Bonjour à tous.
J-6, aussi ai-je décidé de publier chaque jour un Noël différent, celui de Severus à travers les âges, car il y a pas à dire j'adore ce personnage. Je préfère prévenir de suite, pour ceux à qui ça poserait problème : il y aura un léger mais vraiment très léger slash, et rien de descriptif.
J'espère que vous aimerez.
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Noël c'était ce repas que ses parents organisaient chaque année, avec des bougies et des belles choses qui volaient dans les airs, plein de gâteaux et même du jus de citrouille. Noël c'était l'immense table recouverte d'une belle nappe, de couteaux et de fourchettes brillantes, de serviettes blanches avec des lettres dorées. C'était de la musique et des gens qui tournaient, se serraient dans les bras, riaient. S'amusaient et s'aimaient.
Noël c'était ces mêmes grandes personnes qui ne faisaient pas attention à lui, lui marchaient sur les pieds, le bousculaient, le dévisageait, se moquaient en le montrant du doigt.
Noël c'était son père qui exigeait qu'il aille manger dans l'office avec Martha la cuisinière, sa place n'étant pas avec les convives où il se ridiculisait et ternissait le nom de ses aïeux, où il lui faisait honte. Trop bête, trop gauche, trop … trop … trop déplaisant pour les yeux disait-il en l'agrippant méchamment par l'épaule et en le tirant dehors sans aucune douceur, devant le reste du monde qui rigolait.
Il ne comprenait pas ce que voulait dire son père. Il était trop petit, il avait que sept ans et son père disait des mots trop compliqués.
Et comme il était bête il y avait aussi beaucoup d'autres choses qu'il comprenait pas : pourquoi on le consignait dans sa chambre, le cachait aux yeux de tous et des autres enfants de son âge alors qu'eux avaient la permission pour courir partout et crier à tue-tête. Pourquoi ils avaient droit aux plats délicieux dont l'odeur lui chatouillait agréablement les narines quand lui se contentait de ce que les elfes de maison voulaient bien lui donner. Pourquoi une fois le repas terminé il devait retourner dans sa chambre et rester sage, sans faire de bruit pour ne pas déranger et ainsi fâcher son père.
Non, il ne comprenait pas. Et il n'aimait pas ne pas comprendre. Ça lui faisait peur. Et mal. Parce qu'il faisait des choses qu'il devait pas faire quand il comprenait pas et son père devait alors le punir. Si seulement il était plus intelligent.
Alors pour ne pas se tromper il obéissait toujours. Ca il savait faire. Il avait appris. Et puis s'il était un gentil garçon peut-être que son père accepterait de passer un peu de temps avec lui. Et pas seulement en élevant sa grosse voix qui elle aussi lui faisait peur. Peut-être qu'il ne le regarderait plus comme il le faisait, comme s'il avait mangé quelque chose de pas bon.
Alors il essayait. Il essayait vraiment. Pour que plus tard il soit fier de lui, et que lui aussi puisse rester dans la grande salle avec les invités, même juste assis sur une chaise sans faire de bruit.
Mais chaque année, chaque noël se passait de la même façon.
C'est que quelque chose n'allait pas vraiment. Avec lui.
C'est à cause de lui qu'il avait un père … qui n'était pas comme les autres pères. Il avait un père … qui ne voulait pas de lui.
Et Il avait une mère … une mère qu'il aimait beaucoup beaucoup, une mère qui ne lui faisait jamais mal, une mère qui parfois venait le soir dans sa chambre, dans le noir, toujours dans le noir, et lui caressait les cheveux tendrement avant de retirer sa main presque aussitôt, l'embrassant sur le front à la place, lui murmurant à l'oreille quel gentil fils il était, mais si seulement, si seulement il pouvait changer un peu, être davantage comme eux, elle l'aimerait encore plus. Puis elle disparaissait aussi silencieusement qu'elle était venu. Elle l'aimait. C'est ce qu'il avait entendu, c'est elle qui le lui avait dit. Et il lui tardait déjà d'être à la prochaine fois.
Mais Noël n'était jamais une de ces fois-là. A la place elle jouait à cache-cache et ne se laissait pas attraper. Il ne pouvait même pas l'approcher. Quand il s'approchait elle s'éloignait, trouvait une grande personne à qui parler. A Noël elle aussi l'ignorait. A Noël elle aussi ne voulait plus de lui à ses côtés, pas quand il y avait les invités. A Noël elle ne le touchait jamais, elle ne le regardait même pas, ne le voyait plus.
A Noël il était vraiment seul. Abandonné. Prisonnier dans sa chambre, le verrou tiré.
Et il comprenait. Malgré ses sept ans. Noël c'était ça. Avoir mal dans la poitrine et avoir envie de pleurer, crier et taper contre la porte, qu'on vienne le chercher, que lui aussi existait.
Noël.
Non. Il aimait pas Noël.
*;*;*;*
A demain !
