Nos Lunes secrètes
unegrenadine
Résumé
Sirius s'enfuit de chez lui, cet été de 1976. Blessé, seul, exténué, refusant de parler de ce qui s'est passé, il court se réfugier chez James; chez qui il devait arriver une semaine plus tard avec le reste des Maraudeurs afin de passer la fin des vacances entre amis.
Lorsque Remus débarque donc chez James et retrouve un Sirius terne, changé, il semble être le seul capable de l'apaiser. Mais alors qu'il calme l'esprit du jeune homme, le sien, lui se débat furieusement. « Les monstres comme moi ne peuvent se permettre de tels sentiments. »
Car si Lune et Étoile se rencontraient… alors, ça serait une collision inévitable.
Hey, hey, hey !
Première fanfiction : stress total, doute, hyper-ventilation devant mon écran… (oui, oui, ça va loin)
Bref, vous devinez mon état d'esprit.
C'est donc toute tremblante (je crois que là, c'est plutôt l'excitation) que je publie le premier chapitre en espérant vous le livrer au meilleur de sa forme ! :)
Je le travaille depuis tellement longtemps dessus que j'ai décidé qu'aujourd'hui serait le jour fatidique, où je me comporterais enfin en vraie Gryffondor, et publierais courageusement le chapitre 1 de « Nos Lunes secrètes » !
Je pense que ce sera une fic qui sera plus de l'ordre du « récit de vie » si je puis dire (comment Remus et Sirius se sont trouvés durante leur Sixième année), qu'autre chose. Je la prévois assez longue, pleine de romance et bien évidemment *rire machiavélique* de drama ! (C'était forcé, ce serait pas drôle sinon…) (Et tout le monde sait que Wolfstar est l'un des couples les plus dramatique de tout l'univers d'Harry Potter.) (Donc, oui; je vais en exploiter les possibilités. Ha ha ha !)
Je n'ai aucune Beta, je m'excuse donc de toutes le erreurs d'orthographe (ou autre) que vous pourriez trouvez, je suis entièrement blâmable.
Je n'ai encore aucune idée du rythme de publication que je vais adopter, je pense que je déciderai au fur de celle-ci, quand j'aurais déjà plus de chapitres (mais sachez que le deuxième arrivera probablement bientôt, il est presque prêt).
Disclaimer (dont vous avez probablement l'habitude): Je ne possède pas l'univers de Queen Rowling, et je ne suis pas rémunérée pour cette fic.
Sur ce, mes chers lecteurs, je vous laisse avec le premier chapitre ! N'oubliez pas de reviewer si ça vous a plu, ça fait toujours chaud au coeur (et ça encourage à continuer) ! :)
1.
✧ Étoile
Sirius peinait à y croire. Il l'avait fait. Ce qu'il rêvait de faire depuis des années. C'était étourdissant, tout simplement; comme… comme lorsqu'on se lève trop vite et que la vision se brouille, éclatant en une multitude de tâches noires. Alors on titube un peu avant de reprendre son équilibre. Oui, oui c'était exactement ça.
Il s'était enfui.
Ce n'était même pas une fugue, puisqu'il ne comptait pas revenir. C'était un départ définitif, qu'il espérait avoir rendu aussi marquant que possible. Ah, ils n'étaient pas près de l'oublier les vieux !
Déambulant péniblement dans les rues sombres de Londres, Sirius porta sa main à sa joue et grimaça sous le contact de la chair à vif. Sa mère lui avait lancé un sortilège informulé assez étrange qui lui avait donné l'impression d'une lame brulante qui lui tallait la peau, s'enfonçant aussi profondément que possible.
Il décida de s'arrêter une fois arrivé à hauteur d'un banc d'un arrêt de bus miteux qui semblait ne plus avoir été en fonction depuis quelques siècles. Seule une lampe à la lumière jaune écoeurante — qui, semblait-il, ne tiendrait pas allumée toute la nuit — y apportait un peu de vie, et encore. Il s'assit précautionneusement sur la banquette froide, encore fébrile et tremblant des derniers événement de la soirée (ou était-ce de la nuit ? Il n'avait absolument aucune idée du temps qui s'était écoulé). Saisissant sa sacoche de cuir noir, qui était le seul objet qu'il avait réussi à attraper avant de prendre la fuite, il en inspecta le contenu. Grâce à Merlin ! le nécessaire de survie de Sirius Black s'y trouvait.
Il y prit le miroir que James et lui utilisaient pour se contacter quand il y avait nécessité, mais ne prononça pas le nom de son meilleur ami une fois qu'il l'eût porté à hauteur de visage. Il examina seulement la plaie causée par sa mère. Une méchante balafre, un mélange inédit entre une coupure et une brûlure. Elle n'y était pas allée à la légère, la marâtre ! Sirius sortit sa baguette magique — et puis quoi ? Il n'y avait aucun moldu dans les parages. Il faut bien se soigner aussi ! — et chuchota le sort qui servait à refermer les blessures. Il répéta la formule plusieurs fois, jusqu'à qu'il n'y ait plus trace de coupure ouverte. Le résultat n'était pas parfait, une petite cicatrice à la joue subsisterait peut-être, mais aucun élève qui s'apprêtait à entrer en Sixième année à Poudlard ne ferait mieux que Sirius Black, c'était avéré. Quand à comment guérir les brûlures, il n'en avait aucune idée. Mais son maigre travail ferait l'affaire pour l'instant.
Il ouvrit la bouche, s'apprêtant à annoncer le « James Potter ! » qu'il voulait contacter; mais se ravisa aussi brusquement qu'il en avait prit l'initiative. C'était la première fois qu'il renonçait à parler à James dans un de ces cas-là, mais il ne savait pas s'il aurait eu le courage, ni la force, de tout lui raconter. Soupirant, il se retrouva donc à fixer stupidement la lune. Et elle était pleine, 9 août 1976, pleine lune. Sirius songea tristement à Remus qui quelque part en subissait les effets. Et dire qu'il ne pouvait absolument rien faire ! Au moins à Poudlard, leurs escapades calmaient un peu son ami… Demain, Remus portera de nouvelles cicatrices.
Les tremblements de Sirius avaient repris. Il fit alors ce qu'il faisait toujours dans ces cas-là: se saisissant d'une cigarette, il l'alluma à force de maints gestes fébriles. Le jeune home en tira une longue bouffée qui le relaxa déjà passablement. Fixant les volutes de fumée qui s'enfuyaient dans la nuit, il se rendit compte du vide étrange qui le tiraillait. Il soupira encore: il lui faudrait apparemment passer la nuit sur le banc de cet arrêt de bus miteux. Le lendemain il irait chez les Potter qui l'accueilleraient sûrement; du moins, il l'espérait. Sinon… sinon, il se débrouillerait.
Il faisait froid. Remarquablement pour une soirée d'été en tout cas. Il ne le réalisait que maintenant. Ses jeans troués qui exaspéraient tant sa mère — à la plus grande joie de Sirius — laissaient passer un vent presque glacial qui ne faisait qu'accentuer ses frissonnements. Il resserra son blouson de cuir et se frotta les bras afin de se réchauffer. Et il passa ainsi le reste de la nuit, enchaînant les cigarettes et essayant de se faire un peu de chaleur par tout les moyens possibles, bien qu'en vain. Il lui était évidemment exclu d'utiliser sa baguette, vu la quantité de sorts qu'il avait déjà jeté en une seule soirée. Sirius essayait simplement de ne pas penser à la perspective d'un renvoi de Poudlard qui planait au-dessus de lui.
Il ne dormi que symboliquement cette nuit-là, et encore son court sommeil fut peuplé de rêves agités où ombres et cris s'évaporaient devant la lumière d'une lune pleurante. Ils venaient harceler les étoiles.
Lorsque Sirius arriva chez les Potter le lendemain aux alentour de midi, ce fut la mère de James qui lui ouvrit la porte. Elle écarquilla un instant ses grands yeux bruns, les lèvres légèrement entrouvertes; elle était manifestement stupéfaite de voir le meilleur ami de son fils de si tôt.
— Bonjour Mrs Potter, s'empressa de dire Sirius. Je suis désolé d'arriver si…
— Sirius ! s'exclama celle-ci, le coupant totalement dans son élan de politesse — il s'étonnait toujours de la cordialité avec laquelle il s'adressait à elle.
Elle le serra brusquement contre elle, faisant monter aux narines du jeune homme une vague odeur de pommes sauvages.
— Sirius… Nous ne t'attendions pas avant une semaine encore ! se récria-t-elle le tenant encore à bout de bras.
Elle referma résolument la bouche avant de continuer:
— Qu'est-il arrivé ?
Sirius voyait bien qu'elle avait de la peine à détacher son regard de la balafre qu'il abordait à la joue.
— Je suis parti.
Ce fut tout ce qu'il fut capable de dire.
— Oh non ! Mais quelle idiote ! Je savais bien qu'il aurait fallu t'inviter plus tôt que les autres ! tempéra-t-elle. J'aurais dû écouter James, il ne faisais que répéter que tu allais faire une bêtise et…
— Mes oreilles m'abusent-elles ou ai-je entendu ma mère dire que son fils avait raison ? demanda une voix en provenance de la cage d'escalier.
— PRONGS ! hurla Sirius, avant de se jeter dans les bras de son meilleur ami.
James donnait de fortes claques dans le dos de Sirius, au point que celui-ci se demandait s'il n'allait pas se faire briser quelque os. Son meilleur ami finit par s'écarter.
— Ah c'est fou ce qu'une petite tête de binoclard idiot peut m'avoir manqué, et pourtant elle est pas fameuse… commença Sirius en regardant le visage souriant de son ami.
Il se fit pourtant rapidement couper par celui-ci:
— Contrairement à celle de Moony, n'est-ce pas ?
Il avait visé juste car avant même de penser aux conséquences de ses paroles, Sirius rétorqua:
— Moony a une tête d'ange, c'est différent.
Le rire de James poursuivit Sirius jusqu'à la cuisine d'où Mrs Potter les appelait à grands cris.
Son meilleur ami avait grandi durant l'été, ses cheveux noirs n'avaient fait que s'emmêler davantage et il riait encore plus bruyamment qu'auparavant (ce qui à cet instant-là n'était pas forcément bienvenu).
Malgré les « Ta gueule ! » et diverses menaces de mort imminente promises par Sirius d'une voix sifflante, les gloussements de James peinaient à s'interrompre.
Une fois arrivés dans la cuisine, Mrs Potter fit brutalement asseoir Sirius, qui grimaça légerement, sur une chaise. Ladite pièce en était une où s'entassaient casseroles et marmites jusqu'au plafond (qui était plutôt haut d'ailleurs) dans un équilibre douteux. Un feu brûlait toujours dans la cheminée hiver comme été, les meubles étaient majoritairement de bois; le tout dégageant une atmosphère confortable et chaleureuse qui étonnait toujours Sirius. L'odeur surtout ! Quelle odeur ! Cela sentait toujours bon, des effluves s'échappant des alléchants petits plats qui se cuisinaient d'eux-mêmes.
Cette cuisine-ci était si différente de celle du Square Grimmaurd…
Sirius se secoua légèrement pour essayer de ne pas se perdre dans les souvenirs de la soirée de l'avant-veille. Bien que les Potter allaient sûrement lui tirer les vers du nez, il voulait rester un minimum tranquille pour le moment.
Mrs Potter inspectait sa blessure, les sourcils froncés. Après un moment d'intense réflexion, elle tira sa baguette magique de son chignon (cette femme gardait toujours sa baguette dans son chignon mystique, c'était l'un trait des plus caractéristiques de sa personnalité) et commença à murmurer une longue incantation en décrivant des mouvements compliqués au-dessus de la joue de Sirius. Au bout d'un certain moment de silence, elle acheva son sortilège d'un coup définitif de baguette et demanda à son patient improvisé d'une voix étrangement douce:
— C'est ta mère ?
Il hocha la tête. Mrs Potter soupira.
— De la magie noire, expliqua-t-elle. Tu as bien fait de toute suite refermer la plaie, ça a diminué les dégâts. Mais malheureusement, j'ai eu beau enlever la brûlure, il subsistera une petite cicatrice. Ce genre de sortilège laisse toujours des marques.
Sirius porta une main à sa joue et sentit une sorte de petite ligne creuse qui partait du haut de sa pommette et qui en passant sous ses lèvres se terminait sur sa mâchoire.
— Bah… tant qu'on ne touche pas à mon charme légendaire tout me va.
Après cette petite séance de rafistolage, les deux amis montèrent dans la chambre de James (une petite pièce confortable — comme tout le reste de la demeure —, située juste en-dessous du toit, toute décorée à la mode Gryffondor) dans laquelle Sirius s'allongea sur le lit aux couleurs pourpres et dorées de son ami, l'air parfaitement à l'aise.
— Alors comme ça, on fait de la magie en-dehors de Poudlard ? railla James alors qu'il ouvrait la fenêtre afin de permettre à l'air frais de pénétrer l'atmosphère étouffante de la chambre.
Sirius eut un léger ricanement.
— L'âme de rebelle qui est en moi, ne se taira jamais.
Il eut un léger silence puis son ami se retourna vers lui, les sourcils froncés, l'air soudain beaucoup plus sérieux.
— Mais si on te renvoyait ?
— Ils n'oseraient pas, je suis bien trop beau et trop intelligent, objecta Sirius en croisant négligemment les bras derrière la nuque.
James soupira exagérément.
— Je n'arrive pas à croire que je sois meilleur ami avec une telle bimbo…; bougonna-t-il en levant les yeux au ciel.
Il s'assit derrière son bureau sous le toit incliné, la lumière du soleil faisant danser des reflets dans ses cheveux noirs, agités doucement par une légère brise estivale. Il se tût un moment puis finit par déclarer d'un ton un peu vague:
— C'est quand même étrange que tu n'aies toujours pas reçu de lettre du Ministère.
— T'as raison, approuva Sirius en fronçant légèrement ses élégants sourcils arqués. Je pense que Dumbledore y est pour quelque chose.
James haussa un sourcil d'un air dubitatif.
— Genre: "J'ai tellement d'importance que même le directeur se mêle de ma vie privée." ? se moqua le jeune homme en imitant parfaitement la voix de Mary McDonald, une amie de Lily à l'intonation insupportable.
— Mais c'est cette chère McGonagall qui est follement amoureuse de moi, je ne peux rien y faire, soupira théâtralement Sirius.
— Alors tu n'auras qu'à l'inviter pour une sortie à Pré-au-Lard à l'occasion, chiche Padfoot ?
L'interpellé considéra un instant son ami avec amusement, un sourire narquois étirant ses lèvres.
— Chiche.
— YEAH ! ça c'est mon Sirius ! Au moins, on va pas s'ennuyer cette année, s'exclama James en frappant dans ses mains. N'empêche que je me réjouis de voir le savon que Remus va te passer pour t'être enfui, et en plus d'avoir utilisé de la magie…
La seule réponse adéquate que Sirius trouva à cette dernière phrase, fut d'envoyer un coussin — dont le lion doré lança au passage un rugissement très convaincant — dans le visage à l'expression satisfaite de son ami. S'ensuivit alors une longue et laborieuse bataille qui dura sûrement bien plus longtemps qu'il ne l'aurait été nécessaire.
La lettre arriva le lendemain; alors que Sirius, assis sur le lit de camp qui avait été installé dans la chambre de James, enfilait un T-shirt prêté par ce dernier. Un hibou grand duc s'engouffra par la fenêtre ouverte et après s'être posé sans délicatesse sur le bureau de James, lui tendit fièrement une patte à laquelle était accrochée une enveloppe d'aspect officiel. Sirius le contempla un instant, suspicieux, avant de s'empresser de détacher la missive à l'aide de gestes impatients et quelque peu tremblants qui lui valurent un hululement indigné de la part du grand oiseau.
Sirius ouvrit la lettre. Il reconnut avec étonnement les armoiries de Poudlard, là où il pensait avoir à faire face au sceau du Ministère de la Magie. De fines lettres tracées à l'encre émeraude disaient:
Cher Mr. Sirius Black,
Nous vous informons qu'à la suite de sortilèges détectés par votre Trace il y a environ trente-six heures et vingt-quatre minutes, au 12 Square Grimmaurd de Londres; le directeur a persuadé le Ministère de la Magie qu'un procès à votre encontre ne serait qu'un perte de temps pour le Département de la Justice Magique. Le Professeur Dumbledore a décidé que, compte tenu de la situation dans laquelle vous vous trouvez, il ne vous sanctionnerait pas plus que par deux semaines de retenues consécutives. Il s'agit là d'une immense faveur que vous fait le directeur, étant donné la gravité et la complexité des sortilèges dont vous avez usés, que de vous épargner les poursuites. En outre, j'attends de vous un comportement exemplaire durant cette année scolaire.
Bonne fin de vacances et meilleures salutations,
Minerva McGonagall,
Directrice adjointe de l'école de sorcellerie de Poudlard
Sirius fixa la lettre durant un bon moment avant de réaliser. Il n'allait pas être poursuivi… Il n'allait pas être poursuivi ! Une tension qu'il ignorait avoir dans les épaules se relâcha immédiatement.
— PRONGS !
— Oui mon chéri ? répondit James qui imitait fort bien un timbre de voix féminin.
— On sort ce soir ! cria Sirius en direction de la salle de bain.
— Et… à quelle occasion ?
— Tu crois vraiment que Sirius Black a besoin d'une excuse pour aller se bourrer la gueule ?
James lâcha un long soupir.
— Non, en effet, approuva-t-il.
— Eh bien c'est drôle parce-que j'en ai justement une.
Cette nuit-ci Sirius n'était pas rentré: il avait rencontré un fille et c'était un peu… amusé avec elle.
C'était drôle, pensa Sirius, de voir à quel point il se désintéressait vite des filles. Il aimait bien passer un moment agréable avec elles, mais après ce qu'il aimait faire accompli, et bien… il trouvait rapidement sa compagne de la nuit fade et d'un ennui morbide au matin. C'était sûrement pour ça qu'il n'avait jamais eu de copine de sa vie alors qu'il était plutôt très séduisant, il ne pouvait se vanter que de conquêtes d'un soir.
Le matin, Sirius agit alors comme il agissait toujours: il se leva en silence et quitta l'appartement comme un voleur.
La semaine s'écoula rapidement dans un climat de détente et d'amusement; entre les diverses sorties et soirées, matches de quidditch improvisés, délicieux petits plats préparés par Mrs Potter et surtout travail fait sur la carte du Maraudeur. Eminemment améliorée depuis le sortilège d'Homonculus qu'avait ajouté Remus quelque mois auparavant, elle permettait à présent de suivre toute personne et tout ses déplacements à l'intérieur du château. Un avantage indiscutable pour les Maraudeurs. James et Sirius se réjouissaient d'ailleurs d'avance des mauvais-coups qu'ils pourraient infliger aux Serpentards, et surtout à l'un d'entre eux en particulier…
Aussi étonnant que cela puisse paraître, les Potter n'avaient demandé aucune précision à Sirius concernant les événements qui avaient déclenché sa fuite; et de son côté n'ayant absolument aucune envie d'en parler, il n'avait rien dit. Mr Potter avait bien essayé un soir, en rentrant d'un entretient, de lui soutirer quelques mots à ce sujet; mais Sirius s'était obstinément tût.
Il avait bien évidemment écrit à Remus. Beaucoup de lettres. Peut-être trop. Mais il n'accordait pas énormément d'importance à l'avalanche de paperasse que devait avoir reçu son ami: son lycanthrope favori lui manquait, et il se consumait d'impatience à l'idée de le revoir.
Et pourtant, dans toutes les lettres — bien souvent inutiles — qu'il lui avait envoyées; il avait été incapable de lui parler de sa fuite. Enfin, plutôt de comment elle s'était réellement déroulée. Et ce n'était pas faute d'avoir essayé. Les mots refusaient de sortir, tout simplement. Mais aussi, qu'aurait-il pu écrire ? Toute cette histoire était tout simplement ridicule; et Sirius Black ne tombait jamais, au grand jamais ! dans le ridicule.
Alors… alors, il lui avait mentit.
