Fairy Tale: Un véritable conte de fées


Épisode 1: Le réveil d'une princesse


Lucy n'avait pas envie d'ouvrir les yeux. Pas encore.

Frileusement, elle s'enterra davantage dans les draps moelleux de son lit frais et doux. Elle fit mouvoir paresseusement ses petits pieds nus, sentant la caresse chatouilleuse du matelas sur sa peau.

-Ma princesse, répéta cette voix qui l'avait tirée de son sommeil. Vos parents vous réclament pour le petit déjeuner. Vous avez des invités de marque ce matin. Votre présence est indispensable à table.

-Mmmm, marmonna Lucy.

Les rideaux mauves de son dortoir furent tirés et la lumière envahit brusquement la chambre. De magnifiques poupées de porcelaine s'alignaient le long des étagères, des peluches habillées en filaments d'or se succédaient dans les quatre coins de la chambre spacieuse, et le lustre de cristal du toit réfléchissait la lumière du soleil levant avec élégance, créant un miroitement multicolore des tonalités d'un arc en ciel.

Éblouie par tant de luminosité, la petite princesse se releva sur son lit, les yeux bouffis. Elle bâilla profondément, à s'en décrocher la mâchoire, puis elle se frotta les yeux de ses poings fermés.

Elle posa ensuite un regard hébété sur sa femme de chambre. Nana était vêtue de son habituelle tenue simple mais d'une beauté sobre. Une longue robe bleue aux dentelles blanches au niveau des bras et des jambes, boutonnée jusqu'en bas d'un joli décolleté sombre.

-Nana..., dit-elle d'une petite voix endormie. J'ai encore fait le même rêve. Encore une fois.

Nana entreprit de la faire descendre du lit avec douceur. L'aidant à ôter sa chemise de nuit blanche, elle lui fit faire une rapide toilette dans le bain d'eau tiède qu'elle lui avait préparé. Puis, l'enroulant dans une longue veste de soie, elle se mit à brosser sa chevelure dorée qui gouttait encore de l'eau du bain.

-Je me demande ce que ça veut dire.

Plus réveillée, la petite princesse regardait son reflet dans le miroir décoré avec des pierreries brillantes de sa salle de bain.

Elle retrouva ses yeux couleur noisette, son nez fin, ses lèvres pulpeuses et sa longue tignasse blonde de fillette de onze ans. Se mordillant la lèvre, elle s'abandonna aux soins de Nana tout en repassant en boucle son rêve dans sa tête.

Ce garçon...Elle n'arrivait toujours pas à distinguer son visage. Pourtant elle avait fait ce rêve une dizaine de fois. Mais malgré ses efforts de visualiser enfin son visage, il s'évanouissait toujours avant qu'elle n'ait pu l'entrevoir.

C'était toujours la même scène. Elle marchait dans les bois sans aucun but précis. Un bois sombre qui paraissait enchanté. Les feuilles mortes s'entassaient sur le sol terreux et craquaient sous ses pieds au moindre de ses mouvements. Le ciel disparaissait au dessus de sa tête, caché par les branches hautes des arbres anciens qui l'entouraient. Lucy entendait alors un bruit sourd derrière elle, et effrayée, elle se mettait à courir de toutes ses jambes, voulant mettre une distance entre elle et la source mystérieuse de ce phénomène. Ses pieds la menaient toujours au même endroit, au même lac brumeux. Et sans savoir pourquoi, Lucy sentait toujours cette même émotion retournante au creux de son ventre. Cette même anxiété. Elle se rapprochait inévitablement du bord du lac, s'inclinant pour retrouver son reflet sur la surface immobile de l'eau.

Mais alors un nouveau bruit venait troubler le silence et, se retournant brusquement, Lucy se retrouvait face à face avec ce garçon aux cheveux noirs. Se fixant en silence, elle mettait alors quelques instants pour recouvrer sa voix, trop émue par son apparition.

-Qui es-tu? Chuchotait-elle alors.

Le garçon, restant silencieux, lui rendait alors simplement un demi sourire moqueur. Et Lucy avait beau se débattre pour pouvoir regarder son visage, le rêve s'achevait toujours à cet instant, la laissant dans le comble de l'étonnement et de l'impuissance. C'était tellement frustrant de ne pas pouvoir connaître ses traits!

Ce garçon devenait néanmoins de plus en plus familier, de moins en moins inconnu. Car même si ce n'était qu'un rêve elle l'avait fait tellement souvent qu'elle avait l'impression qu'il s'agissait d'un souvenir, d'une bribe de souvenir attrapé par son inconscient.

-Tu as une idée toi, Nana?

La jeune femme au visage bienveillant en forme de coeur eut un sourire intriguant. Elle attachait les cheveux de la fillette sur sa tête en une élégante queue de cheval retenue par des broches d'or blanc.

-Vous rêvez peut être de votre prince charmant, ma princesse, proposa t-elle. Il n'y a rien d'étonnant à cela pour une jeune fille de votre âge.

Lucy fit la moue, sceptique.

-Je ne crois pas au prince charmant, nia t-elle en fronçant le nez. Natsu dit que c'est des gamineries. Que les vrais hommes n'ont pas peur de tâcher leurs armures ni d'exhiber leurs blessures de guerre. Qu'ils n'ont pas besoin de porter des couronnes lumineuses parce que eux savent briller de leur propre lumière en faisant danser le fil de leurs épées.

Elle ajouta le geste à la parole, faisant virevolter son bras qui tenait une terrible épée de guerrier imaginaire. Nana lui attrapa ce même bras, le relevant sur sa tête pour lui faire enfiler ses sous vêtements en faisant attention à ne pas la décoiffer. Elle alla chercher ensuite une robe couleur crème aux turbans rosés.

Lucy aimait beaucoup cette robe. Elle la trouvait belle, légère et pas excessivement sophistiquée comme la plupart de ses habits de princesse. Même Natsu lui en avait fait la remarque alors que les vêtements étaient le moindre des soucis du jeune garçon...Il préférait de loin un bon duel d'épées de bois dans la cour ou une course à cheval dans les rues de Magnolia.

Après lui avoir fait rincer soigneusement la bouche, Nana aspergea Lucy de son meilleur parfum, "goutte de pluie", tandis que la petite enfilait ses pieds dans ses chaussures beiges aux petites plateformes. Pour finir, elle déposa un anneau doré aux reliefs exquis sur le sommet de sa tête, signe de sa principauté.

Enfin prête, Lucy se regarda une dernière fois dans la glace. Comme d'habitude des petites mèches rebelles s'échappaient de sa queue de cheval au niveau des oreilles mais à part ça, tout était en ordre. Elle était prête pour faire face à la Cour.

-Dépêchez vous, ma princesse, la pressa Nana en tenant la porte ouverte. Nous sommes déjà en retard.

Lançant un dernier soupir de lassitude Lucy s'engagea dans le couloir à la suite de sa femme de chambre.

Le trajet jusqu'à la Grande Salle lui parut interminable. Enchaînant couloirs, escaliers et corridors, Lucy dut incliner la tête un nombre incalculable de fois pour répondre aux salutations et aux compliments des résidents du château qu'elles croisaient en chemin. Lucy tenait dans sa main un coin de sa robe, tâchant de la préserver de la poussière du parterre de marbre.

Enfin, Nana poussa les portes de leur destination devant elles et lui fit signe d'entrer.

Lucy pénétra la salle en sentant une centaine de regards curieux rivés sur elle. Sans montrer le moindre signe de perturbation, elle s'avança le long de la longue table de bois de chêne qu'occupaient tous les convives et elle prit place sur son siège habitue à gauche de son père. Néanmoins, avant qu'elle n'ait eu à tirer la chaise, un valet se présenta prestement et le fit à sa place. Lucy le remercia d'un sourire qui fit s'empourprer le jeune homme. A en croire les petits boutons d'acnés qui lui recouvraient les joues, il ne devait pas être beaucoup plus vieux qu'elle et dès qu'il eut repris sa place derrière les sièges royaux auprès de ses compagnons, il parut tout enorgueilli d'avoir pu recevoir un sourire de la princesse.

-Ma chérie, ton père et moi on commençait à croire que tu n'arriverais jamais!

Sa mère, assise à droite du roi, s'inclina par dessus le siège de son mari pour observer sa fille unique avec une tendresse indulgente. Lucy avait clairement hérité de ses traits délicats. En effet de nombreuses ballades vantaient dans les quatre coins de Magnolia la beauté éblouissante de la reine Layla. Ses grands yeux chaleureux, ses sourires francs, sa taille très fine et ses cheveux d'or s'attiraient l'admiration et l'envie de tout le royaume.

Lucy était elle même très fière de la beauté de sa mère. Mais pas seulement. Layla était aussi une mère aimante, compréhensive et généreuse, ainsi qu'une reine responsable, volontaire et bienveillante. Son mariage avec le roi de Magnolia avait d'abord suscité beaucoup de critiques des villageois et de la Cour. Native d'une région étrangère, le roi, alors jeune prince, l'avait rencontré lors de son séjour dans son village pendant le tournoi de la Fleur. Organisée tous les deux ans pour garder de bonnes relations avec les pays voisins, cette année là le tournoi s'était fait en honneur de la jeune fille du lord de la contrée, Layla Kendra. Le prince avait alors remporté la victoire avec peine pour s'attirer les faveurs de la jeune femme et à la remise des prix et des honneurs, sans avoir d'abord consulté les siens, il lui avait alors déclaré sa flamme devant un public ahuri, et avait demandé sa main en mariage à son père.

Ravi de cette situation, Lord Kendra n'avait pas été long à donner son accord pour cette union. Après tout, de cette manière sa fille deviendrait un jour reine et cela accroitrait terriblement l'influence de sa famille. Layla, jeune et éblouie par les exploits de son héros, avait accepté avec émotion à son tour.

Mais même si cet événement imprévu avait scandalisé le pays tout entier, finalement Layla s'était avéré être une fille douce et intelligente veillant de son mieux à satisfaire les besoins de sa nouvelle nation. Quittant le nid maternel, elle s'était abandonné à son nouveau peuple en corps et âme et avait donné naissance à Lucy, l'héritière légitime de la couronne. Et le peuple était rapidement tombé sous le charme de cette belle étrangère, la couvrant de fleurs et de bénédictions.

-Excuse moi mère, mais c'est que...j'étais très fatiguée, se justifia Lucy.

-Raison de plus pour prendre des forces! S'exclama son père.

A ces mots, plusieurs domestiques se précipitèrent sur la princesse, recouvrant la table devant elle de petits pains chauds tartinés de miel, de beurre et de confitures; de chocolatines croustillantes; de tartes aux pommes odorantes; de fruits rouges; de pommes vertes; de laits chauds; de jus de fruits et de grappes de raisins.

Dépassée par tant de choix, Lucy cligna plusieurs fois des yeux. Au château, ils mangeaient toujours délicieusement, mais ce jour là spécialement Lucy avait l'impression que les cuisines avaient fait un effort supplémentaire. L'embarras du choix était excessif même pour les fameuses cuisines royales.

-Père, puis-je demander quels sont nos nouveaux invités aujourd'hui? Demanda t-elle en attrapant une grappe de raisins.

Son père eut un sourire tendu. Ce matin là il avait tiré ses cheveux bruns en arrière et une lueur inquiète brillait au fond de ses yeux sombres. Il portait une élégante tunique rouge sombre et sa couronne droite apportait la touche royale à son port.

Lucy avait toujours trouvé les traits de son père sévères. Mais cela faisait partie de son rôle au sein de la Cour. Il devait se montrer ferme et sérieux pour assumer autant de responsabilité tout en restant proche du peuple qui le suivait. C'est pour cela que le roi Jon Heartfilia invitait souvent les grands lords à sa table à la capitale de Magnolia en s'intéressant à leurs problèmes respectifs et en épaulant leurs volontés individuelles. Il devait se montrer impartial et juste tout en étant volontaire et indulgent.

Heureusement, le Conseil du Roi était là pour alléger la charge du roi, gérant les affaires mineures de la ville et des différentes régions. Le roi en personne n'intervenait que très rarement et particulièrement lorsqu'il s'agissait d'un conflit venant de l'extérieur du pays.

Notamment Magnolia avait eu récemment quelques différents avec un pays voisins, Rivars, qui avait faillit atteindre un grade supérieur. Connie, la maîtresse d'Histoire de Lucy, lui avait expliqué que cette rivalité n'avait rien de nouveau. Que les conflits entre Magnolia et Rivars s'étaient allongés sur plusieurs générations depuis que la guerre avait délimitée leurs territoires il y avait de cela des décennies. Cela compliquait grandement le commerce et les relations économiques entre les deux pays qui au final étaient les deux plus grandes nations des environs.

-Ce matin nos invités sont ni plus ni moins que le roi Erys Fullbuster et une partie de sa Cour et de sa chevalerie, ma chérie, répondit son père. Ils ont enfin accédé à nous rendre une visite de courtoisie pour essayer de discuter tranquillement des rivalités ancestrales qui ont opposé nos maisons et si possible pour y mettre un terme.

-Oh!

Lucy écarquilla les yeux, suivant le regard de son père. Un homme aux cheveux noirs en "v" et à la barbe noire soigneusement découpée, lui rendit un regard ironique. Maigre et musclé, le roi Erys paressait un homme énergique à l'esprit malin. Il portait une couronne aux éclats diamantins rouges et un manteau de soie blanche qui retombait élégamment de ses épaules. Assis à la place de l'invité d'honneur, il était encadré par ses gens.

-Si possible, persiffla t-il d'un ton amusé en reprenant les termes de son père. Je suis enchanté de faire la connaissance de la jeune héritière de Magnolia. On peut honnêtement dire que vous avez hérité de la grâce de votre mère, princesse Lucy.

-Vous êtes trop bon, répondit poliment Lucy.

-J'ai moi même un fils, continua l'autre en attrapant une coupe d'argent du bout de ses doigts. Vous avez à peu près le même âge vous et lui. Je suis sûr que Grey serait ravi de faire un jour votre connaissance.

-J'en serais moi même très honorée.

Lucy récitait docilement ses formules de politesse, très mal à l'aise. Elle sentait la tension des muscles de son père auprès d'elle. Elle pouvait presque l'entendre grincer des dents. Mais c'était compréhensible. Cet homme Erys n'était en effet ni plus ni moins que le dirigeant de Rivars et donc la source des troubles qui enrageaient dernièrement l'humeur de son père.

Tout en grignotant, Lucy observa attentivement les manières de leurs invités. Elle nota que eux, bien au contraire de ses parents et même des membres du Conseil de son père -assis non loin de là- ne montraient aucun signe de malaise. Bien au contraire, ils riaient, blaguaient avec une grande convivialité. Peut être bien qu'ils étaient finalement disposés à signer l'arrêt de paix. Lucy l'espérait tout du moins.

Patientant jusqu'à la fin du petit déjeuner, Lucy attendit à ce que le dernier de leur convive se soit levé de table pour s'évader à son tour. Elle détestait toutes ces cérémonies et attendait avec impatience le moment où leurs invités repartiraient chez eux, pour que la vie reprenne son cours normal dans le château. Elle n'était alors pas obligée de descendre prendre son petit déjeuner dans la Grande Salle et pouvait s'adonner à des activités bien plus intéressantes!

-Lucy? Où est-ce que tu vas comme ça?

L'air coupable, Lucy se retourna vers sa mère et se mordilla la lèvre inférieure en silence. Sa mère n'eut pas besoin d'écouter sa réponse. Elle connaissait parfaitement les habitudes de sa fille.

-Humpf, soupira t-elle. Très bien! Mais soit prudente! Dit à Natsu de ne pas y aller trop fort. Ton père et moi allons partir à la chasse avec le roi Erys et sa Cour. Nous allons pique-niquer sous des tentes près du fleuve puisqu'il fait si beau. J'ai dit à Nana de s'occuper de ton déjeuner.

-Oui, mère!

-Allez, vas y fonce! Tu en meurs d'envie!

Lucy eut un large sourire pour sa mère, puis la voyant quitter la salle en compagnie du roi, de sa Garde Royale et de sa suite, la princesse releva ses jupons et marcha à toute allure le long des couloirs.

Ce Natsu! Il ne s'était même pas montré à table! Alors qu'elle devait subir des séances de torture pareilles à longueur de journées, lui, était toujours libre de faire ce que bon lui semblait! C'était injuste!

Saluant quelques nobles gens et serviteurs dans les couloirs, et refusant plusieurs invitations à se balader en cheval ou à des séances de tricot entre dames, elle atteint enfin sa destination, le souffle court.

-Natsu! Fit-elle en poussant la porte devant elle.

Elle se retrouva dans le jardin en terrasse qu'avait fait ajouter sa mère lors de son arrivée au château. C'était un coin magnifique baigné par les rayons du soleil où la jeune reine avait appris à décompresser et à méditer sur sa nouvelle condition parmi les pots de plantes, les vases de fleurs et les chants d'oiseaux. Mais à présent Lucy et Natsu lui donnait une tout autre utilisation. Vu que cet endroit était réservé à l'usage exclusif de la reine personne ne s'y rendait jamais et aucun curieux ne pouvait alors les surprendre.

Lucy traversa les serres en retenant les bas de sa robe, cherchant parmi les verdures la silhouette de son ami.

-Natsu?

-JE T'AI EU!

-AAAARRRRGGGHHHH!

Une ombre s'était jetée sur la jeune fille et la plaquait au sol. Lucy sentit un matériel dur et froid sur son cou. Immobilisée, elle leva ses yeux sur le visage victorieux de Natsu.

-Tu es morte! Guerrière de pacotille!

-Ça vaut pas! C'était un coup bas!

-Et alors? Le facteur surprise! Tu connais? C'est la base! Dans la guerre tous les coups bas sont permis!

Éclatant d'un rire exultant face à la mine outragée de la jeune fille, Natsu ôta son épée de bois de sa gorge. Se massant le cou, Lucy se remit debout en secouant ses habits. Elle n'aimait pas la façon orgueilleuse qu'avait Natsu de se vanter de ses victoires répétées. Elle avait beau jouer avec lui à l'épée depuis longtemps, elle avait néanmoins beaucoup moins d'expérience que lui. Il gardait l'avantage!

Mais c'était naturelle étant donnée la situation. Petit orphelin, Natsu avait été adopté par Alexandre Dragneel, le capitaine de la Garde Royale. Et en tant que tel, il suivait un entraînement stricte tous les jours afin de perfectionner son maniement de l'épée. Il montait aussi régulièrement à cheval avec son père adoptif, devenant plus adroit chaque jour.

Toutes les jeunes filles de l'âge de Lucy partageaient une même opinion de Natsu. D'avis commun, il était courageux et vaillant, beau et téméraire, mais il était aussi brutal, railleur et même arrogant quand il le voulait. Mais surtout, il ne s'intéressait pas le moins du monde aux filles. Sa vie tournait autour des combats d'épées et des courses de chevaux. C'était une grande perte à leurs yeux du candidat au parfait prince charmant.

Lucy ne le voyait pas de cet œil là, elle. Elle trouvait assurément beaux ses cheveux roses en épis et ses larges sourires moqueurs, mais Natsu restait avant tout son meilleur ami. Il avait un an de plus qu'elle et ils ne se quittaient que lorsqu'ils n'avaient pas d'autre alternative. Lorsque Lucy devait suivre ses cours particuliers de chant, d'Histoire ou de Géographie, destinés à renforcer sa culture en vue de son poste à occuper plus tard, ou lorsqu'elle devait satisfaire les événements publics organisés dans la Cour -ce qui était déjà très prenant-; ou lorsque Natsu assistait à ses cours de tir à l'arc ou à ses leçons d'épées. Mais malgré les embuches, ils trouvaient toujours un petit moment pour se retrouver dans la journée, là haut dans leur pavillon secret.

Malheureusement, dernièrement, avec tous les invités qui s'étaient ensuivi dans la capitale ils ne s'étaient vu que très rarement et c'est pourquoi Lucy avait été si impatiente de le rejoindre ce matin là.

-Ah oui? Sourit-elle à son tour. Alors que penses tu de ça?

Elle se jeta sur son épée de bois accrochée au mur par une corde et se lança sur son camarade en faisant jouer les muscles de son bras. Natsu para la feinte avec une facilité insultante.

-C'est tout ce que tu sais faire? Pouffa t-il. Ce n'est plus ce que c'était! A croire que tu t'es rouillé à force de te pomponner comme une poupée!

Énervée, Lucy s'arracha la couronne de sa tête et la déposa sur un drap vert au sol. Elle se déchaussa ensuite, imitant le jeune garçon qui courrait, les plantes de ses pieds nus embrassant le sol réchauffé par les rayons du soleil.

-Ben cette poupée rouillée va te mettre la raclée de ta vie! L'avertit-elle en le coursant. Prépare toi!

-En garde!

Ils enchaînèrent alors une série d'attaques et d'esquives fluides, les toiles de sa robe de princesse s'envolant tout autour de la figure joyeuse de Lucy. Ils jouèrent ainsi durant des heures, transpirant et riant de tous leurs poumons.


J'ai commencé cette nouvelle histoire! Ça faisait un moment que cette idée me rôdait dans la tête, il était plus que temps de la transcrire par écris! ^^ Qu'est ce que vous en pensez? Vous voulez voir la suite? ;)