Alors voilà une de mes deux dernières fics en date.
Un Shweir sur fond d'anniversaire de notre Carson international.
En espérant qu'elle vous plaise
Carson arpentait les couloirs avec une triste mine. Cela faisait une heure qu'il était levé et plusieurs personnes lui avaient déjà dit bonjour. Toutes avaient été amicales, comme d'habitude, et toutes lui avaient souri, comme d'habitude. Tout le monde l'adorait sur cette base, tout le monde lui témoignait le respect qui lui était dû. Il avait sauvé de nombreuses vies et tendait toujours une oreille compatissante à celles et ceux qui n'étaient pas en forme, les rassurant sur leur état et les conseillant sur leurs problèmes. Le bureau de la psy de la base était ainsi délaissé au profit de l'infirmerie. Bref, le médecin avait toutes les raisons d'être heureux : des collègues, des amis, une famille.
Oui, mais voilà. Aujourd'hui n'était pas un jour comme les autres. Aujourd'hui était le jour de son anniversaire. Et personne ne semblait en avoir tenu compte. Les deux autres années pourtant, tel n'avait pas été le cas. Dès le saut du lit il avait eu le droit à des « joyeux anniversaire » et autre « alors encore une année dans les dents », de la part de tous. Il avait été touché et surpris. Mais là…. Rien. Il avait beau se dire que la cité avait d'autres préoccupations en ce moment que de souhaiter les anniversaires de ses membres et qu'il était trop sensible comme garçon, rien n'y faisait. Il ne pouvait s'empêcher de sentir cette petite pointe de tristesse au fond du cœur.
C'est ainsi qu'il passa à côté de Rodney, sans le voir. Ce n'est que lorsque le scientifique l'interpella une troisième fois que l'écossais reprit ses esprits.
« Oh, Carson, ça va ?
Oui, oui, répondit le médecin sans vraiment voir Rodney. Et vous ?
Bien. »
Carson lui sourit faiblement avant de reprendre
« Si vous voulez bien m'excuser, j'ai des patients qui m'attendent. »
Rodney hocha la tête et laissa le médecin partir, intrigué. Il n'avait pas l'air dans son assiette. Le scientifique n'était pas homme à se préoccuper d'autrui, ou en tout cas à le laisser paraître, mais la mine faussement joyeuse de celui qu'il considérait comme un de ses meilleurs amis le laissait perplexe.
C'est dans cet état d'esprit qu'il entra dans son bureau. Son regard se posa sur son ordinateur qu'il ouvrit et démarra. Durant ce laps de temps ses yeux dévièrent sur le bureau puis sur le petit calendrier mural. Et là il se figea. Son anniversaire !! Entouré en gros en rouge ! Comment avait-il pu oublié son anniversaire ! Surtout cette année ! Ses 40 ans !! Bon sang !! C'est aussi rapide que s'il coursait une tablette au chocolat dans les couloirs de la cité que Rodney bondit hors de son labo pour rejoindre celui de la leader.
Cela faisait 5 bonnes minutes que John observait Elizabeth dans l'embrasure de la porte de son bureau, un café à la main. Le café était brûlant, et pouvait bien attendre encore quelques instants. Mais ce qu'il avait d'encore plus brûlant dans cette pièce était le regard que jetait actuellement le lieutenant-colonel John Sheppard au Docteur Elizabeth Weir. Bien sûr il n'en savait rien. Pour lui, c'était sa façon habituelle de la regarder. Mais à part eux, tout le monde avait remarqué que quelque chose se tramait entre ces deux là. Bien sûr aucune allusion n'avait été fait devant eux, mais les rumeurs circulaient bon train les concernant. Presque tout le monde était heureux pour eux. Seuls quelques réfractaires troublaient cette joie. Joie que seuls les principaux intéressés ne connaissaient pas. Ou du moins pas encore. Mais les évènements qui allaient suivre changeraient les choses pour eux. Seulement ils ne le savaient pas encore.
Alors que John en était à sa sixième minute d'observation, l'objet de son attention releva la tête.
E : Colonel Sheppard.
J : Eh, j'ai rien fait !
Elizabeth fronça les sourcils.
E : Pourquoi vous auriez fait quelque chose ?
John s'approcha de la table.
J : Je sais pas, d'habitude quand vous m'appelez par mon grade c'est que vous vous apprêtez à me sanctionner.
La jeune femme lui sourit.
E : Non, pas pour l'instant. Mais ne vous sous estimez pas, la journée n'est pas finie.
John lui lança un regard faussement vexé.
J : Vous m'attaquez alors que je vous apporte votre café ?
Il lui tendit enfin la tasse que la jeune femme prit, non sans un certain soulagement.
E : Merci John.
Au moment de toucher la tasse, Elizabeth, trop pressée, enserra les doigts du militaire entre les siens et la tasse. Ils tressaillirent.
J : Euh… c'est chaud.
E : Quoi ?
J : La tasse !
E : Oh, pardon !
Elizabeth libéra les doigts de John qui s'empressa de les porter à ses lèvres pour atténuer la sensation de brûlure. La dirigeante suivit le geste du militaire et ne put s'empêcher de rougir. Pourquoi ? Parce que ses mains si habiles ? Parce que ses lèvres si pleines ? Parce que ce regard qu'il posait sur elle en ce moment ? Elle détourna les yeux. John s'approcha et s'assit sur le bureau.
J : Vous travaillez sur quoi ?
E : Sur les rapports de votre dernière mission. J'ai fini celui de Rodney, de Teyla et même de Ronon. Mais… curieusement, pas le vôtre.
John prit un air dégagé
J : Oh, vous êtes sûre ?
E : Oh oui.
J : Il est pas tout en dessous de la pile ?
E : Colonel ?!
J : Non, bon, ok, je l'ai pas encore fait, mais promis vous l'avez demain !
E : Et pourquoi pas toute à l'heure ?
John s'ingéniait à trouver une excuse lorsque Rodney déboula sans prévenir dans le bureau.
J : McKay, bonjour.
M : Non, j'ai pas d'argent et j'ai rien à manger.
J : Pourquoi vous….
M : Pour rien ! Elizabeth, on a un problème.
L'air paniqué du scientifique alerta Elizabeth et John.
E : Les Wraith sont là ?
J : L'EPPZ est à plat ?
M : Non, non, bande de paranos. C'est l'anniversaire de Carson !
Les deux atlantes s'entre regardèrent et un même sentiment les habita. La honte. Comment avaient-ils pu oublié l'anniversaire d'un de leur meilleur ami ?!
M : Ouhou !! Vous êtes là ? On fait quoi ?
Elizabeth sursauta et détacha son regard de John pour le reporter sur Rodney.
E : Laissez-moi réfléchir.
M : Vite alors ! Parce que demain ça sera trop tard !
J : McKay ! Un ton en-dessous !
M : Oui, désolé Elizabeth.
La jeune femme jeta un regard assez sévère… à John avant de regarder Rodney. Le militaire fronça les sourcils d'incompréhension.
E : Ce n'est pas grave Rodney. Je vais y penser et vous aurez ma réponse ce midi.
M : Ok. En attendant, on lui dit rien. Si on fait une fête surprise ce soir, vaut mieux qu'il sache rien, sinon…
Le reste de son monologue se perdit sur la passerelle où il s'était engagé.
J : Il faudrait penser à faire repasser les tests psychologiques à certains.
Le militaire avait tenté de détendre l'atmosphère qu'il sentait tendue sans savoir pourquoi. Mais sa remarque n'eut pas l'effet escompté.
E : Oui, je le crois en effet.
La dirigeante lui lança un regard qui en disait long avant de reporter son attention sur le dossier qu'elle avait ouvert devant elle.
J : Qu'est-ce qu'il se passe Elizabeth ?
La jeune femme poussa un soupir et encra son regard dans celui de John.
E : Je n'ai pas besoin que vous preniez ma défense.
J : Prendre votre défense… ? Vous voulez dire toute à l'heure avec McKay ?
E : Oui !
J : Oh, pardon d'avoir voulu qu'il vous parler correctement !
E : Il était énervé par notre oubli à tous, et c'est bien compréhensible !
J : D'accord, dans ce cas, comme je suis également énervé, vous me pardonnerez cet écart !
Sur ce, John se leva, lui tourna le dos, marqua une pause et partit comme si de rien n'étai, laissant une Elizabeth abasourdie. Quel sans gêne !!
Au bout de quelques pas dans le couloir, John s'arrêta et s'adossa à un mur. Il passa sa main sur son visage et soupira. Il avait juste voulu qu'on la respecte. Parc qu'il l'aimait. C'était une de ses meilleures amies, avec Teyla. Peut-être même… non ! Non, juste une amie. Une amie… comme Teyla. Mais alors pourquoi sentait-il qu'il devait prendre davantage soin d'elle que de l'athosienne ? Peut-être parce qu'il n'avait jamais vu se défendre Elizabeth ? Bon sauf une fois et elle l'avait impressionnée. Mais à ce moment là elle était possédée et depuis n'avait jamais réitérer cet exploit depuis. Il soupira de nouveau. Elle avait raison ! Elle n'avait jamais eu besoin de quiconque pour se défendre. Elle se battait avec des mots et réussissait très bien dans ce domaine ! Et zut ! Il se décolla du mur pour aller dans le hangar à jumpers.
Elizabeth avait tant bien que mal réussi à recouvrer son calme. Elle réfléchissait à présent. Elle avait tout d'abord mis la réaction de John sur le compte de la volonté des militaires de tout contrôler, une réaction macho en somme. Ensuite elle s'était souvenue du regard perdu du militaire quand elle lui avait fait la remarque. Il avait cru bien faire. Enfin, il lui avait tourné le dos et était parti. Ca, elle connaissait bien. C'était la réaction d'un petit garçon vexé. Elle sourit faiblement. Il avait voulu l'aider. Il avait cru bien faire…et elle avait été dure avec lui. Elle soupira. Il fallait qu'elle laisse sa carapace de côté de temps en temps. Chacun avait fait un effort depuis qu'il était là. Même Rodney se laissait approcher. Elle passa ses mains sur son visage et se laissa aller contre le dossier de son siège. Elle resta un moment comme ça avant de se lever. Elle jeta un rapide coup d'œil à sa montre. Elle avait un peu plus d'une demi heure avant le déjeuner. Elle décida d'aller faire un tour sur le balcon pour respirer l'air marin et se remettre les idées en place.
Elizabeth sortit donc à l'air libre quelques instants plus tard et se dirigea vers la rambarde où elle s'accouda avant de fermer les yeux et de se laisser bercer par le bruit des vagues.
Mais son repos fut de courte durée car seulement quelques secondes plus tard, elle entendit un bruit. Un bruit qu'elle connaissait bien. Elle ouvrit les yeux et fixa le ciel. Un jumper rentrait à la base. Elle fronça les sourcils. Elle ne se souvenait pas avoir autoriser le départ d'un vaisseau ?! Elle rentra aussitôt et prit la direction du hangar à jumpers pour connaître l'identité du pilote.
John descendit du vaisseau avec quelque chose à la main. Il souffla. Il espérait se réconcilier avec elle de cette manière. Mais alors qu'il ouvrait la porte du hangar, il se retrouva nez à nez avec l'objet de ses pensées.
TBC
