Note : Cette fiction fait suite a l'épisode ou Céline et Virginie ont été chez le médecin à cause d'un petit accident de scooter. (qui correspond a l'épisode 971 environs). Les personnages ne m'appartiennent pas, ils sont la propriété de France télévision et de Newen.

Édit 2016 : J'ai décidé de revoir cette fiction et de l'arranger un peu mieux. Ça ne sera peut être pas du grand art, mais j'aurais moins honte de vous montrer ça... Si il y a des incohérences a cause de ces changements, je m'en excuse.


Chapitre 1 La jalousie est un vilain défaut...

La blonde était très énervée parce qu'elle savait que sa compagne n'allait pas échanger sa moto contre une belle voiture, même si elle le lui avait proposé de nombreuses fois. Même si elle avait essayé tout les sous entendu possible et inimaginable. Elle savait très bien que Virginie aimait son scooter, pour une raison qui lui échappait totalement. Elle se sentait impuissante, face au risque que sa belle courrait chaque jour en prenant sa bécane. Arrivées dans leur appartement, Céline ne pouvait plus tenir. Tout le long du chemin, dans la voiture, ça avait été le silence total. Virginie faisait tout pour clore le débat. Céline avait bien du mal a mener une conversation, même une chose banale sur le boulot.

Écoutes, commença la blonde en tentant de prendre sur elle. Je préfère t'amener demain, vu ton état il est hors de question que tu remontes sur ta bécane...

Oh c'est bon! Pesta Virginie qui en avait déjà marre de cette conversation. Ce n'était pas la première fois que Céline se plaignait. Je ne suis pas paralysée non plus, que je sache! Souffla t elle en accrochant rageusement son manteau dans l'entrée, suivie rapidement par la blonde. En plus, demain je dois faire pas mal de trucs urgents, c'est plus pratique.

Tu m'avais dit qu'il n'y avait pas de danger... Tu m'avais aussi dit que tu faisais attention. Céline commençait a perdre patience. Elle croisait les bras, faisant face a une Virginie toujours plus agacée. Tu viens de me prouver que c'était impossible.

T'en rajoutes pas un peu, la? dit la brune en arquant un sourcil. Elle jeta un regard sur son pansement. Un peu plus et cette simple égratignure deviendrait un séjour d'une semaine a l'hosto... Elle secoua la tête, désabusée. La brune contourna Céline pour se diriger vers le salon.

Je ne veux pas que tu remontes sur ce scooter. Continua la blonde, sans se démonter. Je préfère t'amener a tous les rendez vous que tu veux, plutôt que de te voir sur cette machine a tuer.

Machine a tuer... Carrément! Virginie soupira tout en levant les yeux au ciel. Écoutes moi bien Céline, il est hors de question que tu me dises ce que je dois faire ou non. Je suis une grande fille je sais me débrouiller.

Mais je tiens à toi et je n'ai pas envie de te retrouver l'hôpital! Scanda Céline agacée. Elle s'était approchée de la brune pour venir lui prendre le bras. Cette dernière ne se laissa pas faire et s'éloigna un peu plus de la blonde. Un voile de tristesse passa dans le regard de Céline sans que la cheffe de chantier s'en aperçoive.

Et moi je tiens a ma liberté. Pesta la brune en s'éloignant vers la chambre.

Virginie! s'exclama Céline scandalisée.

Elle ne la suivit pas. Elle se contenta de s'assoir dans le canapé et essaya de sa calmer. L'appel de Guillaume Leserman l'avait rendu complètement hystérique. Même si il lui avait confié qu'il n'y avait eu aucuns problèmes grave, Céline n'avait pas pu s'empêcher de voir le pire. Et si... Et si... Non, elle ne pouvait pas construire des choses avec ces idées. Mais elle s'était promise de refuser a Virginie de remonter sur son scooter. L'objet du délit avait d'ailleurs fini sa soirée près de la place du Mistral. Au plus grand dam de Virginie qui lui avait dit qu'elle le récupérerait très vite.

La soirée fut plutôt tendue, Virginie n'osait plus parler de peur d'éveiller chez sa belle une autre colère, Céline ne voulait plus entendre quoi que ce soit, elle savait qu'elle n'avait pas tout dis et qu'un seul mot de la part de Virginie lui suffirait pour s'énerver encore et encore. La blonde avait eu peur et sa compagne ne semblait pas le comprendre. C'était pourtant quelque chose de simple et primaire. Elle avait juste eu peur de la perdre et la directrice de Phénicie ne pouvait pas vivre sans sa cheffe de chantier. Mais il semblerait que cette dernière était trop sur la défensive pour le comprendre.


Le lendemain matin, alors que Céline dormait, Virginie sortit sans faire de bruits et pris son casque qu'elle avait posé dans l'entrée et dévala les escaliers de l'immeuble. Céline se réveilla en entendant la porte claquer. Elle se leva rapidement pour se rendre dans le couloir de l'entrée. Lorsqu'elle comprit que Virginie avait récupéré son casque et qu'elle devait probablement se rendre sur la place du Mistral, elle pesta.

Son premier geste fut de récupérer son téléphone et de harceler la brune. Qui, bien sûr, restait sur Messagerie. Ensuite, elle s'habilla en vitesse et prit un rapide petit déjeuner. Elle était verte de rage, elle savait bien au fond que Virginie n'aurait jamais pu se séparer de son scooter. Mais elle aurait aimé que cette dernière l'informe, plutôt que de partir en catimini ou de lui mentir. Céline ne comprenait pas pourquoi Virginie n'arrivait pas a saisir son point de vue. Quand bien même, elle aurait pu aussi attendre quelques jours avant de se jeter sur son bolide. Céline se sentait jalouse de cette chose a deux roues, ce qui était complètement stupide.

En arrivant dans l'entrée elle prit ses clés en vitesse et aperçu le portable de Virginie qu'elle avait encore oublié. Elle l'ouvrit, constatant en plus qu'il était éteins, puis le prit. Elle savait qu'elle allait surement pouvoir le lui rendre dans la journée. La blonde le fourra dans son sac et ferma enfin la porte de son appartement. Une fois dans la voiture, les souvenirs de la soirée lui revinrent. Elle savait qu'elle avait été trop excessive, mais elle ne comprenait pas pourquoi Virginie s'était complètement braquée. Quand Céline arriva a Phénicie, Julie lui donna des tonnes de documents à vérifier qui concernait les chantiers de ses clients. Céline était déjà d'une humeur massacrante, maintenant elle se retrouvait aussi surchargée de travail...

La blonde était assise depuis quelques heures déjà, le nez dans les factures, quand Vincent entra dans la pièce le sourire au lèvres.

Eh bien, ça bosse dur ici! lâcha t il en guise de bonjour, avec un sourire en coin.

Pas comme certain. dit Céline en ronchonnant. Elle n'avait pas besoin qu'il lui balance son bonheur au visage. Surtout pas aujourd'hui.

Ouh la! T'es d'une humeur massacrante dès le matin, dit donc! Dit il en haussant les sourcils. Visiblement, il ne s'attendait pas a être accueilli de la sorte. Eh bien tu vois même ça, ça ne suffira pas a changer ma bonne humeur! continua t il en la regardant malicieusement. Il prit place sur la grande table et déposa son attaché-case face a lui.

Contente pour toi. Grommela Céline sans relever les yeux de son travail.

Attention Céline, un peut plus et on aurait dit ton père! Il se mit a rire légèrement tout en sortant ses plans.

Oh sa suffit hein! Dit Céline en frappant la table avec sa main. Son stylo s'échappa de ses doigts et se retrouva catapulté vers Vincent. Par chance, ce dernier avait pu l'éviter a temps. Tu va arrêter ton petit air moqueur tout de suite! Continua la blonde qui se fichait pas mal de ce que stylo aurait pu faire a son collègue. Ce n'est vraiment pas le moment! Souffla t elle toujours agacée.

Elle ferma rageusement son dossier et se leva. Tu sais quoi? Sans attendre de répondre, elle enchaina. Je vais aller faire une pause. Je vais prendre l'air et te laisser bosser, pour une fois. Elle laissa tout en plan et sortit de la pièce laissant Chaumette avec son air ahuri.


Elle dévala les escalier, l'ascenseur était trop lent. Décidément rien n'allait comme prévu pour Céline aujourd'hui! Après être sortie en trombe de l'immeuble, elle marcha prestement dans la rue pour rejoindre rapidement le parc le plus proche. Elle avait besoin de silence et d'autres choses que ces babillements de gens dans la rue ou ces bruits de voitures.

Le chant des oiseaux, le bruit des feuille d'arbre dans le vent, le soleil sur sa peau, quoi de plus pour se détendre? Elle s'assit sur un banc, loin de la civilisation et de ses problèmes. Voila. C'était ce qu'il lui fallait. Du silence et personne dans son champ de vision. Elle respira un grand coup et écouta les oiseaux chanter. Elle oubliait tout. Du moins, elle fit semblant pendant les quelques seconde d'être seule au monde. Elle se laissait porter par la brise du vent et les oiseaux. Essayant de couper ce bruit de fond que faisait le vrombissement des moteurs.

Mais, en essayant de se concentrer sur son environnement, elle ne pu s'empêcher d'entendre des voix et ces horribles allées et venues que faisait les voitures. Elle fronça des sourcils lorsqu'une voix attira son attention. Elle la connaissait. Elle ouvrit les yeux et chercha a qui pouvait bien appartenir cette voix. Qui cela pouvait-il bien être?

Elle décida de se lever pour s'avancer vers le duo de personne à moitié caché par les arbres. Ses yeux se posèrent sur une jeune femme au long cheveux bouclés, casque sous le bras. En voyant ce casque elle pesta en se remémorant le début de cette journée si infernale, mas elle oublia bien vite le casque pour se concentrer sur la personne qui était avec la brune, une fille qui ressemblait étrangement a... SYLVIE NOLLET?

Céline hésitait entre la colère ou la curiosité. Finalement la curiosité l'emporta, bien qu'elle aurait aussi été tentée par l'idée de se jeter sur Sylvie pour lui dire ce qu'elle en pensait. Étant de dos, Virginie ne pouvait pas la voir. Quand a l'autre, elle semblait trop obnubilée par Virginie elle ne devait probablement pas la voir. Si Céline s'était mise a danser à coté de cet arbre, Sylvie ne l'aurait même pas remarqué non plus. Non. Elle se contentait de regarder son ex avec ces yeux langoureux. Céline avait envie de les lui faire bouffer.

La blonde se planqua un peu plus derrière l'arbre entouré de buissons lorsque Sylvie bougea. Comme ça, elle ne pouvait pas se faire repérer par Virginie si jamais cette dernière se retournait. Céline ne faisait pas attention aux gens qui la regardait avec un air amusé ou un froncement de sourcils. Elle se fichait royalement d'avoir l'air bizarre, puisque les passants ne pouvaient pas voir ce que la blonde voyait de la ou elle était.

… Tu dois arrêter de venir quand ça te chante ! lâcha Virginie d'une voix plus forte. Tu sais très bien pourquoi !

Écoutes Virginie, commença Sylvie en s'approchant de Virginie. Elle était trop près, pensa Céline. Beaucoup trop près. Tu le sais, entre vous ça ne durera pas... Reviens. Faisons comme la dernière fois, ce soir je… Sylvie leva sa main et commença a caresser la joue de Virginie.

Celle ci l'éloigna d'un geste brusque Tu ne fais ça que pour ennuyer Céline! Je te connais trop bien Sylvie!

Virginie s'empressa d'avancer d'un pas rapide, Sylvie la suivi en continuant de se lamenter. Mais elles étaient trop loin pour que Céline puisse en comprendre d'avantage. De toute façon ce qu'elle avait entendu lui suffisait, Virginie et Sylvie se voyaient en cachette… C'était évident non? Pourquoi Sylvie avait dit "faisons comme la dernière fois" sinon? Céline se remémorait tous les moments ou Virginie était arrivée tard le soir. Lui avait elle menti pour aller rejoindre son ex?

Céline s'assit sur le sol, des larmes ruisselaient sur ses joues. Comment pouvait-elle croire que Virginie était différente de tous ses amours ratés qu'elle avait connus jusqu'alors ? Elle se trouvait pitoyable, assise là, a même le sol, pleurant toutes les larmes de son corps. Tout ça pour quoi? Pour qui? Est ce qu'elle avait mérité ça? Céline aimait profondément Virginie. La blonde se donnait toujours corps et âme a ses amours et a chaque fois ça lui revenait en plein visage. Toutes les personnes qui étaient avec elle l'étaient pas pitié? Pour son argent? Peut être. En tout cas jamais par amour, il fallait croire.

De son côté, Virginie n'en pouvait plus. Sylvie faisait parti du passé rien de ce qu'elle disait ou faisait n'allait changer quoi que ce soit, Virginie en était sûr, la seule personne qui pouvait vraiment avoir de l'emprise sur elle, n'était autre que Céline. Elle avait tout fait pour semer son ex, mais cette dernière ne cessait de la suivre comme un petit chien perdu. Une fois hors du parc, la brune fut soulagée de voir son scooter. Avec ça, Sylvie n'oserait pas s'incruster a ses cotés pour continuer de la souler de paroles. Quoi que...

Elle sauta sur son scooter en enfilant rapidement son casque sans écouter les plaintes continuelles de Sylvie. Elle n'en pouvait plus et se demandait a présent pourquoi elle avait accepté ce rendez vous, l'autre jour. Elle souffla tout en démarrant son scooter, prête a partir. Cette fois ci, c'était la bonne. Adieux Sylvie. Et n'essaye plus de me contacter, parce que je ne te répondrais plus.

Des larmes coulaient sur les joues de Sylvie qu'elle essaya en vain de la retenir. La dernière image qu'elle vit de Virginie, fut son scooter qui s'en allait en se faufilant parmi les voitures…


Céline avait passé des heures à arpenter les rues du quartier. Elle essayait de comprendre la véritable histoire, elle voulait savoir ce qui avait bien pu lui échapper au point de ne pas remarquer que Sylvie et Virginie se voyaient toujours. Tous les scénarios possible et imaginable passèrent à l'esprit de la blonde. La plus plausible était que Virginie n'avait pas réellement quitté Sylvie et qu'elle s'était servie de Céline. Le pourquoi restait encore un mystère. Peut être qu'elles voulaient pimenter la vie de son couple avec Sylvie ? Céline ne comprenait pas, et en oubliait le fait que Virginie avait quand même éloigné Sylvie physiquement. Céline était envahie par la colère et ses yeux regardaient ce qu'ils voulaient voir. Ils cherchaient la moindre petite chose qui pouvait trahir Virginie et son mensonge et non la vérité toute nue.

Céline sécha ses larmes. Elle ne pouvait pas continuer a fuir et a faire semblant. Elle jeta un regard noir aux passants qui continuaient de la dévisager et marcha d'un pas résolu vers Phénicie. La vie continuait, elle devait retourner travailler. Faire comme si tout était normal, bien que Chaumette avait compris qu'elle n'était pas au mieux de sa forme tout à l'heure. Soufflant, elle avait fini par se résoudre, elle allait se venger et piéger le couple. Et elle se promettait de ne plus jamais tomber amoureuse, une nouvelle fois.

Elle se dirigea vers les bureaux de Phénicie. Sur le chemin son portable sonna. Enfin, cette sonnerie n'était pas la sienne. Elle sortit le portable qui avait cessé de faire du bruit. C'était celui de Virginie. C'était un message de Sylvie. La blonde, qui connaissant le mot de passe du téléphone de sa compagne, le déverrouilla pour le lire.

Vi, viens à la maison ce soir a 20h. C'est important.

Je t'aime.

Pour Céline s'en était trop ! Elle balança le portable de Virginie dans la poubelle la plus proche, excédée, et entra dans l'immeuble de Phénicie. Encore une fois, elle délaissa l'ascenseur pour montrer les marches. Sa colère aidant, elle arriva rapidement devant la porte de son entreprise. Elle n'ouvrit pas tout de suite la porte, essayant de retrouver le peu de self-control qu'il lui restait. Sa vie ne devait pas empiéter sur son travail. Si elle continuait a être désagréable avec ses clients, elle risquait d'avoir des problèmes. Après quelques secondes, elle fini par ouvrir la porte du hall avec un faux air joyeux collé au visage.

Oh Melle Frémont! l'interpella Julie, la secrétaire, en se levant d'un coup. Mr Chaumette vous attends dans son bureau, il souhaite vous parler du chantier de Mr Gautier…

Céline lui sourit, légèrement crispée. Il fallait qu'elle fasse semblant de rien, pour ne pas éveiller les soupçons, mais ça s'avérait un peu plus difficile que prévu. Elle remercia Julie du bout des lèvres et retourna dans la pièce qu'elle avait quitté un peu plus tôt. Vincent et Virginie étaient la. La cheffe de chantier était assise dans un des fauteuils du fond. A l'arrivée de sa belle blonde, elle se redressa et lui sourit. Il était difficile pour Céline de répondre a son sourire sans avoir l'air crispée, mais elle réussi pourtant à le lui rendre sans que cette dernière ne se rende compte de son hypocrisie.

J'ai décidé qu'après le travail accompli sur son dernier chantier, Melle Mirbeau allait devenir une employée définitive à Phénicie, commença Vincent qui s'était avancé vers Céline. Je pense que tu ne vois pas d'inconvénients à cela ?

Céline avait du mal à retenir sa colère. Alors en plus de s'en sortir dans la vie, la brune allait en plus obtenir haut la main un CDI? Elle réussi tant bien que mal à répondre avec une haine bien dissimulée. Tu a raison, les compétences de Melle Mirbeau, correspondent parfaitement avec l'image de notre entreprise ! Personne ne semblait percevoir l'ironie dans sa voix, ni même le double sens.

Bien ! Dit Vincent avec le sourire au lèvres. Je vois que nous sommes tous d'accord pour que Melle Mirbeau devienne une salariée à temps plein ! Je préparerais le contrat dans la semaine. On verra les détails d'ici la. Dit il en regardant Virginie qui s'était levée et rapprochée d'eux.

Bien sûr. Dit la brune avec un petit sourire, ravie.

Alors que tout le monde commençait a s'installer pour travailler dans son coin, Vincent s'était exclamé. Ah au fait Céline tu sais que Mr Gautier avait rendez vous avec toi ce matin ? Il posa son dossier sur la table tout en continuant de discuter. Je sais que tu n'étais pas vraiment dans ton assiette, mais... Oublier un rendez vous avec un client si important, ça ne te ressemble pas.

Céline avait vu du coin de l'œil le froncement de sourcil de sa compagne. Elle la regardait mais la blonde prenait bien soin de l'ignorer. Ah oui, j'ai eu un contre temps... Je suis désolée, je le rappellerais tout a l'heure pour m'excuser. Dit elle avec un sourire forcé.

Tu n'imagine même pas ce que j'ai du endurer pour ce rendez vous ! Lâcha Vincent légèrement agacé. Heureusement pour toi, il veut bien te voir à nouveau cette après midi. Le rendez vous est à 14 heures dans les locaux de son entreprise.

D'accord. Mais je l'appellerais quand même tout a l'heure pour m'excuser et pour confirmer. Dit Céline qui s'était plongée dans un dossier. Regarder Vincent voulait aussi dire voir Virginie dans le fond de la pièce. Elle préférait faire semblant d'être prise sur ce dossier plutôt que d'affronter leur regard a tout les deux. Puisqu'elle savait très bien que, dans celui de Vincent, elle verrait du désappointement et de la déception. Elle n'avait pas besoin de ça maintenant.

Au fait je t'est vu partir ce matin vers le parc, fini par lâcher Vincent au bout d'une dizaine de minutes. Tout le monde s'était remit a travailler et voila qu'il venait a nouveau l'ennuyer. Pourquoi ne parlait il pas a Virginie? Bon, ils étaient face a face, mais ce n'était pas une raison pour papoter. C'est bizarre, je ne savais pas que tu avais besoin de te sentir en osmose avec la nature. Plaisanta t il, sans savoir qu'il avait probablement fait une énorme gaffe.

On n'a même pas le droit de vivre avec toi, Vincent. Dit froidement Céline. Le ton surprit les deux autres dans la pièce, mais personne ne fit de commentaires. Tu peux pas me lâcher un peu?

Excuses moi, dit Vincent complètement perdu par l'attitude de sa collègue. Je ne voulais pas paraitre intrusif...

Virginie, qui était en train de classer ses dossiers personnels, la regardait aussi surprise que Vincent. Elle la vit continuer a travailler comme si de rien était puis, au bout d'une vingtaines de minutes, la blonde sorti en claquant la porte. Ce qui fit sursauter la brune qui ne s'attendait pas du tout a ce que sa compagne soit si énervée. D'ailleurs, de quoi pouvait elle être énervée?

Céline se retrouva nez à nez avec Julie et lui fit un sourire, l'air de rien. Elle avait besoin de parler, elle le savait. Ressasser toutes cette mauvaise histoire et retenir sa colère ne pouvait pas l'aider à y voir plus clair. Elle allait devenir dingue !


Elle prit sa voiture et fila en direction du mistral, c'était l'heure du déjeuner. Elle aurait encore le temps de reprendre sa voiture et d'aller voir Gauthier plus tard. Après s'être garée a la va vite sur une place de livraison, Céline entra dans le bar du mistral.

Déjà l'heure de ta pause déjeuner? S'étonna son ami Thomas. Il jeta un coup d'oeil a la pendule. Habituellement son amie arrivait toujours plus tard. Elle déboulait et en 5 minutes repartait avec son déjeuner a la main. D'autres jours elle prenait plus de temps pour venir manger dans le bar des Marci. Mais jamais elle n'était arrivée si tôt.

Donnes moi un truc, n'importe quoi, pour vu que ce soit fort ! lâcha la blonde en s'asseyant sur un des tabouret près du comptoir.

Ouh la... Dit le barman en faisant face a la blonde. Toi, tu vas me dire ce qu'il ne va pas…

Donnes moi d'abord ce fichu truc… lâcha t elle agacée. Elle balança presque sa mallette sur le comptoir.

Hors de question ! Dit Thomas en croisant les bras et fronçant des sourcils. Il contourna le bar pour venir s'assoir a coté de la blonde. Dis-moi plutôt, qu'est ce qu'il se passe ?

Virginie me trompe avec son ex… Dit Céline sans le regarder. Puis, essayant de ne pas flancher elle se tourna enfin vers son ami. Tentant d'avoir l'air agacée et non aussi triste qu'elle l'était. Maintenant c'est bon tu me sers ou je dois aller voir ailleurs ?

Wow wow! Thomas était tellement étonné de cette nouvelle qu'il écarquilla les yeux, la bouche ouverte. Comment tu peux en être aussi sure ?

Céline souffla et récupéra sa mallette. Elle se leva du tabouret, prête a quitter l'endroit. C'est bon, je m'en vais.

Attends! Thomas lui attrapa le bras pour ne pas qu'elle s'éloigne. Tu sait que boire pour oublier c'est pas le bon remède? Racontes moi tout, ça se trouve il y a quelque chose que tu as peut être mal compris? Tenta il, espérant tempérer la blonde.

Très intéressant ce truc sur l'alcool répliqua ironiquement Céline, toujours sur les nerfs. Mais j'ai pas besoin d'un deuxième père. J'en ai déjà un assez chiant, merci beaucoup.

Ok stop! Thomas s'était levé. Céline avait tenté de lui faire lâché prise, mais il avait redoublé d'effort. Mais, etre assis sur un des tabouret n'était pas très pratique pour garder l'équilibre. Je ne peux pas comprendre si tu ne m'expliques pas tout d'accord?

Et moi je ne peux rien raconter si j'ai la gorge sèche. Répliqua la blonde du tac au tac.

C'est bon assieds-toi. soupira Thomas en la lâchant pour se rendre derrière le comptoir. Il se tourna pour récupérer un verre et le remplir. Vu qu'il était de dos, elle ne pouvait pas voir ce qu'il mettait dedans. Et c'est avec un sourire qu'il se retourna pour lui tendre un verre de jus de pomme avec 3 glaçons.

Tu sais que j'ai passé ma majorité depuis un moment. Dit Céline blasée. J'ai le droit a plus qu'un simple jus de chaussette.

Thomas fit de nouveau le tour du bar pour venir s'assoir aux cotés de la blonde. Cette dernière semblait trop lasse pour vouloir s'enfuir a nouveau. Il profita de ce moment d'accalmie pour lui demander enfin ce qu'il se tramait. Maintenant est ce que tu veux bien m'expliquer? Je veux bien t'aider, mais il va falloir être un peu coopérative. Il lui attrapa la main et la regarda avec un voile de tristesse. Tu sais, ça me désole de te voir comme ça…

C'est Virginie elle-même… Enfin non, plutôt Sylvie son ex… Souffla Céline tout en fixant son verre.

Tu m'en as trop dit ou pas assez. Sourit Thomas. Il savait a quel point Sylvie avait été une sangsue. Elle avait tout fait pour récupérer Virginie, du coup Thomas doutait de la parole de cette femme.

Céline lui expliqua alors toute l'histoire. De l'embrouille du scooter, du fait que Virginie n'avait rien écouté et s'était empressée de partir sans prévenir la blonde. De cette rencontre fortuite dans le parc et des bribes de conversation que Virginie avait eu avec Sylvie. Du SMS de l'autre folle sur le portable de sa compagne aussi, elle omit pourtant de dire comment avait fini le dit téléphone. Mais elle ne s'arrêtait plus a présent. Elle laissait aller son esprit a tous les scénarios possibles qui pouvaient être possible. Son ami ne la coupait pas, il avait bien vu que la blonde avait une envie folle de vider son sac.

Bien que Thomas savait que la moitié de son récit et de ses explications abracadabrantesques ne tenaient pas la route, il essayait de penser de manière impartiale. Ce qui n'était pas simple puisqu'il n'avait qu'une version de l'histoire. Il tenta alors de tempérer son ami qui commençait a s'énerver. Ça m'étonne de Virginie, elle serait incapable de faire un truc pareil. Utiliser les gens, c'est pas franchement son truc.

En amour crois moi on est capable de tout, dit Céline sans se démonter. Même de tuer, et je sais de quoi je parle. Elle lança un regard appuyé a Thomas qui ne pu s'empêcher de pencher la tête en guise de réponse.

Il connaissait l'histoire de Charlotte et Vincent et jusqu'où avait été la blonde pour récupérer "l'amour de sa vie". Mais au final, elle s'était bien rendue compte que Vincent n'était pas pour elle. Thomas ne voulait pas lui dire a quel point elle s'était en-amourachée des mecs les plus pourrit que la terre avait porté. Parce que la blonde allait justement rebondir sur ça et lui rétorquer qu'après les hommes, elle était bien capable de tomber sur des femmes du même genre.

Tu sais, continua la blonde, sans savoir ce que son ami était en train de penser. L'amour change les personnes. Même celle qu'on pensait connaitre si bien.

Je vous présente Céline Frémont, se mit a scander Thomas de façon typiquement théâtrale. Les clients leur jetèrent un regard intrigué, mais rapidement ils reportèrent leur attention sur leur plats. La plus grande blasée des histoires d'amour !

Blasée, faut pas abuser quand même. Se mit a sourire Céline. Mais je suis sérieuse. Dès fois on est surpris quand on apprends les secrets des gens avec qui ont vit...

Sur cette phrase plutôt philosophique, les deux amis restèrent silencieux. Jusqu'à ce que Thomas lui propose de manger un plat du jour, espérant ainsi ne pas entendre d'autres inepties de sa bouche.

Merde ! 13 heure 50 ! S'exclama Céline en jetant un regard sur sa montre. Elle était en train de terminer sa bouchée et s'était subitement mise a lâcher sa fourchette pour récupérer ses affaires. J'ai 10 minutes pour traverser tout Marseille, et pour me rendre dans un endroit que je ne connais même pas !

Laisses, dit Thomas en voyant qu'elle tentais de rassembler ses couverts. En tout cas, ce soir tu passes a la maison. On a pas fini cette conversation.

Céline qui avait récupéré sa mallette et qui s'apprêtait a sortir du bar lui lança un : « peut être, on verra ! ». Puis elle se dirigea en courant a moitié vers sa voiture. Ses talons ne l'aidaient pas a marcher plus vite et ses affaires qu'elle tenait a bout de bras non plus. En tout cas, elle se sentait mieux et c'était déjà ça. Parler avec son meilleur ami lui avait fait du bien.

Elle déboula dans la rue, fouillant dans la poche de son manteau pour récupérer ses clefs de voiture et l'ouvrir rapidement. Alors qu'elle relevait les yeux vers la place ou elle s'était garée, elle s'arrêta net en voyant le camion de la fourrière qui était en train d'embarquer sa voiture…

Oh non. Murmura t elle paralysée sur place. Non, pas ça ! Elle se bougea pour aller rattraper le conducteur qui venait de fermer la portière de son camion. Monsieur ! Cria Céline pour qu'il puisse l'entendre a travers la vitre.

Il abaissait sa fenêtre alors qu'elle se mettait a supplier. S'il vous plait ne prenez pas ma voiture ! Pas maintenant j'ai un rendez vous très important et je… Je peux vous payer si vous voulez! S'exclama t elle en fouillant dans son sac a la recherche de son carnet de chèque ou d'une carte bleue.

Ça, ma p'tite dame, fallait y penser avant de se garer sur une place réservé à la livraison. Dit l'homme avec un sourire mauvais.

Mais je suis la maintenant! S'exclama Céline agacée. Je vais la dégager tout de suite ! Il suffit juste que vous la détachiez!

Vu le temps que j'ai passé à la mettre la dessus ! Il en est hors de question ! Il démarra, tout en remontant sa vitre, laissant la blonde seule au milieu de la route.

Quelle merde. Pesta Céline mentalement. Elle n'avait vraiment pas besoin de ça. Une voiture, qui passait près d'elle, klaxonna. Ele se rangea sur le trottoir et fouilla dans ses affaires a la recherche de son portable. Une chose était sûre : elle allait être en retard à son rendez vous.

Julie ? Julie ? Dit Céline en se bouchant l'autre oreille. Son téléphone semblait ne pas bien capter. Ou alors c'était le fixe de l'entreprise. En tout cas, la secrétaire avait une voix éraillée et la blonde n'entendait que des onomatopées. C'est Céline Frémont, je… Vous m'entendez ? Je capte mal,… Julie, dites a Mr Chaumette que je ne pourrais pas me rendre au rendez vous, j'ai eu un problème avec ma voiture… je…Allo ? Allo ? Julie ? Plus aucuns bruits. Elle fronça des sourcils et regarda son téléphone. Elle appuya sur la touche habituelle, rien ne se produisit : plus de batterie. C'est pas vrai! Je suis maudite aujourd'hui ou quoi !


De son côté Virginie enfila son casque et démarra son scooter pour se rendre sur un des chantiers. Elle était très surprise de la réaction qu'avait eu Céline face a Vincent et se demandait ce qui lui arrivait. Elle termina ses vérifications dans son dossier et le ferma d'un coup sec. Vincent était partit manger depuis un moment et Virginie s'était décidée pour faire une petite pause rapide a l'extérieur.

L'heure du déjeuner passa très vite, Virginie avait a peine le temps d'avaler un sandwich qu'il fallait déjà qu'elle parte sur un chantier. Par chance, son scooter l'attendait patiemment et elle irait bien plus vite grâce a lui. Elle fouilla dans son sac à la recherche de son téléphone, mais malheureusement il semblerait qu'elle l'avait encore oublié à la maison. Elle souffla, elle aurait voulu avoir Céline au bout du fil pour comprendre pourquoi elle agissait ainsi. Pourquoi la blonde semblait si en colère, et après quoi?

Serais ce a cause du scooter ? Non, Virginie secoua la tête, sa réaction était bien trop démesurée… Et puis, la brune n'avait jamais vu la directrice de Phénicie comme ça. Il y avait forcément autre chose... Mais, Virginie avait beau chercher elle ne voyait vraiment pas. Enfourchant sa bécane, elle remit ses pensées a plus tard. Ce n'était pas le moment d'avoir un autre accident.

Lorsque, qu'en doublant un camion trop lent, elle aperçut la blonde un sourire fendit son visage. Elle jeta un rapide coup d'œil a son rétroviseur pour venir s'arrêter devant elle. Céline ne l'avait même pas remarqué, continuant de s'acharner sur son téléphone portable.

Virginie releva la visière de son casque et demanda à la blonde : Besoin d'un chauffeur Mademoiselle?

Céline qui était toujours très déconcertée, releva la tête brusquement. Elle ne pensait vraiment pas la voir de la journée. Elle aurait pourtant voulu lui expliquer toute l'histoire, mais le temps lui manquait et elle était trop en retard. Elle décida de mettre sa colère de coté et de faire au plus pressé.

Besoin ne serait pas le mot exact... Commença t elle prudemment.

Virginie n'osa lui lui rétorquer que finalement, un scooter était bien pratique. Elle avait un peu peur que la blonde s'énerve pour de bon. Ce n'était ni l'endroit ni le lieu. Elle mit la béquille et se retourna pour récupérer le second casque dans le coffre.

Céline était trop préoccupée par le rendez vous. Elle fit semblant de rien et qu'elle accepta le casque que lui tendait Virginie, elle n'allait quand même pas lui faire des reproches, alors elle venait de lui sauver la mise! Elle l'enfila et pris place a l'arrière de ce "carrosse de fortune".

C'est 3 rue Georges Levalois. Annonça la blonde en s'installa confortablement derrière.

C'est partit! Dit Virginie en démarrant son scooter, après avoir enlevé la béquille.

Céline se sentait bien... Cette proximité lui avait manqué. Elle resserra son étreinte, profitant de ce moment d'accalmie. Elle enfouit alors son visage dans la chevelure de sa belle, cet odeur fruité, son corps si près du sien... Elle la désirait plus que tout, son cerveau la coupait de toutes ces pensées négative qu'elle avait eu jusqu'alors. Se concentrant sur des images bien plus délicieuses. Céline avait envie de Virginie a ce moment très précis, elle soupira de contentement et sourit. Virginie de son coté, sentait la changement radical de Céline. La blonde se laissait aller contre son dos. La brune se mit a sourire aussi.

Virginie slalomait entre les voitures pour aller plus vite. Durant quelques secondes, elle se demandait si Céline allait lui faire une remarque. Mais... rien ne vint. Cette dernière était trop préoccupée a se stresser de ce retard. Le trajet fut court et Céline avait fini par se tendre légèrement durant les dernières minutes. Elle allait etre juste a temps a son rendez vous. Il fallait qu'elle se mette en condition et qu'elle oublie ces images de Virginie et elle dans un lit. Ce n'était pas franchement le moment.

Arrivée au lieu de rendez vous à l'heure pile, Céline sauta presque du scooter. Elle récupéra les affaires qu'elle avait mit dans le coffre et lui tendit son casque avec un rapide "merci". Puis, elle se précipita dans le hall de l'immeuble.

Céline se stoppa à quelques mètres de l'accueil. Elle dut mettre quelque minutes avant d'entrer, se laissant le temps de se reprendre. La journée avait été mouvementé. Surtout durant ce court moment avec Virginie sur son scooter. La brune ne cessait de la troubler, comme toujours. Chaque frôlement de peau ou chaque contacts aussi minime soit il avec sa belle, elle succombait. Le désir l'envahissait et la toute de suite, elle était encore enivrée de son parfum, de sa peau. Elle respira un grand coup avant de s'avancer un peu plus vers la secrétaire. Qui lui indiqua ensuite le bureau de son patron.

Après quelques heures de négociation sur le contrat, Céline sortit victorieuse et heureuse. Sauf qu'une fois devant l'immeuble, face a la rue, elle se rendit compte qu'elle n'avait qu'un seul moyen pour rentrer. A pied. Elle souffla et commença a marcher vers chez elle. Par chance, Monsieur Gauthier n'habitait pas extrêmement loin et elle n'en n'avait que pour une quarantaine de minutes maximum.

Arrivée a son appartement, elle s'affala sur le canapé en jetant toutes ses affaires sur la table basse. C'était une journée vraiment épuisante, beaucoup trop riche en émotion. Elle ne referait pas ça tous les jours...

Fermant les yeux, Céline laissa son esprit divaguer... Elle repensait a ce qu'elle avait vu dans le parc. Virginie, Sylvie... Se pouvait il qu'elle ai rêvée? Mais le texto qu'aurait du recevoir Virginie prouvait qu'il y avait bien quelque chose derrière tout ça! Céline ne pouvait pas se faire des idées, elle avait bien vu Virginie et Sylvie se donner rendez vous dans le parc. Un rendez vous. Ce n'était pas quelque chose a prendre a la légère quand on savait que Virginie avait soit disant coupé les ponts avec son ex.


Virginie avait passé son après midi sur les chantiers. Phénicie en avait plusieurs a son actif et elle avait voulu tout vérifier par elle même. Résultat? Après avoir vadrouillé dans Marseille, parlé avec les différentes équipes et vérifier les dates de délais. Puis ensuite avoir rendu des comptes au conducteur de travaux, elle était complètement crevée!
Quand elle rentra à l'appartement, elle fut surprise de voir Céline endormie sur le canapé. Elle s'assit sur le fauteuil le plus proche et contempla sa belle. La blonde semblait complètement sereine et profondément endormie. Sachant le stress qu'elle avait du surmonter tout a l'heure ce n'était pas illogique.

Virginie sourit. Qui aurait pu penser un dénouement si heureux? Céline et elle vivaient pleinement leur amour et la brune ne pouvait pas être plus satisfaite de leur couple. Elles étaient différentes, oui, mais complémentaires. Elles se faisaient mutuellement découvrir d'autres horizons. Rien a voir avec ce qu'elle avait vécu avec ses ex. Et puis, Céline sortait du lot. Par sa classe sociale, déjà. Et par sa classe naturelle aussi. Et beaucoup d'autres choses qui seraient trop longue a lister.

Elle se souvint alors de leur première rencontre... Électrique! Céline qui croyait que c'était la maitresse de Chaumette et qu'il voulait la pistonner dans l'entreprise! Virginie émit un petite rire léger. La blonde était tellement loin de la réalité. Virginie et Vincent? Alors que la cheffe de chantier n'avait que d'yeux pour la blonde dès que ses yeux s'étaient posés sur elle ?

Virginie s'accouda au fauteuil et contempla Céline toujours profondément endormie. Comment une hétéro, bourgeoise et qui plus est sa supérieure, aurait pu tomber amoureuse d'une fille comme elle? Virginie l'ignorait, mais elle savait que maintenant rien ne pouvait les séparer. Elle ne laisserait personne entraver leur chemin vers le bonheur.

Au bout de quelques minutes, Céline sentant une présence ouvrit un œil et sourit en apercevant Virginie endormie dans le fauteuil d'à coté. Elle était si belle quand elle dormait! Céline s'assit un peu mieux sur le canapé en essayant de faire le moins de bruit possible. Elle ne voulait pas réveiller sa compagne qui, au vu de son air très relaxé, devait être en sommeil très profond. Cependant, la blonde était trop bien installée pour bouger. Elle se contenta de regarder la brune dormir et laisser son esprit vagabonder.

Quelques instants plus tard, Virginie avait senti que Céline s'était réveillée, elle s'étira, les yeux toujours fermés, et posa sa tête sur le fauteuil.

Dure journée? demanda Virginie avec un petit sourire tout en ouvrant difficilement un œil.

Interminable... souffla Céline. En plus je me suis retrouvée à rentrer à pied vu qu'un abruti en embarqué ma voiture. J'ai voulu négocier mais, pas moyen de faire quoi que ce soit! Du coup, je vais devoir la chercher à la fourrière. Dit elle d'un ton agacé. Comme si j'avais que ça a faire... Souffla t elle une nouvelle fois.

Ma pauvre, tu a vraiment passée une journée bien pourrie, dis moi! Dit la brune avec un petit sourire désolé.

Céline hocha la tête en grimaçant. Elle lui fit un sourire poli, mais il y avait cette ombre au tableau. Et toutes ces questions qui la hantaient. Que se passait il avec Sylvie? Elle n'en pouvait plus de ne pas savoir et de rester sans réponses, elle se risqua à poser quelques questions indirectes. Espérant, ainsi soulager sa conscience. Sa compagne lui dirait la vérité. Tout ça n'était qu'un mal entendu, qu'elle avait mal compris...

Au fait... T'es partie tôt ce matin... Commença t elle pour amorcer doucement sa plaidoirie. Je suppose que tu es allée récupérer ton scooter?

Virginie sentait qu'il y avait un piège, sans savoir lequel. Oui... J'avais plein de rendez vous sur les chantiers. C'était important que j'y aille aujourd'hui vu que le conducteur des travaux s'était déplacé exprès cet après midi.

Et je ne t'ai pas vu a Phénicie de la matinée... T'as passé presque toute ta journée sur les chantiers? Demanda innocemment la blonde. Sachant pertinemment la réponse.

Virginie de son coté, se souvenait des paroles de Chaumette, quand celui ci avait dit que Céline était partie dans le parc. Elle se sentait mal a l'aise. La blonde l'avait elle vue? Sachant que Céline était assez jalouse sur son ex, Virginie n'avait pas envie de parler de ça. Elle savait que le rendez vous qu'elle avait eu avec Sylvie pouvait porter a confusion pour la blonde... Même si du point de vue de la cheffe de chantier, cette altercation n'avait rien d'agréable. Pour ne pas énerver Céline, qui était déjà a bout depuis hier soir et aussi pour éviter que Céline ne se fasse des idées, elle décida de dire partiellement la réalité.

Non, j'ai pris mon scoot' à la place du Mistral et je suis passée par le parc pour aller a Phénicie. dit Virginie en essayant de rester impassible.

Ah bon? Continua la blonde sur un ton faussement innocent. C'est pourtant pas un raccourcit de passer par la, non?

Pourquoi tu me poses toutes ces questions? Dit Virginie avec un froncement de sourcils. Elle sait quelque chose, pensa la cheffe de chantier.

Juste comme ça, pour rien... Dit Céline l'air faussement détaché. Un silence s'installa, Céline ne voulait pas trop monter ses soupçons. Et donc?

Virginie pesta intérieurement. La blonde n'allait pas la lâcher. J'avais envie d'aller me balader avant d'avoir cette journée de dingue.

Céline fit un faux sourire. Oui c'est sur... Tout ce stress et ces allées et venues... Je connais...

Céline savait au fond d'elle même que toutes ces questions n'avait fait qu'empirer la situation. Virginie avait partiellement menti. Pourquoi lui avoir caché sa rencontre avec Sylvie? Elle ne lui faisait plus confiance? A moins que ce ne soit autre chose... Toutes les réponses qu'avait donné Virginie n'avaient fait qu'augmenter les craintes que Céline avait envers les deux autres femmes. La blonde sentait un malaise s'installer. Elle décida de se lever pour s'éloigner de sa compagne et décompresser.

Tu veux du thé? Demanda t elle en essayant de se contrôler tant bien que mal.

Un thé me ferait le plus grand bien! Dit Virginie avec un grand sourire.

Céline partit dans la cuisine et essuya une larme de colère. Oui, elle était en colère. En colère contre elle même de ne pas lui en avoir demandé d'avantage. En colère contre Virginie et Sylvie qui devaient bien s'amuser dernière son dos. Et sur son sort.

Céline cherchait, a présent, quels prétextes Virginie avait bien pu donner pour aller voir Sylvie en cachette. Toutes ses fois ou la brune était arrivée en retard. Ou elle avait soit disant un rendez vous qui finirait plus tard? Céline était tombée encore dans un piège. Encore une personne qui se jouait de ses sentiments... Mais elle n'en resterait pas là!

Elle sentit une présence dans la cuisine mais ne se retourna pas. Elle avait trop de mal a contrôler sa colère. Son cerveau ne l'aidait pas a se calmer, jouant toutes sortes de scénarios plus ou moins probable dans sa tête. La blonde essuyait les larmes de rages qui coulait sur ses joues. Il fallait qu'elle se reprenne. Sa compagne ne pouvait pas la voir comme ça. Ou alors Céline allait devoir lui mentir a son tour. Elle allait devoir jouer a son jeu.

Céline sursauta en sentant les mains de Virginie glisser sur sa taille. La brune lui embrassa l'épaule, loin de se douter de ce qu'il se passait dans la tête de la blonde. Tu m'as fait peur... murmura la blonde, peu sûre de sa voix si elle avait parlé plus fort.

Céline posa ses mains sur le plan de travail et se laissa aller grâce aux caresses de la brune. Elle se détendit doucement et ses larmes se tarirent rapidement. Au contact des mains de la cheffe de chantier sur sa peau, lorsqu'elle les avait passé sous son tee shirt, Céline se laissa aller. C'était son point faible: dès que Virginie la touchait elle perdait toutes les défenses qu'elle avait construite. Sa colère se mua en désir sans qu'elle puisse rien y faire. Elle se maudissait d'être si faible et d'avoir autant envie de Virginie. Pourquoi fallait-il qu'elle succombe a chaque fois? Pourquoi n'arrivait elle pas à se contrôler?

Tu m'as manqué. Murmura la cheffe de chantier dans son oreille.

C'était un supplice pour la blonde qui ne pu faire autre chose que de se retourner pour enfouir rapidement sa tête dans les cheveux de sa compagne. Comme cela, elle pouvait cacher ses yeux rougit. Elle serra la brune dans ses bras et respira a plein poumon son odeur. Pourquoi n'arrivait elle pas à la détester pour ce qu'elle faisait? Céline en profita pour mordre doucement le cou de la brune. Prise dans leur désirs, leur caresses et leur baisers s'intensifièrent. Lorsque la brune attrapa le visage de Céline pour l'embrasser passionnément Elle s'arrêta en voyant ses yeux rougit.

Tu as pleuré? Demanda t elle concernée.

Je suis juste fatiguée. Mentit Céline.

Elle n'avait pas envie de s'étendre sur le sujet. Pas maintenant. Elle lui attrapa la main et l'entraina dans la chambre. Virginie avait réussit a lui faire oublier beaucoup de choses ce soir la. Tout comme Céline avait réussit a faire oublier a la brune ses doutes envers ce qu'il s'était passé plus tôt ce matin et ce qu'aurait pu voir la blonde.