Genre : Romance
Univers : Yaoi, lemon
Couple : Camus / Milo
Rating : M ou NC-17
Disclaimers : Les personnages et l'univers de ma fic appartiennent à Masami Kurumada… Heureusement, il me permet de les lui emprunter et je l'en remercie…
Je vous souhaite une bonne lecture !
Chapitre 1 : Rendez-vous nocturne
La nuit était tombée depuis pas mal de temps. Le ciel avait la couleur de l'encre de Chine virant plus sur le noir que sur le bleu et était à peine parsemé de quelques petites lueurs phosphorescentes ça et là sur la toile céleste. Pourtant sur le Domaine Sacré une âme était en vadrouille alors qu'elle aurait dû se trouver dans son temple, et à plus forte raison quand il s'agissait d'un Chevalier d'Athéna, et un Chevalier d'or qui plus est. Et d'autant plus quand il convenait de faire bonne figure aux yeux du monde pour deux trois bricoles pas très jolies dans un passé brumeux. Pourtant, c'était avec une tranquillité des plus accomplie que Milo était descendu au village de Rodario et plus précisément sur le port. Sur la jetée, le vent soufflait dans ses longues boucles bleues violet les faisant danser autour de lui et son regard bleu, balayait les quais déserts. S'il s'écoutait, il quitterait la Grèce et n'y reviendrait plus. Mais il ne le ferait pas. Il soupira en fermant les yeux et attendit. Espérant qu'il viendrait…
Au Sanctuaire d'Athéna
Alors que Camus s'apprêtait à passer une soirée solitaire avec un bon livre, comme il aimait souvent le faire, quelques petits coups légers furent frappés à la porte de son appartement. Le Verseau alla ouvrir mais il n'y avait plus personne… juste un petit papier blanc déposé devant sa porte. Le Français le ramassa et le lu. Il venait de Milo, son meilleur ami. Celui-ci lui donnait rendez-vous sur la jetée. Il regarda l'heure. Maintenant ! Mais pourquoi le Scorpion n'avait-il pas tout simplement frappé à sa porte pour lui demander de venir faire un tour sur le port avec lui ? Ah Milo et son goût des mises en scène ! Et puis, le Chevalier du Froid se dit que peut être son ami n'allait pas bien et qu'il préférait le voir en dehors du Sanctuaire. Il avait des petits coups de blues ces temps ci. Sans plus réfléchir, Camus attrapa un blouson qu'il enfila par dessus son tee-shirt noir, et sortit de son temple. Au lieu de descendre toutes les marches et de traverser tous les temples, il emprunta le sentier qui descendait vers la plage mais le quitta avant d'y arriver et se retrouva sur la petite route qui menait à Rodario. Cinq minutes de marche rapide et il arriva au port. Le Français se dirigea vers la jetée et s'y engagea à la recherche de Milo. Les vagues venaient lécher le quai de pierre où de petits bateaux se balançaient mollement au gré des flots. Et puis il le vit, tout au bout du quai désert, ses longues boucles bleues violet flottant au vent de la nuit. Effectivement il lui trouva l'air un peu déprimé. Le Verseau s'avança vers lui et ne s'arrêta qu'à deux ou trois pas.
- Bonsoir Milo. Tu vois, je suis venu.
Milo assis sur le ponton, laissait ses jambes pendre dans le vide et ses pieds effleurer la surface sombre de l'eau. Il porta son regard azur sur l'horizon espérant que Camus viendrait. Mais il savait que le Verseau viendrait. Camus était depuis toujours son meilleur ami et Milo savait qu'il pouvait tout lui demander. Et puis le Scorpion sentit un courant d'air frais qui le fit légèrement frissonner. Si les journées étaient chaudes en Grèce, les nuits par contre avaient la réputation d'être plutôt fraîches. Mais là, il ne s'agissait pas du temps. Milo reconnaîtrait cette aura fraîche entre mille. Le Scorpion ferma ses beaux yeux azur et se mit à scruter les environs avec son cosmos. Et là, il le vit prendre le raccourci qui menait à la plage au lieu de passer par les interminables escaliers du Sanctuaire d'Athéna. Le froid se fit de plus en plus perceptible et Milo frissonna de plus belle. Camus ne devait plus être bien loin. En effet, il ne fallut pas longtemps pour que le Chevalier des Glaces soit près du Grec.
- Bonsoir Camus. Merci d'être venu. Répondit Milo lorsque son ami fut à ses côtés.
Le Scorpion ne savait pas vraiment pourquoi il avait demandé à Camus de le rejoindre sur la jetée. Ou peut-être que si. Il avait simplement envie de la compagnie du Verseau. Le Verseau s'assit près de son ami sur le ponton, les jambes pendant dans le vide et laissa son regard saphir errer à la surface de la mer. En vrai natif de la Bretagne il aimait la mer et ne se lassait jamais de la regarder. Il disait souvent que la Mer Egée était trop calme et trop bleue et qu'il préférait voir les vagues de l'océan venir se fracasser sur les rochers déchiquetés de la côte de son pays natal, avec ce vent venu du large qui sentait si bon l'iode et les embruns. Puis il tourna la tête vers Milo, assis silencieusement auprès de lui. Ce n'était pas si souvent que le beau Grec était silencieux et le Français s'en étonna un peu.
- Te voilà bien silencieux. Quelque chose ne va pas ?
Les cheveux du Scorpion venaient caresser sa joue, mais il ne les repoussa pas, trouvant même ce doux contact très agréable. Il avait l'impression que Milo voulait lui dire quelque chose.
- Pourquoi m'as-tu demandé de venir ici Milo ? Est-ce que tu vas bien ? Tu sais que tu peux tout me dire.
Le Scorpion inclina la tête dans un geste troublant et adorable comme il savait si bien le faire, mais dont il n'avait pas vraiment conscience et prit une de ses mèches qu'il enroula autour de son index.
- Je vais bien... Merci Camus… Merci d'être venu…. Je sais que tu aimes bien être tranquille le soir dans ton temple, à lire un bon livre, aussi je m'excuse de t'avoir dérangé. Dit le Grec d'une voix douce en plongeant son regard profond dans les yeux saphir de son ami.
Camus conservait son calme légendaire. Un petit sourire doux étirait ses lèvres si joliment dessinées... Il eut l'air rassuré lorsque Milo lui dit qu'il allait bien…
- Je voulais simplement parler avec toi… être avec toi. Et comme j'aime bien cet endroit, je t'ai demandé de m'y rejoindre. Tu ne m'en veux pas ? On peut aussi aller se promener sur la plage si ça te dit. Continua le Scorpion.
Le gardien du 8 ème temple était calme en disant cela. Et le ton qu'il avait employé était comme son regard ; d'une grande douceur tandis qu'il contemplait le Chevalier des Glaces.
Camus regardait son ami sans bouger, comme s'il était hypnotisé par son regard bleu. Le Scorpion savait hypnotiser ses proies d'accord, mais pas lui tout de même ! Il ne se considérait pas comme une proie ! Non, c'était juste cette douceur dans l'attitude, dans la voix, dans les yeux de son ami. Et ce petit geste charmant d'enrouler une mèche de cheveux sur son doigt.
- Tu ne m'as pas dérangé. Et puis, j'avais dit que je serais moins solitaire, alors ça me fait du bien de sortir.
Son regard saphir parcourut le paysage tout autour d'eux avant de revenir se poser sur son si séduisant voisin.
- Je ne t'en veux pas du tout et tu as raison cet endroit est très joli !
Un étrange petit frisson avait parcouru le corps du Verseau, lorsque Milo avait dit qu'il voulait juste parler avec lui, être avec lui. Pas un frisson de froid bien sûr, mais une autre sorte de frisson, très agréable et très doux. Camus se disait qu'il devrait peut être se lever, se bouger afin d'échapper à ce trouble qui l'avait envahit, mais le voulait-il vraiment ? Cette impression n'était pas désagréable du tout.
- On est bien ici. Allons marcher jusqu'au bout de la digue. Proposa le Chevalier du Froid.
Milo sentait le regard de Camus posé sur lui. Mais le Verseau ne faisait pas un geste, comme s'il était paralysé. Pourtant, ce n'est pas ce que voulait le Scorpion. Oh non ! Pas avec Camus. Il avait peur, peur que son ami soit considéré comme beaucoup d'autres, comme une proie face à Milo qui avait la réputation d'être un prédateur. Et le Scorpion en avait assez de cette réputation de chasseur qui lui collait à la peau alors qu'il n'en était même pas responsable.
- Je suis soulagé alors de ne pas t'avoir dérangé et puis c'est bien que tu sois moins solitaire.
Puis il se leva et tournant le dos au Français continua...
- J'aime beaucoup cet endroit moi aussi. Je viens souvent ici la nuit lorsque je n'arrive pas à dormir. Camus... Commença t-il. Mais il ne continua pas sa phrase, comme s'il appréhendait de dire les mots qu'il avait à dire. Puis, il respira un grand coup, faisant rentrer l'air marin dans ses poumons et se décida à poursuivre. Ses longs cheveux bleus violets dansaient dans son dos et sur son visage au gré du vent. Quelques mèches vinrent même se poser sur son visage, mais il ne les retira pas. Comme si c'était le moindre de ces soucis.
- Camus. J'en ai assez ! Je veux partir d'ici ! Je veux quitter la Grèce !
Milo était quelqu'un de taquin, moqueur qui aimait rire, s'amuser. Pourtant, ces derniers temps, il avait énormément changé. Il avait complètement perdu sa joie de vivre. Et cette lueur si vive qui d'habitude brillait dans ses beaux yeux azurs avait elle aussi disparue. Lorsque son ami se leva et lui tourna le dos, Camus resta le regarder quelques instants sans rien dire. Quelque chose n'allait pas, ce n'était plus le Milo qu'il connaissait, joyeux, taquin, un brin provocateur, et si charmant et… charmeur…
Et puis la phrase tomba… 'je veux partir d'ici, je veux quitter la Grèce' et le Français eut l'impression de recevoir une claque en pleine figure et il se leva rapidement, perdant soudain de sa superbe réserve.
- Tu veux quitter le Sanctuaire, et même la Grèce ? Mais pourquoi Milo ? Explique-moi pourquoi ! Et... Qu'est-ce que je vais faire moi, sans toi ?
Il vint se mettre face au Grec et plongea son regard de nuit dans les yeux bleus vifs de son ami. Le fier Chevalier du Froid venait de réaliser que sa vie n'aurait plus aucun sens si le bouillant Scorpion n'était plus là pour la pimenter avec sa joie de vivre, ses petites excentricités, son caractère enjoué, et surtout sa générosité, son affection.
- Milo, si tu pars, je pars avec toi ! Je ne veux pas et je ne pourrai pas… euh… il s'interrompit quelques instants, conscient que ce qu'il allait dire pourrait changer toute sa vie… toutes leurs vies. Je ne pourrai pas vivre sans toi. Termina t-il à voix basse en baissant un peu la tête.
Est-ce que c'était une déclaration d'amour qu'il venait de faire là ? Lui le sage et réservé Camus, toujours maître de lui, de ses émotions, de ses sentiments… Qu'allait en penser Milo ? Jamais le beau Grec n'avait laissé supposer au Verseau qu'il pouvait être attiré par lui. Le Français se sentit perdu tout à coup, comme si son univers s'effondrait et ses yeux saphir devinrent plus brillants que ces mêmes pierres précieuses.
Il y avait de nombreuses années que les deux Chevaliers se connaissaient et il était rare de voir Camus sans Milo et vice versa. Ils étaient toujours ensemble soit dans un temple, soit dans l'autre… Même si le lien qui les unissait n'était qu'amical. Du moins à première vue… Car lorsque Milo annonça la mort dans l'âme qu'il voulait quitter le Domaine Sacré et la Grèce, la réaction de Camus fut surprenante. Le Verseau s'était brusquement levé faisant face à son ami. Et lorsqu'il plongea son regard azur dans les yeux saphir de son ami, Milo y vit une grande détresse. Jamais il n'avait vu les si beaux yeux du Verseau briller aussi intensément. Camus semblait perdu comme si on lui arrachait une partie de lui. Et Milo en fut bouleversé. Il se mit à regretter ses mots. Pourtant il fallait qu'il les dise. Il n'en pouvait plus de la vie qu'il menait en Grèce. Non pas qu'elle lui soit désagréable, mais trop de choses lui faisaient mal. Notamment le fait que les gens disent qu'il était un coureur de caleçons invétéré alors que c'était faux et il voulait que cela change.
Puis, sans cesser de regarder Camus, il tendit une main vers le visage du Français pour caresser la joue fraîche de son ami pendant que les doigts de l'autre glissaient dans les doux cheveux soyeux du Verseau.
- Si je quittais la Grèce, tu viendrais avec moi ? C'est vrai Camus ? Tu serais prêt à tout quitter pour me suivre ? Alors cela veut dire que tu tiens un peu à moi ? A notre amitié ? Demanda le Scorpion n'osant croire aux mots qu'avait dit le Chevalier des Glaces… Et surtout n'osant pas croire à une déclaration d'amour venant de la part du Français. Moi aussi Camus je tiens à toi, mais je ne veux pas que tu sacrifies ta vie pour moi…Ta place est ici au Sanctuaire avec les autres…
Une légère bourrasque venait de se lever et les longs cheveux bleu indigo du Saint des Glaces vinrent effleurer le visage du Scorpion qui ferma les yeux à leur doux contact.
Camus baissa les yeux lorsque Milo caressa sa joue d'une main, tandis que l'autre glissait dans ses cheveux. Il en avait déjà trop dit, il fallait qu'il se reprenne un peu.
- Oui, je tiens à toi et… à notre amitié. Rien ne me retient vraiment ici. J'y ai des amis bien sûr, mais à mes yeux... c'est toi le principal. Je ne sacrifierais rien du tout si je partais d'ici.
Et puis le Verseau réalisa que son ami ne lui avait toujours pas dit pourquoi il voulait quitter la Grèce. Il réfléchit quelques instants. Voulait-il fuir quelqu'un ? Un chagrin d'amour peut être, ce qui expliquerait l'air un peu triste du Scorpion. Pourtant depuis un certain temps, le beau Grec ne semblait pas avoir de relation amoureuse ! D'ailleurs Camus devait bien s'avouer qu'il en était soulagé. Mais d'un autre côté il n'aimait pas que Milo soit malheureux. Il releva les yeux vers le visage de son ami.
- Et si tu commençais par me dire pourquoi tu veux partir d'ici. Peut être que je pourrais t'aider. Mais si tu ne changes pas d'avis et que tu veuilles toujours partir, je partirai avec toi. Enfin si tu veux bien de moi.
De toute façon, ils étaient en paix maintenant, et Athéna n'avait pas besoin que tous ses Chevaliers soient présents. Hyoga non plus n'avait plus besoin de lui. Alors pourquoi rester en Grèce si Milo n'y était plus ?
Au départ, le Grec n'osa pas dire à Camus pourquoi il souhaitait quitter la Grèce. Mais le Verseau tenait à lui, à leur amitié et le Scorpion se devait de tout lui raconter. Et puis, il gardait ce secret depuis trop longtemps et il n'en pouvait plus. Il ne mangeait plus, ne dormait pratiquement plus. Le bouillant Scorpion était devenu l'ombre de lui même.
- Je vais te raconter une histoire Camus. Après ça, j'espère que tu comprendras la raison pour laquelle je voudrais partir. Mais viens marchons un peu s'il te plait.
Ils se mirent en route et Milo commença son récit.
- Ca s'est passé un soir, il y a environ trois mois. On venait de passer la soirée chez Saga et Kanon, et après, au lieu de retourner à mon temple, je suis descendu au village et je suis entré dans ce bar. Pourquoi, je ne sais pas. Toujours est-il qu'à peine entré dans le bar, tous les regards se posèrent sur moi et ils étaient vraiment très soutenus. Un homme se leva et m'entraîna à sa table. Je ne sais pas pourquoi je n'ai pas refusé. J'avais un peu bu chez les jumeaux et je n'avais pas les idées très claires. Et à peine je fus assis que l'homme passa sa main sous la table et commença à me caresser les cuisses en disant qu'il me trouvait très mignon.
Il marqua un temps d'arrêt et poursuivit.
- Je me suis brusquement levé, voulant partir, mais l'homme m'a rattrapé et m'a collé de force contre le mur. Il avait la même taille, la même carrure qu'Aldébaran et je n'ai rien pu faire pour me dégager lorsqu'il s'est plaqué contre moi et a commencé à frotter allègrement son entrejambe que je sentais gonflée contre la mienne. Alors, j'ai vu rouge et j'ai mutilé cette partie de son anatomie avec Scarlet Needle. L'homme s'est écroulé sous la douleur bien sûr et j'en ai profité pour me sauver. Mais alors que je me dirigeais vers la sortie, quelqu'un a lancé cette phrase : 'Ne compte pas t'en tirer comme ça ! Nous aurons ta peau !'
Milo s'arrêta de marcher.
- Une fois sorti du bar, je suis allé en courant sur la plage et je me suis assis sur le sable réfléchissant à ce qui venait de se passer. Et puis, je suis rentré au Sanctuaire faisant comme si de rien n'était. Et j'aurais voulu faire comme si de rien était… Mais dès le lendemain, j'ai commencé à recevoir des lettres de menaces m'ordonnant de quitter la Grèce sous peine de représailles. Je me suis moqué de ces lettres, jusqu'au jour où dans l'une d'entre elles il était écrit que si je ne quittais pas le pays, il arriverait malheur à une personne chère à mes yeux et à mon cœur. Et je ne veux pas qu'il t'arrive quoi que se soit Camus…
Milo ne finit pas sa phrase et baissa la tête. Il avait honte et peur de croiser le beau regard saphir du Verseau… et il se rendit compte qu'il en avait peut-être trop dit ou pas assez.
Les deux garçons marchaient lentement vers le bout de la digue et tout le temps que Milo raconta son histoire, Camus l'écouta en silence et sans l'interrompre.
- Pffff. J'avais bien vu que tu avais un peu bu et j'aurais du t'accompagner, mais comme d'habitude, j'étais pressé de rentrer chez moi ! Dit enfin le Verseau en secouant ses longs cheveux indigo. Enfin quoiqu'il en soit tu as bien fait de te défendre et de punir ce type par là où il voulait pécher ! J'aurais fait la même chose… sauf que moi, je les lui aurais gelés mais le résultat aurait été le même !
Le Scorpion s'arrêta de marcher et Camus se mit face à lui et posa ses mains sur les épaules de son ami.
- Tu aurais du me dire que tu recevais des lettres de menaces. Ce mec n'a pas à t'obliger à quitter la Grèce si tu ne le veux pas Milo ! Nous sommes des Chevaliers et nous nous sommes battus contre des adversaires autrement plus féroces et puissants que ce type et ses acolytes ! Et contre des Dieux mêmes !
Le Français releva d'un doigt le visage du Grec pour l'obliger à le regarder et lui adressa un petit sourire d'encouragement.
- Je te remercie d'avoir peur pour moi et je suis heureux de… d'être cher à ton cœur. Mais il ne faut pas que tu t'en fasses. Dis-toi bien que ces hommes ne peuvent rien contre nous ! Je sais que ce n'est pas recommandé de se servir de nos pouvoirs dans la vie de tous les jours, mais je n'hésiterais pas à le faire si ma vie en dépendait, et… la tienne aussi. Tu vois, c'est moi qui suis devenu rebelle maintenant !
Les deux garçons restèrent se regarder quelques instants sans rien dire, chacun se disant qu'il en avait trop dit, ou pas assez. Camus caressa du bout des doigts une longue boucle bleu-violet.
- Quoique tu décides, je suis avec toi. Murmura t-il d'une voix douce.
- Si tu savais comme j'ai honte Camus. Saga m'avait dit que j'avais assez bu et il a refusé de me servir quand je lui ai demandé un autre verre. Mais j'ai attendu qu'il ai le dos tourné et j'ai pris la bouteille d'Ouzo derrière le bar... Avoua le Scorpion en baissant les yeux.
Milo était né en Grèce et n'en été pratiquement jamais parti. Même son entraînement pour obtenir l'armure du Scorpion, il l'avait reçu dans une île Grecque. Il aimait son pays, sa mer tantôt calme, tantôt plus agitée aux reflets bleus verts, ses champs d'oliviers, ses paysages à perte de vue…
- Ne pas partir est la chose que je souhaite le plus au monde. J'aime trop ce pays qui m'a vu naître, grandir, devenir un Chevalier d'or au service de la Déesse Athéna. Mourir et revenir à la vie ; ressuscité par cette même Déesse. Et puis il y a des gens que j'aime beaucoup comme les jumeaux et Hyoga. Et enfin il y a toi… que j'…
Milo ne termina pas sa phrase et tourna le dos au Verseau ses longues boucles volant au gré du vent. Que se passait-il dans la tête du Scorpion pour qu'il n'ose pas regarder son vis à vis alors que son cœur brûlait d'envie de lui dire certaines choses. Des choses dont il avait peu à peu pris conscience lorsqu'il avait commencé à recevoir les lettres de menaces. Il s'interrompit au beau milieu de sa phrase et tourna le dos à son ami comme pour lui cacher ce qu'il aurait pu deviner dans son regard.
- Tu n'as pas à avoir honte tu sais. Répondit Camus. Tu n'étais pas le seul à être bien remonté ce soir là, si mes souvenirs sont bons ! Et puis, ce sont des choses qui arrivent. Par contre moi je m'en veux de ne pas être resté avec toi ou de ne pas t'avoir raccompagné à ton temple au moins ! Je n'avais pas bu, je n'ai donc pas d'excuse.
Le Français repensa à la phrase au milieu de laquelle le Scorpion s'était arrêté… 'Il y a des gens que j'aime beaucoup comme les jumeaux et Hyoga et puis il y a toi que j'…' Est-ce que Milo allait vraiment dire ce à quoi il pensait ? Camus serra ses mains fines l'une contre l'autre pour essayer de garder tout le contrôle de la situation. Ce n'était pas le moment de s'emballer, il fallait rester calme. Depuis leur retour à la vie, le Verseau s'était avoué qu'il éprouvait des sentiments plus qu'amicaux pour son ami Grec. Il ne le lui avait jamais dit parce qu'il avait peur que le Scorpion ne veuille pas se fixer dans le domaine sentimental, contrairement à lui qui ne voulait pas d'une petite aventure. Mais là, il sentait que Milo ne lui disait pas tout et un fol espoir s'infiltrait dans son cœur. Il se rapprocha de Milo et lui toucha doucement l'épaule.
- Milo, tu me caches quelque chose, je le sens. Nous nous connaissons bien et nous n'avons pas beaucoup de secret l'un envers l'autre. Je ne dis pas que nous n'en avons pas du tout, car tout le monde a son petit jardin secret. Ouvre-moi ton cœur je t'en prie.
Le Scorpion ne savait plus trop quoi faire. Il était tiraillé entre son envie de rester en Grèce et celle de partir afin de protéger Camus. Il se retourna vers le Verseau lorsque ce dernier posa sa main sur son épaule. Cette main si fraîche qui le fit frissonner et sur laquelle Milo posa sa propre main. Puis, il prit son courage à deux mains et s'efforça de fixer son regard bleu vif dans les perles saphir de son ami.
- Tu veux que je t'ouvre mon cœur Camus. C'est bien ça ?
Il prit la main du Français qui était posée sur son épaule et la posa sur sa propre poitrine. Aussitôt, le rythme cardiaque du Scorpion s'accéléra. Mais, il ne quitta pas Camus des yeux, défiant le troublant regard de nuit.
- Tu veux que je termine ma phrase et que je te dise ce qu'il y a au fond de mon cœur ? Très bien. Alors je vais le faire. Et te dire ce que je ressens au plus profond de moi. Après cela, j'espère que tu ne m'en voudras pas d'avoir prononcé ces mots.
Milo marqua une pause. Il tenait toujours la main du Verseau contre sa poitrine et ses yeux bleus brillant intensément ne quittaient pas ceux de son séduisant vis à vis. Puis, le Grec prit une profonde inspiration et poursuivit.
- Pourquoi crois-tu que j'ai si peur qu'il t'arrive malheur. Pourquoi crois-tu que mon cœur batte aussi vite dans ma poitrine lorsque ta main est posée dessus comme en ce moment ou alors qu'il s'emballe à la simple idée de te savoir non loin de moi. C'est tout simplement parce que je… je…
Mais, Milo s'éloigna un peu de Camus et à nouveau lui tourna le dos.
- Oh Camus ! Pourquoi ai-je si peur de te dire ces mots… des mots qui pourtant devraient être faciles à dire lorsqu'ils s'adressent à la personne chère à notre cœur. Pourquoi ai-je si peur de te dire tout simplement que je t'aime !
Camus sentit le cœur de son ami battre sous ses doigts, et la chaleur de sa peau à travers le tissu de sa chemise. Un frisson parcourut sa colonne vertébrale. Pourquoi Milo pensait-il qu'il pourrait lui en vouloir des mots qu'il allait prononcer ? C'est vrai qu'il devait être loin de se douter que le Français avait de tendres sentiments pour lui. Il les avait si bien cachés pendant ces dernières années, derrière ses habituelles murailles glacées que Milo ne se doutait de rien ! Peut être que lui, Camus, aurait du parler en premier alors. Non. Il fallait qu'il soit sûr que c'était bien ça que son ami voulait dire, il fallait qu'il sache s'il l'aimait, avant de se livrer ! Le Scorpion finit par s'éloigner un peu de lui et lui tourna à nouveau le dos. Et puis la phrase arriva enfin… 'pourquoi ai-je si peur de te dire tout simplement que je t'aime.'
Camus crut bien que son cœur à lui allait s'arrêter de battre tant l'attente lui avait parue longue ! Ainsi il ne s'était pas trompé, Milo l'aimait ! Il posa ses mains sur les épaules du Grec et le fit doucement se tourner vers lui. Il lui fit relever la tête d'un doigt.
- Regarde-moi Milo. Son regard saphir, brillant d'émotion contenue et de tendresse trop longtemps cachée se plongèrent dans les yeux bleus vifs de son ami… Si je te dis que moi aussi je… je t'aime... est-ce que j'aurais droit à un de tes si jolis sourire ?
Milo regretta tout de suite ses paroles. En avouant à Camus qu'il l'aimait, le Scorpion était sûr de briser leur amitié à tout jamais. Encore une fois, Camus lui releva le visage et le força à le regarder. D'habitude, c'est Milo qui soutenait le regard des autres. Mais, avec Camus c'était différent. Milo fondait comme neige au soleil dès que le Verseau posait ses orbes glacés sur lui. Et puis, le cœur du Scorpion s'emballa dans sa poitrine. Ce n'était pas possible. Camus venait de lui avouer qu'il l'aimait. Milo était tellement abasourdi par l'aveu de son ami qu'il ne réagit pas. Il semblait complètement déconnecté, comme si Saga et Kanon lui avaient fait subir le Genromaoken. Il regardait dans le vague, perdu dans ses pensées. Comment un être aussi parfait, aussi merveilleux que Camus pouvait l'aimait lui, qui avait la réputation d'être un coureur de caleçons alors que c'était faux et que son cœur battait depuis longtemps déjà pour une seule et même personne. Puis, Milo revint à lui et se sentit frémir en caressant de son regard bleu vif la courbe parfaite des lèvres du Français et un feu sans précédent lui parcourut les veines.
- Embrasse-moi Camus… Murmura le Scorpion dans un souffle en fermant ses beaux yeux bleus vifs et en approchant ses lèvres de celles de Camus. Il les désirait depuis si longtemps.
A la demande de Milo, le Français eut l'impression que son cœur allait bondir hors de sa poitrine tellement il battait fort. Son regard de nuit était plus brillant que le ciel étoilé au dessus d'eux. Alors sans plus réfléchir, il franchit les derniers centimètres et captura de ses lèvres fraîches et si joliment dessinée celles de son ami de toujours. Un même frisson les unit et Camus posa ses mains sur la taille du Grec qui ne put s'empêcher de frissonner. Milo, quant à lui, dessinait de ses doigts des arabesques imaginaires le long de la colonne vertébrale du Français descendant de plus en plus bas jusqu'à ce que ses mains se posent sur les reins du Verseau. Effectivement, il s'agissait de leur premier baiser et tout comme Camus, Milo se sentait un peu intimidé. Il mit fin au baiser sans que ce dernier n'ait été approfondi et recula un peu. Il leva une main vers le beau visage de celui qu'il aimait et la posa caressante sur la joue fraîche du Français en plongeant ses yeux bleus vifs dans les magnifiques perles saphirs de Camus.
- J'ai si souvent rêvé de ce premier baiser. Murmura le Verseau. Je n'en reviens pas de t'avoir enfin dit que je t'aimais et j'en reviens encore moins que… toi aussi tu m'aimes. Ajouta t-il en caressant d'une main un peu tremblante les soyeuses boucles bleues violet de celui qui emplissaient son cœur depuis longtemps.
- Je t'aime depuis si longtemps Camus. Pourquoi ai-je attendu autant de temps avant de t'avouer mes sentiments. Je me disais sans arrêt.
Et soudain, Milo sentit ses jambes fléchir sous lui, et il fut interrompu dans ce qu'il allait dire. Sans doute un léger malaise, rien de grave. Cela devait venir du fait qu'il n'avait rien mangé depuis trois jours. Il avait beau être un Chevalier et résister à pas mal de chose, mais il n'en était pas moins un homme. Il espérait seulement que Camus n'aurait rien remarqué de sa faiblesse.
- Moi aussi je t'aime depuis longtemps, et je me pose la même question…
Et puis soudain il sentit les jambes du Scorpion fléchir légèrement et l'enlaça rapidement pour le soutenir.
- Milo, qu'est-ce qui se passe ? Ca va ? S'inquiéta t-il tout de suite.
Il regarda le beau visage tout proche du sien. Il avait les traits tirés et l'air fatigué de quelqu'un rongé par un souci et qui avait du négliger sa santé. Sûrement à cause de cette bande de types qui le menaçait ! Camus se baissa un peu et passant un bras sous les genoux de son ami et l'autre dans son dos, il le souleva dans ses bras en intensifiant son cosmos doré.
- Allez, on rentre au Sanctuaire, dans ton temple ! Toi tu vas te mettre au lit et moi je vais te préparer quelque chose de chaud à manger ! Quelque chose me dit que tu as un peu oublié de t'occuper de toi depuis un bon moment et à partir de maintenant, c'est moi qui vais m'occuper de toi.
Les deux amis disparurent dans un brouillard doré…
