Hey guys !
Vous n'aviez pas besoin d'un vieux University AU des familles pour votre fandom préféré ? Et bien le voici !
Je ne dis pas quel ship sera à l'honneur, vous ne voudriez pas me croire.
Enjoy !
31B.
Marlène soupira.
Elle était enfin arrivée devant la chambre qu'elle occupera pendant toute une année scolaire.
Elle jeta un coup d'oeil derrière pour voir sa meilleure amie, Alice, toquer à la porte de sa propre chambre et se faire accueillir par un jeune fille aux cheveux longs.
Marlène aurait préféré avoir Alice comme colocataire mais le destin avait décidé de les séparer. Au moins, elle n'était pas trop loin.
Après avoir vérifié une dernière fois le numéro inscrit sur son papier, elle toqua à son tour contre la porte en PVC.
Celle qui ouvrirait cette porte serait sa colocataire pendant toute une année, celle qui deviendrait la personne la plus proche d'elle, celle qui partagerait son espace personnel.
Elle entendit un bref « j'arrive ! » et déglutit avec difficulté. Un certain stress s'empara d'elle.
La porte s'ouvrit pour laisser entrevoir une chevelure brune, un visage fermé et deux yeux bleu clair.
Non.
Ca ne pouvait pas…
Tout sauf elle.
« - Tiens, si c'est pas ma chère Marlène. »
Devant elle se tenait son pire cauchemar, l'étudiante en médecine la plus tenace, la plus terrifiante et la plus mystérieuse de l'université.
Euphrasie Maillol.
Marlène connaissait Euphrasie depuis le lycée. Cette scientifique, d'un an plus âgée qu'elle, lui avait toujours menée la vie dure.
Et surtout, elle lui avait piqué l'amour de sa vie.
L'arrivée d'Euphrasie au lycée avait coupé court à toute chance pour Marlène d'avouer les sentiments qu'elle entretenait pour un garçon qu'elle connaissait depuis la maternelle, Swan.
Euphrasie et Swan sortaient depuis 2 ans maintenant, et Marlène n'avait eu que ses yeux pour pleurer et les épaules d'Alice pour se reposer.
Alors revoir sa pire ennemie se tenir devant elle, le sourire au lèvres, la dégoutait au plus haut point.
« - Qu'est-ce que je peux faire pour toi, Blondie ?
- Je…euh…C'est ma chambre. » Répondit Marlène en tendant son papier.
Après un bref examen de l'objet en question, la scientifique laissa Marlène entrer avec sa valise, lui prenant son carton des mains, sans dire un mot.
« - Il semblerait qu'on soit colocataire, donc. » Dit-elle simplement.
La pièce principale paraissait grande, fournie d'une flopée de bibelots en tout genre et de livre de médecine. Marlène suivit Euphrasie jusqu'a une des deux portes au fond de la pièce.
« - Ici c'est ma chambre, et à droite, c'est la tienne. On a une salle de bain commune qui relie les deux, alors, essaye de ne pas y entrer quand j'y suis, okay ? »
Le ton de la jeune femme était glacial, comme si elle partageait l'horreur que Marlène ressentait en sachant qu'elles allaient devoir passer plusieurs mois à vivre sous le même toit.
Marlène observa Euphrasie poser son carton sur la table et se remettre à son livre.
« - J'te laisse t'installer. »
« - O…okay. »
Marlène fixa l'étudiante du regard. Elle n'avait pas beaucoup changé depuis le lycée.
Sa chevelure brune était toujours coiffée avec précision en un chignon, son regard toujours aussi terne malgré deux yeux bleu très clair, et son corps, gracieusement proportionné sous des vêtements courts.
Elle devait l'avouer, Euphrasie est et a toujours été une très belle femme.
« - Tu comptes bouger ou bien ? »
God, elle allait avoir besoin d'aide pour survivre avec elle.
« - QUI ?
- Maillol. Euphrasie. Pire colloc' possible
- Et tu ne peux pas demander à Tricard de changer ? »
Marlène secoua la tête contre l'épaule d'Alice sur laquelle elle s'était enfouie. Le Parc du campus où elle s'étaient assises se vidait au fur et à mesure que le soleil se couchait.
« - C'est trop tard.
- C'est vraiment pas de cul. »
Marlène se redressa, l'air dépité.
« - Et toi, ta colloc' ?
- Elle s'appelle Francine, elle a l'air cool… Malgré le fait qu'elle porte des bijoux hors de prix et met du caviar sur ses tartines.
- Sérieux ? »
Alice acquiesça, avant que toutes deux éclatent de rire à l'unisson.
« - Merci d'être là, Alice.
- Tu parles. A quoi ça sert d'avoir une amie si c'est pas pour se plaindre de sa colloc' avec. »
Alice posa une main sur l'épaule de Marlène avant de continuer.
« - Peut-être que ça se passera bien, avec l'iceberg, qui sait ? »
Marlène haussa des épaules, peu convaincue.
Alice raccompagna Marlène jusqu'a sa chambre, et après une brève étreinte se quittèrent pour la soirée.
En rentrant, Marlène entendit le bruissement de la douche, qui coupait le silence pesant de la pièce.
Elle profita de l'absence temporaire de sa colocataire pour observer les photos qu'elle avait accrochée sur un fil pendu au mur.
La plupart des têtes lui étaient inconnues, jusqu'a qu'elle aperçoivent une photo où Euphrasie et Swan souriaient avec maladresse dans leur tenue de bal. Marlène se souvenait très bien de cette soirée, et ses sourcils se froncèrent automatiquement sous le poids de ce douloureux souvenir.
A côté du cliché, une photo beaucoup plus abimée était accrochée, représentant une petite fille que Marlène devina être Euphrasie accompagnée de ce qui semblait être ses parents.
Marlène ne les avait jamais rencontré, et il faudrait beaucoup de coincidence pour qu'elle soit un jour amenée à le faire.
Néanmoins, l'air innocent et joyeux de la jeune Euphrasie laissa la jeune étudiante dans une trance comme si ces traits heureux étaient trop rares pour être observé autrement.
Marlène sortit de sa rêverie lorsqu'elle entendit l'eau arrêter de couler.
La douche. Le meilleur moyen de réflechir.
Euphrasie n'aurait jamais pensé se retrouver de nouveau en face de Marlène. Elle n'avait jamais vraiment voulu lui faire de la peine, mais effacer son petit air condescendant avait été tout de même une de ses plus grande réussite.
Et maintenant, la voilà de retour, toujours débout, toujours avec son petit sourire timide, ses yeux doux, sa chevelure dorée et ses longs doigts fins.
Puis elle pensa à Swan. Après tout, si Marlène la détestait autant, c'était entièrement de sa faute à lui. C'est lui qui avait décidé qu'être amis avec bénéfices lui allait parfaitement, et qui préférait sa compagnie à celle de Blondie. Jamais Euphrasie ne l'avait séduit d'une façon ou d'une autre, et, elle avait été celle à poser des limites dans leur relation.
Elle n'avait pas le temps pour les sentiments. Avec les études et les problèmes personnels, ressentir une quelque forme d'affection pour quelqu'un n'est qu'une perte de temps.
Et même si ces temps ci, Swan était un peu poussif, l'obligeant à afficher l'horrible photo de leur premier rendez-vous dans le salon, Euphrasie n'hésiterait pas à le lâcher si il se trouvait trop collant.
Déjà que maintenant, elle allait devoir faire avec Marlène.
Il fallait qu'elles parlent. Elles allaient devoir communiquer si elles voulaient que cette collocation fonctionne.
Mais comment engager la conversation à quelqu'un qui ne ressent que de la haine ?
Marlène et Euphrasie mangèrent dans un silence des plus assourdissant.
Chacune le nez dans son assiette, évitant soigneusement de croiser l'autre du regard.
Quand enfin, elles avaient terminé, fait la vaisselle et nettoyer la table, elles se retrouvèrent face à face.
Le visage de Marlène s'empourpra de par la proximité entre elle et l'autre étudiante, tellement plus imposante.
« - Je…euh… Je vais dans ma chambre.
- Okay. »
Marlène baissa le regard, gênée. Elle tourna le pas et se dirigea vers sa chambre.
« -Marlène. »
La concernée sursauta et se retourna.
« - Bienvenue à la maison. »
Euphrasie fit de son mieux pour afficher son plus beau sourire, au moins de grimacer légèrement.
Marlène apprécia le geste, et son corps entier se détendit.
« - Merci. » Répondit-elle avec un petit sourire penaud.
Qui sait, peut-être que cette collocation se passerait bien après tout.
