Les Enfants du Dragon

La nuit était tombée depuis quelques heures et l'agitation était au rendez-vous dans le camp Sombrage. Ralof dormait quand un soldat vint le réveiller. Il le secoua en lui donnant de petits coups de pieds.

- Ralof ! Bouge ton cul et vite !

- Quoi !?

- Des elfes ! Ces chiens traversent nos terres ! Ils croyaient rester discrets, mais nos éclaireurs les ont vus et on vient de nous informer. Le commandement vient de tendre une embuscade à l'ennemi à deux lieues d'ici et on y est affectés. Ramasse tes armes on part maintenant!

Il se leva en grondant, mais l'occasion de pourfendre de l'elfe le leva de son lit. Les soldats quittèrent le camp avec un grand sourire au visage; ils pourraient enfin verser le sang Altmer. Arrivés au lieu de l'embuscade, les Sombrage rejoignirent les autres soldats qui les attendaient. Ils étaient au moins trois cents hommes cachés de chaque côté de la route. Seuls quelques murmures s'élevaient dans les rangs nordiques, cachés dans l'obscurité des bois. Ils avaient aussi de la cavalerie dissimulée un peu plus loin qui attendait le signal. Les torches elfes se firent voir dans l'obscurité au loin et tout le monde se tut, plus un chuchotement.

Les elfes apportaient une cargaison à l'enclume et voulaient passer par Bordeciel pour sauver du temps. Ils croyaient que les Sombrages ne les repéreraient pas s'ils se déplaçaient rapidement de nuit et se cachaient le jour, mais ils eurent tort. Ils étaient au moins deux cents, un nombre un peu excessif pour une cargaison, mais ils emmenaient avec eux deux prisonniers de très haute importance. C'est alors qu'un cor nordique brisa le silence de la nuit et que des projectiles frappèrent les flancs des elfes. Les flèches, les javelots et les haches tuèrent nombre d'entre eux et en blessèrent encore plus. Les Sombrages chargèrent les Altmers par les flancs. Le choc de la charge fut d'une violence extrême et le sang recouvrit rapidement la route. La cavalerie Sombrage coupa la retraite aux Thalmors et les encercla rapidement. Les Sombrages accomplissaient les ordres comme une machine bien huilée et tuaient les elfes sans ressentir de remord pour cet ennemi qu'ils haïssaient tant. Les archers tiraient les fuyards qui avaient réussi à passer entre les cavaliers et les cris d'agonie macabres se faisaient entendre à des lieues à la ronde. L'officier elfe paniquait et aboyait des ordres au milieu du chaos.

- Vite ! Faites une brèche !

Une fois qu'il eut finit de gueuler, il se retourna et la hache de Ralof se planta dans son crâne. Ce terrible combat continua quelques minutes et bien vite, les elfes furent tous tués ou capturés. Les Sombrages célébrèrent leur victoire en buvant et en pillant la cargaison thalmore. Ils tabassaient les survivants à coups de pied, les frappaient à la mâchoire, arrachaient l'armure des femmes pour les humilier. Certaines furent presque violées, mais heureusement pour elle des femmes Sombrages calmaient leur frère d'armes sur ce poing. De plus, ils pillaient les cadavres des morts et récupéraient leur arme pour les fondre et en faire de vraie lame nordique. Les plus sages du lot s'occupèrent des cadavres des Sombrages tombés au combat.

Ralof finissait de laver sa hache quand il vit deux Khajiit ligotés être amenés devant le commandant. Ils étaient clairement jumeaux, un homme et une femme dont la hauteur égalait celle de Ralof. Sous leur armure de cuir typiquement khajiit se cachait une fourrure grise et légèrement tigrée, salie du temps qu'ils avaient passé dans des geôles Thalmors. Un des Sombrage laissa tomber un sac qui semblait contenir leurs affaires et le son de deux sabres et deux poignards s'entrechoquant s'en échappa. Ils lui faisaient penser à quelqu'un, mais qui ? Une fois devant le commandant, ils furent jetés à genoux.

-Donnez-moi une bonne raison de vous laisser la vie sauve, étranger, demanda le commandant.

- Nous ne sommes pas avec les Thalmors ! Nous étions leurs prisonniers ! répliqua l'homme, la tête haute.

- Qu'est-ce que tu veux que ça me foute ! Vous êtes des Khajiit et les Khajiit sont les alliés des elfes.

- Attendez ! Vous connaissez surement notre père! Il s'appelle… commença la jeune Khajiit.

Cependant, le commandant la gifla violemment et elle tomba au sol.

- Bâtard ! cria son frère, le cœur empli de rage.

Le Sombrage dégaina son épée et la plaça sur la gorge du prisonnier. Ralof avança et ordonna au chef d'attendre, sachant qu'il n'oserait pas corriger un soldat qui faisait partie de la garde personnelle d'Ulfric. Ralof releva la femme.

- Votre père, comment se nomme-t-il ? demanda-t-il gentiment, la main sur son épaule.

- Octavius…