Titre : Gambare Shikamaru
Auteur : Kou Haruko
Traductrice : Ishime
Sujet : Naruto.
Rating : R
Genre : Romance, sérieux. Pas vraiment de gros délire ici, comme quoi ça se voit que je ne suis que traductrice !
Résumé : Shikamaru et Ino sont mariés, mais Ino se sent abandonnée...
Commentaire : J'ai A-DO-RÉ cette fic. Comme toutes celles de son auteur, qui est, à mon avis, la meilleure écrivaine de shikaino que j'ai lue. Rendez-vous compte : même massacrées par un traducteur automatique, ses fics restent géniales ! C'est pas magique ça ? Je-veux-écrire-comme-elle-je-veux-écrire-comme-elle-je-veux-écrire-comme-elleuh !
Dédicace : À Kou Haruko,
qui a écrit cette merveilleuse fic, et à Tamyl Sikao, fan-de-shikaino-made-in-france-coupiiiiiineuh
! Et pis à ma-bande-de-dingues-à-moi-toute-seule-à-moi-toute-seule
: Chim', Bidule et Youyou !
Et surtout, SURTOUT, à tous ceux / toutes celles (rayez la mention inutile)
qui prennent la peine de me lire en entier, y compris mes dédicaces bidon
: KISSOUS À TOUS, JE VOUS ADORE, MARCHIIIIIII !
Chapitre 1 : Elle pense qu'il pense.
Ils étaient mariés depuis quelques mois à présent, et même si elle l'aimait de chaque fibre de son corps, elle ne pouvait s'empêcher de se sentir délaissée. Shikamaru la traitait de la même façon qu'avant leur mariage. Mais ce qui aurait été une bonne nouvelle pour la plupart des gens, ceux qui avaient vu la passion des premiers temps diminuée par cette union, n'en était pas une pour Ino. Shikamaru n'avait jamais cherché à être romantique avec elle. Ils n'étaient jamais vraiment sortis ensemble, puisqu'il la voyait tous les jours, étant son coéquipier et son seul véritable ami, mis à part Chôji.
Elle avait espéré que le mariage ferait ressortir le Roméo qui sommeillait en lui, mais Shikamaru était Shikamaru. Il se comportait toujours comme le paresseux qu'il était et la traitait avec ce qui semblait être de l'indifférence désinvolte la plupart du temps, ponctuée de brèves périodes de percée émotive. Comment un homme qui paraissait toujours à deux doigts de l'hibernation était-il devenu jounin, de toute façon ? Elle conclut que la promotion de son époux devait être due aux encouragements violents d'elle et de sa belle-mère.
Mais peut-être devait-elle s'estimer heureuse qu'il ait daigné faire le premier pas ? Elle avait été - et était encore - surprise qu'il lui ait proposé de lui-même. Ino avait toujours supposé que Shikamaru ne se marierait jamais, à moins, bien sûr, qu'une fille autoritaire ne lui hurle dessus assez longtemps pour l'y contraindre. Alors pourquoi avait-il pris cette peine, avant même qu'elle ne lui demande quoi que ce soit ? Ino ne pouvait s'empêcher de s'inquiéter des raisons probables de cette proposition. Shikamaru était un garçon calculateur, doté d'un esprit vif malgré son maniérisme lent. Elle se demandait s'il ne lui avait pas demandé juste parce qu'en tant que fils unique, il se devait de donner une descendance au clan Nara, pour que le cerf de Konoha perdure une autre génération. Il l'aurait choisie parmi toutes les kunoichis pour une simple question de convenance. Excepté Chôji, Ino était sa seule amie proche. Elle avait été - et était toujours - sa seule amie fille, bien qu'elle soit à présent une femme. Elle comprenait aussi sa personnalité, puisqu'ils se connaissaient depuis leur enfance. Il avait sûrement pensé que familiariser une autre fille à ses caprices serait trop pénible pour lui.
Shikamaru savait que même si elle le houspillait sans arrêt, Ino tolérait généralement ses façons. De plus, les chances qu'elle accepte de l'épouser étaient bien plus grandes que pour n'importe quelle autre femme du village, et il était bien trop paresseux pour s'ennuyer à faire quelque chose d'aussi 'pénible' que chercher une compagne hors de Konoha. Ino se disait parfois qu'il avait dû tout simplement peser le pour et le contre dans son brillant cerveau de génie, et décider qu'elle était la solution la plus simple et la moins fatigante.
La demande en mariage de Shikamaru avait littéralement écrasé tous ses rêves de romantisme. Comme la plupart des filles de son âge, Ino avait parfois eu des fantasmes romantiques, qu'elle avait gardés pour elle. Elle ne s'était pas attendue à ce qu'il vienne l'emmener sur un grand cheval blanc ou dans un quelconque paradis secret, elle avait juste pensé qu'il se donnerait un peu plus de mal.
Il avait fait sa proposition un jour comme beaucoup d'autres. Elle se trouvait au barbecue avec lui et Chôji quand Sasuke y était arrivé, poursuivi par une Sakura furieusement excitée. Histoire de l'ennuyer et de se venger d'elle pour avoir jeté leur amitié aux orties pour un garçon qui ne s'intéresserait probablement jamais à elle, Ino décida de suivre Sasuke aussi.
Alors qu'elle se préparait à lui sauter au cou, son corps s'était immobilisé, puis éloigné de Sasuke. Ino était prisonnière d'elle-même, ses jambes se déplaçant contre sa volonté. Elle avait résisté de toutes ses forces, luttant contre ses propres muscles pour récupérer le contrôle, pendant que ses pas la menaient vers une allée sombre. Elle commençait à paniquer quand elle avait vu Shikamaru, à quelques mètres derrière elle. C'est à ce moment qu'Ino avait compris que pour la première fois, il avait utilisé son jutsu sur elle.
Son corps était immobilisé par la technique, mais elle était si énervée que ses paupières avaient battu devant ses yeux emplis de promesses de douleur. Après avoir traversé la moitié de l'allée, Shikamaru s'était tourné vers elle, avait relâché son kagemane et reculé doucement pour s'adosser à un mur. Tout ce qu'il avait dit était : "Ke... Mendokusee... Ino, je tiens vraiment beaucoup à toi. Aimerais-tu rejoindre la famille Nara ?"
Cette demande ne correspondait pas vraiment à ses rêves d'enfant, mais elle avait hoché la tête, sans réfléchir. Ino n'arrivait toujours pas à comprendre pourquoi elle avait accepté de l'épouser à ce moment-là, avant de s'être rendue compte de son amour pour lui. Peut-être à cause du rouge de ses joues, ou de la façon dont il luttait pour garder son air grincheux, ou bien de ses yeux qui évitaient les siens, en dépit de ses efforts évidents pour la regarder en face. Quelle qu'ait pu être la raison, elle avait dit oui.
Maintenant qu'elle pensait vraiment, peut-être était-elle trop dure avec Shikamaru. Il n'était pas complètement innocent et platonicien. Elle se rappelait que pendant leur nuit de noces, il lui avait demandé tant de fois si elle était prête qu'elle avait finit par penser que c'était lui qui n'en avait pas envie. Pendant qu'il déblatérait à propos des coutumes qui ne devaient pas forcer les femmes à faire l'amour avant qu'elles ne se sentent prêtes, Ino s'était déjà glissée dans le lit. Il avait arrêté là la conversation et était venu se coucher aussi.
Il l'avait embrassée. Elle l'avait embrassé. Ils s'étaient embrassés mutuellement et à chaque baiser, Shikamaru perdait une partie de ses inhibitions. Avant qu'elle ne s'en soit rendue compte, il s'était mis sur elle, lourdement et avec une impatience qu'elle ne lui connaissait pas. Et bien que ce soit leur première fois, sa maladresse était passée avec la nuit.
Ino prit conscience qu'elle rougissait au souvenir des caresses de Shikamaru et de la passion de cette nuit. Elle remplit un verre d'eau fraîche. "Iyada..." gémit-elle en cachant son visage dans ses mains, gênée bien qu'elle soit seule dans la cuisine. Son corps se réchauffait en repensant à la façon dont il lui avait fait l'amour. Le bruit d'une porte qui s'ouvrait en grinçant puis se fermait en claquant l'interrompit.
"Tadaima," grogna l'objet de son affection en entrant dans la cuisine impeccablement propre. Il se dirigea vers le verre d'eau qu'elle venait de verser mais s'arrêta à mi-chemin pour la dévisager.
"Quoi !" s'écria Ino, embarrassée. Elle savait que ses joues étaient toujours profondément cramoisies.
Un air indifférent passa comme un masque sur le visage de Shikamaru.
"Je vais me laver," dit-il, changeant tout à coup d'avis. Sa soif oubliée, il abandonna le verre d'eau et se traîna en haut des escaliers.
Ino resta seule dans la cuisine, confuse, avant de regarder à ses pieds et de remarquer les traces boueuses sur son carrelage étincelant. Shikamaru avait encore été trop paresseux pour enlever ses chaussures sales. "Shikamaru no baka ! Mais à QUOI pense cet homme, de toute façon !" Et en grommelant, elle s'empara de quelques serviettes en papier.
Shikamaru pétrissait ses épaules nues, en vain. Ses muscles refusaient simplement de se relâcher, et son corps tout entier restait bloqué en mode 'mission'. Il avait tourné les robinets au maximum, mais l'eau chaude ne remplissait encore que la moitié de la baignoire.
"Mendokusee," soupira-t-il, frustré.
Il recommença à frotter ses muscles, mais la douleur qui les traversait ne diminua pas. Il ne put que soupirer à nouveau. S'il avait pris le risque d'agacer Ino en mettant de la boue dans la maison, c'était dans l'espoir qu'elle ait pitié de lui et masse son corps épuisé. Dans ce genre de situations, seule Ino pouvait ramener le confort à sa chair endolorie. Être jounin était un travail trop dur. Il se serait parfaitement contenté de rester chounin pour tout le restant de ses jours. Bon sang, il ne serait même pas devenu ninja si ça n'avait pas été la seule façon de gagner sa vie.
Il y avait tellement longtemps qu'il n'avait pas pu se vautrer dans l'herbe et regarder les nuages, ou plus exactement le ciel... Quand les nuages étaient 'agréables', il se teintait d'un bleu clair apaisant. Même si Shikamaru aimait les nuages, 'regarder les nuages' était en fait un code pour 'regarder le ciel'. Il savait que le bleu brillant du ciel des jours d'été était la couleur naturelle la plus proche de celle des yeux d'Ino. Mais de toute façon, ce n'était pas le moment d'y penser. Son esprit était d'avantage préoccupé par l'état d'Ino quand il était rentré.
Il se rappelait le rose éclatant de ses joues et le délicieux rouge de ses lèvres. Son expression avait déclenché quelque chose en lui parce que... N'était-ce pas le regard qu'elle avait lorsqu'ils faisaient l'amour ? Shikamaru avait confiance en Ino. Il savait que ce n'était pas son genre de mentir, et qu'elle ne le tromperait jamais. En plus, il n'avait pas senti traîner de chakra étranger en entrant dans la maison. Tout cela ne pouvait signifier qu'une chose : Ino pensait à quelqu'un quand il était arrivé. Et il avait réagit brusquement parce que le 'quelqu'un' en question n'était probablement pas lui. Il comprenait qu'Ino ait droit à ses propres fantasmes bien qu'elle l'ait épousé, mais il n'était pas un saint. Logiquement, il savait qu'elle n'appartenait qu'à elle-même, mais de son côté mâle irrationnel remontaient d'obscures émotions anonymes qui rampaient en lui.
Il marcha rapidement jusqu'à l'évier, sentant chacun des noeuds de son corps se faire plus douloureux encore. Shikamaru s'approcha du miroir au dessus de l'évier et essuya la buée d'un revers de bras. Il laissait de longues traînées de graisse et de terre sur la glace, mais il s'en moquait. Il posa ses mains sur le bord du lavabo et se pencha vers le miroir.
"La jalousie est une chose laide," annonça-t-il à son reflet.
Il essayait de ne pas s'énerver à l'idée que quelqu'un d'autre puisse mettre son Ino dans cet état, mais malgré tous ses efforts, son humeur restait dégoûtante. Jamais il ne pensait aux autres femmes de cette façon. Avant qu'il ne commence à s'intéresser aux filles, Ino était son amie, une amie pénible, mais toujours une amie. Alors quand il s'était mis à remarquer les courbes féminines, son attention lui avait été exclusivement réservée.
Et si Ino pensait encore à Sasuke. Et si elle aimait encore ce Uchiha yarou. Et si... Et si elle n'avait accepté de l'épouser que parce qu'Uchiha était ouvertement gay et amoureux de Naruto ? Peut-être même qu'elle avait imaginé Sasuke à sa place, pendant leurs moments intimes. Et si, dans l'esprit d'Ino, c'était Sasuke qui avait passé sa nuit de noce avec elle, et non pas lui ? Et si... Et si... Pourquoi ses doigts lui faisaient-ils si mal ?
Shikamaru baissa les yeux et vit ses phalanges blanches à force de se crisper sur la céramique du bord de l'évier. Céramique qui partait en morceaux au fur et à mesure que les fissures s'élargissaient sous ses doigts.
"Uso..." souffla-t-il, clignant des yeux. "Je peux peut-être le remplacer avant qu'Ino ne s'en aperçoive."
Il enleva lentement ses mains du lavabo et donna un coup de pied dans sa veste de jounin qui traînait sous l'évier. Il se déshabilla en baillant. Il s'apprêtait à entrer dans le bain quand il changea d'avis. Quelle que soit sa fatigue, il devait être raisonnable. Shikamaru décida qu'il vaudrait mieux qu'il aille d'abord mettre ses vêtements dans le panier à linge sale. Retenant un gémissement, il replia et rassembla dans ses bras sa tenue dégoûtante.
"Quelle galère. À ce rythme, dans quelques semaines je serai devenu comme mon père," pensa-t-il avec mélancolie. "Oh, bien," conclut-il avec l'équivalent mental d'un haussement d'épaules. Contrarier Ino n'apportait jamais rien de bon.
Shikamaru ouvrit la porte de la salle de bain et sortit tranquillement dans le couloir où se trouvait le panier à linge, parce qu'il supposait qu'Ino était toujours en bas. Mais même si certaines choses étaient rares, elles n'en restaient pas moins possibles. Shikamaru avait mal calculé.
Ino se tenait à côté du mur du couloir, les yeux écarquillés et l'air embarrassé. Il sentit le rouge lui monter lentement aux joues. La preuve de sa gêne s'accentua petit à petit jusqu'à ce que même sa nuque vire à un rouge coquelicot, guère seyant.
Ino prit sur elle et fit mine d'être indifférente à sa nudité, mais Shikamaru la connaissait trop. Ni l'un ni l'autre n'avait eu d'expérience de ce genre avant leur mariage, et ils n'avaient pas eu assez de temps pour s'habituer totalement au corps de l'autre. Par conséquent, la timidité et la pudeur étaient inévitables devant un corps rendu vulnérable par l'absence de vêtements, jusqu'à ce qu'une longue période de vie commune les débarrasse de leurs inhibitions.
Les yeux d'Ino l'évitèrent soigneusement et il se débrouilla tant bien que mal pour résister à l'envie instinctive de couvrir ses hanches. Il lança rapidement ses habits dans le panier et retourna dans la salle de bain, fermant doucement la porte derrière lui. En entrant dans la baignoire, Shikamaru crut reconnaître le petit rire nerveux d'Ino.
"Ke... Mendokusee de femmes..."
Il se laissa glisser jusqu'à ce que même sa tête soit immergée dans l'eau chaude.
"Parmi toutes les femmes de ce village, il a fallu que je tombe amoureux de la plus pénible," se lamenta-t-il mentalement.
L'eau du bain bouillonna à cause de son soupir las.
TO BE CONTINUED...
