Salut tout le monde, ça fait longtemps que j'ai plus rien écrit ! J'étais en panne d'inspiration, et la vraie vie prenait trop de place... Enfin bref, comme vous le savez, the hiatus is on: Supernatural ne reviendra pas avant le 16 avril donc TOUS AUX FICS.
Voilà le premier chapitre d'une fic qui m'a été inspirée par cette magnifique chanson: Starset - My Demons, découverte dans cette superbe fanvid: watch?v=Cv6YMDdXAj8
Il fallait que j'écrive Cain!Dean. Jensen fait un super boulot, comme d'habitude, pour donner vie à cette machine à tuer. En plus, niveau Destiel on a pas été gâtés dans les derniers épisodes, d'où cette fic... Ne vous attendez pas à des scènes de sexe cependant, il n'y en aura pas (snif).
Cette fic se passe directement après l'épisode 9x17, donc spoilers potentiels ! J'essaie un style d'écriture différent, au présent, alors dites-moi ce que vous en avez pensé ;-)
Sur ce, bonne lecture !
Cette nuit encore, Dean ne soupire pas d'aise quand il s'assoit sur son matelas à mémoire de forme. Ses lèvres sont trop scellées, ses muscles trop tendus. Il lève les yeux et fixe le plafond rose pâle de sa chambre un instant, comme si un signe devait s'y inscrire d'un instant à l'autre pour lui indiquer que faire. A cette pensée, un rictus méprisant déforme sa bouche, puis il sort une bouteille de whisky de son guéridon et en vide le quart d'une traite.
Le bunker est plongé dans un silence étouffant. C'est pendant la nuit que l'on réalise qu'il est enseveli sous terre et qu'aucun bruit extérieur ne le pénètre. Dean sait que Sam dort à l'autre bout du couloir, mais ces quelques mètres lui semblent un bien trop long parcours, qui l'aurait de toute façon mené à rien.
Il ne peut pas en parler à Sam. Alors il serre les poings et se jette à l'eau:
- Hé, Cass ?
Il se tait, surpris par le son de sa voix; elle est plus rauque que d'habitude, plus sèche et paradoxalement plus faible. Il se demande si Castiel s'en apercevra, hésite à tout arrêter et à envoyer foutre sa conscience, mais il est poussé par son cœur qui lui ordonne, par pur instinct de survie, de le soulager d'un secret qu'il ne peut retenir plus longtemps:
- Cass, euh... J'ai besoin de toi. Tout de suite.
Il ajoute un ton en dessous, histoire de ne pas sonner trop autoritaire:
- S'il-te-plait.
Dean rouvre des yeux qu'il n'a même pas eu conscience de fermer. La pièce est vide. Il se lève d'un bond et fait quelques pas en tournant sur lui-même, les bras en l'air:
- Putain Cass, où es-tu, pour une fois que j-
Son emportement est coupé court par Castiel, qui apparait à quelques centimètres de lui, si bien que Dean faillit le percuter; il déglutit et reprend une posture convenable.
- Je suis là, Dean. Qu'y a-t-il ?
Il ouvre la bouche pour répondre mais aucun son n'en sort. Il ne sait pas comment le lui dire. Si seulement il pouvait arracher son cœur de sa poitrine et le montrer à Castiel, lui dire voilà ce qui ne va pas, regarde, il est noir, comme mon âme !
Ses pensées ont dû transparaitre sur son visage, car l'ange a penché la tête sur le côté pour l'étudier. Il occupe toujours son espace personnel, alors Dean s'en sert comme prétexte pour s'éloigner de lui et lui tourner le dos.
- Dean... Tu as quelque chose de... différent.
- J'ai fait une connerie... Encore.
- Quelle "connerie", Dean ?
L'ange l'a contourné pour lui faire face à nouveau. Il sent son inquiétude grandir, et cela ne l'encourage guère à développer. Et s'il le frappait ? Pire: et s'il l'abandonnait ? Cette dernière pensée donne le vertige à ses boyaux mais il n'a pas le temps de s'attarder sur sa signification.
- Dean ?
- Tu sais que la seule arme qui peut détruire Abaddon, c'est la Première Lame ?
- Oui.
- Et que la seule personne qui peut la manier, c'est Caïn, qui porte la Marque que lui a donné Dieu comme punition ?
- Oui...
Dean prend une profonde inspiration et retrousse la manche droite de sa chemise à carreaux. Les yeux bleus de l'ange suivent le mouvement avant de se figer sur la peau boursouflée qui forme une sorte de "F" couché. Une myriade d'émotions défilent dans son regard mais celle qui persiste est loin de rassurer Dean.
- Caïn t'a transféré sa Marque ?! C'est toi qui le lui a demandé ou il t'a-
- Il ne m'a rien fait du tout. Je l'ai acceptée. Et oui, il m'a dit qu'un grand fardeau était compris dans le package...
- Espèce d'idiot, comment as-tu pu...!
Il se jette sur le chasseur et le plaque contre la seule paroi de la chambre qui n'est pas couverte d'armes. Ses lèvres roses tremblent, découvrant ses dents serrées; il l'écrase de tout son poids contre la paroi, les mains crispées sur son col, et Dean attend le coup de poing qu'il sent venir.
Cependant, Castiel n'en fait rien. Ses épaules redescendent et toute son agressivité semble couler le long de son trenchcoat beige.
- Pourquoi faut-il toujours que tu te sacrifies...
Il y a un léger trémolo dans sa voix; de colère ou de tristesse, Dean ne saurait le dire. L'ange le lâche et fait deux pas en arrière.
- Comment as-tu trouvé Caïn ?
- Avec l'aide de Crowley.
- Crowley ?! Dean-
- Je sais, j'ai juste besoin de lui pour trouver Abbadon, puis je le bute !
- ... Très bien, dans ce cas où est la Première Lame ?
Il sait qu'il a visé juste.
- Il... Il la garde. "Par précaution". Il a compris qu'il était sur ma liste...
A nouveau, l'ange se rapproche de Dean et plonge son regard dans le sien; ce dernier retient un mouvement de recul. Les yeux de Castiel ont-ils toujours été aussi grands ou est-ce seulement la lumière tamisée de sa lampe de chevet qui lui donne cette impression ?
- Tu l'as déjà utilisée, n'est-ce pas ?
Un silence éloquent répond à sa question.
- Je vois, c'est donc cela que j'ai ressenti, en plus de la Marque. Une fois le premier meurtre accompli avec la Lame, un lien se forme en elle et son porteur. Elle devient comme un objet ensorcelé qui reviendra toujours à son propriétaire, d'une façon ou d'une autre.
Dean accuse le coup du mieux qu'il peut.
- Je savais au fond de moi que je m'étais condamné en tuant ce fou avec...
Il repense à toutes les sensations qui l'avait submergé quand Magnus l'avait placée dans sa main contre son gré; le manche épousait parfaitement sa paume et immédiatement, son avant-bras avait commencé à brûler et à picoter en même temps, comme si des dizaines de méduses s'étaient enroulées tout autour; la douleur était intolérable et lentement, elle se répandait dans tout son corps avant de se diluer dans chaque muscle, dans chaque nerf, dans chaque os jusqu'à n'être plus qu'une intense sensation de vie.
Voilà ce que lui donnait la Première Lame.
L'impression d'être vivant.
- Dean ? Est-ce que ça va ?
Castiel l'observe en fronçant les sourcils; Dean s'était complètement déconnecté de la réalité. Il y revient à contrecœur, refusant de lâcher ces souvenirs qu'il ne devrait pas chérir. Soudain, il sent un liquide chaud s'écouler dans ses mains et s'aperçoit qu'à force de serrer les poings, ses ongles ont percé sa peau.
Il vient de se blesser sans même s'en rendre compte.
- Non Cass, honnêtement, ça ne va pas...
Dean lève des yeux brillants de larmes vers l'ange et sa voix n'est plus qu'un murmure:
- J'ai tellement peur.