Retrouvailles
Bonjour,
Voici une petite histoire courte sur Severus et Sirius. Elle ne fera que quelques chapitres, je ne sais pas encore combien exactement.
Explicite + mais que de l'amour !
Bien sûr, tout appartient à la grande, l'immense, JK Rowling.
Chapitre 1
Une volute de fumée s'échappait de l'un des fauteuils miteux du salon. Toute la pièce était couverte d'une épaisse couche de poussière. L'homme assis dans le fauteuil fumait une cigarette, un verre de whisky pur feu trente ans d'âge tournoyant entre ses longs doigts fins. Il était nerveux. Sa jambe tremblée toute seule. D'un naturel décontracté, c'était une position dans laquelle il ne s'était pas souvent retrouvé. Il faut dire qu'il attendait la venue de trois hommes, et que parmi ces trois hommes se trouvait une personne dont les retrouvailles s'annonçaient houleuse. Il ne faut jamais inviter ses ennemis chez soi.
L'homme écrasa avec ferveur sa cigarette dans une cendrier déjà plein, puis s'en ralluma une nouvelle. Le tic tac de l'horloge lui rappelait que le moment arrivait et qu'il n'en avait jamais été aussi proche. Il fuma trois bouffées, et la cigarette vint rejoindre ses sœurs. Il but d'un trait son verre et se leva brusquement.
L'homme en était à faire les cents pas dans l'entrée lorsque trois petits coups frappèrent à la porte. Son cœur s'arrêta. Il prit quelques grandes inspiration avant d'aller ouvrir comme s'il s'avançait droit vers l'abattoir.
« Sirius ! Mon garçon, quel plaisir de vous revoir ! » Le vieux était toujours beaucoup trop excité lorsqu'il le voyait. Cette façon de rire de malice a chaque instant était ridicule. D'autant que lui ne riait pas du tout. Tout ce qui importait à Sirius à présent était l'homme qui se trouvait derrière le vieil homme et qui semblait faire beaucoup d'effort pour que leurs regards ne se croisent jamais. Heureusement, son ami de jeunesse, Rémus, était lui aussi de la partie. Il était son soutien, son roc. Il n'avait accepté la proposition de Dumbledore qu'à condition que Rémus soit présent, ce qu'il s'était empressé d'accepter, avec joie et bonne humeur !
Sirius allait les faire entrer tous les trois dans la cuisine lorsque Dumbledore arrêta Rémus dans le couloir.
« Un instant, si vous le voulez bien. J'aurais quelques mots à vous dire en privé, Rémus. En attendant, commencez. Je n'ose imaginer ce que deux anciens camarades de Poudlard ont comme souvenirs à se remémorer. Nous serons là dans un instant. »
Le regard suppliant que Sirius adressa à Rémus n'eut de réponse qu'une moue désolée de la part de son ami.
À côté de lui, Albus le regardait avec insistance pour qu'il les laisse, ce qu'il fit à regret.
Là, dans la cuisine où il était enfermé avec l'homme qu'il pensait ne jamais revoir, il aurait voulu prendre une petite pelle et creuser très profondément dans le sol et fuir.
D'une voix grave et sèche si caractéristique, l'homme qui lui faisait face se racla la gorge. Il avait au moins la décence d'être un peu nerveux, lui aussi.
« Black ! »
« Severus. »
La tension était palpable. Ils se jaugeaient, s'analysaient, sans prononcer d'autre mot. Leurs respirations étaient toutes les deux aussi saccadées et bruyantes. L'air était chargée d'électricité. Severus avait ce petit tic au coin des lèvres que Sirius connaissait si bien. De toutes évidences, il avait du venin à lui jeter au visage. C'était mérité, évidemment, mais Sirius n'avait pas du tout envie d'entendre tout ce qu'il avait à lui reprocher car lorsqu'il était dans cet état, Severus savait faire mal, vraiment très mal. Ses mots étaient toujours justes, toujours blessants. Après ce que Sirius lui avait fait subir, cela n'aurait été que juste retour des choses. L'air était de plus en plus irrespirable. Sirius avait la gorge nouée, ce calvaire devait à tout prix s'arrêter.
Finalement, Albus et Rémus firent leur entrée. Le premier faisait comme s'il n'avait remarqué aucun malaise, tandis que le second regardait avec inquiétude son ami.
« Voilà qui doit vous faire tout drôle, vous retrouver là comme au temps de Poudlard. N'est-ce-pas tout à fait excitant ? » demanda Albus en se frottant les mains d'une excitation personnelle qu'il n'arrivait pas à contenir.
« Je n'aurais choisi meilleur mot », répondit Severus d'une voix acerbe.
« Bon, je ne vais pas y aller par quatre chemins. Comme vous le savez, Lord Voldemort est de retour. La guerre est de retour. Nous avons déjà tant perdu, et aujourd'hui, ensemble, nous devons continuer de nous battre. »
Son ton était sérieux mais ses yeux continuaient de pétiller. Était-il à ce point incapable d'effacer toute trace d'amusement de son visage ?
Les regards de Severus et de Sirius se croisèrent et d'un haussement imperceptible de sourcils, ils savaient qu'ils pensaient exactement la même chose : Albus était irrécupérable. Bien sûr, Severus jeta tout de suite après un regard assassin à Sirius, un peu honteux d'avoir laissé paraître cette ancienne complicité, si complicité ils avaient déjà eue. Rémus n'avait rien raté du spectacle et s'était rapproché de Sirius, pour lui faire comprendre qu'il était là, à ses côtés. Albus continuait avec légèreté, complètement indifférents aux états d'âmes des uns et des autres.
« Comme je vous l'ai déjà dit, Sirius nous a très gentiment proposé sa maison familiale pour installer le quartier général du nouvel Ordre du Phoenix. Bien sûr, la maison est... dans son jus. Les Black étaient des personnes très sympathiques, votre mère tout particulièrement, Sirius. Des tas de maléfices en tous genres imprègnent ces murs. Certains sont même probablement très dangereux. Avant de pouvoir nous implanter définitivement ici, il va falloir nettoyer un peu tout cela et nous assurer qu'aucun de nos alliés puisse se faire tuer par l'un de ces maléfices. Cela serait bien dommage ! Mes garçons, vous avez été sélectionnés pour faire ce précieux travail ! N'est-ce-pas fantastique ? Vous allez pouvoir vous amuser et faire de la magie ensemble, comme au bon vieux temps ! »
« Génial. » grogna Severus.
« Bien, la première AG aura lieu vendredi. Alors, retroussez vos manches ! Je vous conseille de vous y mettre demain matin, à la première heure. Sur ce, allons tous faire une bonne nuit de sommeil. »
Albus se leva, entraînant dans son sillage Severus qui s'arrêta un instant au niveau de Sirius pour lui glisser :
« Au fait, pour toi, ce sera Snape. Tu as perdu le droit de m'appeler Severus le jour où tu m'as piétiné. »
Lorsqu'ils claquèrent la porte d'entrée, Remus se tourna vers son ami, impatient de savoir comment s'étaient retrouvées leurs retrouvailles en face à face.
« Alors, vous vous êtes dit quoi ? »
« Rien. »
« Allez, courage ! Demain sera pire, sans vouloir t'alarmer. Tu veux que je reste ici cette nuit ? »
« Non, c'est bon. Mais, s'il te plaît, arrange-toi pour arriver le premier demain matin. Si je reste encore avec lui, je ne suis pas certain d'en ressortir vivant. »
« Essaie de te reposer un peu, Patmol. »
« Merci, Lunard. »
Le lendemain matin arriva rapidement. Bien sûr, la nuit de Sirius avait été agitée. Remus arriva le premier, puis lorsque Severus arriva quelques minutes plus tard, ils se répartirent les pièces et s'en allèrent chacun de leur côté.
Sirius était absorbé par la recherche de maléfice dans la chambre parentale qu'il ne fit pas attention aux yeux qui le fixaient. Mais une forte odeur d'herbes attira son attention.
« Sever... je veux dire, Snape. Tout va bien ? Tu cherchais quelque chose ? »
« Des toilettes. Mais je t'ai trouvé toi. N'est-ce-pas un peu la même chose, finalement ? »
« Euh, oui, peut-être. Elles sont au fond du couloir à droite. »
Severus fit un grand mouvement de cape pour se retourner. Il savait l'effet que cela faisait aux personnes autour de lui, c'était sûr. Il arrêta néanmoins son mouvement au pas de la porte et d'une voix cassante, lança :
« Tu as vieilli. »
Puis il partit en de grandes enjambées.
Sirius ne s'aperçut qu'il avait cessé de respirer que lorsque Severus était hors de vue. La situation n'était pas tenable. Il devait absolument trouver Remus.
Il se dirigea à pas de loup vers l'entrée où Remus continuait de chercher une solution pour faire taire le tableau de sa chère mère.
« Remus, te voici ! » chuchota-t-il. « C'est horrible ! Il est venu me voir. J'aurais dû dire non à Dumbledore. Pourquoi je ne lui ai pas dit non, bordel ? Ce vieux bonhomme est fourbe, il serait capable de me faire retourner à Azkaban de mon plein grès. Comment fait-il pour toujours réussir à ses fins ? Hein, Remus, comment fait-il ? J'aurais dû tout lui raconter, il ne m'aurait pas forcé, pas vrai ? Comment je vais faire, maintenant ? Je te jure, si Severus continue, soit je le tue, soit je me tue. »
« Ne dit pas de sottises. Qu'est-ce qu'il t'a dit ? »
« Que j'étais vieux. Et que j'étais comme des toilettes. »
« Comme des toilettes ? »
« Ouais, laisse tomber. Tu trouves que je suis vieux et moche ? »
« Tu n'as jamais été moche, tu le sais bien. Évidement, Azkaban a eu quelques effets sur ton corps, mais tu vas reprendre du poil de la bête, j'en suis sûr. Et puis, lui, il n'a pas vieilli peut-être ? »
« Si, il a vieilli, mais ça lui va bien. Je le trouve encore plus beau qu'avant. »
« Arrête, je vais vomir. Snape n'a jamais été beau. »
« C'est parce que t'es hétéro que tu dis ça. Et sa voix, mon Dieu... le souvenir de cette voix m'a maintenu en vie à Azkaban et pourtant, elle est encore plus belle que dans mes souvenirs. »
« Tu as toujours fait une fixette sur sa voix. »
« Et sur ses mains. »
« Ouais, et sur ses mains. »
« Et sur ses yeux. »
« Oui, bon, ça va, on a compris. »
« Alors, je suis moche ? »
« Mais non, arrête avec ça ! Il voulait t'attaquer, et il savait très bien que t'attaquer sur ce à quoi tu tenais le plus marcherait forcément. La preuve qu'il te connaît bien ! »
« J'espérais un peu qu'avec le recul, je ne ressentirais plus rien pour lui, mais si tu pouvais entendre mon cœur. »
« En fait, je peux l'entendre. Ma transformation n'est que dans quelques jours. »
« Ah ! Je suis pathétique ! Et je suis vraiment dans la merde. »
« Oui. Et tu sais quoi ? Tu t'y es mis tout seul. »
« Merci, j'ai déjà Severus et ma conscience pour me le rappeler. Toi, tu es censé être mon ami, tu te rappelles ? »
« Et c'est en tant qu'ami que je te dis de soit l'éviter complètement, ce qui est impossible, soit régler les choses une bonne fois pour toute. La seconde option sera la plus douloureuse, mais probablement la meilleure option. Et puis, si je ne te pousses pas un peu, qui le fera ? »
« Moi ? Parce que figure-toi que je sais parfaitement que j'ai fais beaucoup de mal à la personne que j'aimais le plus, et que j'aime encore. Si c'est pour me faire des leçons de morale, je n'ai pas besoin de toi, je suis capable de m'en faire tout seul. »
« Ne le prend pas comme ça, Pad', j'essaie seulement de t'aider. »
« Ouais, ben ça marche pas du tout. »
« Tu m'en veux ? Ça serait le comble quand même. »
« Ouais, je sais, quel monstre sans cœur je suis. Si tu veux, tu peux créer un club avec Severus puisque vous êtes tellement d'accord à mon sujet. »
« Sirius, pars pas comme ça. »
« Je vais me faire du thé. »
« Non, tu fuis ! »
« Non, je fais du thé. »
« Ouais, c'est ça. Ben moi, j'en peux plus de ta mère, j'abandonne ! »
« « On est deux. »
Sirius s'enferma dans la cuisine. Il détestait les idées de Dumbledore. La prochaine fois, il réfléchirait à deux fois avant de vouloir se rendre utile.
La porte grinça. La tête de Severus dépassa. Oh, non ! Pas encore lui. Sirius n'était pas prêt.
« Oui ? »
« Je voulais... un biscuit. »
Connaissant Severus, Sirius savait que l'excuse n'était qu'un prétexte pour venir le voir. Il lui devait tant d'excuses, mais comment se faire pardonner l'impardonnable ?
« Alors, Black, pas trop déçu de me voir dans l'Ordre ? Moi qui ne suis qu'un chien, un traître, pas vrai ? Au fait, c'était comment Azkaban ? Il paraît que la vue est incroyable. »
Voilà, le moment où Severus allait enfin pouvoir déverser sa haine était arrivé. Sirius n'était pas prêt. Ses mains commencèrent à trembler de peur face à ce qu'il s'apprêtait à devoir affronter : les erreurs de son passé.
« C'est quand même marrant comme on va vite à juger les gens en qui on s'était pourtant promis d'avoir confiance. J'ai vraiment cru que tu les avais trahis. Ça m'a doucement fait rire, quand on sait la raison pour laquelle tu m'as quitté... Et nous voilà, deux traîtres chez les gentils... finalement. Tu sais, je t'ai vraiment aimé. J'ai vraiment cru à toutes tes promesses. Je suis con, pas vrai ? Et toi, tu m'as bien vite tourné le dos. Preuve que tout ça, c'était bidon. De toutes façon, tu es bidon. »
« Severus, je t'en pris, essaie de comprendre. Tu étais entré chez les Mangemorts, comment aurais-je pu savoir ? »
« En venant m'en parler, tout simplement. »
Sa voix était meurtrière.
« Peut-être que si tu étais venu de toi-même, m'en parler... »
« Tu ne m'en as même pas laissé le temps, Black. »
La gorge de Sirius était si nouée par l'émotion que sa voix se brisa.
« Je... je suis tellement désolé. Vraiment. Tu n'imagines même pas à quel point. J'aimerais tant pouvoir retourner en arrière. Tout ce que je t'ai dit ce jour-là, je n'en pensais pas un mot. Il faut que tu me crois. »
« Le problème avec toi, Black, c'est qu'il n'est jamais possible de faire la part entre le vrai et le faux. Et pour ce qui est de te croire, ça fait bien longtemps que j'ai fais une croix dessus. »
« C'est pourtant la vérité. Je t'ai aimé, profondément, sincèrement. C'est ça la vérité. »
« Mais je fais comment, moi, pour savoir où se trouve la vérité entre tes « Je t'aime », tes « je ne te ferais jamais souffrir, je te protégerais de tout et de tous. » et cette façon que tu as eue de me quitter, me traitant d'immondice, de fétide paria, me disant que tu ne m'avais jamais aimé, que tu avais tout juste réussi à te vider les couilles dans « mon petit cul de pucelle ». Voilà ce que tu m'as sorti. Alors, je fais comment ? Tu sais, même Voldemort a plus d'honneur que toi. »
Des larmes coulaient abondamment sur les joues de Sirius. Comment répondre à ces justes accusations ?
« Tu sais, Black, moi aussi j'ai pleuré ce jour-là. J'ai même beaucoup pleuré. Et tu te souviens de ce que tu as fait ? »
« Oui, je m'en souviens. »
« Oui ? Laisse-moi quand même te rafraîchir la mémoire. Ce jour-là, je pleurais de tes mots cruels, et toi, tu m'as littéralement poussé dans la boue, tu m'as donné un coup de pied dans les côtes et tu m'as ri au nez, me disant que tu ne m'avez toujours baisé qu'en imaginant que j'étais quelqu'un d'autre. Je t'avais tout donné, mon cœur, mon corps... Mes larmes, je les ai toutes versées pour toi ce jour-là. Depuis, j'ai les yeux secs, et le cœur aussi. Je n'ai aucune compassion à te donner. »
Tout le corps de Sirius était parcouru de sanglots misérables.
« Je ne veux pas de ta compassion, je sais que j'ai mérité ce qui m'arrive, ta haine. Je ne demande que ton pardon, s'il-te-plaît. »
« Jamais tu ne l'auras ! Je ne suis plus le naïf petit Severus qui se laisse avoir par le premier Don Juan venu. Regarde-toi aujourd'hui, tu n'es plus qu'une loque. Tu n'es plus rien. Tu n'as peut-être pas tué Lily, ni ton abruti de copain, mais ce petit séjour à Azkaban, tu l'as bien mérité. Tu as détruit l'homme que j'aurais pu devenir. Maintenant, si tu veux bien, nous sommes là pour une mission bien précise. La première assemblée générale doit avoir lieu dans quatre jours. Il nous reste du pain sur la planche ! »
« Attends, Sev... Snape. Il y a une chose que j'aimerais savoir. La bague, que je t'avais offerte, tu... tu l'as toujours ? »
« Tu veux parler de la bague que tu m'as filé soit disant en symbole de ton amour, tout ça pour pouvoir me voler ma virginité ? Non, je ne l'ai plus. Pourquoi ? Tu voulais la récupérer ? »
Il n'était pas possible de cracher plus de haine dans une seule phrase que la démonstration que Severus venait de faire. Il n'attendit pas de réponse et quitta la pièce, faisant voler ses capes par habitude. Severus se dirigea directement vers les escalier, le regard noirci par la haine, si bien qu'il ne vit pas l'intrus qui se trouvait au pas de la porte et qui avait tout entendu de leur conversation : Albus.
Albus entra dans la pièce et y trouva Sirius, plus abattu encore que lorsqu'il l'avait vu après sa fuite d'Azkaban.
« Je ne savais pas que vous aviez une relation de cette nature. Si j'avais su... »
« Si vous aviez su alors quoi ? Puisque vous avez si bien écouté toute notre conversation, vous comprendrez que je n'ai pas envie de parler. »
« Oui, bien sûr, bien sûr. »
Sirius quitta la pièce en s'essuyant les yeux du revers de sa manche. Au passage, il percuta Remus qui entrait dans la pièce. Il continua son chemin comme si rien n'était venu lui faire obstacle. Il n'avait envie de parler à personne, seulement pleurer. Le seul réconfort qu'il aurait accepté, c'était celui de Severus.
En entrant dans la cuisine, Remus trouva Albus.
« Ah ! Albus, je suis ravi que vous ayez pu venir. Il y a un sort qui me résiste, celui du portrait de la mère Black. Qu'y a-t-il ? Pourquoi me regardez-vous ainsi ? »
« Que savez-vous au sujet de Severus et Sirius ? »
« Oh ! Vous voulez dire qu'il vous a parlé de... tout ça ? »
« Non, j'ai surpris malencontreusement une discussion plutôt mouvementée. »
« Mince, il faut absolument que j'aille le voir. Vous, occupez-vous de Severus ! Je crois que personne ne s'est vraiment occupé de lui depuis... tout ça. »
« Oui, mais quel dommage, pas vrai ? C'est d'amour dont ce monde à besoin, plus que tout. Et voilà que deux âmes malheureuses ne savent plus comment s'aimer... »
« Albus ! Je vous apprécie beaucoup, mais je sais exactement où vous voulez en venir et croyez-moi, ne vous en mêlez ! En se détruisant l'un l'autre, il seraient capables de vous détruire avec, si vous vous en approchiez de trop près. »
Au frétillement de la barbe d'Albus, Remus comprit que celui-ci n'avait pas du tout écouté ou qu'au moins, il n'avait pas l'intention d'écouter sa mise en garde.
Quelques étages plus haut, Severus s'était enfermé dans une petite chambre et des larmes se mirent à couler – des larmes qu'il s'était pourtant promis de ne plus laisser couler à cause de cet infâme, horrible et magnifique homme qu'était Sirius. Pourquoi son cœur meurtri se réveillait-il aujourd'hui, après des années de silence ? Les souvenirs de ses mains sur son corps, de sa bouche dans son cou lui susurrant des mots d'amour étaient plus forts que toute la haine qu'il avait emmagasinée en quinze ans. Tout en pleurant, sa main vint se frotter toute seule sur son entrejambe, guidée par le seul souvenir des sensations ressenties au contact de Sirius. Cette façon divine qu'il avait de lui mordre la lèvre inférieure. Il libéra son sexe de ses robes. Ces caresses douces qu'il lui administrait dans l'intérieur de la cuisse jusqu'à ce qu'il lui supplie de prendre son sexe, ce qu'il lui accordait toujours. De longs va-et-vient sur son membre le firent durcir un peu plus, son sexe s'allongeant centimètre après centimètre. Ce doigt trop curieux qui finissait toujours dans son antre et savait exactement où trouver ce point parfait qui lui faisait tout oublier. Son propre doigt trouva ce même point, le titilla comme Sirius l'aurait fait. Sa langue qui lui léchait le cou, puis descendait jusqu'à son sexe qu'il prenait goulûment, donnant quelques habiles coups de langues sur le gland. Très vite, la vision encore claire des lèvres de Sirius autour de son sexe, le suçant, l'avalant tout entier, tandis qu'il le regardait de ses yeux chocolat, fit venir Severus entre deux sanglots. De longs jets s'échappèrent sous son regard crispé par le plaisir un peu coupable. Il avait laissé échapper quelques cris, comme quand Sirius le faisait jouir, il y a si longtemps déjà. Lorsque Severus reprit ses esprits, ses mains recouvertes de semence gluante qu'en d'autres temps, Sirius aurait léchée à ne plus en laisser de trace, il se sentit encore plus idiot et pleura sans la moindre retenue. Comment parviendrait-il à survivre ces quelques jours ? La cicatrice de son cœur était encore béante. Était-il possible que Sirius l'aime ? Il ne voulait plus y croire. Il avait trop mal.
A suivre...
Et maintenant, on fait tous un gros câlin à Severus!
