Bon, une nouvelle fic avec (de mon humble point de vue) l'un des couple le plus emmerdant (sur FF7 en tout cas) jamais vu: CloudxGénésis. Je préfère mettre rating T, on ne sait jamais. C'est un UA à tendance schoolfic (seulement pour le premier chapitre, j'ignore si le terme hopitalfic existe)

Les personnages sont quelques peu OOC, mais c'est pour le bien de la fic'

Je préfère prévenir: c'est pas joyeux du tout. Sérieusement, je suis pas très fière de l'avoir écrite, mais j'avais pas le choix. Il ne me reste donc plus qu'à vous dire que FF7 ne m'appartient pas et à souhaiter un joyeux anniversaire à Asuka Tanku qui m'a demandé un fic CloudxGégé à ses risques et périls (le premier qui dit qu'une fic comme celle la n'est pas digne d'être un cadeau d'anniversaire à tout mon soutien).

Et également merci à Chneufleur & Zouzoupette qui ont du supporter la correction de ce chapitre (courage les filles, y'en a encore derrière)

Et avant que j'oublie, j'ai involontairement (et c'est vrai en plus) glissé des phrases qui résume assez bien le deuxième chapitre, si vous avez le courage de les cherchez, ça ressemble un peu à un "où est Charlie". Les phrases qui sont clairement ou implicitement yaoiste ne font pas partie du lot.


Cloud Nine

Le stylo quitta brusquement la main du professeur et atteint durement le front d'un élève assit dans le fond de la classe, sans que celui n'ai eu le temps d'esquiver le projectile dont-il était la cible.

« Fair, si tu parles encore une fois sans y être autorisé, je te vire de mon cours pour le reste de l'année! Bonne chance pour ton bac après ça.

- Mais madame, je demandais de l'aide à Cloud.

- À ce que je sache, ton camarade ne tient pas la place de professeur ici. La prochaine fois que tu te sentiras l'envie de suivre le cours, ce qui ne devrait pas être particulièrement immédiat, c'est à moi que tu t'adresseras, pas à ton voisin, que tu sembles, d'ailleurs, plus déranger qu'autre chose. »

Levant les yeux au ciel, Zack se tassa tout de même un peu plus au fond de sa chaise. Il attendit patiemment que l'enseignante se retourne vers le tableau afin d'y écrire une formule, pour commencer à se balancer. Inclinant lentement son dossier jusqu'à ce qu'il touche le mur, il fit errer un instant son regard au plafond, avant de finalement le poser sur son voisin de droite.

Penché sur son cahier, Cloud recopiait lentement la formule écrite au tableau, tout en écoutant avec assiduité le professeur expliquer comment et quand l'utiliser. Il levait régulièrement la tête, ce qui donnait un léger mouvement à ses épis blonds. Puis il se replongeait sur ses feuilles et continuait à écrire son cours. Les quelques mèches qui descendaient sur sa nuque était une invitation à lui caresser les cheveux, voir plus. Pour Zack en tout cas.

Ce dernier était d'ailleurs en pleine médiation. Il se questionnait sur la date de sa transformation en un pervers fini. Il n'avait jamais eu de pensées perverses en observant la nuque d'une fille, alors pourquoi imaginait-il Cloud, les joues rouge et en train de gémir, juste en regardant l'arrière de son cou ? Pas très pratique de tenir une relation amicale avec quelqu'un quand on fantasme sur lui. M'enfin, il ne s'inquiétait pas trop. Il avait déjà tenu bon pendant deux trimestres, alors ce n'était pas trois pauvres petits mois qui allaient effrayer le grand Zack Fair. Après tout, ça ne représentait qu'environ quatre vingt-dix jours, pas de quoi en faire un plat... Oh my god, mais qu'est ce qu'il était sexy quand il se concentrait sur son cahier.

Toujours perdu dans ses pensées lubriques, Zack ne réalisa pas immédiatement que quelqu'un l'appelait. Ce ne fut que lorsqu'il reçu un léger coup de coude de la part de Cloud qu'il émergea totalement. Il se rendit alors compte du regard assassin que lui lançait le professeur. Préférant ne pas remettre sur le tapis son « insolence chronique » pour la troisième fois du cours, il remit sa chaise de manière normale et se pencha sur son cahier, subitement intéressé par son cours de mathématiques. Il répondit un vague « désolé madame » lorsqu'il fut menacé des éternelles sentences du corps éducatif, à savoir heures de colle, renvoi (temporaire ou non), venir faire le nettoyage avec l'équipe d'entretien le mercredi après-midi...

De toute manière, il l'aurait son bac, il aurait juste à demander ses notes à son voisin et il réussirait à décrocher une mention très bien. Il avait toujours fait comme ça pour chaque examen, alors en quoi celui-ci serait différent? Il ne travaillait quasiment jamais sérieusement et les rares fois où il l'avait fait, il s'en était tiré avec une note en dessous de la moyenne, alors pourquoi continuait-on de le harceler pour le travail ? Il allait finir par porter plainte auprès d'un avocat.

Décidant de bluffer l'enseignante, qui semblait surveiller de près ses moindres faits et gestes, il se mit à griffonner sur son cahier. Elle tomberait peut-être dans le panneau et le laisserait en paix pour la fin du cours. Dessinant d'abord des monstres aux formes incertaines, sa main prit soudainement une certaine assurance et, sous sa mine, naquirent les formes d'un visage surmonté d'épis, qu'il ne connaissait que trop bien. Jetant un coup d'œil à son voisin afin de s'assurer qu'il ne le regardait pas, il arrondit légèrement la forme des joues, qu'il avait faites trop anguleuses, puis s'attaqua à la coiffure, la rapprochant peu à peu de l'originale. Il effaça quelques mèches, en ajouta un bon nombre, en gomma de nouveau avant de s'estimer satisfait de la magnifique reproduction de la tignasse appartenant à son voisin. Levant son crayon afin d'admirer son œuvre, il ne put s'empêcher de soupirer.

Cloud était sans aucun doute la seule chose qu'il était capable de dessiner convenablement. Tous ces autres dessins, portraits ou non, ressemblaient à de gros pâtés hideux. Il creusait vraiment le fond du trou. La seule personne qu'il savait reproduire sur le papier à la perfection était un garçon. Mais bordel, c'était quoi son problème ? Il sortait uniquement avec des filles, pas avec des garçons. Aux dernières nouvelles, il était 100% hétéro. Au début de l'année, il avait juste trouvé Cloud mignon car il ressemblait à une fille, mais de là à fantasmer sur lui, fallait vraiment être barge. De toute façon, ce serait fini dans trois petits mois, plus un examen. Après, le blond continuerait ses études dans une grande école tandis que lui s'inscrirait dans une fac au hasard en attendant une intervention divine qui lui permettrait de trouver un travail pas trop chiant. Et ils ne se verraient plus jamais, alors pas de quoi s'alarmer, il avait déjà connu pire. Maintenant, il devait juste attendre la fin du cours et il passerait un week-end paisible sans penser à son voisin, puis il verrait pour un nouveau moyen de survie lundi matin.

Comme si elle avait entendu ses prières muettes, la cloche retentit, sonnant la fin des cours pour les élèves qui avaient la malchance de finir à 18h le vendredi soir. Fourrant ses affaires dans son sac, Zack se rua hors de la classe, essayant de mettre le plus de distance entre lui et Cloud le plus vite possible. Courant dans les escaliers au risques de se briser la nuque, il sortit du lycée comme s'il avait le diable aux trousses, et aussi à cause de ces [censurés] d'horaires de bus qui les faisaient passer seulement trois minutes après la sonnerie. Il était hors de questions qu'il attende encore une fois pendant une demi-heure le suivant. La dernière fois qu'il l'avait fait, il avait découvert avec horreur que le blond prenait la même ligne que lui. Il avait donc dû parler avec lui pendant une demi-heure, où il avait faillit friser la plus belle et la plus grosse crise de nerf de son existence. Au bout de vingt minutes de conversation, son esprit détournait toutes les paroles de Cloud, même celles sans aucuns sous-entendu. Jamais il n'avait été aussi heureux de voir le bus apparaître à l'angle de la rue.

Retenant un juron en voyant le bus arriver à l'arrêt, il accéléra sa course, caressant le fol espoir de réussir à monter dedans. Plus que 10 mètres, le bus n'avait pas quitté l'arrêt, « vite, plus vite ». Réussissant à atteindre l'autobus alors que ses portes se fermaient, il tambourina contre ces dernières d'un air suppliant. Le chauffeur, du haut de son siège, lui jeta un regard méprisant, lui faisant clairement comprendre qu'il ne rouvrirait pas ses portes. «Espèce de sale petit... » fut la pensée de Zack à l'encontre du conducteur en voyant le car s'éloigner. Il allait devoir supporter Cloud pendant une demi-heure... ou marcher pendant une heure vingt pour rentrer chez lui. L'option numéro 2 lui paraissait assez tentante. Mais à la vue des nuages presque noirs qui s'entassaient dans le ciel, il était sûr de finir trempé avant de pouvoir rentrer chez lui. Certes, tomber malade était une méthode assez efficace pour éviter le blond, mais il n'appréciait pas spécialement l'idée de mourir sur le bord de la route… Pas assez noble et brave pour le héros qu'il était.

Sentant deux bras enserrer sa poitrine, il tenta de se retourner, mais un léger coup placé vicieusement à l'intérieur du genou l'en empêcha.

« Ummm, Zack, ta poitrine est toujours aussi musclée. Un vrai bonheur.

- Cissnei, tu devrais arrêter de faire ça tu sais, fit Zack sur un ton blasé en essayant de décrocher les mains de la jeune fille de son torse.

- Pas drôle. T'es grincheux depuis quelques temps, on n'a plus rien le droit de te faire ou de te dire.

- Laisse-le se complaire dans la souffrance d'être un abruti fini, et aide moi plutôt à porter ces sacs.

- Tseng, dois-je te rappeler les règles de la galanterie, répliqua Cissnei sur un ton froid en lâchant le tee-shirt de Zack et en se tournant vers son ami, qui portait trois sacs qui semblaient faire cinq fois son poids. Un homme bien élevé se doit de porter les affaires d'une dame quand celle-ci lui demande.

- Arrête de sortir cette excuse quand ça t'arrange. D'ailleurs, je me permets de rajouter que l'homme bien élevé peut refuser si la dame qui lui a demandé de porter ses sacs y a mis du plomb. »

Laissant ses amis se disputer quand à la contenance des sacs, Zack se mit à scruter la rue qui permettait aux élèves du lycée d'atteindre l'arrêt. N'y voyant aucune touffe jaune, il espéra pendant un instant que Cloud ne prendrait pas le bus ce jour-là. Aussi fut-il particulièrement déçu, lorsqu'il entendu Cissnei hurler le prénom du blond dans une imitation particulièrement redoutable de voix nasillarde. Apparemment, il avait fait quelques courses (des gâteaux secs si on en croyait l'emballage qui dépassait du sac plastique qu'il tenait dans sa main droite), ce qui expliquait le fait qu'il ne vienne pas de la direction du lycée. Et merde, il était bon pour une demi-heure de parlotte, surtout avec Cissnei qui avait constamment un sujet de conversation. Bon, Cloud s'intéressait d'assez près aux nouvelles politiques et économiques. Avec un peu de chance, s'il décidait de lancer la conversation avec Tseng, cela aurait l'effet non négligeable de faire taire Cissnei, qui détestait ce genre de sujets.

Cloud salua poliment Cissnei et Tseng qui avait entre temps posé les sacs sur le sol et en profitait pour se masser les épaules. Il s'approcha de Zack dont l'expression se trouvait à mi-chemin entre celle d'un désespéré au bord du suicide et un profond dégoût. Bon, il allait vite fait lui rendre ce qu'il avait à lui rendre puis s'éloigner, avant qu'il n'explose en larme dans ses bras ou qu'il lui balance ses quatre vérités.

« Heu... Zack ?

- Oui, quoi ?

- La prof m'a demandé de te rendre ça, marmonna Cloud en sortant un livret de son sac.

- Qu'est ce que..., fit Zack en feuilletant son carnet de correspondance. Raaaah, j'en étais sûr. Mais qu'est ce que j'ai fais au ciel pour avoir la prof de maths la plus sadique du lycée l'année du bac ?

- Pourquoi tu cris comme un cochon qu'on égorge? Lui demanda Tseng qui avait fini de se faire sermonner par Cissnei.

- La prof de maths m'a collé pour les trois mercredi à venir.

- Pas cool. M'enfin si tu arrêtais de passer ton temps à rien faire, ça se passerait peut être un tout petit peu mieux.

- Je passe pas mon temps à rien faire, c'est de la calomnie!

- Pas vraiment. En fait, je pense qu'il y a plus de dessins que de calculs dans ton cahier, ne put s'empêcher d'intervenir Cloud.

- Vas-y, enfonce moi Cloud, je te dirais rien.

- Tu vois, on pense tous la même chose. Cissnei aussi, je te parie. Hey Cissnei, toi aussi tu trouves que Zack ne fout rien en cours? Demanda Tseng à la rousse penchée sur son téléphone.

- Ummm, oui sans doute. Grande nouvelle les gars. Reno n'a pas annulé sa fête demain soir. Le bon Dieu a écouté mes prières.

- Appelle-moi Zack. Il a promis à sa mère qu'il rangerait sa chambre?

- Non, ses parents ont un voyage d'affaire de dernière minute. Ils viennent de le prévenir.

- Et Reno vient de réagir, tsssk. Il veut qu'on apporte quelque chose?

- Bah, comme d'hab', vodka et bière.»

Les laissant discuter des différentes marques de boissons qu'ils allaient amener, Cloud s'éloigna du trio et vérifia l'heure sur son portable. 18h25. Contant les vingt-cinq minutes de bus et les cinq minutes de marche à pied qu'il lui faudrait pour rentrer chez lui, il ne serait certainement pas arrivé à l'heure voulue par sa mère et il allait encore se faire engueuler. Priant pour que les examens soient placés deux mois à l'avance pour qu'il puisse quitter au plus vite sa parano de génitrice, il tourna la tête en entendant Tseng l'apostropher.

« Hey, Cloud! Ça te dirais d'y aller avec nous ?

- À la fête de Reno? Pas que ça me déplairait, mais...

- Si c'est ta mère qui t'inquiète, t'as juste à lui mentir, lui fit remarquer Cissnei. Dis lui que tu vas donner des cours de rattrapage à Zack, ça devrait passer.

- Ça pourrait marcher, mais je n'ai pas de voiture, ni de deux roues et Reno habite à deux heures à pied de chez moi.

- Tseng m'emmène, il pourra te prendre au passage.

- Impossible, les enceintes de Reno ne marchent plus, donc je vais être obligé de mettre les miennes sur les places arrière. Zack, tu n'as qu'à le faire.

- Quoi, emmener Cloud ? Vous êtes pas bien. C'est déjà un miracle si j'ai encore mon permis, et je n'ai pas vraiment envie d'avoir un accident avec Cloud, surtout si c'est pour avoir sa mère sur le dos pour le reste de ma vie.

- T'auras juste à faire un effort pour une fois. Bon vu que le covoiturage est réglé, il faut juste que vous vous arrangiez pour arriver avant 21h30, lui répliqua Cissnei sur un ton sec. Tiens, le bus arrive, c'est pas trop tôt.»

La rousse s'avança sur le trottoir et fit de grands gestes au conducteur pour être sûre que ce dernier s'arrête. Pendant ce temps, Zack cherchait un moyen de faire disparaître Cissnei et Tseng de la circulation… définitivement. On n'avait pas idée d'être aussi contrariant.

Le bus étant miraculeusement presque vide, ils réussirent à trouver des sièges qui se faisaient face. Zack, toujours perdu dans ses pensées meurtrières, ne dit rien lorsque Cissnei lui fit remarquer qu'il avait un air de veau lobotomisé. Il ne réagit pas non plus quand elle affirma que son état était dû à une fuite de matière grise de sa boite crânienne.

« Zack, tu es sûr que tu vas bien ? Lui demanda la rousse, légèrement inquiète devant l'état second de son ami.

- Hein ? Quoi ? Répondit vaguement Zack, sortant lentement de ses sanglantes rêveries.

- J'en suis sûre, en fait, tu as travaillé en cours et ça a créé un disfonctionnement dans ton cerveau ! Affirma-t-elle sur le ton d'un médecin qui venait de faire une découverte capitale pour la science.

- Je devais vraiment être une pourriture dans mon ancienne vie pour que je sois obligé de te supporter maintenant. T'es vraiment l'un des pires fléaux existants sur Terre.

- Je suis là pour ça voyons. »

Continuant à s'échanger des piques, Zack et Cissnei remarquèrent à peine Tseng lorsque ce dernier quitta son siège et descendit du bus une fois arrivé à son arrêt. Cloud dû donc supporter les pseudo-tirades de haine de ses amis jusqu'à ce que ces derniers descendent ensemble du bus. Ouvrant son paquet de gâteaux sec, Cloud en saisit un et commença à le mâchouiller, attendant avec patience son arrêt.

Faisant tourner ses clés dans la serrure, Zack se surprit à espérer une soudaine maladie pour Cloud. Un truc coriace qui forcerait sa mère à l'envoyer dare-dare en pédiatrie. Ainsi, le blondinet serait (malheureusement) indisponible pour le lendemain soir. Secouant la tête, il tenta d'en sortir l'image de Cloud, seul dans un lit, sans défense et au beau milieu d'un voyage au pays des songes. Le tout dans une position lascive, avec un tee-shirt trop grand qui laissait entrevoir une épaule et un bout de torse.

Sentant une réaction à cette pensée au niveau de son entrejambe, il se frappa violement la tête contre le mur de l'entrée en hurlant « je ne suis pas gay ! ». Heureusement pour lui, ses parents n'étaient pas là et la seule personne à entendre son cri du cœur fut Tamia, son poisson rouge dépressif qui s'était réfugié, dès les premiers beuglements, dans l'épave de bateau qui ornait le fond de son aquarium. Au plus grand dam de Zack, il s'aperçut qu'il était toujours aussi à l'étroit dans son pantalon, et la seule chose qu'il avait récolté était un super mal de crâne.

Suivant l'un des conseils que Reno lui avait donnés sur le sujet, il alluma sa douche au plus froid possible et se plaçant sous le jet d'eau, il ne put se retenir de pousser un glapissement. Il attendit que ses pensées lubriques se calment et une fois cela fait, il se rua hors de la douche et s'ébroua pour faire partir les gouttes d'eau froide de ses cheveux. Se séchant rapidement, il se rhabilla et, traînant des pieds, il alla chercher son sac qu'il avait laissé dans l'entrée, puis, il se rendit dans sa chambre.

Il s'assit à son bureau, sortit ses cahiers et commença les exercices qu'il devait faire pour le lundi. Quelques minutes plus tard, son crayon vola à travers la pièce et ricocha contre le mur. Poussant un soupir résigné, il ferma ses affaires de cours et se dit que, de toute manière, Cloud lui passerait ses cahiers, et il ne lui resterait plus qu'à recopier les réponses dans les siens.

Souriant béatement en pensant au blond, il secoua vigoureusement la tête, ne souhaitant pas réitérer l'épisode de la douche froide. Mourir congelé n'était pas non plus digne du héros qu'il était. Il se pencha sur la droite et ouvrit un tiroir. Il en sortit une vieille console qu'il avait achetée pour presque rien il y a trois ans à un étudiant qui revendait tous ses vieux jeux. Une véritable aubaine pour lui. Il y avait mit toute ses économies, mais peu importe, il possédait à présent des jeux introuvables sur le marché, et, mis à part un certain blond, rien d'autre ne pouvait plus le contenter.

« Vous êtes en retard jeune homme ».

Elle le vouvoyait… Mauvais signe, cela voulait dire qu'elle avait eu une mauvaise journée et qu'il allait encore se payer un sale quart d'heure à cause de dix pauvres minutes de retard. Un autre soir, il se serait certainement défendu et il aurait eu droit à des jérémiades sur son ingratitude. Mais aujourd'hui, il allait devoir faire profil bas pour qu'elle accepte de le laisser sortir afin qu'il donne son « cours de rattrapage ». Qu'il prononce le mot fête, et il soupçonnait sa mère d'être capable de l'enfermer dans sa chambre et de barricader la porte pour qu'il ne puisse plus en sortir. Il allait devoir y aller en douceur, dans la diplomatie la plus absolue qui soit.

« Je parlais avec la prof de maths et j'ai loupé le premier bus.

- Tu lui parlais ? Pourquoi ? Tu as eu une mauvaise note, c'est ça ? Lui demanda sa mère, d'une voix qui frôlait soudainement l'hystérie.

- Je parlais à la prof de maths, reprit Cloud d'un ton qu'il espérait calme, car elle m'a proposé de donner des cours de rattrapage à un élève de ma classe.

- Des cours de rattrapage. C'est vrai ? Lui demanda-t-elle, cette fois, complètement surexcitée. La mère de Cloud faisait partie des mères qui adoraient que leur marmot soit au dessus des autres.

- Oui, je donne le premier après demain. Le seul problème, c'est que la personne à qui je dois le donner habite loin, donc on s'est dit qu'elle pourrait venir me chercher demain soir, comme ça, on pourrait travailler de manière plus optimale dimanche en ne gâchant pas une partie de la matinée.

- Venir te chercher ? Comment ? La mère du blond avait, selon lui, un don pour détecter tout ce qui pouvait l'embêter. Il allait devoir en r ajouter encore plus, et sa mère pouvait refuser si elle flairait le mensonge, art dans lequel elle excellait également.

- En voiture. Il a le permis et son père l'accompagnera pour s'assurer que tout se passe bien.

- Bon, je vais y réfléchir.

- Merci m'man »

Se retenant de ne pas faire une petite danse de victoire, il monta quatre à quatre les escaliers et s'enferma dans sa chambre. Elle y avait cru ! Lorsque sa mère disait qu'elle y réfléchissait, cela annonçait un oui 100% du temps. Il aurait juste à éviter le coma éthylique et sa mère n'y verrait que du feu.

Envoyant un texto à Zack pour lui confirmer qu'il pouvait venir, il s'affala sur son lit et prenant le paquet de gâteaux du sac plastique qu'il n'avait pas lâché, il en sortit un biscuit qu'il se mit à mâchonner.

Sentant son portable vibrer dans sa poche, Zack mit son jeu en pause et se saisit de l'appareil. Il émit un léger grognement en voyant le nom de l'auteur du message. Espérant qu'il s'agisse d'une réponse négative, il marmonna en lisant le texto enthousiaste de son fantasme sur pattes. Il allait vraiment devoir l'emmener. Il se mit soudain à craindre pour la virginité de Cloud. S'il arrivait à se retenir en classe, il n'était pas sûr de pouvoir le faire dans l'espace clos que représentait sa voiture. Bon, en se dépêchant (se dépêcher en langage Zack : dépasser toutes les limitations de vitesses de 10 km/h minimum), ils seraient chez Reno en quarante cinq minutes. Il devrait réussir à tenir. Enfin, il l'espérait.

Soupirant, il reposa son portable et redémarra son jeu, bien déterminé à vaincre la tortue élémentaire bicéphale géante qui tenait lieu de boss dans ce donjon [1].

Cloud se rongeait les ongles. Cela faisait quinze minutes que Zack aurait dû être là, et la mère du blond commençait à grommeler sur le non-respect des horaires des jeunes d'aujourd'hui. Si son ami ne se dépêchait pas, il allait devoir supporter un nouveau monologue maternel pendant un certain temps, et ça, il n'était pas sûr de pouvoir le faire.

Bondissant de sa chaise en entendant la sonnette, il se rua sur la porte en attrapant sa veste au passage. Il ouvrit et faillit s'étouffer en voyant la manière dont Zack s'était habillé le brun arborait un T-shirt blanc artistiquement déchirés aux endroits « intéressants », et un jean stone orné de chaînes. Si sa mère voyait ça, elle allait sans aucun doute comprendre le fin mot de l'histoire. Et les retombées sur Cloud risquaient d'être apocalyptiques.

Hurlant un « A demain m'man », Cloud poussa Zack dans les escaliers de l'immeuble et le força à descendre ces derniers en quatrième vitesse. Expliquant la situation à son ami une fois dans le hall, il se mit à espérer que sa mère ne sorte pas sur le minuscule balcon de leur appartement pour le sermonner, auquel cas il était très mal. Mais sa mère ne se montra pas et ils atteignirent la voiture sans encombre. Zack l'invita à monter, et pendant que ce dernier commençait à rouler en dépassant de façon excessive les limitations de vitesse, Cloud se mit à prier pour sa vie.

« Calme toi Zack. Keep cool. Zen. Cloud ne se trouve pas à dix centimètres de toi. Ce n'est qu'une illusion engendrée par ton karma. Zen »

Zack, dont l'état de stress intense ne lui permettait pas une conduite dangereuse, roulait pourtant à 115km/h sur une route de campagne, pendant que Cloud, pour penser à autre chose, lui servait un monologue endiablé sur la lutte des classes, l'un des seuls sujets qui semblait l'empêcher de vomir tripes et boyaux sur le bord de la route.

Voyant le panneau indiquant l'entrée du trou paumé où habitait Reno apparaître à la lumière de ses phares, Zack se retint de pousser un hurlement de joie. Cloud, quand à lui, soupira de soulagement.

Ralentissant quelque peu l'allure, Zack s'engagea habilement dans les rues sinueuses du village et atteint la maison de Reno sans avoir tué personne. Ce dernier les accueillis, une bouteille de bière pas encore décapsulée à la main et les guida jusqu'au salon. Cissnei et Tseng s'y trouvaient déjà, ainsi qu'une vingtaine de terminales du lycée. Se frayant un passage jusqu'à leurs amis, Cloud et Zack saluèrent vaguement les personnes qu'ils connaissaient.

« Alors Zack, c'est un miracle que personne ne soit mort, ironisa Cissnei.

- J'ai roulé un peu vite c'est vrai, mais je te rappelle que moi, je sais contrôler une voiture et que je ne l'emboutis dans le premier arbre que je croise.

- Très drôle, lui rétorqua la rousse. Quand tu dis « un peu vite », tu les dépassais de combien les limitations de vitesses ?

- Heu, 10 à15km/h, sauf en présence de radar.

- Ouah ! Cloud on devrait te donner une médaille pour avoir survécu.

- Sérieusement Zack, j'espère que tu ne comptes pas rentrer à cette allure avec le nombre de verres que tu risques de boire ? Lui demanda anxieusement Tseng.

- Ne t'inquiète pas, je maîtrise parfaitement la situation.

- C'est bien ce qui me fait peur »

Changeant immédiatement le sujet de conversation après la remarque cinglante de Tseng, Cissnei se demanda si elle ne ferait pas mieux de forcer ce dernier à rentrer avec Cloud, et obliger Zack à rester dormir chez Reno pour qu'il la raccompagne le lendemain, une fois qu'il aurait dessaoulé.

Des bouteilles de bière vides trônaient sur la table, Cissnei délirait avec Reno sur les bienfaits de porter des chaussettes tous les jours, Tseng fixait le ciel, adossé à un arbre, une expression bovine sur le visage. Quand à Cloud, son estomac n'avait pas apprécié les diverses expériences alcoolisées de la soirée et forçait son propriétaire à le vider de son contenu dans les toilettes depuis cinq bonnes minutes. Zack, l'esprit embrumé par la bonne dose de boisson qu'il avait ingurgité, se décida soudain à partir, décrétant qu'il ne voulait aucun ennui avec la mère du blond (nda: effectivement, ceci est un argument ridicule, mais Zack est bourré, et moi, j'ai des pages à remplir, alors…). Il trouvait surtout que Cloud était nettement moins attirant lorsqu'il vomissait dans les W-C de Reno. C'était donc le moment propice, puisque son ami ferait sans doute quelques arrêts en route, ce qui aurait pour effet de calmer sa libido.

Traînant le blond jusqu'à sa voiture, il l'installa tant bien que mal sur le siège du passager. Il dû s'y reprendre à deux fois pour réussir à quitter la cour de la maison de Reno, mais finit par en sortir, et empruntant de nouveau à une vitesse excessive les routes de campagnes, il se mit à espérer que Cloud ne vomisse pas sur ses fauteuils. Heureusement pour lui, son ami ne demanda à s'arrêter qu'une fois qu'ils furent arrivés dans le gros quartier pavillonnaire qui entourait quasiment toute la ville.

« Ça va mieux ? Demanda Zack une fois que Cloud se fut remis sur son siège.

- Un peu. Je crois que c'est la première fois que je bois autant.

- Faut bien un début à-

- Dis moi Zack, tu roules pas un peu trop vite ? L'interrogea le blond en fixant la vitesse qui s'affichait sur le compteur de la voiture.

- Pour un mec bourré, je te trouve bien désagréable, lui répondit Zack en détournant ses yeux de la route pendant quelques instants.

- Zack, tu viens de griller le feu rouge du plus gros carrefour de la ville.

- Relax, y'a personne à droite et-

- ZACK ! À GAUCHE ! »


[1] : Boss de l'avant dernier donjon dans The Legend of Zelda: A Link to the Past (sachant que je ne considère pas le combat contre ce gros porc bleu de Ganon comme étant un donjon)

Et voila, tu me détestes Asuka ? Si oui, range ta batte, ça va empirer dans les prochains chapitres. Si non, c'est bien, ça me laisse une échéance de survie.

Et ne t'inquiète pas, Gégé, va pas tarder à arriver.