Luna et Sirius aimaient le vent

Note de l'auteur: L'histoire se déroule durant la 3ème année de Luna Lovegood à Pré-au-Lard. J'espère qu'elle vous plaira :)

Disclaimer : L'univers et les personnages appartiennent à JK Rowling.


Aussi loin qu'elle s'en souvienne Luna Lovegood avait toujours aimé observer le monde. Tout ce qui se trouvait à porté de vue : les gens, les maisons, la nature, la faune, avec une nette préférence pour les petits détails. Ceux qui étaient insignifiants, que personne ne voyait ou ne prêtait attention.

Cela pouvait être : une expression qui se peignait sur un visage, fugace, brusque, intime, un changement subtile dans l'atmosphère ou encore quelque chose qui n'avait pas sa place, qui n'aurait pas dû se trouver là.

Aussi, lorsqu'elle sortit de chez Zonko, elle le remarqua tout de suite.

Son corps était décharné, couvert de plaies. Ses poils sales et emmêlés. Peu de personnes n'auraient accordé leur attention à ce chien errant qui farfouillait les poubelles, manifestement en quête de nourriture.

Toutefois quand le chien porta, un bref instant, ses iris sombres sur la jeune fille quelque chose la frappa. C'était son regard. Si particulier. Si… humain.

Son père lui avait dit un jour que le regard était le miroir de l'âme et celui qu'elle avait en face d'elle était voilé, brisé.

Une souffrance sans nom semblait hanter les yeux de l'animal. Une souffrance telle, que Luna la ressentit à travers chaque parcelle de sa peau.

En se rapprochant, elle sut combien il était différent, combien il était comme elle.

_ Toi aussi tu as perdu quelqu'un n'est-ce pas ? lui lança Luna d'une voix douce.

Surpris l'animal se détourna des poubelles et braqua ses prunelles opaques sur la jeune fille.

_ Qui était-ce ? demanda-t-elle. Un enfant ? Un parent ? Un ami ?

Un éclair de douleur traversa les yeux du chien. Triste, amer, poignant. Véritable kaléidoscope d'émotions. Qui aurait sans nul doute échappé à quelqu'un de « normal ».

Mais Luna Lovegood avait toujours été différente et elle comprit.

Le chien avait perdu un ami, si ce n'est plus…

_ Moi aussi j'ai perdu un être cher, continua-elle avec un air rêveur, propre à Luna.

Bien sûr l'animal garda le silence. Mais le silence est si éloquent parfois. Tous deux n'avaient pas besoin de mots pour se comprendre.

Le vent se leva d'un coup et ébouriffa les cheveux de la jeune fille.

Celle se mit à rire. Un rire pur, cristallin qui réchauffa le cœur du chien.

_ J'aime le vent. Oui j'aime le vent, chantonna Luna en tournoyant sur elle-même. Tu veux savoir pourquoi ?

Le chien inclina la tête, l'air un peu perdu.

_ Il me rappelle ma mère, éclaira Luna en esquissant quelques petits pas de danse. Il est là mais on ne le voit pas. C'est pareil pour ma mère. Elle est là, tout près de moi. Ne la vois-tu donc pas ? Elle danse.

Avant de laisser la jeune fille à sa folie douce, le chien lui jeta un dernier coup d'œil.

Elle était toujours en train de danser, seule, indifférente aux regards curieux des passants.

Seule ? Peut-être pas.

Durant un bref instant il cru apercevoir une jeune femme blonde qui lui tenait les mains.

Et tout près d'elles un autre couple dansait.

Un jeune homme brun aux cheveux ébouriffés et aux lunettes de travers enlaçait tendrement une belle demoiselle aux longs cheveux roux.

Ils riaient aux éclats et le vent tourbillonnant les accompagnait.

Oui, Sirius Black aussi aimait le vent.