Disclaimer : Ni Severus, ni aucun des personnages de cette histoire ne sont à moi, sauf Ioann, Milo, Ivanna, Sergueï, Henrique, Elidjah, Owen, Connors, Moïra, Kerrian et Captain Sandy.
Béta : BettyMars
Bonjour à tous ceux qui ont décidé de venir en lire un peu plus de ma saga. Normalement j'étais partie pour vous faire un OS qui servirait de fin définitive à mon histoire… sauf qu'une fois de plus je me suis laissée emporter et vu la longueur, c'est devenu une mini fiction en six parties. Alors en avant pour un voyage dans le temps pour découvrir tous vos personnages préférés huit ans après la fin de « Pas Toujours si Simple » (soit huit ans après les ASPIC de Ioann).
J'espère que mon long épilogue vous plaira et rendez-vous mercredi prochain pour la partie 2.
Phrase défi : A la suite d'un match de Quidditch, un élève monte sur un piédestal et chante : « Dans la jungle, terrible jungle, les lions sont morts ce soir ».
Une décennie de Simplicité.
Partie 1 :
Samedi 5 Juillet 2008.
Severus, juste vêtu d'un peignoir encore un peu humide de sa récente douche, était tranquillement en train de savourer son thé matinal. Il était installé sur une chaise dans le jardin et profitait du calme que la matinée lui apportait. La journée promettait déjà d'être chaude et agréable. Les vacances des élèves avaient commencé une semaine plus tôt mais pour le corps enseignant, il avait fallu attendre la veille pour enfin pouvoir rentrer chez eux. Une gorgée, un sourire en coin et il pensa que pour le repos il faudrait repasser. En effet, Milo et Henrique avaient décidé de faire un grand repas de famille quelques heures plus tard. Severus savait qu'il avait encore du temps. Lorsqu'il aurait atteint la limite maximale avant d'être en retard, Winky viendrait le prévenir.
Il avait d'abord refusé l'offre d'Albus de lier la petite elfe à sa famille mais il reconnaissait qu'avec le temps et les années, elle l'avait réellement soulagé de bien des tourments. Avant il n'aurait jamais imaginé devoir être dépendant de quelqu'un et c'était ce qu'il avait eu le plus de mal à accepter. Mais il n'avait de toute façon pas eu le choix, son corps ne lui en laissant aucun. Rien que ses cours étaient parfois très difficiles alors il reconnaissait que rentrer chez lui et ne rien n'avoir d'autre à faire que prendre soin de lui, était appréciable.
Même au niveau de l'enseignement les choses avaient évolué pour lui. Pendant quelques années, Horace avait assumé la moitié des cours, lui laissant l'autre. La coopération s'était passée, même si elle n'avait pas été transcendante. Lorsqu'il y a huit ans, son collègue avait définitivement pris sa retraite, avant de disparaitre dans la nature afin de ne plus être dérangé, Albus lui avait parlé de prendre un apprenti. Severus avait accepté à la condition qu'il ne lui choisisse pas un abruti. Il avait été surpris du choix du directeur mais avait agréablement reconnu qu'il ne perdait pas au change. Le jeune Théodore Nott avait alors encore deux ans d'évaluations avant de passer sa maîtrise en potions mais était réellement passionné et menait de front les cours et ses études.
Au début, Severus l'avait suivi de près afin de voir s'il pouvait compter sur lui. Progressivement, il avait compris qu'il pouvait réellement lui faire confiance. Aussi, il assurait les cours théoriques et supervisait les cours pratiques, tout en corrigeant les copies, de sa chaise derrière son bureau. Le tout pendant que son assistant s'occupait de circuler dans les rangées pour s'assurer que tout allait bien, pour conseiller et aider. Depuis Théo avait eu ses examens haut la main mais avait souhaité rester à seconder son ancien professeur. Celui-ci avait appuyé sa décision auprès d'Albus et du conseil d'administration qui en avaient fait un membre officiel de l'équipe professorale.
Et puis Severus reconnaissait que le jeune homme était d'une bonne compagnie lorsqu'il s'agissait de débattre sur de nouvelles formules ou d'émettre des théories sur certains de ses essais. Oui, il ne pouvait plus garder la station debout très longtemps et avait du mal à affronter les escaliers, mais il n'avait pas à se plaindre. Il enseignait toujours à des cornichons atrophiés mais pouvait ricaner de leurs bêtises en montrant leurs copies à Nott. Qui en bon Serpentard, appréciait toujours et n'hésitait pas à le ressortir à l'élève en cours afin de lui montrer combien en réfléchissant un peu, on évitait d'écrire n'importe quoi.
Ce n'était pas professionnellement que Severus avait eu le plus de mal. Ni à la maison où Winky était réellement aux petits soins pour lui, le chouchoutant comme jamais il ne l'avait été. Elle avait été si contente d'avoir une nouvelle famille à s'occuper qu'elle s'était presque mise à le materner. Il en avait été un peu exaspéré au début, mais reconnaissait qu'après une dure journée, c'était agréable. Ce qui avait été le plus difficile fut de voir son fils partir. Après avoir eu ses ASPIC, Ioann avait fait un an d'université à Londres et il le voyait encore très souvent. De temps en temps le garçon venait à Poudlard pour passer soirée ou nuit à l'appartement. Le reste du temps, il logeait Impasse du Tisseur. Il avait pensé à prendre une chambre universitaire mais comme la maison était vide pendant la période scolaire, il s'était économisé le prix d'un loyer.
Mais après une année, il avait décidé de choisir ce qu'il y avait de mieux pour ses études. Avec la bourse allouée par le Ministère depuis l'affaire Sergueï, il avait choisi de partir en Egypte dans la meilleure école de sa branche. Et là, Severus ne l'a plus vu que pendant les vacances. Une torture pour ce père si protecteur. Il avait eu du mal à s'y faire et avait exigé que Ioann le contacte toutes les semaines par cheminette et lui envoie au moins un hibou entre temps. Il avait regretté que Bill Weasley ne travaille plus là-bas car il aurait pu veiller sur lui. Mais bon, le rouquin avait été muté depuis quelques déjà années à la banque Gringotts de Londres, était marié et connaissait les joies de la paternité. Il était hors de question d'essayer de le soudoyer pour qu'il demande à repartir en Egypte.
Après deux ans dans ce pays, Ioann avait décroché, avec mention, ses examens pour devenir archéologue. Il avait aussi contacté Jarek, qui l'avait aidé lors de sa fugue et avec qui il était toujours en contact, quand on lui avait demandé d'effectuer un stage sur le terrain. L'homme en avait parlé au maître de chantier sur lequel il était et Ioann était parti en Chine sur les traces d'un empire antique. Après cela, il était longtemps resté en Egypte où il y avait encore beaucoup de chantiers en cours. Ce qui lui avait permis de trouver rapidement du travail. Il revint alors très souvent en Angleterre. Pas tous les week-ends mais presque. Du moins les premières années. Maintenant il revenait moins souvent mais pas pour les même raisons. Normalement il devait arriver pour trois semaines de vacances mais Severus ne savait pas s'il serait présent au repas familial. Iva était malade depuis quelques jours et cela risquait de retarder le retour du jeune homme. Le professeur avait hâte de le revoir. Il n'était plus revenu à la maison depuis noël et il ne le reverrait pas avant un certain temps car en Août, il partait au Mexique sur de nouvelles fouilles.
Le regard de Severus glissa sur une petite pierre blanche au fond du jardin, sous un buisson. Rien qu'une pierre blanche pour marquer l'endroit où Titan reposait depuis presque un an. Le petit fennec avait vécu treize ans, ce qui était au dessus de la norme pour cette race, et avait fini par s'éteindre de vieillesse tranquillement dans son sommeil. Ioann avait longtemps pleuré la perte de son animal et le professeur reconnaissait que cette nouvelle l'avait relativement ébranlé. Il s'y était beaucoup attaché à cette mini boule de poils qui avait si vaillamment veillé sur Ioann et lui toutes ces années. Oh il avait bien laissé une trace de son passage. Notamment lorsqu'il avait rencontré une charmante madame fennec avec qui il s'était occupé à augmenter la population de sa race.
Et un fennec était fidèle, dès qu'il trouvait sa compagne c'était à vie. Un certain nombre de mini Titan avaient tracé leur route dans le désert Egyptien, jusqu'à la dernière gestation d'Isis qui s'était mal passée. C'était il y a deux ans. La pauvre femelle n'avait pas survécu à la naissance de ses deux derniers petits. Ioann s'en était alors occupé en leur donnant le biberon pendant les deux semaines où normalement la mère allaitait. En même temps, Titan les avait veillés et couvés. Le jeune homme avait alors décidé de les garder. Deux mâles, Osiris et Seth. En fait, il avait gardé le premier et avait offert le deuxième à Moïra. Lucius avait grandement apprécié ce cadeau et le signalait régulièrement à Severus en râlant.
Celui-ci sourit à cette pensée. Oui, le décès de Titan le Filou avait occasionné un grand vide dans leur vie. Mais il avait tiré sa dernière révérence en transmettant le relais à ses fils. Et si Seth n'aurait pas l'occasion de rencontrer de femelle au Manoir, cela ne faisait aucun pli qu'Osiris perpétuerait la lignée à un moment ou à un autre. Un jour, un fennec trop curieux était entré par hasard dans la famille, aujourd'hui sa descendance avait sa place aussi longtemps qu'elle se reproduirait.
- Maître Severus, il est neuf heures, il est temps de finir de vous préparer.
- Merci Winky. J'y vais de ce pas.
Il se leva aussi souplement que possible et commença à entrer dans la maison, laissant l'elfe débarrasser derrière lui. Il avait bien appris que si jamais il le faisait lui-même, Winky s'effondrerait en larmes en demandant pardon d'être un mauvais elfe totalement inutile. Ce qui était loin d'être le cas, mais elle était bien trop attachée à la tradition pour apprécier qu'on l'aide dans son travail.
Arrivé dans le salon, Severus fit tout de même une pause. La pièce avait un peu changé au fil des années. Les photos étaient toujours là mais ce n'était plus les mêmes. Toutes les photos avec Ivanna avaient été enlevées. Oh pas très loin car elles étaient maintenant dans la chambre de Ioann. Par contre, les autres étaient toujours affichées bien que moins nombreuses. Accroché au mur, il y en avait une qui avait été agrandie bien des années plus tôt. Le père et le fils, âgé de cinq ans, souriant d'un même sourire heureux et serein ainsi qu'une autre avec Milo et Ioann bébé. Mais beaucoup d'autres étaient plus récentes. Il y avait Ioann et Draco. Kerrian était également présent tout comme Neville. Milo et Henrique lui faisaient des petits signes sur un autre cliché. La plus agaçante avait été une prise par Ioann lors d'une importante réunion.
Severus se regarda un instant. Il avait son air sérieux et mauvais qui lui avait valu tous les pires surnoms de la part de nombreuses promotions d'élèves. Il croisait les bras et n'importe quel première année aurait uriné dans son pantalon en croisant son regard. A ses côtés, Bill et Charlie Weasley l'encadraient. Ils étaient élégamment vêtus et souriaient franchement, en contraste avec son l'air sombre. Mais régulièrement on voyait leurs doigts se dresser derrière la tête du professeur pour lui faire des oreilles d'âne. Severus ne pouvait que rouler des yeux à chaque fois qu'il voyait cette photo. Aussi adultes qu'ils étaient, ces deux hommes là étaient de vrais joueurs. Mais ce n'était rien comparé aux jumeaux qui s'amusaient, agenouillés au premier plan. Fred semblait implorer Severus de ne pas le torturer alors que George grimaçait comme s'il était déjà en train d'agoniser.
Oui c'était une bien étrange image sur papier glacé qui se dressait là et beaucoup s'étonnaient que Severus la laisse en évidence dans son salon. Mais il l'aimait bien. Même si elle avait été prise au mariage de Bill et Fleur, peu de temps après qu'il ait pu remarcher seul, rien n'indiquait qu'il était handicapé. Au contraire. Et puis la fraicheur de cette jeunesse délirante lui rappelait combien sa vie était elle-même étonnante. Avant il était aigri avant l'heure, seul et hargneux. Puis il avait rencontré une Russe espiègle qui lui avait fait un fils. Depuis tout avait basculé au point que ses anciens élèves aient réussi à voir au-delà de son apparence jusqu'à l'apprécier au point de se moquer de lui, et pas que sur une photo.
Se secouant, il s'approcha de l'escalier avant de poser la main sur une petite sphère argentée au dessus de la rampe. Elle se teinta de vert et un instant plus tard, il se trouvait à l'étage, la main sur une sphère jumelle de couleur rouge. Puis quand il la lâcha, elle devint argentée. C'était une invention de jumeaux Weasley. Une sorte de téléporteur à petite portée qui lui permettait de se déplacer chez lui sans avoir à souffrir de monter ou descendre les escaliers. Une vraie révolution et une grande aide pour Severus. Il avait été le premier à en bénéficier. Il avait subi les quelques désagréments apportés par les prototypes successifs avant que la version finale ne soit pleinement satisfaisante. Il leur en avait même commandé une autre paire afin de pouvoir enfin redescendre s'isoler dans son labo sans craindre d'avoir à demander de l'aider pour remontrer après un long moment sur un chaudron. Depuis, il avait incité les jumeaux à commercialiser ce produit dans un rayon plus sérieux de leur magasin et cela leur avait diversifié un peu plus leur clientèle.
Quand il arriva dans sa chambre, Severus soupira. Il s'avança près du lit et se pencha pour attraper le peignoir qui avait été visiblement jeté à la va vite. Il le secoua un peu avant de le déposer sur un portant. Winky en était malade, il le savait, mais il lui avait bien dit qu'il s'occupait lui-même de sa chambre à coucher. Mais il n'était pas dupe, lorsqu'il serait parti chez Milo, la petite elfe se dépêcherait de venir ranger et nettoyer la pièce. C'était plus fort qu'elle et le professeur ne pouvait qu'en sourire en lui facilitant la tâche. Il passa devant de nouvelles photos et les regarda d'un air attendri. L'une d'elles datait d'un des plus beaux jours de sa vie. Il ne dirait pas le plus beau car son fils avait toujours été plus important que tout le reste, mais ce n'était pas très loin. Il portait bien la robe de cérémonie d'union et Sandy était magnifique à ses côtés ...
Finalement Severus s'approcha de son armoire pour passer quelques vêtements propres. Il grimaça lorsque son dos le fit un peu souffrir avant de regarder où il avait déposé sa béquille. C'était sa meilleure amie. Elle n'avait rien à voir avec la canne d'ornement, élégante et toute en finesse, dont Lucius aimait à se parer pour se distinguer du bas monde. Elle n'était pas non plus aussi ouvragée que celle que Ioann utilisait lorsque sa rotule le faisait souffrir. C'était toujours celle que Hagrid lui avait offert, même si Lucius avait tenté, en vain, de lui en offrir une plus travaillée et plus riche. Mais elle était son pilier et l'empêchait de s'effondrer lamentablement lorsque la douleur était trop forte. Elle l'aidait à le soutenir afin qu'il puisse se diriger vers un siège bienvenu, ou elle le soulageait en portant le poids que son dos et ses jambes avaient du mal à supporter. Une nouvelle fois, Winky lui démontra qu'elle n'était jamais bien loin de lui car elle apparut avec la béquille, lui indiquant qu'il l'avait laissé dans la salle de bain.
Severus la remercia chaleureusement en lui disant qu'elle était une perle sans qui il ne pourrait rien faire de correct. Winky secoua ses oreilles de gêne et de plaisir avant de le prévenir qu'il devait partir. Il redescendit dans le salon grâce au téléporteur avant de se diriger vers la cheminée. Il rappela à l'elfe que Ioann arriverait peut-être dans la journée et qu'il faudrait donc que sa chambre soit prête pour le soir. Mais Winky pouffa de rire en lui disant qu'il le lui avait dit si souvent que cela faisait une semaine qu'elle s'en était occupée et qu'il ne lui restait plus qu'à mettre des draps frais dans la journée. Le professeur bougonna doucement qu'il était juste impatient de revoir son fils avant de lui faire un petit sourire et de disparaitre au milieu des flammes vertes.
Lorsqu'il arriva à destination, il remercia Merlin qu'il n'y ait personne pour l'accueillir. Si avant il avait une certaine classe en arrivant par cheminette, maintenant tout était un peu différent. Et même s'il commençait à en avoir l'habitude depuis que les années avaient passé, il n'arrivait toujours pas supporter le regard des autres sur ses faiblesses. Mais cela dit, il se fit la remarque que ce n'était pas passé bien loin lorsque la porte s'ouvrit sur un Milo visiblement en grande forme.
- Hey ! Mais c'est mon schtroumpf grognon préféré qui vient d'arriver !
- Va te faire … voir.
- Ah mais non mais non ! Comment vas-tu aujourd'hui ?
- Comme tous les jours. Pas mieux mais pas pire non plus. Le temps est sec, donc je pense que ça va plutôt être une bonne journée.
- Tant mieux. Mais tu es seul ?
- Effectivement, au moins nous savons que tu n'es pas encore aveugle malgré ta vue qui baisse.
- Connard, toi aussi un jour il te faudra des lunettes pour lire tes sales pattes de mouches. Merde alors, je suis sorcier, pourquoi donc suis-je presbyte à cinquante ans tout juste passé comme un simple Moldu ?
- Peut-être parce que tu étais déjà casse couilles avant.
- Ok, alors tu as définitivement de mauvaises fréquentations. Et tu vas être à l'eau et au pain sec.
- Ça ne va pas changer grand-chose à mon régime alimentaire habituel, soupira Severus.
- T'inquiète, Poppy est déjà en train de surveiller Henrique pour savoir si tout est bon pour toi.
- Oh joie.
- Oh désespoir ?
- Révise tes classiques, ça commence par « Oh rage ». Et pour ce qui est de la vieillesse ennemie, je pense que ça te concerne plus que moi, vieillard.
- Oui et toi tu es un jeune homme fringant n'est-ce pas ? Et ta moitié est où ?
- Elle est allée voir Kingsley.
- Un samedi matin à l'aube ?
- Et encore, j'ai réussi à l'empêcher d'y aller plus tôt encore.
- Petit galopin tiens.
- Et ce n'est plus de mon âge, soupira le professeur avant de sourire.
- Ce n'est pas à moi que tu feras croire ça et maintenant encore moins qu'avant. Sûr que tu ne t'ennuies pas avec elle.
- Et cela ne te regarde pas, crétin pervers.
- Moi aussi je t'aime Sevy d'amour. Allez viens, Minerva vient d'arriver par le village et s'occupe déjà d'installer la table. On va lui filer un coup de main avant de passer pour des maquereaux.
Severus renifla à cette réflexion. Il ne voulait même pas épiloguer sur cette remarque stupide. Mais il emboita le pas de son frère qui venait d'attraper une nappe dans le buffet. Il traversa le couloir avant de s'arrêter dans la cuisine pour saluer son beau frère et son amie. Certes il avait encore vu Poppy la veille au matin avant son départ, mais il espérait qu'en lui présentant ses plus beaux hommages, elle lui permettrait de faire une petite entorse à son régime. Il ne surveillait pas son poids, non. Loin de là. Mais son système digestif n'avait jamais retrouvé sa fonctionnalité originelle. Et encore, il s'estimait heureux d'être un maître en potions. Il avait réussi à améliorer la potion qu'il devait prendre tous les jours de façon à la rendre plus efficace encore. Maintenant il pouvait manger bien plus d'aliments qui lui avaient pourtant été refusés dans les premières années après la bataille du cimetière.
- Tu as bonne mine Severus. Un peu fatigué peut-être, tu as bien dormi au moins ? Demanda Poppy en plissant les yeux.
- Allons allons, Poppy jolie, il est rentré à la maison hier matin, c'est normal qu'il soit fatigué après avoir rattrapé le temps perdu avec madame Snape, railla Henrique.
- Rattraper quel temps perdu ? Demanda Milo. Qu'il soit chez lui ou à Poudlard, je te rappelle que Sandy est dans son lit tous les soirs.
- J'essayais juste de lui fournir un alibi et toi tu mets tout par terre, tu parles d'un frère. Va t'occuper de la table tiens.
- Oui et toi, repars fourrer ta dinde au lieu de te mêler de ma vie sexuelle, ronchonna le professeur.
- Et arrête de râler Sev, au moins maintenant tu en as une de vie sexuelle, s'amusa le Russe.
Milo se baissa vivement alors que Henrique attrapait son bol de farce de peur de le voir voler à travers la pièce. Poppy pouffa de rire en se lançant un sort de protection pour éviter la bouteille volante. Heureusement, il n'y avait que de l'eau dedans. Mais elle ne put s'empêcher de les regarder avec tendresse.
- Allons les garçons, tenez-vous donc un peu. La famille Malfoy va bientôt arriver alors évitez de leur donner l'occasion de se moquer de vous.
- Trop tard, répondit la voix railleuse de Lucius. Heureusement que Moïra est un peu en retard sinon vous lui donniez un sale exemple.
Les salutations se poursuivirent un instant avant que Poppy se fasse plus ferme et ordonne à Severus d'aller s'asseoir dans le jardin. Milo et Lucius l'accompagnèrent avec complicité. Minerva les regarda arriver avec un air sévère avant d'invectiver le Russe pour avoir mis tant de temps à lui apporter une maudite nappe. Les deux anciens Serpentards s'installèrent confortablement pour le regarder se faire sermonner comme un petit garçon en culotte courte. C'était proprement amusant comme situation. Puis un instant après, un grand cri retentit de la maison les faisant tous retourner. En quelques secondes, Milo se retrouva avec une jeune fille de dix sept ans accrochée à son cou et lui hurlant dans les oreilles combien elle aimait son tonton préféré.
- Moïra ! La reprit Lucius. Un peu de tenue s'il te plait !
- Mais papa.
- Il n'y a pas de « mais », jeune fille. Et tu es priée de saluer tout le monde.
- Bien, ronchonna l'adolescente en s'avança vers Minerva. Bonjour Mamie.
- Bonjour ma chérie, alors, je vois que cette première semaine de vacances t'as bien ressourcée.
- Oh oui ! Je suis contente d'être en vacances. Mais pourquoi on a tant de devoirs à faire ? C'est purement injuste !
- Pour ne pas retrouver des légumes à la cervelle en gelée à la rentrée peut-être, ironisa Severus.
- Mais moi je ne suis pas un légume, tonton Sev, je suis très intelligente et tu le sais.
Moïra s'approcha de lui et s'accroupit à côté de son siège avec un sourire. Elle lui colla un bisou sur la joue et lui donna un câlin. Quoi qu'elle en montre et quoi qu'il en dise, elle aimait beaucoup son oncle Severus. Si Milo et Henrique étaient ceux avec qui elle s'amusait beaucoup, Severus était une force tranquille dans laquelle elle aimait se réfugier. Même s'il était diminué physiquement, il restait toujours fidèle à lui-même et à ses sentiments pour la famille.
- Oui, très intelligente, mais j'aimerais bien que tu te concentres un peu plus sur tes cours que sur la futilité.
- Mais mon tonton préféré, cousin Ioann aussi aimait bien la futilité. Et il a quand même eu ses ASPIC.
- Tiens, je croyais que c'était Milovan ton tonton préféré, fit remarquer Lucius en roulant des yeux.
- Papa !
- Grillée petite Moï, s'amusa le Russe. Tu as encore beaucoup à apprendre pour devenir une grande.
- J'ai dix sept ans depuis quatre mois ! Je suis une grande, oncle Milo ! J'ai la même taille que Ioann !
- Et d'où tu tiens que ton cousin est une référence en taille ?
- Oui ben il n'est pas grand pour un garçon, mais c'est une taille correcte pour une fille. Et j'ai quand même de bons résultats scolaires à l'école.
- Oui, mais tu pourrais faire mieux. Heureusement que tu es meilleure sur un balai, fit remarquer Severus avec un sourire en coin.
- Ouais ! Je suis la meilleure batteuse depuis des années !
- Je dirais effectivement que depuis messieurs Crabbe et Goyle, Serpentard n'avait pas eu un seul batteur aussi féroce que toi, sourit Minerva. Mais ça vient sûrement de ta fougue tout Gryffondorienne.
- Ah ne m'insultez pas McGonagall ! Siffla Lucius avec un air offensé.
- Oh mais vous ne me faites pas peur, Malfoy ! Et puis je crois que je ne me suis jamais autant amusée qu'au premier match de cette année là, il y a deux ans et demi, quand Moïra a fait son entrée dans l'équipe. Et pourtant, ce n'était pas une bonne circonstance très bonne pour moi.
Minerva soupira théâtralement alors que Severus ricanait. Milo s'assit et tenta d'en savoir plus sur cette histoire qui semblait être resté un secret de Poudlard. De son côté, Lucius se demandait s'il était bon pour lui d'entendre cette histoire ou non. Narcissa arriva sur ces entrefaites et s'enquit de l'humeur amusée des adultes et du rougissement de sa fille. Finalement, ne se faisant pas tant prier que cela, le professeur de Métamorphose se perdit dans ses souvenirs pour les reporter pour la première fois à la famille.
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Flash Back
Samedi 5 Novembre 2005.
Le match avait été rude. C'était le premier de l'année et comme le voulait la coutume, Gryffondor et Serpentard s'étaient farouchement affrontés pendant un long moment. Mais après une course poursuite palpitante entre attrapeurs, l'équipe de Severus avait gagné. Dans les gradins, Minerva applaudissait mollement et son air maussade ne trompait personne. Elle était déçue de voir que sa Maison commençait par une défaite. A ses côtés, Severus et le jeune Nott avaient un sourire satisfait et faisaient quelques commentaires sur les bons coups des serpents et les erreurs des lions.
Se levant drapée dans son orgueil, elle quitta le gradin professoral sous les réflexions ironiques de Snape. Elle lança quelques regards noirs à des élèves trop remuants qui manquèrent de la bousculer. Elle se dirigea ensuite vers le bureau d'Albus où elle pourrait cracher son venin sur Severus. Ce type là était pire qu'un gosse quand il s'agissait de Quidditch. Bon, pour être honnête, elle était très vive sur ce sujet là également, mais quand même, elle savait se tenir, elle !
Albus la regarda arriver, le regard pétillant au dessus de ses lunettes. Il avait déjà pensé à prendre une retraite méritée et laisser ainsi sa place à Minerva, mais il ne s'était jamais résolu à s'éloigner du château. Voir ses employés devenir plus gamins que leurs élèves était toujours un régal. Il l'invita à s'asseoir avant de lui proposer un thé. Puis, l'air de rien, il lui demanda de lui raconter ce match qui visiblement posait problème. Et il s'en amusa grandement. Minerva était toujours aussi enflammée quand il s'agissait de Quidditch. Et jusqu'au repas, elle déblatéra sur les répliques de vainqueur de Severus et de son orgueil trop grand.
Mais toutes récriminations s'arrêtèrent lorsqu'ils arrivèrent dans la Grande Salle. Minerva se mit à regarder Severus de haut alors que le professeur de potions la narguait ouvertement. Les autres professeurs les observèrent avec amusement comme après chaque confrontation de leur équipe respective. Cela faisait des années que cela durait mais c'était toujours aussi divertissant. Même Sirius qui était pourtant démoralisé de la défaite, ne pouvait s'empêcher de pouffer de rire à les voir faire. Pourtant cette fois-ci un évènement arriva et perturba le manège annuel.
La plupart des élèves était déjà arrivé. Il ne manquait en fait que les membres de l'équipe de Gryffondor qui avaient pris plus de temps pour se doucher et se préparer tant ils étaient démoralisés d'avoir perdu. La table des Serpentards était par contre très agitée. Au fil des années, cette Maison avait vu ses préceptes de froideur et d'image à tenir, tomber pour n'être que des élèves ordinaires. Certes un peu plus fiers et réservés que la normale, mais tout aussi dissipés que leurs camarades. Il n'y avait plus de réels affrontements entre les Maisons sauf quand il s'agissait du Quidditch. Et ce jour là, les conflits étaient à leur maximum. Lorsque les Gryffondors entrèrent, un silence de plomb se fit pour les accueillir. Ils s'avancèrent, sombrement, jusqu'à leur place. Ce fut à ce moment là que Moïra, quatorze ans et demi, se leva, monta sur sa chaise et se mit à chanter.
- Dans la jungle terrible jungle, les lions sont morts ce soir !
Puis elle éclata de rire avant de redescendre de son piédestal en claquant dans la main de son meilleur copain qui était également un des poursuiveurs de son équipe. Severus roula des yeux alors que Minerva lui signalait que sa nièce avait un bon tempérament de Gryffondor pour une Malfoy.
Fin du Flash Back
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Lucius regarda sa fille d'un air scandalisé alors que Narcissa souriait en secouant la tête. Moïra avait les joues rougies et cherchait à se faire oublier. Ce qui n'était pas facile quand les adultes étaient présentement en train de parler d'elle et de la regarder.
- Jeune fille, il va falloir revoir ton éducation avant que tu ne ternisses le nom des Malfoy, fit remarquer Lucius. Je pense que quelques punitions pour cet été ne seront pas de trop.
- Papaaa ! C'était il y a deux ans ! Il y a prescription ! Et je suis majeure maintenant, alors les punitions ...
- Tant que tu restes sous mon toit, tu te plieras à ma volonté.
- Alors j'irais chez Draco !
- Et il sera ravi de récupérer un mètre soixante et quatre d'enquiquinement, ironisa Lucius en faisant sourire tous les adultes.
- Draco m'aime, et je ne serais jamais une contrainte pour lui...
- Il travaille dur et t'avoir dans ses jambes ne ferait que le gêner. Tu le sais très bien étant donné qu'il n'a presque pas le temps de venir nous voir.
- Je sais, mais il me manque. Je ne l'ai pas vu depuis noël et on ne sait même pas s'il va pouvoir venir aujourd'hui, soupira tristement la jeune fille.
- Ne t'inquiète pas, ma puce, la rassura Narcissa, tu sais bien qu'il ne raterait pas un repas de famille. Et puis il a quelques jours de vacances à prendre. Avec la venue de Ioann, il sera plus disponible.
- Tu crois qu'il va amener Osiris ? Seth sera content de retrouver son frère !
- Salazar protège-moi ! Un peu plus de fennec chez moi, voilà tout ce qu'il me manquait, répondit tragiquement Lucius.
- Tu dis ça parce que depuis qu'on est revenu de Poudlard, il s'amuse à grignoter les plumes de tes nouveaux paons albinos, dit sa fille en roulant des yeux.
- Oui, tout à fait. Ces oiseaux coûtent suffisamment cher pour ne pas être abimés par un animal incapable de se contenir ! Sans compter que cette horrible bestiole passe son temps à nous rapporter des queues de lézards. Au moins son père chassait des lézards entiers ! Celui-ci se fait pathétiquement avoir par un reptile ridicule.
- Que voulez-vous Lucius, ces reptiles sont aussi très rusés. Il n'y a pas que les serpents. Et puis, à la différence de l'homme, répondit Minerva en lui lançant un regard très appuyé, le lézard est prêt à sacrifier sa queue pour sauver sa vie, lui.
- Merlin Minerva, je suis choqué ! Intervint Milo, une main sur le cœur et les yeux écarquillés. On va encore m'accuser de vous pervertir.
- Et si tu n'avais rien à te reprocher, tu ne réagirais pas aussi vite, ricana Severus.
Moïra éclata de rire. Ses copains ne voulaient jamais la croire quand elle disait que son père, ses oncles et sa mamie étaient terribles quand ils étaient réunis et qu'ils se taquinaient. Il fallait bien avouer qu'imaginer le froid et effrayant Severus Snape plaisanter était très difficile. Mais penser que la sévère et stricte Minerva McGonagall n'était pas la dernière à dire des bêtises, c'était presque impossible. Et pourtant c'était la vérité.
Elle regarda ses deux oncles s'envoyer quelques fleurs avec un grand sourire. Elle savait très bien qu'elle n'était pas la fille biologique de Lucius et Narcissa même si elle ne se rappelait plus d'avant. Parfois elle avait l'impression d'avoir quelques flashs mais ils étaient trop furtifs pour qu'elle ne saisisse réellement le sens. Mais on ne lui avait jamais caché qu'elle avait été adoptée. Une fois, lors de sa première année, un élève de sa propre Maison lui avait signalé avec hargne qu'elle ne devrait pas se la jouer car elle n'était pas une vraie Malfoy. Elle avait toisé froidement le garçon plus âgé qu'elle, avant de lui répondre que « Malfoy » n'était pas qu'un nom mais une famille et qu'elle était fière qu'on l'ait choisie pour en faire partie. Puis elle avait reniflé avec dédain, comme son grand frère le lui avait appris, avait levé le nez et avait passé sa route.
Elle avait su par la suite que son oncle Severus avait mené la vie dure au garçon lors des cours de potions et que Minerva avait replongé dans ces anciens travers en étant plus que partiale et en le punissant pour la moindre petite chose. Et elle n'était pas la seule car son oncle Sirius n'était pas le dernier pour en rajouter. Quant à elle, elle avait joué à la princesse snobinarde dès qu'il était dans le coin tout en lui faisant quelques tours amusants qu'elle avait appris de ses cousins et de son frère. Cela avait faire rire ses amis ainsi qu'amusé les autres Maisons et les professeurs. Depuis elle avait fait sa place dans l'école et on ne la regardait plus comme la fille adoptée des Malfoy. Après que des histoires aient été racontées par les fantômes ou les tableaux, elle apparaissait plus comme la petite sœur de Draco Malfoy et la cousine de Ioann Snape, membres facétieux des fameux MM&S.
La voix de Henrique, appelant Milo, les interrompit un instant. Minerva le suivit pour ne pas rester oisivement sans rien faire alors que Narcissa s'était éclipsée pour cueillir quelques fleurs à mettre sur la table, à la demande du Russe. Severus regarda l'heure pour voir qu'il n'était pas aussi tard qu'il l'avait cru. Il restait encore du temps avant que le repas ne commence. Surtout que connaissant les participants, certains risquaient d'arriver assez tard. Il était rare que ce genre festivité familiale commence avant le milieu de l'après midi. Seuls les enfants avaient l'occasion de manger à l'heure car pour eux, c'était plus difficile de ne pas répondre à l'appel du ventre.
D'ailleurs en parlant de petits bouts de choux, Severus en détecta deux qui sortaient de la maison avec enthousiasme. Un garçon aux cheveux bleus et une petite demoiselle aux longs cheveux couleur de miel. Le professeur se dit que vingt ans plus tôt, il n'aurait jamais pensé avoir une telle famille. Il avait un fils biologique, et un filleul. Mais il avait gagné un bon nombre de neveux et nièces avec le temps. D'abord Moïra, puis Kerrian et maintenant eux deux. D'ailleurs les deux enfants se précipitèrent vers Lucius pour lui sauter dans les bras et l'embrasser. Un instant après, ils étaient sur ses genoux à lui faire un gros câlin. Merlin mais pourquoi donc les gosses passaient leur temps à venir lui faire des câlins à lui ? Il sourit doucement en les serrant dans ses bras. C'était sûrement parce qu'il aimait bien plus les câlins d'enfants qu'il ne le laissait croire. Depuis qu'il y avait goûté avec Ioann, puis qu'il en avait été sevré quand il avait grandit, Severus avait dans un premier temps, reporté ce besoin de douceur sur Moïra. Puis sur eux deux. Ils étaient adorables, bien qu'assez filous.
Il était en train d'installer la fillette correctement sur ses genoux quand leurs parents arrivèrent. La maternité avait embelli Nymphadora. Et pourtant, elle était déjà une femme très épanouie avant. Elle était toujours Auror. Après avoir pris quelques années sabbatiques pour élever ses deux enfants, elle avait repris son travail. Pas là où elle s'en était arrêtée, non, en cinq années, elle avait perdu en endurance et en technique. Mais elle s'était remise sur les planches. Sandy, toujours Auror en Chef, lui avait fait suivre un programme de réadaptation. Il lui avait fallu presqu'un an pour retrouver sa forme d'avant mais elle y était arrivée. Severus n'en avait pas été étonné. Elle était une Auror redoutable avant d'apprendre qu'elle attendait son fils, et c'était une gagnante. Malgré sa pause pouponnage, elle ne pouvait que retrouver sa place sur le terrain autant que dans le bureau.
Le garçon avait huit ans et demi déjà. Il avait récupéré le don de métamorphomage de sa mère. C'était un enfant très vif et agréable. Bébé, il ne pleurait pas beaucoup et ne lésinait pas sur les sourires. Plus tard, il avait prouvé qu'il n'était pas un adepte du caprice. Ted Lupin ... Teddy. Il portait le nom de son grand père maternel. Ce n'était malheureusement pas par hasard. Ted Tonks avait fait une crise cardiaque foudroyante alors que Nymphadora était enceinte de cinq mois. Les Guérisseurs n'avaient rien pu faire car il était déjà mort quand ils étaient arrivés. Il n'avait jamais connu son petit fils mais vivait à travers lui. Cela avait été très difficile pour Andromeda de faire face au décès de son mari. Elle avait failli sombrer dans une profonde dépression.
Mais elle s'était accrochée à sa fille qui avait alors connu une fin de grossesse très difficile. Nymphadora avait dû rester allongée pendant les deux derniers mois sous peine de perdre son enfant. Puis elle avait accouché prématurément. Et finalement Teddy avait été la bouée de sauvetage de sa grand-mère. Et quand un an et demi plus tard, sa petite sœur était arrivée, la mort de Ted avait fini par être acceptée, même si elle ne serait jamais réellement oubliée.
Andromeda ne serait pas présente à leur réunion de famille. Elle avait été conviée au mariage d'une lointaine cousine de son défunt mari et n'avait pas pu se refuser. Elle en avait été déçue mais avait promis de se rattraper la fois suivante. Pour l'instant, sa petite fille gigota sur les genoux de Severus et s'évada en courant vers Moïra. La jeune adulte la regarda de haut en plissant des yeux et en reculant d'un pas. Le professeur observa avec amusement les deux cousines se tourner autour. La petite tentait un rapprochement alors que la grande essayait de s'en défaire sans trop la repousser. Un instant après, Teddy vint seconder sa petite sœur pour « coincer » l'ainée. Le tout à grand renfort de cris. Severus se tourna vers les parents pour les saluer. Il se leva contre l'avis de Nymphadora qui le sermonna comme un petit enfant. Un comble étant donné qu'il l'avait eu en tant qu'élève quelques années plus tôt.
Il serra franchement la main de Remus qui lui indiqua qu'il avait plutôt bonne mine. Ils ne travaillaient plus ensemble depuis la mort de Voldemort mais cela ne les empêchait pas de se côtoyer régulièrement à Pré-au-Lard. Oh, Severus n'y allait pas souvent mais quand il pouvait échapper à la vigilance de ses cerbères de collègues, il aimait à se promener dans la rue principale du village. Il finissait toujours par faire une halte chez Zonko où, depuis la bataille finale, Remus s'était mis à travailler maintenant à temps complet. Severus ne l'aurait jamais cru, quelques dizaines d'années auparavant lorsqu'il était encore étudiant, mais il avait réellement créé des liens avec les deux derniers Maraudeurs. Oui, même avec Black. Comme quoi, des miracles pouvaient arriver de temps en temps.
- Moïra, ma puce, tu devrais aller derrière la maison avec Teddy et Leanne pour jouer avec la balançoire.
- Mais maman, j'aurais préféré rester ici à parler avec vous. Ils sont petits, ils peuvent s'occuper tous seuls avec des bouts de bois non ?
- Mais bien sûr, répondit Lucius. Enfin Narcissa, quelle idée d'évincer notre fille comme ça. D'ailleurs ma chérie, ta mère et moi parlions hier de la nouvelle proposition de loi concernant la gestion de l'économie sorcière. Qu'en penses-tu ?
- Que je vais pousser la balançoire ... venez les gosses on y va.
- C'est moi qui fais en premier ! S'écria la voix fluette de la mini demoiselle.
- Comme tu veux Lili jolie. Toi, Teddy bear, tu seras l'horloge. Tu comptes et arrivé à cinquante, vous échangez vos places.
Leanne cria de plaisir alors que Teddy râla qu'il préférait jouer au ballon que faire de la balançoire. Mais les trois cousins se dirigèrent vivement vers l'arrière de la maison où un terrain de jeux avait été installé par les deux journalistes depuis bien longtemps maintenant. Lucius ricana de voir sa fille fuir devant la menace d'une conversation sérieuse. Mais il ne put qu'être attendri de voir les deux jeunes enfants de sa nièce sautiller derrière elle. Milo revint sur ses entrefaites et proposa aux hommes d'aller dans le bureau pour boire un verre entre eux. Ils acceptèrent avec plaisir, laissant Narcissa et Nymphadora à leur discussion de femmes. Ils croisèrent d'ailleurs Minerva et Poppy qui allaient les rejoindre. Et en passant devant la cuisine, ils demandèrent à Henrique si sa cuisine lui autorisait à se joindre à eux. Après avoir baissé le feu et vérifié que tout mijotait bien, le Brésilien les suivit, bien décidé à siroter un bon Whisky. Il manquait encore pas mal de personnes pour le repas, alors ils avaient le temps de refaire le monde à leur guise.
