Bonjour.
Bon, en espérant que ça fonctionne correctement cette fois-ci.
Cela fait longtemps que j'ai lu HP, que je suis partie, je suis revenue, repartie, revenue, etc. Mais voilà, la soudaine envie de relire les bouquins m'ont inspiré. Pourquoi les Maraudeurs ? Je dois vous avouer que j'ai du mal à apprécier Harry, alors qu'au contraire, je suis une fan de Remus Lupin. Il vaut mieux que j'évite de m'étaler sur le pourquoi du comment, je pourrais en faire un texte plus long que ce prologue xD
Parlons en un peu du Prologue. Si, à la base, je n'aurais voulu le faire que sur la première partie, il m'est apparu que traiter de tous les Maraudeurs serait mieux. Je vous promets que je vais essayer d'éviter de mettre 'Mus en avant. Là je fais une nouvelle erreur : je ne traite pas Peter Pettigrow. Je vous promets à nouveau d'éviter d'en faire un boulet. Il est arrivé à Gryffondor pour des actes de courage, alors autant montrer qu'il est une personnalité à part (bien que détestable dans la saga, il est apparu qu'il a changé. Pourquoi ? Comment ?). Aussi, je tenais à m'excuser si ce prologue est limite. Promis je me rattraperai après ! Aussi, il devait à l'origine être divisé en trois parties bien différentes, mais j'ai signalé les ruptures, vous ne les louperez pas ;)
Si au début, nous aurons affaire qu'à un seul OC, d'autres interviendront par la suite. Je vous laisse donc entamer la lecture, apprécier les différents passés des protagonistes, tous importants pour la suite :D
Tous les personnages et lieux appartiennent à J.K. Rowling exceptés ceux que vous en connaissez pas :)
Ah oui : le titre de la fic est tiré de la chanson Hum Hallelujah de Fall Out Boy, groupe auquel je souhaitais rendre un petit hommage. We miss you !
Prologue Partie 1 :
Une soirée avec Greyback.
« Comme la nuit paraît longue à la douleur qui s'éveille. » Horace.
« Chéri, ne va pas trop loin.
- Promis Maman, il y a Blackie qui veut jouer dans l'herbe, c'est tout. »
La mère eut un sourire en voyant son enfant de trois ans gambader dans leur jardin et retourna à son livre, l'oreille tendue à écouter le doux bruit de la cocotte minute qui cuisait. La journée avait été magnifique : chaude et ensoleillée, comme toute journée d'été. Elle profitait de ses derniers jours de repos à se reposer et à s'occuper de son unique fils. Bientôt, il faudrait reprendre le travail, et l'amener à la crèche, au milieu des Moldus.
En rien elle ne méprisait les Moldus. Qui étaient-ce ? A l'inverse des sorciers, donc, ces personnes étaient totalement dénuées de pouvoirs magiques. Elle-même était née parmi eux, mais s'était révélée dotée de pouvoirs magiques. C'était quelque chose d'extraordinaire pour elle, bien qu'elle n'ait jamais été particulièrement douée, elle aimait ce nouveau monde, à la fois pareil et différent à celui des Moldus, duquel les Sorciers ne pouvaient pas se dissocier.
« Maman ! Maman ! Regarde ce que je peux faire ! Maman ! »
Elle leva les yeux de son livre et vit alors le visage rayonnant de son fils non loin du sien.
« Oui ? demanda-t-elle.
- Je peux te montrer un truc ?
- Bien sûr, mon petit Remus. »
Elle posa son livre sur ses genoux et attendit la suite.
L'enfant jeta son jouet au loin, un chien noir articulé et animé grâce à la magie. Mais il ne se passa rien de plus. Il réessaya, mais rien ne se produisit. Sa mère rit alors que Remus ne semblait pas perdre patience : au contraire, il tenta à nouveau.
« Tu vas voir Maman, c'est génial, dit-il en se rasseyant.
- J'attends mon poussin, j'attends. »
Elle ne s'attendait pas à quelque chose d'extraordinaire. Il avait sûrement trouvé quelque chose qui le fascinerait l'espace de cinq minutes, comme tous les garçons de son âge. Remus lança son jouet en l'air et disparut soudain pour réapparaître juste à temps pour le récupérer. Il poussa un cri de joie.
« Tu vois Maman ! »
L'homme, en tout cas, vit tout cela de loin. Il ne quittait pas le petit des yeux, caché derrière les branches touffues des sapins. Intéressant, il trouvait cela très intéressant. Un même sourire fendit le visage des adultes, mais pas pour la même raison : la mère était fière de son fils qui démontrait ses talents de sorcier, et lui voyait avec envie sa soirée se dessiner. Surtout que le jour commençait à décliner, et il ne pouvait compter sur les nuages cette nuit là, il n'avait donc plus beaucoup de temps.
Il se détourna de la scène et fila comme une ombre sur le chemin. Il fallait qu'il effraie toute la famille avant, et qu'il retarde l'arrivée du père, jusqu'à la nuit. Le plan entier de ce qui allait se dérouler passait sans fin dans son esprit et le réjouissait, lui donnait l'envie de continuer. Il allait se régaler.
Il se sentit passer la barrière de protection autour de la maison, et s'arrêta. John transplanerait là. Prochainement. Tant mieux, c'était avec lui qu'il avait un compte à régler. Il arrêterait de lui mettre des bâtons dans les roues. Son projet prenait déjà un temps incroyable, si il fallait en plus que des sorciers s'en mêlent... Ca avait le don de l'énerver. Pour cela qu'il enlèverait une énorme épine de son pied cette nuit. Et le soleil disparaissait de plus en plus.
L'heure venait.
Il entendit le crac ! typique du transplanage et, baguette à la main, approcha.
« Bonjour, John. »
Il se mit entre le sorcier et la barrière, et lui dévoila un grand sourire de ses dents jaunies par le temps. L'autre eut un instant d'arrêt, de panique, de doute, avant de dire d'une voix mal assurée et précipitée :
« Qu'est-ce que tu fais là, Greyback ?
- Simple visite de courtoisie. J'avais quelques… choses à régler avec toi. Tu n'as pas été très agréable avec moi la dernière fois. Ni les fois précédentes. Cela fait un moment d'ailleurs que tu me causes un bon nombre d'ennuis… »
Greyback tourna autour de l'autre homme qui, paniqué, ne bougea pas. Il continua d'une voix lente et doucereuse, mais animée.
« Le temps viendra où nous, loups-garous, prendront la vengeance que nous devons prendre. Et vous n'y pourrez rien, sorciers. Vous n'y pourrez rien… T'as tenté ta chance, Lupin. T'as perdu. Je trouve ta famille vraiment… alléchante. Surtout ton fils. Tu sais qu'il a fait ses premières démonstrations de magie aujourd'hui ? Quel dommage, quel gâchis. Ca aurait pu être un grand sorcier.
- Ne touche surtout pas à eux ! »
L'idée que sa femme et son fils soient en danger semblaient avoir redonné un peu de courage au sorcier. Mais Greyback avait gagné le temps qu'il souhaitait gagner, et les doux rayons de la pleine lune caressèrent sa peau. Il se figea, les yeux fous, et un sourire énorme s'étalait sur son visage.
D'un habile coup de baguette magique, Lupin envoya voler le loup-garou au loin. C'était à lui aussi de gagner du temps, pour sortir sa femme et son fils de la maison et filer le plus loin possible. Il se sentait pris à son propre piège. Ce qui avait dû les protéger aujourd'hui les empêcher de transplaner en sécurité.
Sans perdre de temps, il se mit à courir comme une flèche chez lui. Il ne s'était douté de rien. Il état revenu de sa journée comme si tout s'était ordinairement passé, ce qui avait été le cas. L'histoire avec Greyback avait durant des jours, voire des mois entiers, piétiné, et l'avait entrainé désormais dans une tragique histoire. Il ne voyait pas comment il pouvait s'en sortir.
Le grognement du loup derrière lui lui apprit qu'il était à sa poursuite, et Lupin tenta de redoubler l'allure. Il voyait les lumières près de chez lui. Un bonheur, un malheur ? Il ne savait pas. Filer dans une direction opposée à la maison ? Il y avait pensé, mais il savait que le loup était à la fois à sa poursuite et aussi à celle de sa famille. Il était de notoriété publique que Greyback se vengeait sur les proches de gens avec lesquels il avait des différents.
Il ouvrit la porte à la volée et la referma derrière lui avec violence, juste à temps pour que le loup garou se retrouve étourdi un court instant.
« John ! Qu'est-ce qu'il se passe ? »
Sa femme Sara et son fils Remus étaient en train de jouer à un jeu de société quand il était entré en trombe. Celui-ci regarda son père avec de grands yeux pleins de questions.
« Il faut qu'on parte , vite ! » s'exclama-t-il.
John attrapa sa femme et son fils quand la porte vola en éclats en tout sens et que le loup entra.
La suite passa si vite que John n'eut pas le temps de comprendre. Il entendit son fils hurler, sa femme hurler, mais lui n'eut pas le temps de faire quoi que ce soit : l'animal, envahi par sa folie meurtrière, s'attaqua à lui en premier, avec une violence fulgurante. Il le mordit, le meurtrit, sans que les quelques gestes de défense du sorcier ne l'atteignent et l'envoya voler près de la porte. Greyback se jeta sur lui, le plaqua, et eut la réaction la plus bizarre.
Il sourit. Ce qui était horrible sur le visage d'un loup garou, mais cela montrait toute la perversité dont Greyback pouvait faire preuve, ce qui lui permettait d'accomplir lucidement des actes que son instinct de loup-garou lui imposait dans une rage meurtrière. Il n'avait pas encore prévu de tuer son ennemi, non, juste envie de le faire souffrir.
Greyback fit demi-tour et fila vers les deux autres sorciers. Ils avaient réussi à se diriger vers la porte de derrière que Sara avait bloqué du mieux qu'elle pouvait. En cet instant, elle était très lucide, habitée par l'envie de sauver son fils. Fils qui suivait sa mère sans comprendre ce qui arrivait. Mais les sortilèges, trop peu puissants, ne suffirent pas, et le loup-garou les franchit sans difficulté, se retrouvant bien vite face aux deux Lupin.
Il poussa un grognement de satisfaction. Les quelques sortilèges de la femme ne lui fit rien, et il l'envoya voler contre le mur à son tour. L'enfant tenta de se précipiter vers la porte, pour fuir, mais Greyback ne lui en laissa pas le loisir. D'un bond immense, il lui barra le chemin.
Le petit cria, et recula. La fenêtre était inaccessible, bien trop haute, et il ne voyait pas où il pouvait aller. Il avait peur, très peur. Mais il restait animé par l'espoir que Papa viendrait le sauver. Il continuait de reculer, sanglotant, mais prêt à faire quelque chose. Le monstre bondit, et de peur, Remus se retrouva à disparaître et réapparaître juste derrière lui. L'accès à la porte était libre. Il n'hésita pas.
Le loup poussa un grognement de frustration et se lança à la poursuite de l'enfant. Il ne fut pas dur de le rattraper : il le retrouva debout, muet et paralysé d'horreur en voyant son père encore vivant mais blessé et étalé dans un mare de sang grandissante. Greyback bondit dessus, le renversa sans problème et le plaqua à son tour.
Il hurlait, ce pauvre enfant. C'était déchirant ses cris de peur et d'agonie, alors que le loup le griffait, mordait, dans une violence inouïe. Mais, comme pour le père, le loup s'arrêta avant de le tuer. L'enfant sanglotait, entre la vie et la mort, et ne put entendre cet appel bas et déchirant de son père, étendu juste à côté :
« Remus… »
Greyback lui, l'entendit, et se tourna vers lui. La tâche était finie. Quasiment finie. D'un simple mouvement, il mit fin aux supplications du père, et laissa là la famille. Il espérait, intérieurement, que le gosse survive. Ca l'arrangerait énormément.
Remus ne put détacher les yeux de la pleine lune.
Prologue Partie 2 :
La très noble famille des Black.
Quelque chose grattait le parquet. Sirius tourna, se retourna dans son lit, cherchant à replonger dans son doux rêve. Il n'avait, en vérité, rien de particulier : seulement, sa vie frisait à quelques instants le cauchemar. Il était bien, enfermé dans ses draps doux et chauds. Il rêverait peut-être encore d'hippogriffes…
A nouveau, on gratta au parquet, avec plus d'insistance. Sirius poussa un grognement et se retourna dans son lit. Bon sang, n'y avait-il pas moyen de dormir tranquillement dans cette maison ? Il ne demandait pas la lune, tout de même. Il se tourna, retourna, et se redressa soudain pour constater que la porte de sa chambre était grande ouverte, et que la créature la plus pitoyable qu'il n'ait jamais vue était en train de balayer le palier de sa chambre avec des branches de sapin. Ce qui n'était en rien un balai étant donné qu'il étalait plus d'aiguilles qu'il n'enlevait de poussière.
« Kreattur ! gémit Sirius.
- Le petit maître ne souhaite pas que le brave Kreattur nettoie le pas de sa porte ?
- Je dormais ! »
Avec un petit sourire, l'elfe de maison attendit, appuyé sur sa branche. Qu'était un elfe de maison ? Sirius n'en avait jamais connu d'autres que Kreattur depuis les sept ans où il était né et avait vécu dans cette maison. C'était une petite créature, haute d'un demi-mètre, à la tête triangulaire et au long nez crochu. Il était habillé d'un torchon, noué sur l'épaule, qui recouvrait une peau plus ridée que celle d'un bouledogue. C'était à se demander depuis combien de temps il vivait dans cet horrible endroit. Sirius lui même se serait transformé en elfe hideux si il passait des siècles dans cet endroit. Ses yeux, minuscules et d'un vert identique à celui des marais, étaient emplis de moquerie. Apparemment, il n'avait pas vraiment prévu de nettoyer le pas de la porte.
L'elfe partit, et le jeune homme se laissa retomber dans ses draps. Il n'avait aucune envie d'en sortir. En vérité, qu'allait-il se passer ? Il allait descendre, entendre les interminables discours de son père et de sa mère, et repartir comme si il n'avait jamais existé. Puis son père allait l'appeler, lui apprendre encore à lire ou à écrire, alors que Regulus serait tranquillement dans sa chambre. Lui n'y aurait droit que l'année prochaine.
Bon, quand il fallait y aller, il fallait. Le jeune garçon sortit du lit, se changea. Les murs de sa chambre étaient tristes. Définitivement triste. Blancs, sans décoration. Il avait refusé tout ce qu'on lui avait proposé : photos de famille, de serpents, et d'autres. Il avait juste accepté une photo de lui et son frère, alors qu'ils étaient jeunes. Très jeunes. Avant qu'ils ne soient… si différents.
Habillé d'une longue robe noire, il faisait tout dans la sobriété. De toute façon, c'était ainsi que ça marchait, chez les Black. Rester discret, pour que personne ne vienne fouiner. Il y comptait bien.
Il descendit les escaliers, sauta par-dessus la jambe de troll qui servait de porte-parapluie et pénétra dans la cuisine en laissant échapper, malgré lui, un « bonjour ! » très fort et joyeux. Il baissa les yeux, prêt à subir de mauvaises remarques ou même un silence glacial. Ce qui se produit. Aussi, il fila à sa place, honteux, et tartina son petit déjeuner sans bruit, alors que son père et sa mère, tous deux présents avec son frère Regulus, reprenaient la conversation que Sirius semblait avoir coupée.
« … je disais donc, continua Orion Black, tu es au courant pour Bellatrix ? On dit qu'elle s'est engagée auprès de celui qu'on appelle « Seigneur des Ténèbres ». Il a des méthodes très… critiquables, mais je dirais que sa cause est juste.
- Ne me vois pas m'engager ouvertement auprès de lui, retoqua Walburga. Je n'ai pas envie d'avoir d'ennuis avec le Ministère, je commence à me faire vieille pour ça.
- Je ne te parle pas de le faire ouvertement… Juste en l'aidant de ci, de là... Enfin, quand même, tu te rends compte qu'avec ces… Moldus, Sang-de-Bourbes, Sangs-Mêlés ou même Cracmols, enfin, le monde magique va droit au mur ! Tu verras, dans cinquante ans, nous ne serons plus capables de nous cacher aux yeux de ces êtres !
- Oui, mais… »
Son repas fini, Sirius se leva, sentant qu'au fond de lui, il n'avait aucune envie d'en entendre plus. Il jeta un coup d'œil à Regulus, mais celui-ci semblait boire les paroles de leurs parents. Que pouvaient-ils tous deux penser de tout cela ? Rien. Rien car ils ne savaient rien du monde qui s'étendait au delà de cette maison. Ils n'en sortaient jamais, ou alors, c'était pour voir l'oncle Cygnus et ses horribles cousines, Narcissa et Bellatrix. Plus vieilles qu'elles, elles l'ignoraient totalement, voire s'amusaient des fois à le narguer, l'agacer. Il n'avait aucune envie de leur ressembler. La seule qu'il aimait bien voir, c'était Andromeda : toujours souriante et gentille envers Sirius.
En tout cas, il ne pouvait pas compter sur Regulus en cet instant. Il fila sans bruit dans sa chambre.
Il ouvrit en grand la fenêtre, qui donnait sur le magnifique paysage de hautes maisons aux couleurs pâles. C'était ironique, mais c'était la seule vue dont il pouvait profiter et ce, depuis sept ans. C'était long, sept ans où l'on ne faisait rien. Rien d'autre que monter et descendre, des allers retours interminables entre le salon et la chambre, à entendre parler de choses qui le dépassaient. Combien aurait-il donné pour gambader et jouer avec des amis plutôt que d'apprendre à lire ou écrire ou les noms et la biographie de la très ancienne et très noble famille des Black ?
Il sauta sur le rebord de la fenêtre et s'assit, une jambe dans le vide. Il pensait à la conversation qu'il avait eu un jour avec Andromeda. Elle lui avait parlé de Poudlard. Poudlard ! Ils n'avaient tous que ce mot à la bouche. Il avait fallu quelques phrases pour donner au petit Sirius quelques rêves. Il y passerait, c'était sûr. Il sortirait enfin de cette maison pour découvrir le monde et enfin se libérer de sa famille… Peut-être.
Tous les sorciers de son âge allaient soit fréquenter des espèces de crèches pour sorciers, ou des écoles. Ils se voyaient, se croisaient, échangeaient. Ils fréquentaient les Moldus - mais oh ! ne verra-t-on jamais un Black, surtout âgé de sept ans, s'approcher d'un Moldu, parler de Moldus -, de près ou de loin, même si ils restaient de grands mystères pour eux. Sa famille les méprisait. Enormément. Lui ? Il n'en avait jamais vu, il n'avait donc jamais donné son avis.
« Sirius ! »
Il était bien jeune, Sirius. Il était bien jeune mais tellement conditionné qu'il avait déjà un grand rêve d'adolescent : il rêvait de liberté et d'évasion. Encore plus à chaque fois que l'appelait son père, dont il ne pouvait être fier, à chaque fois qu'il ne recevait pas de sa mère les égards qu'il aurait dû, de l'affection, de gentilles paroles. A chaque fois, il se heurtait à un mur. A chaque fois, il était repoussé. A chaque fois, ça l'agaçait autant que ça le blessait. Il avait arrêté.
Pour la seconde fois, il se précipita dans les escaliers. Si déjà il pouvait s'amuser à faire du bruit, il ne se gênerait pas. Il arriva dans la salle à manger à la manière de la comédie musicale « I'm singing in the rain », en inversant lanterne et encadrement de la porte. Son père, très droit et immobile, l'attendait, les parchemins étalés devant lui.
« Oui Père ? »
Prologue Partie 3 :
Entre problème de tapisserie et mauvaises rencontres.
On aurait dit un éléphant. Il faisait tellement de bruit en descendant les escaliers que pendant un long instant, sa mère se demanda si il n'était pas tombé en arrivant en bas. Ou peut-être était-il justement arrivé en bas en tombant, ce qui était une option tout à fait plausible.
« James ? Encore vivant ?
- Oui Maman, j'ai réussi à sauter les trois dernières marches aujourd'hui sans tomber !
- Tu es très doué. Aller, viens manger tes biscottes à la marmelade sans discuter, petit bonhomme. Ce n'est pas la porte à côté, Londres. »
James sautait sur place, et se posa à sa place. Il se mit à avaler ses tartines à une vitesse incroyable et tenta une phrase avec la bouche remplie de miettes de pain, dont certaines volèrent.
« Onpfourrfaitfyallyerenpfoudr edechemfinette.
- Fini tes tartines et évite de vouloir re-décorer la maison. Je sais que ton père n'aime pas la tapisserie mais ça ne changera rien, je ne la changerai pas. Par contre, tu vas avoir l'occasion de la nettoyer. »
James avala d'un coup toute sa bouchée et s'étouffa à moitié.
« C'est bon, je peux parler ?
- Oui. Il doit tout de même rester assez de miettes dans ta bouche pour convaincre ta mère, » intervint une nouvelle voix.
Le père de James, Brent Potter, entra dans la cuisine, adressa un grand sourire à son fils et s'assit à côté de son épouse avant de chercher les toasts du regard. Ils étaient assez âgés, même pour des sorciers, mais ça ne les empêchait pas de n'avoir jamais réellement grandi. Apparemment, Mr Potter avait tout entendu, mais feignait l'inverse.
« Dis voir, ma caille, commença-t-il, n'y aurait-il pas d'autres de ces merveilles grillées, communément appelées toasts.
- Pas de petit déjeuner pour les marmottes, et je ne cautionne les faux tapissiers. »
Elle rangea la marmelade et motiva les deux autres à se lever et sortir. Direction, la gare, tous les trois. Seulement, ils avaient déjà fait trois pas dehors quand James s'exclama :
« La liste des fournitures ! »
Ils perdirent un certain temps, celui que prit l'enfant pour trouver le parchemin sous les piles de jouets et de vêtements désordonnées de sa chambre, avant qu'ils ne puissent définitivement aller à la gare. Godric's Hollow était peut-être un joli petit village très vivant, il était très éloigné de toute grande ville ou même d'une gare.
Aussi, ils durent transplaner sur une courte distance, ce qui déplut fortement à James. C'était bien à cause de son âge qu'ils n'allaient pas directement dans la banlieue de Londres ainsi. Il était fortement déconseillé que de jeunes sorciers subissent des transplanations sur de longues distances. Aussi prenaient ils leurs précautions en employant les transports en commun moldus.
Bien heureux pour eux que Monsieur Potter connaisse le train et sache l'utiliser. Car pour James, c'était à chaque fois un grand mystère. C'était évident, vu le nombre de fois où il avait pris le train en onze ans (trois fois, dont une qu'il avait oubliée car il était trop jeune), mais le nombre de boutons qui s'éteignaient, s'allumaient, sans utiliser la magie, juste grâce à l'électricité.
Le voyage fut très long pour le jeune homme, environ deux heures et demi assis à regarder défiler des paysages attristés par la pluie. Son père finissait sa nuit pendant que sa mère lisait un livre. Il n'avait même pas pensé à ramener un jouet. Quel idiot pouvait-il faire des fois ! Et essayer de tirer l'un ou l'autre de ses parents de son activité pour le distraire avait été voué un bon nombre de fois à l'échec. Alors il avait arrêté.
Soudain, la fenêtre attira son attention. De la buée s'était accumulée dessus et du bout du doigt, il entreprit de dessiner quelques chose. Des personnages, des lunes, des soleils. C'était plutôt ludique, jusqu'à qu'il n'y est plus de place. Alors il sa rassit et ronchonna.
« Ca va James ? demanda distraitement sa mère une ou deux fois.
- Oui. 'M'ennuie. » répondait-il grognon.
Quand « Londres » fut annoncé par la voix artificielle, James prit cela comme une libération et fut le premier hors du wagon sous le regard amusé de ses parents. Ils étaient arrivés à la gare de Paddington, qui reliait la capitale au chef-lieu du Devon. Désormais, il fallait se rendre sur le chemin de Traverse, ce qui rendait James encore plus excité.
« Par ici la compagnie ! » tonna sa mère.
Et ils la suivirent à travers Londres.
Le petit garçon manqua plusieurs fois de perdre ses parents, tant il était absorbé par sa contemplation de la ville. Les bus rouges, les taxis, le monde... Tout était nouveau et intriguant pour lui. Aussi, son père décida de l'attraper par la main pour éviter toute erreur.
Ils arrivèrent ainsi au Chaudron Baveur, où ils passèrent après avoir salué le barman, et pénétrèrent enfin le Chemin de Traverse.
Si Londres l'avait intrigué, James se retrouva littéralement stupéfait devant ce qu'il voyait. Des boutiques sans forme ni ordre particulier, où étaient assemblés un nombre incroyable de sorciers, jeunes comme vieux. Du bruit, des odeurs, des explosions de magie de ci de là... James traînait presque ses parents dans chaque magasin et le fouillait de fond en comble pour dénicher les objets les plus extraordinaires.
Ils achetèrent les robes, les ingrédients, les objets dans toutes les boutiques appropriées. James eut même le droit d'avoir un hiboux : un grand duc, qu'il nomma Héraclès, comme le héros Moldu qui pourtant était un sorcier.
En dernier lieu, ils passèrent chez Ollivander, le vendeur de baguettes magiques. Les parents de James décidèrent de le laisser là seul : en attendant, ils faisaient un tour à Gringotts et le retrouveraient devant la boutique.
Le petit garçon pénetra seul dans le lieu. Seulement, il y avait déjà quelqu'un qui attendait.
Ils étaient deux côte à côte. On aurait cru au premier coup d'oeil un portrait craché : ils étaient tous les deux plutôt grands, les cheveux noirs et les même yeux gris. Seulement, l'un était plus âgé que l'autre, celui-là même qui était moins hautain. James s'approcha.
« Salut ! » leur lança-t-il.
Le plus jeune parut effrayé et ne pipa mot ; mais son frère, lui, le regarda. Et ce fut là la première que se rencontrèrent James et Sirius, sans qu'aucun des deux ne sachent quel lien allait s'installait entre eux.
« Salut, répondit donc le plus âgé.
- Vous êtes aussi ici pour une baguette ? » demanda James.
L'autre fit mine de regarder autour de lui et se surprit à avoir un petit sourire.
« Regulus est trop petit, dit il d'un ton léger, mais moi, oui. J'ai peur qu'on ne trouve pas d'autres choses que des baguettes magiques et de la poussière ici. »
A la mention du fait qu'il était trop petit, Regulus le fusilla du regard.
« Je te signale qu'on a qu'un an de différence, Sirius.
- Tu es quand même plus petit que moi. »
Se désintéressant totalement de son petit frère, Sirius se tourna vers James et lui demanda :
« Je suppose que tu vas à Poudlard, toi aussi ? Et comment tu t'appelles ?
- Oui ! J'ai vraiment hâte, mes parents m'ont raconté des choses vraiment géniales dessus ! Ils disent qu'il y a des fantômes qui hantent les couloirs, des tableaux qui gardent ce qu'ils ont appelés Salles Communes (j'ai d'ailleurs pas trop compris ce que c'était) et même une grosse pieuvre dans le Lac ! »
James aurait longtemps pu continuer l'énumération de ce que ses parents, grands parents, cousins, amis de la famille et même inconnus auxquels il avait demandé comment était Poudlard avaient dit si le gérant de la boutique n'était pas arrivé avec plusieurs boîte et en présenta une à Sirius.
« Je vous prie d'essayer, Mr Black. »
C'est là que James eut un temps d'arrêt. Ce nom de famille, il l'avait entendu une paire de fois chez lui, mais pourquoi ? Il ne sut pas réellement. En tout cas, cette baguette ne convint pas à Sirius qui, après l'avoir eu en main, fit voler un vase qui faillit percuter la tête de James qui se baissa à temps.
« Ah, merveilleux ! Si ce n'est pas celle là, alors c'est l'autre ! » s'écria Ollivander.
Il tendit la seconde boîte à Sirius, et ce fut bien la bonne. Il ne se passa rien, et après avoir salué James et Ollivander, il repartit avec son frère muet. Seulement, juste avant de franchir la porte, il eut un éclair et lança :
« Tu m'as pas dit comment tu t'appelais.
- James ! James Potter !
- On se retrouve à Poudlard alors ! »
Et il partit.
Ollivander se tourna vers James et lui sourit.
« Je vous souhaite la bienvenue Monsieur Potter. Achat d'une première - et seule, je l'espère- baguette ? Voyons voir. »
Sans que le jeune garçon puisse piper mot, il commença à prendre toutes sortes de mensurations plus farfelues les unes que les autres et à poser des questions telles que le légume vert préféré ou la couleur du pyjama de James. Si au début il eut le temps de dire quelque chose, rapidement le vieil homme ne lui laissa même pas le temps de le faire. Puis il disparut sans crier gare au fond de la boutique et revint avec une unique boîte.
« Je pense que j'ai peu de chances de me tromper... »
Lentement, James attrapa la baguette, et une fois en main, sentit une agréable sensation de chaleur l'envahir et elle crépita quelques étincelles rouges. Ollivander semblait fier de lui.
« Magnifique ! La baguette vous a choisi Monsieur Potter. 27.5 centimètres, bois d'acajou avec un crin de licorne. Très flexible, plutôt bonne pour les Sortilèges. Bichonnez la bien, ce sera votre plus fidèle amie. Et que vous l'ayez trouvée si vite est un signe plutôt... intéressant. »
Il sourit alors qu'arrivaient les parents de James pour payer.
Durant le voyage, James hésita à leur demander qui étaient les Black, ce qu'ils lui rappelaient. Mais il ne le fit pas, sûrement parce que tous deux dormaient profondément. Et qu'aurait-il appris ?
