La Courbe de tes Yeux
Les Mensonges d'un visage
Titre : La Courbe de tes yeux ou les mensonges d'un visage.
Disclaimer : Les personnages ne sont pas à moi, mais à J.K Rowling, blablabla.
Couple : Qu'est ce que j'aimerai vous laisser la surprise… Mais bon, c'est tellement évident : Draco Malefoy & Hermione Granger.
Note : C'est la fin des fictions drôles et/ou relativement légères, celle-ci est plus sérieuse, plus compliquée à écrire aussi. J'espère que l'idée et que l'histoire vous plairont.
Résumé : La guerre ne fait que commencer, Voldemort est au sommet de son art, et menace les honnêtes citoyens. Alors qu'Harry et Ron partent à la recherche des Horcruxes, Hermione doit retourner à Poudlard sous une autre identité, déguisée en homme pour infiltrer la maison des Serpentards, et surveiller les Mangemorts en puissance. Mais Malefoy est très vite intrigué par cet étrange garçon aux allures de junkie, qui ne peut s'empêcher de rougir lorsqu'il s'approche trop près. Le Serpentard ne doute pas que cette nouvelle année sera très amusante. Pour Hermione ? C'est le calvaire qui commence pour protéger son identité.
Bonne lecture :)
Chapitre 1
L'air était terriblement froid, froid comme la fin de l'été, froid comme la pluie glacée s'écrasant sur son visage, froid comme la mort de son innocence, froid comme la guerre. Ses yeux chocolats se perdaient dans le vague, tout comme ses pensées se perdaient dans les méandres de son esprit. Le vent venait jouer avec ses cheveux auburns qui fouettaient son visage laiteux. Sa vie d'étudiante heureuse avait pris fin au moment même où elle était entrée dans le Poudlard Express en cette fin de sixième année. A la prochaine rentrée, rien ne serait pareil.
Voldemort était presque au sommet de son règne. Il ne lui restait plus qu'à renverser le pouvoir en place. Mais le ministère, grâce à l'aide de Dumbledore et de l'Ordre du Phénix tenait bon. Pour combien de temps encore ? Le Seigneur des Ténèbres et ses idées extrémistes s'infiltraient partout. Il était partout. Les Mangemorts se trouvaient dans les endroits les plus improbables. La terreur était reine en cette fin d'été pluvieuse. Les gens disparaissaient. Des moldus mouraient dans des circonstances étranges. Des sorciers se volatilisaient du jour au lendemain. La prison d'Azkaban s'était vidée de ses détenus. Les assassins couraient les rues.
Un vent de panique et de trouble soufflait sur Londres.
Elle sentait la mélancolie s'insinuer en elle, alors que la pluie redoublait. Le vent criait dans ses cheveux et le temps reflétait ce qui se passait à l'intérieur de son cœur. Une averse féroce faisait rage dans son âme. Elle lui en voulait à ce monstre qui détruisait sa vie à petits feux. Il voulait tuer Harry. Son meilleur ami risquait de mourir à chaque seconde que la vie faisait. Et il était de plus en plus menaçant, de plus en plus dangereux. La mort se rapprochait inexorablement de ses amis et d'elle aussi.
Au loin, une voix résonna. Quelqu'un criait son prénom. Elle resta stoïque à regarder les feuilles déjà rougies des cerisiers, s'envoler et mourir. Elle prit une grande bouffée d'oxygène. Cela sentait la boue, la pluie orageuse, l'écorce mouillée, et l'herbe détrempée. L'odeur de l'automne remplissait ses narines. Plus rien n'avait de goût dans sa vie, depuis qu'il était revenu. Tout semblait fade. Mais ses amis étaient là. Et ensemble, ils étaient capables de tout surmonter. Seulement à la rentrée, Harry et Ron quittaient Poudlard pour se lancer en quête des Horcruxes. Ces maudits objets qui protégeaient les morceaux de l'âme de Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom. Elle ne partait pas avec eux. Une autre mission lui avait été confiée. Une mission toute aussi importante et toute aussi dangereuse.
Dumbledore avait besoin d'elle pour surveiller les Serpentards. En effet, Rogue, pour jouer au mieux son rôle d'espion de l'Ordre avait quitté Poudlard pour rejoindre les rangs des Mangemorts et le Directeur n'avait plus personne pour espionner ce nid de Mangemorts en puissance. Une liste lui avait été donnée. Il s'agissait de cinq personnes, potentiellement dangereuses et vouées à être marquées qu'elle devait surveiller en priorité. Blaise Zabini, Vincent Crabbe, Gregory Goyle, Pansy Parkinson et bien entendu, Draco Malefoy.
Dumbledore avait tout prévu. Le but était de travestir Hermione. On lui avait coupé ses longs cheveux ébouriffés au début de l'été pour qu'elle s'y habitue. Désormais une immense mèche lui mangeait la moitié du visage, cachant bien souvent ses yeux à la vue de tous. Tout le monde s'était alors aperçu, y compris elle, à quel point elle avait un visage androgyne. On lui avait interdit d'épiler ses sourcils qui étaient maintenant épais et tout aussi broussailleux que sa chevelure auparavant. Sa poitrine déjà peu volumineuse était écrasée par un bandage qui faisait le tour de sa poitrine. Des vêtements d'homme achevaient la transformation. Hermione était méconnaissable. Grâce à un sortilège puissant, Flitwick avait même modifié sa voix.
Beaucoup aurait pensé que la métamorphose aurait été une solution plus simple, McGonagall la première, et d'une plus grande sécurité. Car malgré ces modifications, Hermione restait Hermione, elle était toujours une fille. Mais selon Dumbledore, une telle transformation aurait eu des résultats néfastes sur son psychisme. Il n'avait pas tout à fait tort. Rien que ces petits changements troublaient la jeune fille au plus haut point. Elle, qui avait mis tant de temps à s'approprier son corps et à s'accepter comme elle l'était, voilà, qu'on lui volait son identité. Elle se reconnaissait à peine lorsqu'elle se voyait dans la glace le matin. Et les grands cernes qui lui déformaient la moitié du visage y étaient également pour quelque chose. Hermione suivait un entrainement acharné depuis le début des vacances dans le but de pouvoir remplir sa mission au mieux. Magie, défense, entrainement sportif afin de rendre sa silhouette encore plus masculine, cours de maintient pour qu'elle puisse acquérir des habitudes, des manières d'homme, ainsi que leur démarche. En cette veille de rentrée, le subterfuge était quasiment parfait. Peu importait les conséquences que cela pouvait avoir psychologiquement, tout le monde était ravi et persuadé que la jeune fille mènerait cette mission à bien. Tout le monde sauf elle.
Elle s'assit sous la pluie, les fesses dans la boue se moquant bien de tomber malade. Elle attrapa le paquet de cigarettes détrempé qui se trouvait dans la poche arrière de son jean trop grand, l'apporta à ses lèvres tremblantes, attrapa l'une d'entre elle entre ses dents et l'alluma malgré le vent qui cherchait à éteindre la petite flamme brûlante. Voilà, à quoi elle était réduite pour se sentir bien. Désormais il n'y avait plus d'amis, plus d'épaules accueillantes sur lesquels s'appuyer. Il ne lui restait plus que cette petite feuille de papier blanche et orangée, et ce tabac qui lui encrassait les poumons. De toute façon, elle allait mourir tôt ou tard, non ? Et puis cette clope allait si bien avec son allure de camée. Oui, c'était cela qu'elle voyait dans son miroir lorsqu'elle détaillait cette silhouette de jeune androgyne torturé. Un junkie. Elle avait une tronche de junkie. Il ne lui manquait plus que les yeux bleus, et on aurait pu la prendre pour Jared Leto dans Requiem for a Dream.
-Hermione ? La mère de Ron me dit de te dire que tu allais attraper la mort si tu restais dehors plus longtemps. En plus ta cigarette est trempée.
Seul le bruit de la pluie s'écrasant sur le sol lui répondit. Puis au bout de quelques minutes, Hermione brisa le silence.
-Harry ?
-Oui.
-Tu m'enverras du courrier. Tu ne m'oublieras pas hein ? Et tu feras attention à toi ? Et à Ron.
-Oui, ne t'inquiète pas, on ne t'oubliera pas. Et toi aussi. Je t'ordonne de m'envoyer un hibou à chaque fois que tu coinces Malefoy en train de faire une connerie qui pourra l'envoyer à Azkaban. Tu n'auras qu'à signer Sniffle pour moi et Corni pour Ron.
-Tu sais quoi signer pour moi…
-Gabriel…ça te va plutôt bien ce prénom tu sais.
-Super, commenta Hermione d'une voix maussade.
-Allez, viens, on rentre se mettre au chaud.
-Promets-moi que tu ne te laisseras pas mourir bêtement.
-Je te le promets, je détruirais tous ces Horcruxes et je mettrais une raclé à Voldemort.
Le temps des séparations se rapprochait à une vitesse infernale. Hermione l'appréhendait. Alors, qu'Harry déposait une serviette bien chaude sur ses épaules, la jeune fille ne put s'empêcher de le détailler du regard, comme pour encrer dans sa mémoire ce visage, cette démarche, ce sourire si éblouissant. Elle essaya aussi de s'imprégner de la bonne humeur générale qui régnait chez les Weasley, de cette ambiance si chaleureuse. Elle jeta un coup d'œil à l'horloge magique, qui indiquait que chacun était à la maison, en parfaite santé et en vie. Pour combien de temps encore ?
Ron et Harry partaient le lendemain, et il ne lui restait plus que deux jours avant la rentrée. La seule chose qui la rassurait était que Ginny serait aussi à Poudlard. Qu'elles pourraient essayées de se voir en cachette et qu'elle pourrait l'appuyer pendant sa mission. Le dîner fut très animé, presque festif. C'était en effet la dernière fois qu'ils étaient tous réunis avant très longtemps. Il manquait juste Percy, mais personne ne se faisait de soucis pour lui. Fred et George s'amusèrent à trouver les aspects positifs de la transformation d'Hermione dans le but de faire rire cette dernière. La mission fut pleinement réussie.
-Tu vas pouvoir draguer Ginny.
-Je suis sûre que ses copines vont être folles de jalousie.
Hermione se fit plaisir une dernière fois en chambrant Ron sur sa façon de manger. Celui-ci ne put s'empêcher de lui répondre d'un air grognon, tout cela sous le rire moqueur de l'assemblée.
Puis il fut l'heure d'aller se coucher. Harry et Ron se glissèrent comme un seul homme sous leurs draps
-Parce que vous pensez peut-être qu'on va passer notre dernière nuit ensemble chacun dans notre coin ?
-Parce que tu pensais la passer comment.
-Levez-vous bande de paresseux, dit Hermione en tirant d'un coup sec sur leurs couvertures.
-Qu'est ce que tu fous, Mione ?
-Lève-toi Ron ! Allez !
Les deux garçons avaient légèrement l'air imbécile, debout et immobile dans leurs pyjamas trop petits pour eux. D'un coup de baguette, Hermione fit voler leur deux matelas qu'elle plaça côte à côte sur le parquet, puis elle ajouta le sien à l'ensemble, construisant ainsi, un lit immense. Elle ajouta à cela leurs draps, puis se tourna vers eux, la mine triomphante.
-Et voilà !
La jeune fille s'allongea de tout son long, sans attendre les deux garçons sur l'énorme matelas.
Harry s'empressa de la rejoindre devant la mine blasée de Ron qui aurait sans doute préféré dormir seul et avoir toute la couverture pour lui.
-C'est quoi le plan ? Un truc à trois ? demanda t-il en s'allongeant à côté d'Hermione.
La jeune fille rit aux éclats. Un rire cristallin qui avait le don de détendre Harry et de charmer Ron.
-On m'a toujours dit de ne jamais faire un plan à trois avec deux garçons qui se connaissaient… Il faut toujours qu'il y est un inconnu.
Hermione crut que les yeux de Ron allaient lui sortir de la tête.
-Comment tu sais ça toi ?
-Tu croyais quoi Ron ? Hermione a une vie sexuelle très active en dehors des cours… dans la bibliothèque, avec Mrs Pince…
-Aaaah arrête, c'est dégoutant ! dit Hermione en le frappant sur l'épaule
-Non, mais sérieusement, qui t'as dit ça ? Krum ?
-Mais non ! Lavande.
-Pourquoi ça ne m'étonne pas non plus.
Le rire de la jeune fille se répercuta une fois de plus sur les murs. Ron aimait bien Hermione. Même davantage d'ailleurs. Elle avait ce caractère si exécrable qui faisait tout son charme. Certes depuis quelques temps, elle ressemblait plus à un garçon qu'à une fille. Mais elle restait Hermione Granger, sa Miss-Je-Sais-Tout. Et surtout elle avait toujours ses yeux. Ces magnifiques yeux aux couleurs chocolatés, qui pétillaient de malice en cet instant magique. Il appréciait tout particulièrement la courbe unique de ses yeux. Deux grands yeux en amande. Il aurait pu les reconnaitre parmi tant d'autres. Il y voyait l'innocence, il y lisait sa pureté. Et tout ce que Voldemort avait sali… Qu'est ce qu'il pouvait l'exécrer ce monstre. Il n'avait qu'une hâte : Partir avec Harry pour le détruite. Ce qu'il désirait par-dessus tout, c'était protéger sa famille, et la protéger elle.
Il était à peine six heures du matin, lorsque Mrs Weasley les tira du sommeil. C'était bien trop tôt à leur goût. Alors qu'elle formula sans pitié un « lumos », Ron se mit à grogner, se retourna et plongea sa tête dans son oreiller. Harry attrapa la main d'Hermione et se la plaqua sur les yeux, pendant que la jeune fille repoussait de son autre main ses cheveux en arrière. Le jour de la Grande Séparation, comme ils l'appelaient, était arrivé. Pour leur plus grand désarroi.
Dumbledore était installé à la table du petit déjeuner, un sourire bienveillant sur le visage. Il salua les trois adulescents lorsqu'ils descendirent pour manger. Il attendit patiemment dans le silence et le calme que chacun ait bu son bol de café, et soit bien réveiller, avant de leur remémorer leur mission. Puis, quand il eut décidé qu'il était temps d'y aller, il fit signe à Harry et à Ron de le suivre. Leurs bagages les attendaient déjà au pas de la porte. Sans prévenir, le nez d'Hermione se mit à la picoter méchamment, comme à chaque fois qu'elle allait se mettre à pleurer. Déjà ses yeux se remplissaient de larmes. Elle serra très fort Harry contre elle en lui souhaitant bon courage, et en déblatérant tous les conseils de dernière minute qui lui venait à l'esprit. Puis se fut au tour de Ron et Hermione ne put s'empêcher de pleurer.
-Hé, Mione, si tu pouvais éviter de baver sur mon pull tout neuf !
Vraiment, ce type était tout sauf délicat.
Hermione sourit bêtement et s'écarta en s'excusant. Elle porta ses mains à ses yeux et essuya rapidement les gouttes qui mouillaient ses joues.
-A bientôt Mione, on te le promet…
-Ah ça ! Vous avez bien intérêt !
-A bientôt Miss Granger.
Et ils transplanèrent, disparaissant de la vue de tous.
Ni tenant plus, la jeune fille se précipita à l'étage, et se laissa tomber sur le lit de Ron. Serrant son oreiller contre sa poitrine, elle pleura toutes les larmes de son corps. Timidement, Ginny, la sœur de Ron, toqua à la porte. Hermione ne dit rien. Elle ne lui lança même pas un regard. Mais Ginny la connaissait plutôt bien. Elle entra sans prononcer le moindre mot, et s'assit à ses côtés. Tendrement, elle enlaça son amie. Hermione posa sa tête ébouriffée sur son épaule bienfaitrice.
Pourquoi pleurait-elle ? Ils allaient évidemment se revoir…Mais pourquoi n'y croyait-elle plus ?
Et paf, une nouvelle fiction. Comment avez-vous trouvé ce premier chapitre ? Est-ce qu'il vous donne envie de lire la suite ? Je sais, il est légèrement déprimant. J'ai écrit ce chapitre juste après avoir (re)visionné le film Requiem for a Dream qui a des effets très particuliers sur mon psychisme.
N'oubliez pas de reviewer, il n'y a rien de mieux pour encourager un lecteur à continuer à écrire. On a beau voir que l'on a 600 lecteurs, si personne ne nous donne son avis, comment peut-on savoir ce qui vous plait, ce qui ne vous plait pas ? Nous ne lisons pas encore dans vos têtes. Alors un peu de courage et de bonne volonté, et … A vos claviers !
PS : Le titre est inspiré du titre du poème La courbe de tes yeux fait le tour de mon cœur, de Paul Eluard
