Absolu relatif
NdA : Cet OS est écrit pour un jeu du FoF, il fallait le rédiger sur le thème « Relatif » en 1 heure. Pour plus de précisions, vous pouvez m'envoyer un mp.
Disclaimer : L'univers appartient à Gosho Aoyama.
Haibara Ai – ou plutôt Miyano Shiho – raisonnait de façon scientifique. Ces derniers temps, elle avait été frappée par l'exemple de la notion absolu-relatif qu'était sa vie.
En effet, sa vie avant qu'elle ne prenne l'APTX 4869 pour se suicider était un parfait exemple d'absolu. Un monde sombre, sans la moindre le rayon d'espoir. Un manque total de contrôle sur les évènements importants de sa propre vie : pas de choix d'orientation de l'école au projet de recherche, pas de relations amicales ou amoureuses, les visites à sa sœur contrôlées et surveillées.
Un monde de désespoir. Un monde de souffrance. Un monde sans issue.
Absolu.
Puis la mort de sa sœur, Akemi. Tristesse absolue.
Et le passage au relatif. L'APTX.
C'est amusant de voir comme les statistiques aiment vous prouver que vous avez tort. D'après les statistiques, elle aurait dû mourir : l'Organisation, les nombreux échecs sur les souris. Les chances pour qu'elle survive ne devaient guère être supérieure à l'émergence d'une conscience humanitaire dans l'esprit de Gin. Quasi-nulles.
Et pourtant, elle avait rajeuni au lieu de mourir. Elle s'était enfuie du monde sans issue.
Et maintenant, elle était relativement en sécurité. L'Organisation la trouverait peut-être un jour. Peut-être pas.
Elle pouvait se faire des amis. Mais des amis relatifs. Une jeune femme de dix-neuf ans poursuivie par une organisation mafieuse ne peut pas former une amitié très proche avec des gamins de six ans. Pour des raisons évidentes.
Elle avait presque une famille. Relative, car sans liens de sang. Un frère avec Kudo, un grand-père avec Agasa. Et peut-être même une Neechan avec Ran.
Dune vie de désespoir absolu, elle était passée à une vie au bonheur relatif.
Un bonheur basé sur le mensonge et d'une fragilité extrême. Presque absolue.
Qu'est-ce qui était le mieux en fin de compte ? Un absolu sombre mais qui avait le mérite d'être franc et sans ambiguité, ou un relatif qui lui faisait goûter au bonheur en se résevant le droit de le détruire à tout moment ?
Si elle avait le choix, quelle option prendrait-elle ? Elle l'ignorait.
Vivre dans le malheur est à la fois plus supportable et plus affreux une fois qu'on y est résigné. Les choses sont ainsi faites, et on a plus qu'à les accepter. C'est ça qui est pratique avec l'absolu : comme on est de toute façon impuissant face à lui, on n'a pas à culpabiliser de ne pas faire d'efforts.
Un bonheur fragile est terrifiant. On a tellement peur de perdre ce que l'on pourrait construire qu'on ne construit plus rien. Ou alors on construit trop, trop vite. Et on précipite la chute. Et quand vient le moment où le bonheur se brise, on doit supporter ses regrets et remords en plus du reste.
C'est là qu'intervient ce composant humain, si difficile à intégrer dans les équations car irrationnel : l'espoir. Alors, un humain normal choisira le bonheur.
Mais comment comprendre le concept d'espoir lorsqu'on a grandi dans un monde d'absolu où cette notion n'avait aucun sens ?
Finalement, de l'absolu au relatif, il n'y avait qu'un pas – qu'une pilule. Et le passage du relatif à l'absolu ne demanderait guère plus.
