-Miss Lupin... dites moi, qu'est-ce que j'obtiens si je mélange de la mandragore et du vinaigre de myrte?

Gros problème, je n'en ai aucune idée et pour cause: cela fait partie comme d'habitude, du programme des années supérieures.

Je hais ce prof, il ne fait vraiment que m'humilier pour le plaisir!

-Je n'en aie strictement aucune idée monsieur.

Severus Rogue me gratifie d'un regard condescendant que j'ignore, j'ai l'habitude car je suis son souffre douleur, puis il rajoute:

-On obtient miss Lupin, un poison tellement puissant qu'il est capable de liquéfier le cerveau d'un être humain en quelque minutes

-Et vous rêvez de me le faire avaler pour pouvoir vérifier votre thèse selon laquelle je n'ai pas de cerveau, je sais, cela fait six ans que vous essayez de me le faire comprendre.

Et j'y fait un grand sourire, du genre « je t'emmerde toi et ta stupide matière ».

Je m'appelle Greet Lupin, j'ai seize ans et je suis en sixième année à Poudlard. Mon père s'appelle Numa Lupin et ma mère Mirèio Bousiges, elle est française.

Je vivais à Arles, ma ville natale, jusqu'à ce que j'entre à Poudlard il y a cinq ans pour y faire mes études. Je suis une sang mêlée car ma mère est moldue, et j'ai un oncle qui est loup garous, il s'appelle Remus.

Et c'est à cause de lui que Rogue me déteste, parce qu'on est de la même famille, alors il me persécute tout le temps en cours. Mais cette année, j'ai décidé de ne pas me laisser faire!

En fait c'est la première fois que je lui réponds, avant j'avais trop peur, mais c'est fou ce que ça fait du bien!

-Et depuis six ans, cela vous fera votre cinquantième retenue Miss Lupin, précisément la cinquantième.

Ah bon, j'avais jamais songé à compter, en première année je pleurais tout le temps, en seconde j'ai essayé sans succès de me plaindre à Flitwick (je suis à Serdaigle), en troisième j'ai lancé une bombabouse dans le bureau du prof, en quatrième j'ai boycotté ses cours (enfin j'ai essayé) et en cinquième année j'ai joué les dures et fait comme si cela ne me faisait rien. Sauf que ça me fait toujours quelque chose, les autres rient de moi et les Serpentards se croient tout permis avec moi.

Alors cette année, j'ai décidé que cela ne pouvais plus durer, aussi je regarde le prof dans les yeux et je l'affronte. Mon canard, aujourd'hui je te déclare officiellement la guerre! Et tu vas en baver.

Il retourne à son cours, heureusement qu'aujourd'hui on fait théorie. Je ramasse discrètement mes livres, mes parchemins et mes plumes, je prends mon sac et je me lève, baguette à la main au cas ou...

-Je peux savoir ce que vous faites miss Lupin? Me demande le prof en se retournant.

-Ben, je m'en vais.

-Et pourquoi je vous prie? Il ne me semble pas vous en avoir donné la permission.

Entre temps je me suis déplacée vers la porte:

-Je n'ai pas besoin de votre permission monsieur!

Et là je sort et claque la porte avant de m'enfuir en courant:

-Collaporta!

Il faut faire vite ou je vais me faire attraper, cette année j'ai décidé de ne pas me laisser faire, encore faut-il y arriver.

Mais j'ai aussi un sérieux problème, je n'ai pas de plan, pas d'alliés, pas de refuge. À tous les coups Rogue va enlever plein de points à Serdaigle, encore plus que d'habitude, et ils vont tous me tomber dessus. Que dois-je faire?

À force de courir, je suis arrivée à un couloir désert tout en haut du château, et sur le mur je remarque quelque chose: un dessin pâle et fin qui se voit à peine, on dirait une porte. Je m'approche:

-Sésame, ouvre toi!

C'est con, ça marche pas. Je me balance bêtement devant ce foutu dessin: hou hou! J'ai besoin d'un refuge où on ne puisse pas m'attraper là!

D'autant que j'entends des pas se rapprocher, j'essaie d'aller d'un côté, de l'autre, je crois que je suis cernée!

Et soudain, la porte se matérialise, je ne réfléchis pas et me précipite pour l'ouvrir avant de la refermer derrière moi.

La salle dans laquelle je suis arrivée est vide à l'exception d'un fauteuil, je m'y écroule, dehors les voix s'éloignent, on ne m'a pas trouvée.

L'idée qu'ils auraient pu tout de même ouvrir la porte pour vérifier me traverse l'esprit. Je me demande bien pourquoi ils ne l'ont pas fait, en tout cas je n'ai pas envie de retourner à la tour.

Pourtant il va bien falloir que j'y retourne, je ne peux pas rester là à victam aeternam!

Sauf que je vais me faire démolir, par ma maison et par tous les profs, alors il faut que je réfléchisse à ce que je vais dire pour me défendre.

Une heure après, ma décision est prise.