Disclaimer : Rien ne m'appartient, tout est à la fabuleuse JK Rowling et elle ne laissera rien a personne !
Voici une nouvelle version des péripéties de ce pauvre Drago.
Chapitre dûment corrigé par Lissae !
Bonne lecture
Zone Interdite
La salle commune était silencieuse. A cette heure tardive, il n'y avait jamais aucun élève debout, même les travailleurs les plus acharnés avaient abandonné leurs livres pour leurs lits. Dans la cheminée, un feu vif ronflait pour entretenir avec difficulté une température vivable, tout en projetant des ombres dansantes sur les murs de pierre brute. Les flammes apportaient juste assez de lumière pour les grands yeux des Elfes et ceux-ci ne tardèrent pas à apparaître, prêts à entamer leur travail nocturne. Pourtant, ils disparurent presque immédiatement dans de discrets craquements… Contrairement à d'habitude la pièce n'était pas vide.
En effet, dans le fauteuil le plus éloigné de l'âtre, un élève faisait de la résistance. Drago Malefoy, préfet de Serpentard, malmenait de ses doigts les accoudoirs de son siège. Cela faisait plusieurs heures qu'il était assis là et c'était à peine s'il avait remarqué ses camarades gagner progressivement leurs dortoirs. Il faut dire qu'aucun d'entre eux n'avait pris le risque de se faire remarquer. Quand une dispute opposait Malefoy et Parkinson le plus prudent était de se mettre à couvert, surtout quand la demoiselle en venait à traiter son ami de 'pitoyable veracrasse', avant de l'abandonner à ses tentatives de répliques cinglantes qui le faisaient surtout ressembler à un poisson hors de l'eau.
Ce qui agaçait surtout Drago, au-delà du fait de s'être fait insulter sans pouvoir répliquer, c'était d'en ignorer la cause. Cette semaine s'était pourtant très bien déroulée, il n'y avait pas eu d'altercation avec les Gryffondor – l'explosion du chaudron de Potter était fortuite et il s'était tenu à distance de la bagarre qui avait suivi, ou presque, – tous les élèves de l'équipe de Quidditch étaient revenus de l'entraînement sans passer par l'infirmerie – l'hématome sur la joue de Vaisey ne comptait pas et il ne savait absolument pas pourquoi Gregory boitait, mais sa chute de balai n'avait rien à voir – et surtout il n'avait pas fait perdre plus de cinq points à Serpentard, ce qui était un exploit en soi – exploit surtout dû aux menaces que sa douce amie avait fait planer sur lui.
Contrairement à ce que beaucoup d'élèves croyaient, Pansy était loin d'être une idiote, bien au contraire. Jouer les naïves permettait à la jeune sang-pur de récolter une quantité incroyable d'informations intéressantes qu'elle savaitutiliser avec art. Drago avait très tôt noté la similitude sur ce point entre son amie et sa mère, c'était d'ailleurs l'une des raisons pour laquelle il préférait ne pas rester fâché avec Pansy, à un moment ou un autre cela se retournerait contre lui et il n'en avait aucune envie… Cette fille savait trop de choses à son sujet pour que sa belle réputation survive à son courroux.
Bref, en un mot comme en cent, s'il ne trouvait pas un moyen de se faire pardonner – comme l'avait judicieusement fait remarquer Blaise, coupable ou non s'excuser était toujours ce qu'elle attendait – il était bon pour voir l'un des épisodes les moins glorieux de sa vie, exposé sur la place publique. Il en venait à se demander pourquoi il s'efforçait à conserver son amitié ! Peut-être justement à cause de tout ce qu'elle savait… Il soupira en prenant conscience que c'était un cercle vicieux dont elle ne le laisserait pas se sortir.
Au final, ce n'était pas compliqué, il suffisait juste de se lever, aller frapper à la porte du dortoir et… Affronter le Basilic qui se cachait en Pansy ! Il se leva brusquement en pestant. Il n'aimait pas cet état d'esprit, il était un Malefoy et un Malefoy ne se laissait pas impressionner par une peste tout juste bonne à s'accrocher à son bras.
D'un pas décidé, il se leva et gagna l'ouverture obscure qui menait aux dortoirs des filles, à cette heure toutes les torches étaient éteintes et il ne voyait pas plus loin que le bout de sa baguette. Se morigénant intérieurement, il murmura un lumos et se figea alors que son pied allait se poser dans le couloir. Combien de Gryffondor avait-il entendu râler à propos des protections qui rendaient inaccessibles les chambres des filles ? En y réfléchissant bien, certains Serdaigle y avaient fait aussi mention… Gryffondor, Serdaigle ! Salazar n'était pas comme eux ! Sans plus d'hésitation, il s'engagea sur les pierres froides du couloir…
Si durant ses deux premiers pas il se permit de conserver un léger doute, sa troisième enjambée le balaya et il ne pensa plus qu'au meilleur moyen d'aborder Pansy. S'il avait été plus attentif, peut-être aurait-il remarqué le léger frémissement qui avait parcouru les pierres qu'il venait de fouler. Il ne vit rien, pas plus qu'il n'entendit le léger crissement que produisirent leurs frottements.
Alors qu'il atteignait le couloir transversal où s'alignaient les portes des dortoirs, sa confiance vola en éclat… Il se passa quelque chose qu'il ne s'expliqua pas sur le moment et qui éveilla sa méfiance : il trébucha sur deux pierres qui dépassaient légèrement, alors que quelques secondes plus tôt la lueur de sa baguette ne lui avait rien révélé. Une main toujours posée sur le mur pour conserver son équilibre malmené, il observa le sol avec curiosité, sentant confusément que les choses lui échappaient, pourtant il ne bougea pas.
Ce fut le mouvement sous sa paume qui l'alarma. Avec un petit cri pitoyable, il bondit en arrière tandis que les battements de son cœur accéléraient, observant avec stupéfaction les ondulations de la paroi de pierre. Son cerveau semblait incapable d'analyser ce qu'il voyait, les murs bougeaient, le sol bougeait et… Il releva la tête et déglutit avec difficulté : le plafond bougeait ! Il n'avait pourtant pas touché au whisky Pur Feu ce soir…
Son regard perdu au plafond, il ne vit pas tout de suite ce qui arrivait, mais le grondement produit par les pierres l'alerta, il baissa les yeux et resta bouche bée, incapable du moindre geste malgré son esprit qui prônait une fuite précipitée. Une vague. Une vague de pierre lui arrivait dessus et s'apprêtait à le balayer. Lentement, l'information se fraya un chemin au travers de la stupeur qui noyait son cerveau.
A cet instant précis, il perdit tout contrôle sur lui-même. Avec un cri inarticulé, il se retourna et tenta de s'enfuir, mais les remous des pierres sous ses pieds ne lui laissèrent aucune chance. Il s'effondra de tout son long et sa baguette lui échappa des mains sans pour autant s'éteindre. La lueur magique qui éclairait la scène depuis le sol donnait des proportions inquiétantes à la déferlante et une sueur glacée recouvrit soudainement le corps du préfet. Geignant et rampant, ayant perdu toute la morgue et la fierté dont il se paraît habituellement, il tenta de fuir, mais ses pitoyables tentatives étaient vouées à l'échec.
Soudain, il se sentit projeté avec force et il percuta le plafond qui le renvoya immédiatement au sol. Il ne se rendit compte qu'il criait que lorsque sa gorge lui fit mal, mais ne fit rien pour s'arrêter. Quand il sentit les pierres sous ses mains, il tenta de s'y agripper mais elles glissaient les unes contre les autres comme les écailles d'un serpent : il était à la merci du couloir.
A quatre pattes ou rampant, il tentait d'avancer même si au bout d'un moment il ne savait plus bien où il se trouvait du sol ou du plafond. De toute façon il avait depuis longtemps fermé les yeux car toute cette agitation lui donnait mal au cœur, c'était d'ailleurs pour éviter de vomir qu'il se forçait à garder lèvres closes malgré son désir de hurler à plein poumon. Il avait l'impression d'être un souaffle entre les mains de poursuiveurs ou plutôt un cognard à la merci des batteurs…
Une secousse plus sèche que les précédentes lui fit faire un long vol plané qui s'acheva lorsqu'il percuta un mur. Il resta immobile, les yeux toujours fermés à attendre. Rien ne vint et il prit conscience que les effroyables grincements avaient cessé, même si un autre bruit les avait remplacés. Un bruit qui acheva sa fierté déjà piétinée. Quelqu'un riait. Et pas un petit ricanement non, un vrai fou rire !
Il ouvrit brusquement les yeux prêt à invectiver l'idiot qui se payait sa tête, mais il comprit immédiatement qu'il n'était pas en position de le faire, en tout cas dignement. Etre affalé contre un mur les fesses en l'air et la tête en bas aurait ôté même au plus dangereux sorcier tout son prestige. Il tenta de se redresser mais ne parvint qu'à s'empêtrer encore plus dans sa robe d'uniforme.
Impuissant, il jeta un coup d'œil à l'idiot qui s'étouffait de rire. Son regard devint enragé quand il remarqua qu'il n'y avait pas une mais deux personnes et qu'en plus, ces deux-là étaient censés être ses amis !
« Quand vous aurez fini de rire comme des hyènes, vous voudrez bien venir m'aider ! » grogna-t-il.
Ses camarades firent des efforts visibles pour se calmer sans y parvenir totalement et l'aidèrent à se remettre debout. Toutefois, la vision de l'héritier Malefoy débrayé et décoiffé réalimenta leur fou rire. Appuyés l'un contre l'autre, rouges et légèrement échevelés, ils ignoraient sciemment le regard polaire de leur ami.
« Je ne vois pas ce qu'il y a de si drôle, lança-t-il sèchement.
– Outre le fait que tu viennes d'être ballottépendant cinq bonnes minutes comme uncognard et que tu aieseu la présomption d'imaginer que Salazar n'avait pas protégé les dortoirs des filles contre les garçons ? »
La tirade de son ami lui fit monter le rouge aux joues et il regretta qu'il ne se soit pas étouffé en la disant.
« Parce que toi, Blaise, tu le savais, bien évidemment, rétorqua-t-il avec morgue.
– Ben ouais, avoua son ami en haussant les épaules, son fou rire presque calmé.
– Théo ?! » s'écria-t-il d'une voix aiguë.
L'interpellé toussota et hocha la tête, il avait retrouvé son calme mais souriait toujours benoîtement.
Drago Malefoy dévisagea longuement ses deux amis. Il n'arrivait pas à y croire. Il ne l'avait jamais prévenu d'une telle chose ! S'il ne pouvait même pas compter sur eux. Au moment où cette pensée se forma dans son esprit il sut que c'était idiot, lui-même aurait fait la même chose.
« Je suppose que vous ne me laisserez pas oublier ça », grinça-t-il en les dévisageant.
Ils n'eurent pas besoin de démentir, la lueur dans leurs yeux parlait pour eux. Il grogna et leur tourna le dos pour rejoindre son dortoir quand il pensa à quelque chose.
« Et vous, comment vous l'avez su ? » demanda-t-il.
Un petit sourire supérieur étira les lèvres de Blaise tandis que l'un des sourcils de Théodore s'élevait avec surprise, comme si la question était saugrenue. Drago serra les dents, habitué aux attitudes supérieures de ses camarades pour tout ce qu'ils considéraient comme ayant trait à l'intelligence.
« Quand on a entendu les Gryffondor parler de leur escalier-toboggan, notre curiosité a été aiguisée. On a chopé un 'première année' et on l'a balancé dans le couloir, juste pour voir », expliqua Zabini en haussant les épaules.
Elémentaire bien sûr, il aurait dû y penser lui-même. Se maudissant, il gagna à pas rageurs son dortoir. Oui Salazar était différent des autres, c'était une certitude. Drago avait juste interprété les choses dans le mauvais sens…
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