Bleach appartient à Tite Kubo, la chanson "Lost in the Supermarket" dont le titre m'a inspirée est du groupe The Clash.

Bonne lecture :)


- Mais c'est super grand ! s'exclama Rukia, enthousiaste.

Ichigo soupira. 150 ans c'était la première fois qu'elle mettait les pieds dans un hypermarché...

- Oui, et comme je te connais tu restes avec moi.

- Bien Capitaine, ironisa-t-elle en se mettant au garde-à-vous.

Il leva les yeux au ciel et lui fit passer la première épreuve: les portes automatiques.

Et dut finir par traîner Rukia - qui n'arrêtait pas de rentrer et sortir, fascinée par cette "technologie si fabuleuse" - à l'intérieur du magasin.

On aurait dit une gamine arrivée au pays des merveilles. Des étoiles dans les yeux, elle allait de rayons en rayons sous le regard mi-amusé mi-exaspéré d'Ichigo, qui ne voyait pas du tout ce que la Shinigami pouvait trouver de passionnant dans un présentoir de piles.

- Rukia...

Elle ne l'entendit pas.

A présent, elle avait trouvé les jouets et surtout... Les peluches.

Par dizaines, empilées sur les étagère, l'air de dire « adopte-nous ».

Rukia se tourna vers Ichigo avec un regard plein d'espoir.

- Non, lâcha-t-il avant de reparti en sens inverse, loin de ce monde de coton rose.

- Pff, fit-elle en observant une dernière fois ce magnifique lapin bleu pâle de plus d'un mètre de haut.

Quand elle se décida à suivre Ichigo, Rukia s'aperçut que l'allée était déserte. Et elle avait beau chercher, aucune tête rousse dans les environs, sans compter qu'elle ne connaissait pas le magasin...

Elle était perdue, et elle rageait.

Comment avait-elle pu se débrouiller pour s'égarer dans un endroit pareil ? Ce ne devait pas être difficile de s'y retrouver, pourtant. Mais tous les rayons se ressemblaient...

D'habitude, ce qui faisait de la jeune fille -d'un siècle et demi- un bon officier, c'était un apparent sang-froid qui lui permettait d'analyser rapidement une situation, et d'y remédier si besoin était.

Alors pourquoi n'y arrivait-elle pas ? Pourquoi la colère laissait-elle place à l'incertitude, hein ?

Rukia s'efforça de garder son calme. Il y avait du monde, visiblement pressé vu les quelques coups de coude de gens passablement exaspérés par son immobilité qu'elle reçut. Et rendit. Elle était furieuse contre elle-même, alors il ne fallait pas la chercher. Ca aurait chauffé pour le matricule de celui qui aurait osé.

Elle errait dans les allées, regardant défiler continuellement les articles et les personnes sans les voir. Il n'y avait rien de connu auquel elle aurait pu se rattacher.

- Baka ! entendit-elle.

Rukia se retourna avec un sursaut d'espoir qu'elle devait réprimer pour ne pas être déçue. Une politique qu'elle avait toujours tenté d'appliquer.

Sans succès. Et parfois sans raison.

Ichigo jouait des coudes à contre-courant.

Rukia sentit son angoisse se dissiper.

- Merci de m'avoir laissée tomber, fit-elle pour dissimuler son soulagement.

- C'est toi qui est restée. Pas assez grande pour t'en sortir seule ?

C'était leur façon à eux de se montrer qu'ils étaient rassurés.

S'envoyer des piques.

Et ils adoraient ça.

- En tous cas je te préviens, continua Ichigo. C'est la première et dernière fois que je t'emmène.

La Shinigami voulut répliquer. Mais se tut en sentant une main se glisser dans la sienne. Ichigo était soudainement intéressé par une quelconque promotion, aussi Rukia se permit un sourire et la serra entre ses doigts. Fort.

En se promettant de revenir pour se perdre de nouveau.

Et qu'il la retrouve encore.