A/N : Cette fic m'a été inspiré par mes deux mois de travail pendant les vacances d'été (ce qui en dit long sur ce que j'ai fait à part débarrasser des tables... xD) C'est ma première fic pour Bleach, alors soyez cool svp ^^
Chapitre 1 : Flagrant Délit
Comment avait-il pu être assez idiot pour se laisser entrainer au milieu de ce ramassis d'alcooliques dégénérés ? Tout ce dont il se souvenait c'était les yeux brillants de larmes et les mains gelées de Matsumoto lorsqu'elle était venue le chercher dans sa caverne de glace, après trois jours et trois nuits d'entrainement. Il n'avait même pas eut la force de la repousser quand elle l'avait entrainé dans une énième étreinte au creux de sa poitrine. Puis au bout de ce qui lui avait semblé une éternité, elle s'était écartée pour le regarder dans les yeux, et s'était exclamée d'un ton décidé :
-Je sais ce qu'il nous faut !
A partir de là, elle l'avait trainé à travers tout le Sereitei jusqu'à ce qu'elle ait trouvé la parfaite équipe de poltrons, et ils s'étaient ensuite tous installés dans les quartiers provisoires des deux déserteurs les plus célèbres de la Soul Society : Urahara Kisuke et Shiōin Yoruichi.
Jusque-là, les membres de la joyeuse bande d'idiots qui l'entouraient n'avaient que bu de façon très limité, mais à ce rythme, dans moins d'une heure, il aurait affaire à une horde de babouins sans cervelle. En effet, les deux hôtes de la soirée n'avaient rien trouvé de mieux à faire que d'organiser un jeu à boire pour pimenter la soirée et fêter leurs retrouvailles. Comme si voir Kira et Hisagi se déshabiller ou entendre le capitaine Kyōraku chanter des chansons d'amour en l'honneur de son second allait aider à accomplir l'un ou l'autre de ces objectifs…
Bref, d'après ce qu'il avait compris – non pas qu'il ait eu l'intention de s'intéresser à ces activités de primate, mais vu le niveau intellectuel de certains membres de la onzième division qu'il ne citerait pas, l'ensemble du groupe avait dû répéter les règles une dizaine de fois au total - le but du jeu était qu'un des joueurs cite quelque chose qu'il n'avait jamais fait au cours de sa vie, et tous les joueurs qui avaient déjà fait cette chose devaient boire leur verre. Cependant, avant même qu'il n'ait eu le temps d'annoncer sur le ton de l'évidence qu'il ne participerait pas à cette stupide mascarade, tous les autres semblaient l'avoir désigné pour commencer.
Ainsi, après les supplications théâtrales de plusieurs de ses collègues, il consentit à ouvrir le bal de son air le plus renfrogné :
-Je n'ai jamais joué à un jeu aussi stupide… Grogna finalement Hitsugaya en croisant les bras sur sa poitrine, avant de détourner le regard.
Mais les nombreux bruits de verres et l'agitation qui régna soudain dans la pièce lui firent aussitôt ouvrir les yeux, pour constater avec stupéfaction que la plupart des personnes présentes venaient de vider leur verre. Il observa alors les Shinigamis autour de lui :
A sa droite, Urahara et Shiōin étaient assis contre le mur sur ce qui semblait être leur futon et évoquaient quelques-uns de leurs jeux à boire les plus fréquents.
-Ou… Tu te souviens du jeu de la barrière ? Celui-là, je ne sais plus qui de nous deux l'avait inventé, mais il était très stu…
-C'était toi ! Encore, Kisuke, le coupa-t-elle soudain. De toute façon, génie ou pas, c'était toujours toi qui trouvais les jeux les plus débiles possibles, ricana Yoruichi en reposant son verre près de celui de son ami.
-Et les plus drôles, ajouta Kisuke en la regardant avec une lueur espiègle dans les yeux.
La jeune femme lui rendit son regard malicieux et un petit sourire se dessina sur son visage.
De son côté, le capitaine Hitsugaya secoua la tête avec une mine désespérée. Bien sûr, il fallait que ces deux-là soient également des alcooliques réguliers. Comme si le Sereitei ne comptait pas déjà assez d'ivrognes comme ça. Le capitaine de la dixième division risqua un coup d'œil à Matsumoto, à sa gauche, pour s'apercevoir qu'elle était en plein fou-rire avec ses deux poivrots favoris : Kira Izuru et Hisagi Shuuhei. A côté d'eux, Madarame Ikkaku et Ayasegawa Yumichika, leurs verres à la main, semblaient tout aussi bruyants à l'évocation de leurs souvenirs :
-Bien sûr que non, le jeu du fou n'était pas aussi stupide que celui-là, il était seulement bien plus laid, affirma posément Yumichika.
-Mais non, imbécile, il était au moins cent fois plus stupide, et je sais de quoi je parle, je connais des tas de gens stupides ! Vociféra Ikkaku en retour.
A ces mots, Hitsugaya leva un sourcil lourd de sens, mais s'abstint de tout commentaire. Inutile de se mettre à dos la onzième division si tôt dans la soirée. Du côté des représentants de la huitième division, le jeune homme remarqua avec satisfaction que Nanao Ise n'avait pas vidé son verre et se tenait droite et fière, les bras croisés sur sa poitrine, pendant que son capitaine la suppliait de jouer. Enfin quelqu'un de raisonnable, se dit-il avec soulagement. S'ils travaillaient de concert, peut-être arriveraient-ils à se sortir tous les deux de ce pétrin…
-Capitaine Kyōraku ! Pour la vingtième fois ce soir, je ne jouerais pas avec vous ! Mes devoirs de vice-capitaine m'obligent à vous surveiller pendant votre convalescence, mais cela ne signifie pas que je cautionne et encore moins que je partage vos activités de dépravé.
-Mais Nanaaaoooo-chaaaan, la supplia-t-il vivement.
Cependant, Hitsugaya nota que ses jérémiades passaient presque inaperçues au milieu du brouhaha ambiant. Soudain, il remarqua une étincelle passer dans les yeux du capitaine le plus paresseux de toute l'histoire du Sereitei, avant qu'il ne reprenne son sérieux.
-Tu te souviens de notre conversation au sujet des concessions ? Demanda-t-il tout bas à sa vice-capitaine.
A ces mots, elle daigna enfin le regarder pour lui lancer un regard soupçonneux.
-Et que seriez-vous prêt à concéder en retour ? Demanda-t-elle sur un ton de défi.
-Hmmm… Je suis tout disposé à te ramener chez toi en te portant lorsque tu n'arriveras plus à marcher.
En entendant cela, Nanao détourna encore une fois la tête avec un « Hmpf » moqueur et le capitaine Ukitake, assit à côté de lui, étouffa un rire.
-On n'attrape pas les papillons avec du vinaigre, Shunsui, lui confia-t-il avec amusement.
L'intéressé poussa alors un profond soupir et prononça d'un air résolu, comme si tous les malheurs du monde reposaient à présent sur ses épaules :
-Bon, d'accord… Deux semaines de paperasses et je te ramène chez toi avant que tu n'aies eut le temps de faire quelque chose de compromettant.
La jeune femme se tourna une nouvelle fois vers lui pour plonger dans ses yeux un regard déterminé.
-Un mois.
-Soit, mais dans ce cas, il serait juste que je t'aide au moins à te déshabiller pour la nuit, la taquina-t-il avec un sourire espiègle.
Elle soupira d'exaspération et se massa les tempes comme pour faire passer un violent mal de tête.
-Trois semaines et vous pourrez me porter jusque chez moi avant que les choses ici ne dégénèrent, lâcha-t-elle finalement.
-Vendu ! S'écria-t-il tout de suite, comme s'il avait peur qu'elle ne revienne sur sa proposition.
Ils s'échangèrent un sourire entendu, puis elle vida son verre avec une grimace, pendant qu'Ukitake se retenait de rire en les regardant. Cela ne faisait aucun doute que le jeu si stupide auquel elle avait joué avait pour seule origine Shunsui, devina Ukitake.
Mais tout d'un coup, la voix puissante de son meilleur ami le sortit de ses pensées lorsqu'il s'adressa à Hitsugaya sur un ton jovial :
-Bravo, Tōshiro-kun, vous avez réussi à tous nous faire boire du premier coup !
Une goutte dévala sur la tempe d'Hitsugaya. La dernière chose dont il avait envie c'était que les autres pensent qu'il était bon à ce jeu… Les capitaines Ukitake et Kyōraku s'accordèrent un sourire en remarquant son expression.
-Aller, à qui le tour ? S'empressa de demander le capitaine de la treizième division pour changer de sujet.
-Moi ! S'écria prestement Matsumoto.
Ukitake lança un rapide coup d'œil en direction de Yoruichi, qui lui confirma d'un simple hochement de tête qu'elle ne voyait pas d'objection à ce qu'ils tournent dans ce sens. De toute façon, son tour viendrait bien assez tôt, et de cette manière elle pourrait contrattaquer immédiatement si Kisuke voulait jouer à l'imbécile avec elle…
-Hmmm, je n'ai jamais… Commença Matsumoto en réfléchissant longuement.
Puis elle jeta un regard de travers à son capitaine, et continua avec un sourire en coin :
-... Porté de caleçons à fleurs.
Hitsugaya faillit s'étouffer et se tourna brusquement vers elle. Et voilà, elle n'était même pas encore saoule que les ennuis commençaient déjà. Comment allait-il garder son attitude glaciale toute la soirée si cela ne faisait qu'empirer ? Au moins, Nanao Ise avait réussi à obtenir une compensation, mais lui s'était laissé piéger de la manière la plus idiote, ragea-t-il intérieurement.
-Matsumoto ! La réprimanda sévèrement son capitaine. C'était l'effigie de la division, et tu le sais très bien !
Des rires amusés résonnèrent dans la pièce, et ça n'empêcha pas Yumichika et Shunsui de vider leurs verres d'une traite, puis quelques secondes plus tard, Yoruichi en fit de même. Tout le monde la fixa alors avec des yeux ronds.
-Quoi ? Fit-elle nonchalamment en se tournant vers les autres.
-Même si je me demande dans quelles circonstances Matsumoto-san a bien eu l'occasion de voir les sous-vêtements de son capitaine, je dois avouer que tu as encore plus attisé ma curiosité, Yoruichi-san. Tu as déjà porté un caleçon à fleurs ? S'enquit Kisuke en levant un sourcil dubitatif.
-Hein ? Ah, non. J'avais juste soif, répondit-elle simplement.
Yoruichi s'accorda un sourire de satisfaction en entendant les rires qui retentirent de nouveau autour d'elle, puis le troisième siège de la onzième division éleva un peu la voix pour couvrir les éclats de rire :
-Bon, dès que la dixième division voudra bien nous éclairer sur ces histoires de caleçon et que le capitaine Hitsugaya aura bu son verre, on pourra peut-être passer au suivant ?
Typique de la division dirigée par Zaraki Kenpachi : impatient et malpoli, se dit le jeune capitaine avec découragement. Qu'est-ce qu'il avait bien pu faire pour mériter de se retrouver au milieu de ce ramassis d'imbéciles imbibés d'alcool. Il pensa immédiatement à Hinamori. Il avait l'intention de se punir lui-même pour sa faiblesse et de développer ses pouvoirs pour pouvoir mieux la protéger à l'avenir, mais cette soirée était devenue une toute nouvelle forme de torture. Peut-être allait-elle se révéler efficace s'il la supportait jusqu'au bout…
Sans réfléchir, il but son verre avec une grimace et se hâta d'expliquer une vague histoire de laverie avant que son second ne rajoute encore plus de doutes dans l'esprit de ses collègues shinigamis.
Le reste du tour se déroula sans grand incident majeur. On apprit sans grande surprise qu'Hisagi n'avait jamais pu feuilleter un magazine de lingerie sans souffrir d'une hémorragie et qu'Ikkaku n'avait jamais trouvé ridicule sa danse de la chance, ce à quoi Hisagi, Kira, Matsumoto et Yumichika s'empressèrent de boire, pendant que tous les autres arborait un air interrogatif.
-Hmm, et si tu nous montrais ta danse de la chance, Ikkaku-chan ? J'avoue que je suis curieux de voir à quoi ressemblent les moyens d'expression artistique de la onzième division, proposa aimablement Shunsui.
C'était une très mauvaise idée, se dit tout de suite Hitsugaya. Si même Matsumoto, Hisagi et Kira la trouvait ridicule, quel était l'intérêt d'infliger ce supplice à tout le monde ? Non pas qu'il portait de la valeur à leur jugement – surtout pendant une soirée comme celle-là – mais dans la mesure où Yumichika, le meilleur ami d'Ikkaku, la trouvait lui aussi ridicule, c'était qu'elle devait l'être. Il poussa un profond soupir. Avec de la chance, les autres le ferait boire au point qu'il n'ait plus aucun souvenir de cette soirée…
Quand Ikkaku eut enfin achevé sa petite chorégraphie, il y eut un moment de silence et tous les shinigamis dans la pièce se regardèrent d'abord avec des mines sidérées, une goutte sur la tempe, puis d'un commun accord, tout le monde bu son verre en ignorant les protestations véhémentes du danseur chauve.
-Tu n'avais pas besoin de boire un deuxième verre, Matsumoto, lui admonesta un Hitsugaya agacé.
Mais avant qu'elle n'ait eu le temps de répondre, on frappa à la porte. Le silence se fit immédiatement et tous se tinrent sur leurs gardes, comme s'ils craignaient d'être pris en flagrant délit d'alcoolisme de masse.
A suivre...
A/N : Qui c'est ? Vous avez deviné ? ^^
