Avant de commencer cette histoire, voici quelques éléments que vous devriez savoir avant de commencer votre lecture.

J'ai vu dans de nombreuses fanfictions que des auteurs proposaient des choix à la suite de leur histoire. Et c'est ce que je veux faire ici. A la différence que je ne ferai pas de sondage d'un choix par rapport à un autre.

Vous aurez la possibilité de choisir le choix que vous voulez à chaque fin de chapitre et avoir une suite à celui-ci. C'est un travail plutôt complexe mais je crois avoir trouvé la bonne trame et les bonnes astuces pour que l'histoire concordent à ce que Telltales Games a pris l'habitude de nous offrir.

Cette histoire s'étendra sur trois épisode de cinq chapitres. Et une fois au bout de ce troisième épisode, votre fin sera dictée par les choix que vous aurez faits. Je compte utiliser un système qui vous permettra de savoir quelle conclusion correspond au choix que vous aurez pu faire

Pour que vous compreniez mieux, je vous invite à vous remémorer l'épisode 4 de la saison 1 lorsque les gens se proposent pour aider Lee à aller chercher Clementine. Je vais reprendre le principe utiliser entre Lee et Kenny lorsque ce dernier accepte, demande une raison, ou refuse catégoriquement d'accompagner Lee pour aller chercher Clementine. Sur cette action, tout dépendait des choix que Lee avait fait vis-à-vis de son histoire avec Kenny par le passé et qui font la différence sur cette décision.

Mon histoire suivra le même principe. Vous serez donc lors du tout dernier chapitre l'impact de vos choix sur le final.

Bien sûr, il vous sera aussi possible de choisir une autre fin si celle liée à vos choix ne vous convient pas. Je compte seulement mettre en place ce système qui ira clairement dans le sens des décisions que vous aurez prise.

Quant aux différences dans la narration ou dans les dialogues en fonction des choix que vous avez fait, ceux-ci seront indiqués dans le texte. Vous n'aurez qu'à suivre les indications qui se rapporte au choix que vous avez faits.

N'oubliez pas de me dire ce que vous pensez de ce chapitre et si le principe de cette histoire dont je viens de vous parler vous paraît intéressant. Les commentaires sont toujours un bon moyen de booster un auteur ou de lui indiquer ses erreurs comme vous le savez :)

Bonne lecture à tous !


The Walking Dead : Beyond Survival

Episode 1 - Into Wellington

Chapitre 1 : Welcome to Wellington

[]

Elle le vit s'éloigner au loin. Il s'arrêta un instant, sembla hésiter puis poursuivit simplement le chemin. Se retourner… il ne le ferait pas.

Il avait beau être là, juste devant elle, il était déjà bien loin. Au-delà des souvenirs qui les rattachaient et des choix qu'ils avaient tous deux fait.

Il les avait quittés. Il les avait laissés. Il lui avait promis qu'elle aurait la chance de pouvoir enfin être une enfant et l'avait supplié de rester.

Clementine avait dit oui. Elle avait consentit à sa requête. À toutes ses requêtes.

Pour la dernière fois, elle s'était ralliée à son choix. Elle lui accordait la rédemption qu'il cherchait tant pour devenir ainsi la dernière ombre flottante de tous ceux qui avait nourri son passé.

Il s'évanouissait dans ce tableau douloureux... À travers cette triste scène… Sous les possibilités d'une nouvelle vie. Une vie qui s'animait aux rythmes du supplice des parois qui enfermaient son souvenir et l'emmuraient en elle au son des portes closes.

Le choc vibra dans tout son corps. Il retentit comme un écho amer aux fins fonds de son être. Kenny avait bel et bien disparu de sa vie… Il s'en était allé pour errer sur de nouveaux sentiers.

Il n'y avait plus qu'elle et AJ. Il était la seule famille qu'il lui restait. Ils allaient devoir construire leur vie au milieu d'étranger, de gens qui s'apprêtaient à leur conter une toute nouvelle destinée.

- Je suis désolé.

Clementine observa d'un œil affecté la jeune femme qui les avait accueillis. Probablement qu'elle faisait référence à la perte brutale de Kenny.

Car, aussi cours fut le temps qu'ils avaient passé ensemble depuis qu'ils s'étaient retrouvés, en dépit des ravages qui avaient façonné leur routes jusqu'ici… elle gardait un merveilleux sentiment de leur retrouvaille.

Il était le dernier lien de sa vie d'avant. Au tout début, quand elle avait rencontré Lee. Cet instant qui lui avait permis d'être encore en vie aujourd'hui. D'être une survivante tout comme l'était encore Kenny.

Il l'avait protégé. Avait risqué sa vie pour elle… Avec autant d'acharnement que Lee avait pu le faire.

- Suis-moi. Je vais t'emmener voir le commandant Caldwell et le capitaine Dalton. C'est eux qui sont à la tête du camp.

L'esprit de Clementine tinta aux noms et au statut des deux personnes qu'elle venait de citer. Mais pour le moment, elle acquiesça simplement, sans poser de questions.

Elle réajusta alors sa prise sur le petit quand la femme les fit prendre à droite sur le premier croisement qui n'était qu'à quelques pas. Le couloir partait dans deux directions, tous deux sur une dizaine de mètre. L'intégralité des parois autour d'elle était faite à partir de containers et plusieurs ouvertures de la taille de portes étaient découpées dans les murs. L'écho de quelques voix se faisait légèrement entendre dans certaines de ces pièces, tel un léger bruit de fond permanent.

- Tout a été construit à partir de containers ?

- Pratiquement. Tu as pu voir la grue de l'extérieur de l'enceinte… Grâce à elle on a pu monter des rangées de caissons pour les transformer en espace de vie exactement comme pour le couloir qu'on est en train de traverser. Seul le réfectoire et quelques cabanons ont été construits à partir de bois qu'on a récupéré de quelques arbres des environs.

Un système de fil électrique pendait sur les coins du plafond, raccordant plusieurs lumières disposés contre les murs.

- Vous avez l'électricité… Dit-elle en lançant sa pensée à voix haute.

- Oui. Depuis le début presque. Mais à l'époque, le système n'était pas encore étendu sur tout le camp. Avec le temps, l'électricité est devenue l'une de nos priorités… Ne serait-ce que pour notre matériel de santé, les cuisines ou encore pour chauffer les pièces.

- Combien de personnes il y a ici ?

- Avec vous deux, nous sommes 96 maintenant.

Clementine fut stupéfaite par le nombre qu'elle lui donna. Depuis que tout avait commencé, jamais elle n'avait vu ou même entendu parler d'autant de gens réunis en un même lieu. Cela leur donnait déjà une puissance considérable. Apte à faire front à de nombreux danger.

Jusqu'ici la jeune fille était plutôt à l'aise. Même si, comme elle l'avait douloureusement appris, elle ne relâcha jamais sa garde. Elle n'avait pas encore assez d'information pour commencer ne pouvait faire confiance. Même si la dénommé Edith répondait à ses questions sans jamais réfléchir ou douter de ses réponses. Elle était à l'aise. Pas du genre à cacher un affreux secret concernant leur camp.

Toutefois, il était toujours sage de présumer le pire. Surtout dans ce monde-là.

Elles passèrent alors devant quelques ouvertures, des salles plutôt petites pour la plupart, aménagées en petit bureaux ou en salle de réunion. Certes, les pièces n'étaient remplies que par un minimum de décoration mais cet élément étonna grandement Clementine. Elle n'avait plus vu de gens travailler derrière un bureau ou se réunir autour d'une table de meeting depuis bien longtemps.

Dans la moitié des pièces, une voir deux personnes passaient parfois dans son champ de vision. Mais Edith marchait bien trop vite pour lui laisser le temps de bien arrêter son regard sur leurs visages. Elle dû donc se résoudre à attendre un peu avant de rencontrer les habitants de ce camps.

Les deux rejoignirent finalement le bout du couloir et prirent à gauche, passant par le seul chemin possible. A quelques mètres une porte avait était encastrée dans le fond d'un container. Ce n'était pas seulement une ouverture. Une véritable porte avait été aménagée dans le fond de la dernière portion.

Edith s'avança rapidement et ouvrit celle-ci les ramenant à l'extérieur.

Et quand Clementine posa son regard sur cet espace, la taille du terrain la surpris. En face de la bâtisse se trouvait un large terrain digne d'un centre d'entraînement militaire. Elle pouvait voir une vingtaine d'homme et de femmes s'entraîner sur ce parcours du combattant finement élaboré. Une petite place se trouvait derrière mais Clementine ne pouvait bien la discerner encore. Elle voyait seulement un piédestal sur lequel était monté une sorte de paroi en métal noir. Sur le flan droit se trouvait le réfectoire ; c'était un immense baraquement à côté duquel des plus petits florissaient. Et au dessus d'un trou du toit de cette cantine, un nuage de fumée noire qu'elle avait repéré tout à l'heure s'évanouissait haut dans le ciel.

Sur le flan opposé se trouvait une grande rangée de baraquement fait à partir de containers. Ils étaient disposés comme des legos sur trois étages et s'étendaient sur plus d'une centaine de mètre de long. Au fond se trouvait le même genre de construction que Clem venait tout juste de quitter. Un rempart aussi grand que celui sur lequel elle était tombée protégeait cette seconde entrée. Seulement les portes de cette dernière étaient deux fois plus grandes et débouchaient directement sur le terrain extérieur du camp. Une dizaine de véhicules de tous types était alignée sur les deux côtés de la large ouverture. Surement que c'était par là qu'il passait pour partir en mission avec leurs transports.

Pendant un moment, elle se sentit comme une nouvelle recrue qui débarquait sur sa toute première base. D'une certaine façon, elle aimait beaucoup ce sentiment et cette atmosphère jusqu'ici.

Des gens avançaient. Certains portaient des uniformes militaires : Rangers, pantalon et Jacquette treillis. D'autre étaient habillés en civil, emmitonnés dans des vêtements chauds.

- Un tiers des habitants de ce camp étaient militaires dans leur vie d'avant. Lança soudain Edith comme une réponse au pensée de Clem. D'ailleurs, ils le sont toujours dans un certain sens.

- Vous suivez surement un règlement strict alors ?

- Le commandant te mettra au courant de nos règles.

Pour la première fois, Edith éludait sa question. Si bien qu'une certaine inquiétude gagna de nouveau l'esprit de Clementine.

- Et où il est où votre commandant ?

- Dans les bâtiments de l'autre entrée normalement.

Quelques regards s'arrêtèrent sur elle lorsqu'elle croisait des gens de tous types et de tout âge aller et venir d'un endroit à un autre. Quant aux personnes qui s'entraînaient sur le parcours des lieux, ils étaient bien trop occupés par les ordres qu'hélait un brun à la carrure imposante pour se rendre compte de sa présence.

Edith et Clementine finirent pas rejoindre la place qu'elle avait repérée au loin. La plaque de métal posée sur le plateau reflétait joliment les rayons du soleil jusqu'à ce qu'elle la contourne et puisse enfin voir ce qu'il se cachait derrière.

Elle ralentit le pas, la bouche légèrement entrouverte et s'avança au pied du socle, sans plus se soucier d'Edith.

Ce qu'elle avait sous les yeux était une vision aussi triste qu'horrible. Elle avait vu beaucoup de chose jusqu'ici… Mais ça, c'était nouveau…

Un jeune homme était accroché en étoile sur la paroi métallique. Les pieds et les jambes écartés étaient retenus par des cordes qui avaient affreusement lacérées sa peau. Il portait seulement un simple sous-vêtement pour le couvrir du froid. La peau pratiquement nue de son corps laissait entrevoir bon nombre de blessures récentes ou plus anciennes.

Clementine était en état de choc. Elle ne savait plus comment réagir. Elle n'avait plus conscience que du corps suspendu contre cette cloison. De cet être dépourvu de tout espoir.

Elle bougea d'un pas vers lui et le bruit de son mouvement dû attirer son attention.

Il releva avec difficulté sa tête qui pendait mollement. Son regard tomba dans le sien ; celui-ci était vide. Toute force vitale semblait avoir déserté ce jeune garçon qui devait seize ans à peine.

« Pourquoi ? »

C'était l'unique pensée qui proliférait dans les pensées de Clem lorsqu'elle remarqua enfin que l'autre remuait les lèvres. Aucun son ne s'échappait de ses cordes vocales mais elle sentait qu'il essayait de lui transmettre un message.

Et après quelques secondes, elle put enfin discerner le terme qu'il répétait inlassablement. Un simple mot qui réenclencha toutes ses alarmes.

« Fuis »

Immédiatement, la jeune fille se retourna vers Edith qui se tenait juste derrière elle. Le visage de Clem se figea sur l'effroi. Elle sut enfin… lorsqu'elle regarda les expressions de l'autre. Culpabilité, résignation et peur. Elle avait suivit des instructions… Elle avait reçu des ordres… Elle avait accompli sa mission.

Fuir… Clementine ne le pouvait plus. C'était trop tard déjà.

- Vous…

Mais elle ne put aller plus loin.

Soudain, un tissu avec un produit au fort relent de médicament fut abruptement plaqué sur son nez et sa bouche. Elle vit la femme lui prendre AJ des bras sous les gémissements apeurés de ce dernier. Elle n'eut même pas le temps de se débattre contre la personne qui l'avait attaqué par derrière qu'elle tombait déjà dans l'inconscience la plus totale.


« Il fait froid »

Ce fut la première chose à laquelle Clementine pensa lorsque son esprit reprit conscience.

La seconde, fut tournée vers AJ. Et la troisième sur ce qui lui était arrivé.

Alors, instantanément, elle ouvrit les yeux.

Elle était assise sur une chaise aux pieds bancals. Les mains attachées dans le dos, les pieds liés l'un à l'autre. Et le tout parfaitement bien serré. Elle était prise au piège.

La pièce était lugubre, terne et humide. Une simple ampoule au dessus de la porte qui était en face d'elle éclairait partiellement les lieux. On l'avait installé dans ce trou angoissant et glacial où il aurait été facile de perdre la tête.

Elle sentit la peur imprégner tout son être. Pour AJ. Pour elle. Dans quel endroit était-elle tombée ? Dans quel genre de lieu Kenny l'avait-il supplié de rester ?

Sa tête tanguait plus qu'elle ne l'aurait souhaité. Elle essaya de parler mais sa gorge était nouée. Comme paralysée. Elle savait qu'elle était en état de choc.

« Reprends-toi ! Garde ton sang froid ! »

Sous l'assaut de son subconscient, elle finit enfin par émettre un son avant de se mettre à hurler à plein poumons :

- Où est AJ ?! Laissez-moi voir AJ ! Vous m'entendez !

La colère, la rage imbibait chacun de ses mots. Elle était déterminée à se sortir d'ici. Avec AJ… s'il était encore en vie.

Cette dernière pensée l'effraya tant qu'elle reprit furibonde :

- Laissez-moi sortir ! Vous m'entendez ?! Rép…

Le bruit de la porte qui s'ouvrit subitement l'interrompit dans ses complaintes. Elle remarqua un couloir derrière l'homme qui entra et su donc qu'il devait forcément y avoir des gardes armés le long de celui-ci.

Dès que ce nouvel invité fut sous la lumière, elle put enfin voir les détails de son visage et de sa tenue.

Il portait une jaquette différente des autres soldats. D'une couleur d'un vert uni. Deux médailles trônaient sur la poche en haut du vêtement. En plus de ça, contrairement aux autres, il portait un béret sur lequel était cousu un sigle difficilement reconnaissable sous cet éclairage. Pas de toute que c'était une façon de montrer le pouvoir qu'il avait ici… Son rang haut gradé.

Certes il n'était pas plus robuste que l'homme à l'impressionnante carrure qu'elle avait aperçu aboyer des ordres tout à l'heure. Tout de même, il affichait un corps finement sculpté, une démarche bien ajustée. On sentait chez lui comme une aura aussi chaude qu'angoissante. Il avait clairement un très grand contrôle sur ses émotions. Son visage parfaitement rasé accentuait un peu plus la rigueur de ses traits qui ne souriait pas mais restait malgré tout très attrayant.

Et parmi tous ces détails, ce que Clementine retint surtout fut l'intensité déstabilisante au fond de ses prunelles.

Dès la seconde où il était entré, son regard avait capturé le sien et le mettait déjà au supplice.

- Je suis le capitaine Dalton. A ce que nous a dit Edith, tu t'appelles Clementine, c'est ça ?

Les paroles de l'homme la sortirent enfin de sa torpeur alors qu'elle crachait virulemment :

- Où est AJ ?! Où est l'enfant qui était avec moi ?!

- Il est sain et sauf… pour l'instant en tout cas.

Clementine le fusilla du regard pour ces derniers mots. Elle était inquiète, en colère comme jamais auparavant… mais elle savait qu'elle ne devait pas se laisser aller. Elle devait rester calme en dépit de la situation des plus précaires dans laquelle elle se trouvait.

- Qu'est-ce que vous comptez lui faire ?

- Ça, ça va dépendre de toi.

C'était très clair. Il ou plutôt « ils » allaient faire pression sur elle à travers Alvie.

- Pourquoi vous faites ça ?

- Parce que l'on peut et parce que c'est comme ça que nous voyons les choses. Et c'est ainsi que tu ne finiras pas les voir.

- Là, vous rêvez !

- Je ne crois pas que tu es le choix. Surtout que nos méthodes de persuasions ont fait leurs preuves à maintes reprises.

Son timbre était calme. Il contrastait complètement avec la portée de ses mots. Il y avait quelque chose d'aussi fascinant que terrifiant chez cet homme.

- Je n'en serai pas si sûr si j'étais vous !

Elle devait se montrer forte. Ne pas se laisser atteindre pas ses mots. Tout faire pour conserver son courage. Elle allait en avoir grandement besoin !

- Tu m'as l'air confiante… Mais ce n'est pas ça qui t'aidera.

- On en reparlera le jour où je mettrais à sac cet endroit !

Il ricana un instant… puis dégaina son arme avec une précision incroyable. En une seconde, il l'avait sorti de son étui et la braquait sur sa tête sans qu'un seul tremblement ne traverse les muscles de son corps.

- Si tu es si sûr de cela, peut-être que je devrais mettre tout de suite une des balles de ce revolver entre tes deux yeux.

« Rester en vie ! »

- Et je m'assurerai d'en loger une autre dans la tête du gamin que tu as ramené avec toi.

« Sauver AJ ! »

Les poings de Clementine se serrèrent ardemment derrière la chaise. Elle devait résister. Elle trouverait une ouverture. Peut-être pas aujourd'hui mais un jour, elle la trouverait !

Clementine s'étant calmée, le capitaine rangea son arme et reprit simplement, comme si de rien n'était :

- Tu sais, vous serez sain et sauf ici si tu suis nos directives.

- Et le garçon que vous avez accroché là-dehors, il a l'air sauf pour vous ? répliqua-t-elle pleine de haine.

- Il est encore en vie. D'ailleurs il était tout à fait au courant des conséquences qu'il devrait subir s'il venait à ne pas respecter les règles du camp.

- Alors tous les gens qui sont ici sont vos captifs ?

- Non pas tous. Cela dit, nous ne tolérons pas les déserteurs.

Un mutisme plana quelque temps. Les deux s'observèrent avec défi quand Clementine fini par demander :

- Qu'est-ce que vous voulez de moi ?

- Faire de toi un membre de ce camp. Tu nous seras très utile, j'en suis certain. Une fois que tu arriveras à appliquer nos règles, ça devrait aller. J'ai l'impression que tu es une gamine plutôt forte et mature pour ton âge. Tu as quoi, treize ans ?

Elle afficha un sourire presque fier. Elle avait appris à apprécier que les autres l'imaginent plus âgé qu'elle ne l'était réellement. C'était un bon moyen de démontrer qu'elle pouvait être une menace… Même face à des hommes comme Carver ou le capitane Dalton.

- Revoyez votre nombre à la baisse.

- Douze ?

Elle le regarda froidement lui indiquant d'un coup d'œil qu'il avait encore tort.

- Tu as onze ans…

Cette fois-ci, il en était sur et pour la première fois, son masque se fissura un instant pour montrer une surprise non feinte.

- Et bien… Tu as un sacré tempérament pour ton âge.

- Gardez vos compliments pour d'autres… Je n'en ai pas besoin. Je sais déjà qui je suis.

- Ça se sent. Répliqua-t-il d'un fin sourire puis regagna son sérieux quand il vit Clem ouvrir la bouche.

- Ecoutez, laissez-moi voir le petit. C'est la seule chose que je veux !

- Si tu te tiens bien, tu pourras aller le voir demain.

- Qu'est-ce qu'il me dit que vous ne l'avez pas déjà… tué ?

Sa voix trembla sur le dernier mot. Le trouble d'une telle situation devenait trop lourd à supporter. Pourtant, elle devait tenir !

- Tu vas devoir me croire sur parole pour le moment.

- Je…

Trois coups résonnèrent contre la porte l'empêchant d'aller plus loin. Le capitaine Dalton se retourna pour connaître la présence de ce nouvel invité. Lorsqu'il ouvrit la porte, Clem put entrevoir le visage et la silhouette d'un homme plus grand et légèrement plus jeune que lui, qui alla même jusqu'à saluer son capitaine.

Clementine ne sut trop pourquoi mais en dépit de sa condition elle se surprit à pouffer un bref instant ce qui n'échappa pas au capitaine qui la scruta froidement une seconde puis écouta ce que l'autre lui murmurait à l'oreille.

Après quelques secondes, le soldat repartait laissant son capitaine refermer la porte. Ce dernier se posta de nouveau devant Clementine qui finit par clamer :

- Si vous vous attendez à ce que je vous salue, ça n'arrivera pas.

- La seule raison pour laquelle il m'a salué c'est parce qu'il était un soldat de ma section avant le début de l'épidémie. Nous ne nous attendons pas à ce que des gens qui n'était pas à l'armée le fassent. Cela dit peu importe pour qui, nous prenons le respect très à cœur.

- Je peux déjà vous assurez que vous ne gagnerez jamais mon respect !

Un regard noir avait suivit le ton sans faille de cette dernière réplique. Les deux se guettaient gravement. Elle ignorait ce qui lui trottait dans la tête. Il pouvait tout aussi bien l'avoir déjà tué mentalement pour ces dernières paroles, trouver son audace intéressante ou encore ne pas être une seconde impressionné par ses paroles. Il était très difficile à discerner ses pensées. Il ne laissait presque rien passer.

Cela dit, elle ne se laissa pas déstabiliser, resta concentré et renchérit avec venin :

- En plus, vous parlez de respect mais vous ne l'appliquez même pas… Si c'était le cas, vous me laisseriez partir avec le petit.

- Lorsque qu'un fléau se répand, les aspirations du plus grand nombre surpassent celle de la minorité. Si nous voulons nous assurer que l'humanité survive, il faut faire des concessions.

- Ouais… J'ai déjà entendu ça. Bizarrement sont ceux toujours ceux qui n'ont pas besoin de faire de concessions qui ont ce genre de discours. Et si vous voulez mon avis, après tout ce que j'ai vu, après ce que nous sommes devenus, je ne suis plus très sûr que la survie du reste d'entre nous soit une bonne chose.

- Ah oui ? Qu'est-ce que tu fais du gamin ?

- Il est la raison pour laquelle je n'en suis toujours pas sûr.

- Et ton ami qui est parti…

La mention de Kenny serra son cœur laissant au capitaine tout le loisir d'observer son subit changement d'expression.

« Merde ! »

Elle avait baissé sa garde. Il avait réussi à trouver une faille.

- Est-ce qu'il mérite aussi de s'en sortir ? Tu espères toujours qu'il survive là dehors ?

Elle s'obligeait à ne pas y songer de peur de se laisser submerger par ses émotions… Des émotions dont elle ignorait quel tournant elles prendraient.

Seulement, c'était difficile de résister quand l'homme qu'on avait en face de soi était un maître pour déstabiliser ses proies. Son regard perçant tentait inlassablement de la faire plier.

Le chemin vers l'obéissance dont il parlait… Il avait déjà commencé à l'emprunter. Et Clementine allait devoir résister.

- Bien sûr !

- Sérieusement ? Parce que selon moi, abandonner deux gosses avec une telle facilité dans un camp dont on ignore tout de ses méthodes ou de son règlement, c'est réellement très stupide.

Les mots l'atteignirent plus qu'elle ne voulait l'admettre. La réplique suivante fut la pire.

- Il devait vraiment vouloir se débarrasser de vous.

- Tu as torts ! S'emporta-elle vivement troublée.

Dès cet instant, elle sut que jamais plus elle ne pourrait le vouvoyer.

- Je te sens nettement moins sur de ça.

Il avait raison. Elle commençait à douter…

Non ! Elle ne devait pas le laisser s'infiltrer dans sa tête !

- Il croyait bien faire…

- De mon point de vue, il a bien fait. Mais pas du tien. Tu le sais mais tu n'es pas encore prête à admettre la vérité.

Clementine baissa les yeux. Elle ne voulait plus subir le regard de l'autre. Elle s'abstint de lui répondre si bien qu'il renchérit pour la pousser un peu plus au bord du gouffre :

- Ton ami n'est-il pas pire que nous au bout du compte. Nous te garderons en vie. Nous veillerons sur toi. Mais lui, il n'a même pas eu le courage d'essayer. On vous a refusé à l'entrée car nous manquions de place, c'est vrai. Seulement quand Edith nous a dit à la radio qu'il acceptait de laisser les enfants au camp, on a sauté sur l'occasion.

- LA FERME !

Elle avait explosé… Elle ne voulait plus l'entendre parler de Kenny.

- Nous te façonnerons à notre image. Tu ne le veux pas mais ça arrivera.

Clementine se retint de verser une larme. Elle tremblait sous la rage et la tristesse qui s'emparait d'elle.

Cet homme en face d'elle, elle le détestait déjà. Elle détestait sa façon d'entrer dans sa tête, de chercher la faiblesse qui se cachait pour la lui renvoyer en pleine face. Elle détestait le fait que ses paroles vis-à-vis de Kenny prenait un certain sens finalement…

Oh oui, elle le haïssait pour ça !

Soudain, perdue dans ses songes, la porte s'ouvrit sans que personne n'ait toqué au préalable. Immédiatement le capitaine salua le nouveau venu qui lui renvoya son geste.

- Commandant Caldwell.

- Comment ça se présente, capitaine ?

L'homme qui venait d'entrée l'observa sous toutes les coutures. Il était plus vieux que l'autre. Au moins une bonne dizaine d'année. Il portait lui aussi un béret sur la tête et affichait un petit bouc bien dessiné sur un visage marqué de quelques petites cicatrices. Son regard bleuté

- C'est intéressant jusqu'ici. Répondit-il en guettant la jeune fille. Il semblait apprécier quelque chose en elle malgré la façon dont elle lui avait parlé.

- Je pense qu'elle fera une très bonne recrue avec le temps.

Le dégoût qui apparu sur le visage de Clementine déplu fortement au commandant. Celui-ci s'avança d'un peu plus près et d'un timbre mordant il s'exprima :

- Est-ce que tu comptes nous créer des problèmes ?

« Je ne vais pas me laisser faire » Elle ne le dit pas. Mais son regard, lui, l'exprima parfaitement bien.

Tant que l'homme s'approcha d'un autre pas et la gifla sans état d'âme. Le coup avait été d'une violence inouï. Beaucoup plus rude que la gifle qu'elle avait reçut de Carver.

Clementine sentit les larmes lui monter aux yeux mais se retint bien de lui offrir pareil plaisir. Au lieu de ça, elle continua à le guetter froidement. Elle n'était pas impressionnée. Elle avait subit pire.

- Elle sera plus dur à faire plier que d'autre.

- Peut-être mais elle a un grand potentiel, commandant. Et puis, avec la main mise sur l'enfant, je suis sûr qu'elle ne se permettra pas de faire trop de vague. Elle a l'air suffisamment intelligence pour savoir ce qu'il lui reste à faire.

La menace contre AJ pendait au dessus de sa tête. Elle était dans une situation périlleuse. Piégée par l'affection qu'elle portait au gamin qui l'empêchait de réfléchir correctement. S'il n'y avait eu qu'elle dans l'équation, les choses auraient été beaucoup plus simple…

Mais voilà, elle devait le protéger. C'était la seule qui pouvait le faire. Elle avait promis…

Pendant un instant, elle se surprit alors à maudire Christa pour avoir cru que Wellington était une bonne idée. Elle blâma Kenny de l'avoir tant poussée et de lui avoir fait promettre tant de chose. Elle reprocha à Lee de ne pas être resté comme il lui avait promis… Mais surtout, elle se détesta elle…

Parce que c'était son choix. En acceptant de rester, elle s'était condamnée.

Les secondes s'égrenèrent. Elle était trop perdue dans ses sombres pensées qu'elle ne prit conscience qu'une fois debout que le capitaine l'avait aidé à se relever et avait détaché les liens à ses pieds.

- Conduit là à la chambre qu'on lui a désignée et viens à huit heures dans mon bureau qu'on puisse discuter de son cas.

- Très bien monsieur.

Ils discutaient d'elle comme si elle n'était qu'un animal à éduquer. Pire, une arme qu'ils s'apprêtaient à façonner.

Elle les regarda l'un et l'autre. Elle était aussi écœurée que révoltée par leur comportement…

Elle les avait tous deux en face d'elle. Elle ne pouvait certes pas les attaquer mais elle pouvait toujours leur montrer l'aversion qu'elle ressentait à leurs égards.

Sous ses paroles, elle ne se priva pas et fit son choix...

[Cracher sur le Commandant Caldwell - Chapitre 2] OU [Cracher sur le capitaine Dalton - Chapitre 3]


Vos choix très prochainement disponibles...