Disclamer: Twilight est à Stéphanie Meyer HARRY POTTER est à J.K. Rowling

Beta : Silver Angell


''Angel" rêve

Prologue

Je suis ce que l'on appelle un amnésique. Je ne me souviens pas des dix-sept premières années de ma vie. L'homme qui m'a recueilli, après que l'on m'ait trouvé nu dans une forêt de la petite ville du nom de Forks m'a nommé Angel, car selon lui, j'en ai l'apparence. Suite à ma découverte, j'ai passé six mois dans le coma. Malgré les recherches menées par le Shérif Swan, l'homme qui a pris ma charge, personne ne s'est manifesté pour me réclamer. La police en a conclu que je devais être un orphelin. La seule chose trouvée avec moi ce jour-là, est un bâton de bois de 27,5 centimètres. Je le tenais tellement fort dans la main, que les secouristes n'ont pas réussi à me le faire lâcher. Ce n'est qu'à mon réveil que je l'ai finalement fait.

Les médecins m'ont fait plusieurs tests. Ils ont découvert que j'avais des carences en protéines, sels minéraux, vitamines et acides gras essentiels. Je suis petit et maigre pour mon âge. Quels que soient les gens qui avaient ma charge, je ne les félicite pas.

Après un test intellectuel, j'ai appris que j'étais un peu plus intelligent que la moyenne. Charlie m'a inscrit au lycée pour la prochaine rentrée. Je me suis dégoté un boulot dans une petite librairie. J'aime y travailler. Il n'y a pas beaucoup de clients, mais des habitués qui font bien tourner le petit magasin.

Je viens de me faire un ami. C'est un exploit. Habituellement, j'ai du mal à communiquer avec les autres. Il est très drôle. Nous nous sommes découverts une passion en commun pour la moto. Il est plus vieux que moi. Il a une belle moto de course, une 504 Gilera Saturno Comp de 1946 noire. Il l'a retapée lui-même. C'est un Indien. Pas un d'Amérique, non. C'est un hindou d'Inde. Son nom est Abhay, ce qui signifie l'Intrépide. Et pour l'être, il l'est. Charlie ne l'aime pas des masses. Quand je lui demande la raison, il change de sujet et moi, je n'insiste pas. Je me sens bien en étant avec mon ami. Je me sens normal. Avec lui, j'oublie l'étiquette de l'ado sans famille trouvé au milieu des bois.

Le soir, quand je m'endors, je fais de drôles de rêves. Je me trouve dans un grand château, dont les escaliers sont mouvants, les tableaux bougent... et qui est entouré d'une immense forêt. J'ai l'air parfois heureux dans mes songes, mais pas toujours. J'en ai parlé à Abhay. Il me dit m'envier une telle imagination.

Hier en rigolant, nous avons parlé de faire le tour du monde en moto. Je me dis que ce serait chouette de pouvoir le faire. Mais étant donné que nous sommes aussi pauvres l'un que l'autre, ce n'est pas demain la veille que cela risque d'arriver.

Ce matin, nous sommes allés à la plage. Et alors que nous bavardions tranquillement, un groupe de garçons est venu nous chercher des noises. À ce moment, j'aurais bien voulu me battre avec eux, mais Abhay m'a retenu. Les petits cons se sont moqués de mon ami, le traitant de tous les noms. Cela m'a mis en rage de ne pas pouvoir en découdre avec eux. Pourquoi Abhay n'a-t-il pas voulu répliquer ? Je sais que ce n'est pas un lâche. Que ce n'est pas la peur qui l'a retenu ! Je l'ai déjà vu se battre avec trois garçons plus grands et plus musclés que lui. Alors, je ne comprends pas cette soudaine retenue.

Nous avons ensuite quitté la plage sans dire un mot sur ce qui venait de se passer. Pour nous changer les idées le soir, nous sortons au cinéma. Nous allons voir un film d'action. Il est bien. Nous nous sommes super bien amusés. À la sortie, les petits merdeux de cette après-midi sont là. Ils nous coincent devant les toilettes. Ils reprennent leurs insultes sur mon ami. Et encore une fois, il ne dit rien. L'un d'eux va même jusqu'à lui cracher dessus. Devant ce geste ignoble, la colère monte en moi avec une telle vitesse que je sens que je vais leur sauter dessus. Je suis même prêt à attaquer, quand toutes les lumières de la pièce explosent dans un bruit sinistre. La surprise permet à Abhay de nous faire sortir du cinéma. Je résiste un peu, mais il finit par m'entraîner avec lui.

Deux jours plus tard, Charlie vient m'annoncer une horrible nouvelle que je refuse de croire. Il a fallu qu'il me traîne à son bureau et que je le voie de mes propres yeux. Pourtant, j'ai toujours autant de mal à le croire, à le réaliser. Il est mort. Il est étendu là devant moi, mort. Son beau visage tuméfié. Je ne l'aurais pas reconnu sans son tatouage de dragon en travers de sa poitrine. Je l'ai vu quand nous étions à la plage

On lui a sectionné les membres et vidé de son sang. Son corps, enfin ce qui en reste, a été jeté sur le bord de la route comme des ordures. Ce sont des adolescents de la réserve indienne à côté de Forks qui ont découvert les restes. N'ayant pas de famille proche, c'est moi, aidé de Charlie, qui ai payé son enterrement. Je suis dévasté. J'ai perdu le sommeil et ne mange presque plus. Mon ami me manque. Il me manque tellement que je n'arrive plus à prononcer son nom par la pensée.

J'ai l'impression d'avoir perdu un bout de moi. La police n'a toujours rien trouvé sur le ou les meurtriers. Je m'étonne que cela prenne autant de temps. De mon côté, je mène aussi l'enquête, mais elle avance doucement. J'ai pu toutefois retracer les derniers endroits où il s'est rendu. Mais après son passage à Phoenix, plus aucune trace de lui.

Cela n'a rien à voir, mais je viens de me découvrir un drôle de pouvoir. Je ne sais pas le pourquoi ni le comment, mais je peux communiquer avec les serpents. Incroyable non ?! Je suis sûr qu'il aurait été fasciné par ça. Il était du genre à ne voir que le bon côté des choses. C'est pour cette raison que je n'ai pas paniqué en le découvrant. Cela s'est passé il y a trois jours. Je me promenais dans la forêt lorsqu'un sifflement a attiré mon attention. Une voix sifflante disait :

Je vais te mordre petite souris, tu vas devenir mon repas de ce soir. Ne bouge pas. Doucement. Encore un effort. Voilà.

Je suis arrivé au moment où un serpent fermait sa gueule sur une petite souris. J'ai regardé autour de moi pour trouver la personne qui avait parlé, mais mis à part le serpent et son repas, rien.

- Un humain ! Je vais le mordre avant qu'il ne me tue.

Alors, qu'il se préparait à me sauter dessus, j'ai dit sans conviction.

- Non, je ne vous veux pas de mal !

La phrase l'avait instantanément stoppé.

- Tu parles ma langue ! C'est la première fois que je rencontre un humain parlant ma langue.

Il avait l'air enthousiaste. Il, ou devrais-je dire elle, m'a posé énormément de questions sur la vie des humains. De mon côté, je lui en ai posé sur ses congénères. On s'est bien amusé. Avant mon départ, je lui ai proposé de venir avec moi, mais elle a refusé poliment. Elle m'a ensuite invité à lui rendre visite une autre fois. J'ai accepté. Voilà comment j'ai découvert mon pouvoir.

Deux mois viennent de passer depuis sa mort. Je n'ai toujours rien trouvé sur son ou ses agresseurs. La fille de Charlie arrive demain. Sa fille biologique. Sa mère se remariant, Isabella Swan 17 ans, vient rejoindre son père, Charlie et moi-même pour vivre avec nous. Elle va elle aussi, aller au lycée. Le même que le mien, ce qui est un peu normal dans la mesure où c'est le seul de la petite bourgade. J'appréhende un peu sa venue. Est-ce que sa présence va changer quelque chose pour moi ? Je ne sais pas et c'est ce qui m'inquiète. J'aime bien notre vie à tous les deux.

Je fais à manger pendant que Charlie va chercher sa fille. Il aime ma cuisine. En fait, depuis cette fameuse après-midi où je lui ai fait à manger, il refuse de faire la cuisine par lui-même. Quand j'ai voulu protester, il m'a dit que ce serait un péché d'une gravité extrême de ne pas vouloir utiliser un tel don. Comme je prends plaisir à le voir dévorer les petits plats que je lui fais, ça ne me pose aucun problème de le faire. Je suis en train de préparer un plat italien. Charlie aime quand je fais des recettes qui viennent d'autres endroits que d'Amérique. Il dit que la nourriture américaine n'est pas vraiment de la cuisine. Je me fais donc un point d'honneur à ne jamais en faire sauf pour certains cas où je n'ai pas le temps de faire autrement. Je fais des spaghettis alle vongole. Un plat à base de spaghettis, de coques et/ou de palourdes. Elles demandent un peu de travail, car il faut bien nettoyer les fruits de mer et finir la cuisson des pâtes dans le jus de la cuisson des coques, après les avoir agrémentées d'ail, d'huile d'olive, de piment et de vin blanc.

Quand j'ai fini, je mets la table, la dressant pour trois. Dix minutes après, Charlie et sa fille sont là. Bella, comme elle aime se faire appeler et non Isabella, est une ado avec une peau vraiment très pâle, des cheveux bruns longs et raides et des yeux couleurs chocolat. Son visage est en forme de cœur avec un grand front avec la racine des cheveux implantée en pointe, des yeux larges et espacés bruns, des joues proéminentes et un nez fin ainsi qu'une mâchoire étroite avec un menton pointu. Ses lèvres sont un peu disproportionnées, un peu trop pleines pour son menton, ses sourcils sont plus noirs que ses cheveux et plus droits quand ils sont arqués. Elle mesure 1m63, mince, mais pas du tout musclée, et pèse environ 55 kg.

Ce n'est pas une top-modèle, mais elle n'est pas vilaine non plus. Nous parlons un peu. Je ne pense pas que je vais devenir un grand fan de Bella, cependant je vais faire des efforts pour Charlie. J'ai comme l'impression qu'elle est un peu trop superficielle, même si elle le cache bien. J'ai un don pour juger les gens. Les filles comme elle, je connais. J'en avais même une qui me collait à longueur de journée. D'où me vient ça ? L'image d'une petite fille rousse me suivant partout avec de grands yeux suppliants me traverse l'esprit. L'image disparaît aussi vite qu'elle est apparue. Qui est-elle ? J'essaye de la faire revenir, mais seul un mal de tête répond à mes désirs.

- Tout va bien Angel ? me demande Charlie avec de l'inquiétude dans la voix. Bella me regarde surprise sans comprendre la question de son père.

- Oui Charlie. J'ai juste cru me souvenir de quelqu'un, mais c'est reparti.

- Ne te force pas trop. Le médecin a dit que de ne pas le faire. Cela va seulement te donner un mal de tête inutilement. Laisse le temps faire son œuvre.

- Oui, mais des fois, c'est très pénible de ne pas savoir.

- Tu finiras bien par recouvrer la mémoire. En entendant, profite de la vie.

Bella pose des questions sur moi à son père et pendant qu'il lui répond, j'en profite pour monter dans ma chambre. Demain, c'est la rentrée.

"Je fais un rêve. Un petit garçon de dix ans est enfermé dans une petite pièce sans lumière. Il pleure. Il tremble de froid. Je crois que c'est l'hiver. Son ventre grogne de faim. Il n'a rien mangé depuis quatre jours. Son eau est bientôt finie, il a pourtant essayé de la garder le plus longtemps possible. La pièce sent fort l'urine et les excréments.

Son oncle, sa tante et son cousin étaient partis en week-end. Il se retrouve seul, enfermé dans son placard. Soudain, des bruits de pas annonçant leur retour le sortent de sa léthargie. Une heure après avoir entendu le bruit, on ouvre le placard.

-Sors de là fainéant et va faire à manger, ordonne une voix de femme. Non, mais c'est une infection.

Tu es dégoûtant. Alors que l'enfant sort difficilement de son trou, la femme ajoute.

-Reviens ici et débarrasse-moi de ces choses, ordonna-t-elle en désignant le seau de besoins de l'enfant.

Celui-ci prend le seau et va le vider dans le jardin. Il ouvre le robinet du tuyau d'arrosage et fait une rapide toilette. L'eau est gelée, mais il n'a pas le choix. Il finit le plus rapidement possible et en profite pour en avaler un peu puis va faire à manger pour sa famille. Avec un peu de chance, il aura un morceau de pain."

Je me réveille en sueur. Est-ce moi ? Dans ce cas pourquoi étais-je enfermé dans ce placard ? Était-ce réellement ma famille ? Si c'est bien le cas, je comprends pourquoi ils ne se sont pas manifestés. En regardant mon réveil, je vois que j'ai largement le temps de me préparer et de faire la cuisine. Je prends une douche vite fait, prépare mes affaires pour le lycée et vais préparer le petit déjeuner. Charlie me rejoint dans la cuisine trente minutes après.

On discute en attendant Bella pour le repas. Elle descend dix minutes avant l'heure de partir. On prend le vieux 4x4 de Charlie. Bella se plaint de sa laideur. Elle monte tout de même. Nous voilà partis pour notre premier jour d'école. Il ne nous faut pas longtemps pour arriver au lycée. La route se fait dans le silence, les arbres défilent paresseusement. Je sens que la journée va être extrêmement difficile. Quand je gare la voiture, je vois une nuée d'élèves discuter entre eux. Pourtant, notre entrée ne passe pas inaperçue. Sans prêter attention aux regards curieux, j'ouvre la portière de la voiture et prends mon sac. Je prends une grande inspiration et ouvre la porte. Bonne chance à moi.