Disclaimer : Les personnages de Miraculous appartiennent à leur concepteur, je ne fais que les emprunter le temps d'une fiction.
Pas de Noël pour Adrien
Chapitre 1
Décembre venait de débuter et il régnait dans Paris une agitation certaine qui touchait jusqu'aux couloirs du collège Françoise Dupont.
L'approche de Noël faisait naître dans l'esprit des adolescents une sorte de fascination mêlée d'impatience.
Ce n'était pas seulement la pensée des vacances toutes proches qui les faisait vibrer et discuter entre eux avec excitation, il y avait aussi la perspective de se retrouver en famille, de voir arriver des gens que l'on ne voyait que rarement.
Il y avait également l'attente des cadeaux, mais ce n'était pourtant pas le sujet principal des conversations.
Tous avaient hâte de ces jours de réunion familiale, de partage et de bonheur.
Tous ?
Non, pas exactement.
Il y avait au moins un élève du collège Françoise Dupont qui ne participait pas aux joyeuses conversations et pour qui l'approche de Noël n'éveillait pas d'allégresse.
Il le cachait pourtant avec soin, pour ne pas attrister ses amis qui, il en avait cruellement conscience, étaient de ceux que l'arrivée de décembre rendaient heureux.
Il ne voulait pas être celui qui gâcherait leur bonheur, il savait ne pas en avoir le droit.
Il écoutait leurs discussions en souriant avec douceur, d'un sourire qui n'atteignait pas ses yeux malgré tous ses efforts.
Il avait cependant hâte de voir débuter les vacances.
Lorsqu'elles auraient enfin commencé il n'aurait plus à venir en classe, il ne pourrait plus voir ses amis, il le savait fort bien, son père avait déjà tout un programme pour lui et ce programme excluait toute fréquentation de ses camarades de classe.
Ses sentiments à ce sujet étaient pour le moins troublés.
D'un côté il était soulagé de ne pas devoir endurer encore la vision de toute cette joie qu'engendrait Noël, de l'autre il en souffrait.
Même s'il savait que tout ce dont ses camarades et ses amis se réjouissaient par avance n'était pas pour lui, il se laissait peu à peu envahir par cet enthousiasme que tous affichaient.
Il aimait regarder les décorations de Noël illuminer les rues et les magasins. Il avait retrouvé, en cachette de son père, le chemin des plus grands magasins et avait contemplé les vitrines avec enthousiasme avant de sentir le chagrin l'envahir à la pensée qu'il était seul pour admirer tout cela.
Il s'était souvenu du temps où ils étaient deux à se rendre devant les vitrines, à se glisser en riant parmi la foule des visiteurs, Il s'était même souvenu d'un temps, plus ancien encore, où ils étaient trois, où il avait découvert les vitrines pour la première fois, juché sur les épaules de son père. Ces souvenirs étaient incertains, imprécis, mais encore vivants dans sa mémoire et il voulait croire qu'ils étaient vrais, qu'en des jours lointains son père était encore avec sa mère et lui pour partager ces moments de bonheur. Qu'il n'avait pas toujours été l'homme froid et austère qu'il était à présent.
Il s'était alors reculé loin de la foule, se sentant brusquement étranger à tout cela, mal venu parmi ces gens heureux.
Il n'était pas jaloux de leur bonheur, il était seulement triste de ne pouvoir avoir droit à la même chose.
Il était rentré chez lui en essayant de retrouver un peu de la joie qu'il ressentait jadis, avant que sa mère ne disparaisse et que son père s'éloigne de lui.
Il n'y était pas totalement parvenu malgré tous ses efforts.
Le décor inchangé du manoir avait achevé de le déprimer.
Depuis que sa mère avait quitté leurs vies ils ne fêtaient plus Noël.
Terminé le grand arbre décoré en famille, brillant de mille feux, orné de guirlandes fournies et de boules magnifiques que ses mains maladroites d'enfant avaient plus d'une fois laissé échapper et qui avaient fini brisées sur le sol si celles de ses parents n'étaient pas là pour les rattraper au vol.
Jamais il n'avait été grondé pour en avoir cassé, sa mère disait toujours d'un ton joyeux que c'était ainsi que les choses s'usaient. Elle lui ébouriffait les cheveux et lui en donnait une autre à accrocher pendant que son père faisait disparaître les débris.
Terminé la grande crèche qui occupait tout une table au fond du salon et qu'il avait passé des heures à contempler, fasciné par les santons de terre cuite aux détails soignés. Il n'osait pas y toucher, son père, déjà très strict sur certains sujets, le lui avait toujours interdit. Il la fixait donc de loin, ne se rapprochant que lorsque sa mère l'invitait à le faire. Elle lui expliquait avec douceur chaque élément et les raisons de sa présence.
Après la disparition de sa mère son père avait fait ranger tout ce qui avait un rapport avec elle au grenier et cela avait englobé les décorations de Noël ainsi que la crèche.
Parfois il avait la tentation de braver les interdits et de grimper au grenier, de tenter de retrouver quelques instants du bonheur de jadis.
Il n'avait jamais osé le faire, il redoutait d'augmenter son chagrin et celui de son père si ce dernier venait à l'apprendre.
Il regarda vers la porte de la classe, il ne restait plus que quelques minutes avant que la journée de cours soit terminée et une quinzaine de jours de plus avant qu'ils soient en vacances.
Ce seraient sans doute les jours les plus longs et les plus courts de sa vie.
Il ressentait plus que jamais ce mélange de bonheur et de tristesse qui le tourmentait tant. C'était vraiment étrange d'être à la fois heureux et malheureux, il savourait en partie ce sentiment et en souffrait par ailleurs.
Ses yeux verts abaissèrent à nouveau leur regard sur le cours qu'il était censé suivre et manquèrent le regard bleu et soucieux d'une de ses camarades.
Elle qui ne perdait pas une seule miette de tout ce qu'il faisait n'avait pas manqué de remarquer que par moment le regard vert du garçon se perdait dans le vide et que son visage d'ordinaire joyeux et ouvert se figeait sur un sourire de commande.
Elle semblait être la seule à l'avoir remarqué, même Chloé, qui pourtant se targuait d'être la plus vieille ami du garçon en question, ne voyait visiblement rien. Ce qui, à bien y réfléchir, n'avait rien de très étonnant, Chloé ne voyait que ce qui présentait un intérêt pour elle, elle était tout à fait hermétique au chagrin d'autrui.
Elle même l'aurait sans doute manqué si elle n'avait pas été si attentive à tout ce qu'il était, à tout ce qu'il faisait.
Elle n'avait pas osé lui en parler. Elle redoutait de se mettre, une fois de plus à bafouiller, et de se ridiculiser, même si elle était à peu près certaine qu'il ne rirait pas d'elle avec méchanceté. Elle craignait aussi de réveiller plus de souffrance encore ou d'être indiscrète.
Elle ne voulait rien faire qui puisse causer du chagrin au garçon qu'elle aimait tant. Elle aurait tout donné par contre pour faire disparaître ce qui lui causait ce tourment qu'elle devinait derrière ses sourires.
A suivre
Non, je ne suis pas du tout déprimée par Noël... vraiment pas... j'adore Noël... c'est juste que c'est une fête de famille et que ma famille étant ce qu'elle est Noël sera tout sauf une réunion familiale. Au mieux ce sera un repas rapide avec mes parents et mon compagnon et un échange de cadeaux entre deux portes et deux trains, le reste de la famille au téléphone ou sur internet.
Je dédie cette fic à tous ceux qui sont dans le même cas.
