès dans une demi-heure ! Est-ce que vous vous sentez mieux ? Ça m'embête de vous laisser comme ça mais il faut absolument que je me sauve. "
" Des problèmes avec la justice ? "
" Non, en fait je suis l'avocat de l'accusation."
" Vous êtes avocat ? Tout comme moi et... "
" Harm ? "
" Oui, enfin je suis avocate militaire, le JAG vous connaissez ? "
" Ça ne me dit rien. Puis-je vous inviter à dîner demain soir ? "
" Il est probable que d'ici là je sois rentrée à Washington. Du moins si tout ce passe comme je le veux. "
" Et ce soir ? Vous êtes libre ? "
" Oui, vers 8 heures ? "
" Où est-ce que je peux passer vous prendre ? "
" Je suis au camp de Marines à la sortie de la ville, sans autorisations vous ne passerez pas l'entrée. C'est plus simple que nous nous retrouvions en ville, mais je vous préviens, je ne connais pas !"
" Alors faisons simple et retrouvons-nous ici à 8 heures. Je vous emmènerai dans le meilleur restaurant italien de la ville. Ça vous va ?"
" Je serai là "
" A ce soir alors Sarah. "
" A ce soir."
16 septembre
20h06
Devant le même café
Atlanta
" Bonsoir Sarah. Vous êtes ravissante ! "
" ... "
" Ca va ? Est-ce que j'ai dit ou fait quelque chose qu'il ne faille pas ? "
" Non, non je suis désolée c'est juste que... "
" Harm ?"
La jeune femme ne put qu'acquiescer.
" Je suis garé juste là. Si vous me parliez de votre ami pendant le trajet. Il me semble que vous pourrez difficilement penser à autre chose si je lui ressemble tant. Et j'avoue être assez intrigué. J'aimerai savoir qui peut mériter une telle dévotion de votre part. "
" Je ne suis pas sûre que ce soit une bonne idée. "
" Pourquoi cela ? Il me semble que vous en avez besoin et on m'a dit que je n'étais pas trop mauvais à jouer les oreilles attentives. "
" Si vous y tenez. Qu'est ce que vous voulez que je vous dise de lui? "
" Quelque chose m'intrigue depuis que nous nous sommes rencontrés. Vous avez dit que vous saviez qu'il n'était pas mort... "
" Officiellement il l'est, lors d'une mission qui a mal tourné il y a deux ans et demi. Mais comme nous n'avons jamais retrouvé son corps je suis longtemps restée persuadée qu'il était toujours en vie. Puis j'ai fini par me convaincre que je nourrissais de faux espoirs. Jusqu'à ce que je vous voie... "
" Je comprends mieux maintenant votre réaction. Cependant, bien que je comprenne qu'on refuse l'idée qu'un être cher soit décédé, je suppose qu'il doit y a avoir autre chose qui explique que même après tout ce temps vous continuiez à envisager qu'il soit toujours en vie. "
" Je suppose que ça vient du fait que Harm nous a toujours semblé immortel. Ce n'était pas la première fois qu'il était dans une situation de vie ou de mort et jusque là il nous était toujours revenu."
Il se gara et fit le tour de la voiture afin de lui ouvrir la portière.
" Nous ? "
" Ses collègues, ses amis, sa famille. "
Ils entrèrent dans le restaurant et un homme qui semblait être le chef se dirigea tout de suite vers eux.
" Bienvenue chez Morizio ! Madame vous êtes magnifique, j'espère que Nathan vous l'a dit ! C'est rare qu'il vienne accompagné et certainement pas avec une personne aussi charmante que vous. Venez, je vais vous installer. "
Alors qu'ils le suivaient vers une petite table devant les cuisines Mac se sentit rougir et s'aperçut rapidement qu'elle n'était pas la seule.
" Alors, qu'est ce que tu nous conseils aujourd'hui ? "
" L'escalope milanaise accompagnée de tagliatelles fraîches et petits légumes sautés à accompagner d'un verre ou deux d'un petit rouge que j'ai rapporté de mon dernier séjour au pays."
" Tu sais que je suis toujours tes conseils. Et vous Sarah que voulez-vous ? "
" Je ne vois aucune raison de douter des conseils du chef. Je prends donc une escalope milanaise mais je l'accompagnerai d'une eau pétillante, une San Pellegrino peut-être ? " dit-elle en se retournant vers le chef.
" Deux escalopes, une San Pellegrino et un quart de Chianti. " Mac apprécia qu'aucun des deux hommes ne fasse la moindre réflexion sur le fait qu'elle ne prenne pas d'alcool. " Je vous apporte ça tout de suite."
" Merci "
Il se dirigea vers les cuisines et ils purent observer par l'ouverture faite à cet effet son aide préparer leurs plats.
" Alors, votre procès s'est bien passé ? "
" En fait la défense a obtenu un report d'audience. J'ai donc passé un après-midi paperasse. Et vous, comment était votre après-midi ? "
" J'ai bouclé mon enquête, je peux donc rentrer demain comme prévu. "
" Une enquête ? "
" En tant qu'avocat du JAG on est amené à conduire des enquêtes préliminaires. L'occasion de retourner sur le terrain. "
" Une escalope du chef et une San Pellegrino pour madame, une escalope du chef et un pichet de rouge pour Nathan. "
" Merci. "
" Merci. "
" Vous m'en direz des nouvelles. "
" Vous avez toujours mangé de la viande ? "
" Pour autant que je m'en souvienne oui, pourquoi ?"
" Je suis désolée. Je continue à vous comparer à Harm. Il était végétarien. C'était d'ailleurs un sujet de taquineries entre nous. Mais changeons de sujet. "
" Très bien, parlez-moi de vous. "
" Je ne suis pas sûre que ce soit un meilleur sujet. " A son regard insistant elle finit par poursuivre. "Après avoir obtenu mon diplôme de science politique je suis rentrée en école d'officiers puis après avoir servit au Japon je suis allée à l'école de droit de Duck. Ensuite j'ai été affectée un peu partout aux Etats-Unis et en Bosnie jusqu'à ce que je sois affectée à Washington. J'ai été mariée, je n'ai pas d'enfant."
La réponse était plutôt résumée mais Nathan ne protesta pas.
"Maintenant, à votre tour, racontez-moi qui vous êtes."
"Je crois que vous le savez mieux que moi."
"Que voulez-vous dire par-là ?"
"Il me semble effectivement que je vous dois des explications."
Sans vraiment savoir pourquoi, le tournant que prenait la conversation mettait Mac mal à l'aise et elle avait l'impression que ce qui allait suivre n'allait pas arranger la situation. Elle se mit sur la défensive.
"Je vous écoute."
"Je ne sais pas trop comment vous le dire..." Le regard noir que lui adressa Mac le poussa à activer ses explications. "Voilà, il me semble que je suis Harm."
"Comment ça 'il vous semble' ?"
Elle avait élevé le ton ce qui leur attira les coups d'œil curieux d'un couple assis un peu plus loin. Elle se raidit sur sa chaise, essayant de maîtriser le mélange de colère, d'incompréhension, d'excitation et d'espoir qui tentait de la submerger.
"Je vous en pris, laissez-moi tenter de vous expliquer."
Mac acquiesça, se faisant la promesse de ne pas intervenir avant qu'il n'ait terminé.
"Sarah, comprenez que mon intention n'est pas de vous blesser, bien au contraire. Il y a environ deux ans et demi j'ai eu un grave accident de la route. A la suite de ça j'ai eu de longues semaines de soins afin de réparer les conséquences d'un important tassement des vertèbres. Plusieurs opérations ont été nécessaires à me remettre sur pieds. Toutefois la médecine n'a pas tout résolu. Lors de l'accident, j'ai subit un traumatisme crânien, dont la principale conséquence est une perte de mémoire." Nathan observa les traits de Mac changer alors qu'elle commençait à comprendre où il voulait en venir. "Je n'ai pas la moindre idée de ce qui m'est arrivé avant février 2002. Pendant de long mois j'ai recherché mon identité sans jamais retrouver le moindre souvenir ou indice. Je ne veux pas que vous vous fassiez de faux espoirs. Je n'ai pas plus retrouvé la mémoire depuis que nous nous sommes rencontrés et j'ai du mal à m'expliquer comment j'ai pu atterrir à Atlanta si j'étais de Washington. Cependant, d'après ce que vous m'avez dit de lui et la ressemblance qui vous a tant frappé, il ne me semble pas y avoir de doute que je sois votre ami disparu. Et puis... il y a ça."
Tout en disant cela, il sortit une photo de la poche de sa veste et la tendit à Mac. Celle-ci ne parvint pas à émettre un son lorsqu'elle se vit accoudée au comptoir du Mc Murphy.
"J'ai commencé à avoir un doute lorsque vous m'avez parlé de cet ami supposé mort et puis les dates concordaient. Ce soir, en rentrant chez moi, j'ai recherché la photo afin d'être sûr. "
"Pourquoi... Pourquoi ne pas l'avoir dit plus tôt ?" réussit-elle à articuler.
"Ce midi ce n'était pas assez sûr. Je ne voulais pas créer de faux espoirs, ni à vous, ni à moi. Et puis vous trouverez ça probablement égoïste mais j'avais besoin d'en savoir plus sur Harm. Ça a été dur mais je me suis recréé une vie depuis mon accident, je voulais être sûr que la possibilité de retrouver la mémoire vaille le coup de mettre tout ça en péril."
"Alors, qu'avez vous pensez de mes escalopes ?"
L'interruption provoquée par l'arrivée de Morizio fut appréciée par les deux partis.
"Délicieuses !"
"Parfaites, comme tout ce que tu m'as proposé jusque là."
"Vous prenez bien sûr du Tiramisu pour compléter."
C'était plus une affirmation qu'une question étant donné qu'il se retournait déjà vers les cuisines laissant le couple silencieux. Ils ne savaient plus comment reprendre la conversation, trop de questions se battant dans leurs esprits.
"Je..."
"Vous..."
"Honneur aux dames."
"Je suis contente que vous trouviez que cela en vaille la peine."
"Je ne veux pas et ne peux pas vous empêcher d'espérer cependant je tiens à vous prévenir. Le fait que je ne me sois toujours pas souvenu de quoi que ce soit de moi-même après plus de deux ans laisse les médecins pessimistes sur la possibilité que je retrouve la mémoire. "
" Mais maintenant que tu m'as, vous m'avez retrouvée, vous allez aussi retrouver des gens que vous avez connus, des objets qui vous ont appartenu. Ça peut aider, n'est ce pas ?"
" Bien sûr ! Il y a plein de personnes qui ont retrouvé la mémoire en se retrouvant dans une situation 'd'avant'."
"Je ne veux pas vous bousculer. La situation doit être assez troublante comme ça. Mais avez vous envisagé de venir à Washington ? C'est là que vous viviez."
"Bien entendu je considère que c'est une étape importante qui pourra peut-être me permettre de retrouver la mémoire. Je ne veux pas vous décevoir mais j'ai besoin d'un peu de temps. Avoir la possibilité de retrouvée ma vie d'avant est une idée à laquelle il faut que je me fasse et je ne peux tout simplement pas laisser mes affaires comme ça."
"Je comprends" répondit Mac en cachant sa déception. La situation était tellement frustrante. Elle avait retrouvé Harm mais ce n'était plus totalement lui. Elle était si heureuse et pourtant la partie était loin d'être gagnée." Dès que vous avez pris une décision ou si vous avez la moindre question n'hésitez pas à m'appeler. Et ma porte vous est ouverte. Voici ma carte avec mes numéros de fixe, portable et au bureau. Vous pouvez m'appeler à toute heure, Harm a toujours su qu'il le pouvait."
" Je vous retourne l'offre" dit-il en lui tendant à son tour une carte de visite.
" Encore une part de Tiramisu ?"
" Non-merci, il est délicieux comme d'habitude mais tes merveilles m'ont rassasié."
" Moi non plus, merci. Je saurai me souvenir de l'adresse, je n'ai jamais mangé de Tiramisu aussi bon."
" Ce qui prouve que ce n'est pas pour rien que j'ai été élu 'meilleur restaurateur italien à l'étranger'."
" Vraiment ? Félicitations."
" Merci"
" Combien je te dois ?"
" Cadeau de la maison !"
" Ne recommence pas s'il te plaît, sinon je vais devoir faire l'addition moi-même."
" Non, il n'est pas question que tu payes. Lorsque tu viens si bien accompagné ça ne peut faire que bonne impression sur la clientèle."
Après avoir remercié chaleureusement Morizio ils sortirent du restaurant et se dirigèrent vers la voiture de Nathan.
" J'espère que ses réflexions ne vous ont pas mise trop mal à l'aise. Il est toujours très direct."
" C'est tout un personnage, très italien."
" J'ai fait sa connaissance lorsque je cherchais à retrouver le bar de la photo."
" Le Mc Murphy."
" Je ne savais pas à l'époque que c'était à Washington."
" J'ignorai qu'Harm avait cette photo. Et je n'avais certainement aucune idée qu'il l'avait sur lui. Dommage que ça ne soit pas une sûr laquelle je suis en uniforme. Ça vous aurait permis de me retrouver assez facilement."
Ils montèrent en voiture et restèrent silencieux quelques minutes. Chacun d'eux plongé dans des pensées tumultueuses. Puis Nathan ouvrit la bouche pour dire quelque chose mais la referma. Cela sortit Mac de ses pensées et elle attendit quelques instants qu'il prenne la parole. Rien ne vint.
" Vous voulez dire quelque chose, allez-y."
" J'aurai encore une faveur a vous demander... Pourriez vous ne pas parler de moi ?"
" Je..."
" C'est juste que je ne veux pas me retrouver entouré de gens impatients de retrouver Harm. Mais je viendrai, je vous en fait la promesse. Laissez-moi juste un peu de temps"
" Je vous crois, si vous n'avez rien qu'un peu de la passion de Harm pour la vérité vous viendrez. Je suis garée là. Merci pour l'invitation, c'était une soirée pleine de surprises. "
" C'est moi qui dois vous remercier, pour la compagnie et surtout pour votre patience."
" J'attends de vos nouvelles."
" Je vous en donnerai. Bonsoir Sarah."
" Bonsoir."
Il referma la portière sur elle et lui fit un petit signe de la main lorsqu'elle démarra.
(à suivre)
