Disclaimer : Albator, Clio, Toshiro, Warius, appartiennent à leur créateur, M. Leiji Matsumoto.
Les autres personnages sont à moi.
1.
- Si tu crois vraiment que c'est si simple, c'est que tu t'es sérieusement ramollie depuis que tu es morte !
- Et moi, je n'espérais nullement que tu serais doux et docile au réveil, rétorqua paisiblement Léllanya qui semblait plutôt amusée par la réaction d'Anténor.
- C'est pourtant ce que tu as distillé en moi durant des semaines, remarqua le jeune homme. Comme si tu pouvais faire un agneau du grand fauve que je suis ! Vous, les morts, êtes bien naïfs et englué dans votre monde rose bonbon !
- Et il est temps pour toi de réintégrer celui des vivants. Nous avons insufflé tout le bon que nous pouvions en toi. Il n'effacera jamais ta vie de Pirate, mais tu peux apprendre à vivre avec le don d'innocence reçu à ta venue au monde, et ce même si je t'ai abandonné sans plus qu'un regard…
Le jeune homme à la chevelure fauve tressaillit.
- Tu es ma mère, et tu m'as vendu contre un cuirassé !
- J'étais jeune et ambitieuse. Je ne voulais d'aucun obstacle. Je croyais que ça ne représentait rien, que je n'aurais qu'à expulser une chose de mon ventre… Et Lothar avait promis qu'on s'occuperait bien de ta formation, que tu aurais de véritables parents.
Anténor eut un reniflement méprisant, mains sur les hanches, simplement vêtu d'un t-shirt sans manches, d'un pantalon serré à la taille et les pieds glissés dans des sandales.
- Comme si tu t'étais préoccupée un instant de mon avenir. Tu avais la Janae. Et tu es devenue une Pirate légendaire ! Et tu n'as plus jamais pensé à ce truc que tu avais vidé de tes entrailles… Et tu as récidivé avec Alguérande !
Anténor s'avança de quelques pas, sa prunelle émeraude fulminante, la balafre ressortant plus que jamais, rouge, sur son teint pâle.
- Et tu as torturé ce petit être depuis sa naissance ! rugit-il. Tu as été plus immonde que dans toute imagination ! De nous deux, c'est toi la bête sanguinaire ! Pourquoi ce soudain sourire ?
Léllanya sourit de toutes ses dents alors.
- Tu t'insurges et ton défends ton petit frère, c'est bien.
Anténor soupira, toute colère retombée.
- Comment a-t-il pu conserver son étincelle de pureté, survivre, tant aimer les univers, être ce Guerrier Blanc ?
Léllanya eut une mimique d'incertitude.
- Aucune idée. Je n'ai jamais compris comment il avait toujours pu m'aimer en dépit de tous les sévices que je lui ai infligés… Et ce garçonnet revenait toujours vers moi les mains tendues pour que je les serre, le cœur débordant d'amour en attente d'une réponse. Et je ne lui ai jamais répondu que par ma haine à celui que je considérais comme un boulet et dépourvu du goût du sang ! Je n'ai jamais rien compris, en étant en vie. J'aimerais que tu aies cette chance, sans mourir.
- Oh, toi et tes beaux discours, tu m'exaspères ! siffla Anténor. Je les ai entendus, encore et encore, quand j'étais prisonnier de cette colonne. Mais je ne suis pas du genre à être lobotomisé ! Je refuse que l'on réécrive mon histoire. Je veux mon cuirassé, mon équipage, et je reprendrai des territoires où régner à nouveau ! Je suis ton fils, Léllanya, je suis donc une autre légende Pirate !
L'Elite eut un petit rire, se leva alors, agitant ses petites ailes, mais bras croisé sans nul signe agressif.
- Trop tard, l'Alliance Pirates a disparu des univers, avec le Souverain Suprême à sa tête. Tu n'as plus aucun avenir en cette vie, Anténor. Mais tu peux modifier ce présent !
- De quoi ? ! s'étrangla le jeune homme.
- Alguérande s'est donné la couronne de Souverain Absolu. Il est parti dans une autre dimension avec l'armada de l'Alliance. Il a éliminé Khoor. Et les jumeaux Amants sont certainement pris dans une boucle temporelle journalière éternelle.
- Mais c'était à moi d'être… !
Léllanya inclina positivement la tête.
- Je vois que nous sommes enfin sur la même longueur d'onde. Oui, Alguérande n'a pas à être le Souverain Suprême. Et oui, il faut empêcher cette destinée maléfique. Quant à toi, Anténor, tu peux aussi enfin faire quelque chose de bien !
- Je vais récupérer ma couronne, ça c'est sûr !
- Avant que tu ne partes pour cette opération, je voudrais t'emmener voir quelqu'un…
- Mène-moi devant tous les moralisateurs des univers, je n'ai pas changé !
Alveyron posa de confiantes prunelles vertes sur le nouveau-venu de nulle part.
- Tu vas me ramener mon papa ? Je l'attends. Il me manque !
- Je t'en donne ma parole !
- J'ai très hâte ! Fais vite, le temps de mon papa est compté. Cette autre dimension, c'est un enfer, il tente de survivre, mais tout le menace !
- Je sais exactement quoi faire ! Aie confiance en moi, enfant.
- Tu me le rendras. Tu lui ressembles tant ! Promis, hein ? insista Alveyron.
- Je te le jure, réaffirma alors Anténor en effleurant fugitivement la joue du jeune garçon. Tu es tellement magnifique. Tous les papas reviendraient pour toi ! Et je te ferai ce cadeau car tu es l'innocence incarnée que j'aurais tellement aimé connaître. Merci de m'avoir permis de l'effleurer, à travers toi, et sans offense !
- Sauve mon papa, répéta Alveyron en dansant d'un pied sur l'autre. Ensuite mon papa te sauvera ! A bientôt !
Anténor secoué la tête de façon négative, touchant par réflexe le bandeau de son œil droit et la balafre de sa joue gauche.
- Non, adieu. Mais je t'offrirai le cadeau que je n'ai jamais eu ! Fais-moi confiance, Alveyron.
- Tu m'as manipulé, Léllanya ! Tu savais que je rêvais secrètement d'une famille, d'un enfant, d'un fils… Et je suis tombé à pieds joints dans ton piège… Je vais donc chercher Algie pour le rendre à sa famille ?
- Je ne savais pas. Mais, toi, tu as laissé parler ton cœur ! Et tu vas le faire pour ta gloire à venir, et pour le bonheur futur d'Alguérande !
- Arrête de me parler du bonheur des autres, il n'y a que ma petite personne qui compte ! Et je vais récupérer ma légende et l'asseoir pour l'éternité ! aboya Anténor. Donne-moi les moyens de rejoindre la dimension de l'Alliance, et je vais tout donner !
- Mais, je l'espère bien Anténor. Bon voyage ! se réjouit Léllanya.
